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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.1 Population de référence

1.1.4 La population cible de la ville de Xalapa Enriquez

Vu l’immensité du pays, et le nombre d’États, il est difficile

de réaliser une étude à l’échelle nationale ou à celle d’un État. La distribution administrative de l’État de Veracruz ne permet pas de rassembler des informations sur chacun de ses habitants. Cette situation oblige à retenir uniquement un munipio, mais la taille de l’un d’eux, n’échappe pas à cette règle et ne permet pas non plus de l’étudier en entier. En conséquence, Xalapa, sera la seule ville prise en compte, dans cette étude.

La ville à laquelle j’appartiens, a une diversité culturelle riche. Elle fait partie des soixante villes les plus peuplées du pays. C’est pourquoi, Xalapa a retenu toute notre attention pour cette étude. Deux raisons m’ont motivé pour ce choix. D’une part, le fait d’avoir vécu et travaillé dans cette localité durant de nombreuses années, a facilité toutes les démarches, les recherches d’informations, mais également les enquêtes. D’autre part, cet endroit a une richesse et une importance dans l’histoire de l’éducation nationale de cette région. En effet, Xalapa a toujours été une ville pionnière dans le développement éducatif. En plus, cette ville a un essor culturel, économique et social important, associé au rôle politique qu’elle joue depuis plus d’un siècle (XALAPA, H. AYUNTAMIENTO,2003).

Xalapa-Enriquez est une ville stratégiquement très bien située. Ici convergent les montagnes : la Sierra Madre Orientale et la Transversale. De plus, elle se trouve sur l’axe routier Mexico - Veracruz. Grâce à cet emplacement et à son altitude de 1 460 mètres, la ville de Xalapa a une topographie irrégulière avec une grande variété de reliefs -accidentés- qui fait qu’elle est parcourue par des fleuves, des rivières et des sources qui, avec la pluie, arrosent la ville durant toute l’année. Ces facteurs font que c’est une ville humide, avec une température moyenne annuelle de 19.1° Celsius. En automne et en hiver, la brume est fréquente et les vents du nord provoquent des basses températures.

Selon diverses recherches réalisées sur les vestiges Totonaques, l’existence de cette ville remonte à plusieurs années avant J.C. Par ailleurs, certains registres dans les annales de Quauhtinchán, signalent, pour première fois, l’existence de la ville vers 1187. Cependant, la fondation plus récente, a lieu vers 1313. D’autres traces relatives à quatre groupes indigènes

montrent un accroissement et l’unification de la ville, vers le XIVe siècle. Selon l’histoire actuelle, