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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.3 L’enfant et sa famille

De même que pour donner la vie à un enfant, le fait d’élever un enfant nécessite la présence de deux parents : un père et une mère. Cela, afin de garantir un épanouissement intégral et harmonieux du nouvel être humain. Cette idée est préconisée par le gouvernement actuel mexicain «la nación se hace más fuerte cada vez que las familias se fortalecen,

formando personas más aptas, más responsables y más generosas para enfrentar los retos de la vida » (PRESIDENCIA DE LA REPÚBLICA,2007,p. 27). Après, face à la naissance de l’enfant, des actions se développent pour assurer sa survie, son épanouissement et sa protection contre des influences dangereuses, la maltraitance et l’exploitation. Tout cela afin de favoriser son insertion à une vie familiale, culturelle et sociale et sa dignité humaine. Si le processus de socialisation correspond à apprendre à vivre, les parents jouent un rôle important comme

modèles, comme guides, comme superviseurs de cet apprentissage destiné à assurer une bonne éducation et une bonne transmission de valeurs selon les besoins de la société. Il est clair que l’enfant n’est pas la propriété de ses parents ou de sa famille, il n’est pas non plus un objet. Il a aussi des droits et responsabilités en accord avec son âge et en relation avec les étapes de sa vie d’enfant, afin de protéger son épanouissement intégral et harmonieux.

Dans sa conception la plus ancienne et la plus simple, les parents et leurs enfants forment à eux seuls le noyau familial. Cette définition considère les parents biologiques et leur progéniture. Au sens large, la famille est l’ensemble de personnes qui habitent dans le même foyer avec des responsabilités et des rôles différents. Ces définitions ont évolué afin de s’adapter aux circonstances de la vie actuelle de chaque groupe social, avec des systèmes de valeurs différents. Une typologie plus large s’est développée au cours des dernières années. Aujourd’hui, selon BEHNAM :

« le terme famille recouvre une grande variété de structures de formes et de fonctions d’un pays à l’autre et, au sein d’une même société, d’une classe sociale, d’un niveau d’instruction et d’un niveau de revenus à l’autre. Elle est flexible afin de s’adapter à l’évolution sociale » (1992, p.9).

En conséquence, le système familial peut être constitué par des personnes liées par une relation de filiation, de consanguinité ou d’affectivité qui ont en commun un endroit (maison), et une responsabilité vis à vis de chacun de ses membres. CHAILLOU cite que :

« les deux institutions fondamentales relatives à l’organisation de la famille sont d’une part ; l’obligation alimentaire qui oblige une personne à subvenir aux besoins d’autres personnes de sa famille ; d’autre part l’autorité parentale : ensemble de droits et de devoirs entre les parents et les enfants » (1996, p. 66).

EVANS (1987) affirme que la meilleure manière de provoquer un développement global et harmonieux chez l’enfant est à travers la famille, plus principalement, les parents. La famille est la principale source de soutien chez les petits enfants et les enfants. En effet, c'est dans le cadre de la famille qui éduque que se transmettent les normes et les valeurs comme celles liées aux métiers, à la répartition des rôles, aux croyances religieuses, aux idéologies et aux choix politiques… Dans la plupart des pays le lien familial est similaire. D’une part, les parents assurent la protection, l’éducation et le développement de leur progéniture, ils apprennent aux enfants le respect d’autrui pour bien favoriser les bonnes relations sociales. Ils

enseignent ainsi la transmission et le développement de différents sentiments. D’autre part, grâce à la convivialité familiale, l’enfant s’imprègne de la culture qui règne dans le foyer. Ces actions et ces influences constituent les expériences essentielles de la petite enfance et de l’enfance et seront renforcées par le contact et la vie quotidienne. Cette séquence ne peut, pourtant, devenir réalité que si les parents sont capables de vivre ces phases avec les plus petits, rendant possible l’intégration des divers éléments. Les enfants suivent, ils obéissent et acceptent des obligations, l’autorité et le pouvoir de décision que leurs parents ont sur eux. Cela leur permet de commencer à se préparer à faire face et à pouvoir s’adapter à la société et à la culture de leur pays.

Pour l’UNICEF « les familles sont la première ligne de défense des enfants ». Ainsi que le précise dans le plan d’action du sommet mondial pour les enfants, « pour que sa

personnalité s’épanouisse et se développe harmonieusement, un enfant doit grandir dans un milieu familial, où il trouvera bonheur, amour et compréhension » (2001, 69). Toutes les institutions sociales doivent respecter et soutenir les efforts que font les parents et les autres personnes qui s’occupent des enfants pour élever ceux-ci dans un milieu familial approprié. Ces mêmes préoccupations apparaissent dans la Convention relative aux droits de l’enfant. Pour cela, le plus difficile, quand nous élevons un enfant, est d’aller au-delà des failles que notre propre enfance nous a laissé pour ne pas les reproduire. Nous devons accepter que pendant longtemps nous avons été laxistes sur les séquelles qui résultent de l’éducation des enfants. Peut être parce que nous ne nous étions pas questionnés sur leurs conséquences, et sans nous en rendre compte, nous avons répété le schéma hérité de notre enfance. Au cours des premières années de sa vie, l’enfant assimile de jour en jour et parfois sans s’en rendre compte diverses connaissances, maîtrise des conduites et développe certaines dextérités comme la manière d’aimer et de satisfaire affectivement et socialement ses géniteurs. Après, dans l’intérêt de perpétuer la culture, les sociétés organisent et assurent la transmission des coutumes, des traditions, des langages et des valeurs communes à travers le contact permanent entre les personnes. C’est un processus par lequel l'individu acquiert et intériorise les normes et les valeurs de la société et/ou du groupe social auquel il appartient. Ce processus de socialisation c’est ainsi un apprentissage nécessaire et complexe, réalisé par des instances spécifiques.

Il est clair que, même si le noyau familial n’est pas parfait, les activités que les enfants y exercent sont constantes et structurées donc elles éveillent leur curiosité. Tout ce que nous

faisons, l’enfant l’imite. D’où, l’importance de la famille dans la structure sociale de chaque pays qui exige un engagement réel de la part de parents face au nouveau né. La famille joue un rôle tout à fait original et irremplaçable dans l’éducation des enfants depuis l’existence de l’être humain.

« Quelques signes avant le XVIe siècle ont montré que l’enfant a toujours été un investissement affectif pour ses parents. Les thèses d’ARIÈS et de SHORTER sont contestées : Certains chercheurs nient que le concept de l’enfance ait été inexistant avant le XVIIe siècle, que jusqu’au XVIIIe siècle el même au début du XIXe, les enfants aient été traités avec négligence et parfois cruauté, et enfin que dans le passé les relations parents – enfants aient été très formalisées et dépourvues d’émotion. MOUNT (1982) et POLLOCK (1984) affirment, que non

seulement l’enfance était une période reconnue déjà au XVIe siècle, que non seulement la cruauté envers les enfants était rare, mais également que les relations entre parents et enfants étaient affectueuses et empreintes de sollicitude. À cette époque, l’aspect affectif a certes dû s’accentuer avec la diminution spectaculaire du nombre d’enfants par famille et l’augmentation de leurs chances de survie, mais cela ne veut pas dire qu’il était inexistant auparavant » (MONTANDON etPERRENOUD, 1994, p. 27).

Bien qu’il ait été considéré à une certaine époque comme un « adulte en miniature », l’enfant n’a pas perdu toute sa valeur, et a progressivement pris de l’importance. Au présent, la naissance d’un fils représente la continuité de la filiation patriarcale. Dans la société occidentale, la valeur de l’enfant a augmenté. Il apporte de nombreux avantages pour certaines familles dans divers aspects (social, intellectuel, économique). Mais surtout, il est un investissement affectif très important pour ses plus proches et peut améliorer la reconnaissance sociale de la famille. À la fin, ce sont les caractéristiques des liens et des rôles familiaux qui impriment sur l’enfant l’empreinte qui le marquera pour la vie. Par exemple, la façon dont l’enfant entre en relation avec sa mère, tout au début, définit tout un monde. Nous pourrions parler d’une architecture relationnelle, avec ses espaces, ses zones de sécurité et de peur, etc. Chaque enfant vit une réalité familiale spécifique : il peut vivre dans le même quartier, avoir la même culture, partager la même croyance, mais nombreuses peuvent être les différences dans les règles, les limites et dans les façons d’être et de faire. Par exemple, il faut faire une différence entre "bien élevé" et "poli". Dans le premier cas, un enfant a confiance en

lui et en ses parents. Il respecte les limites instaurées car il comprend qu'elles lui sont bénéfiques. Il ose s'exprimer car son estime de lui-même est suffisante. L'éducation qu'il a reçue, le bien-être qu'on lui a offert, l'ont sécurisé. Son environnement balisé, ses repères affectifs identifiés, lui ont permis d'acquérir l'autonomie nécessaire pour grandir et se construire. Le deuxième enfant est sage et docile mais peut à tout moment se rebeller contre les règles établies, remettre en cause un mode de vie qui lui a été imposé sans qu'il sache vraiment pourquoi. En somme, élever n'est pas discipliner ni vice-versa. Tout dépend de notre façon d'agir au quotidien et de ce que l’enfant voit, écoute et vit ce qu'il sera plus tard.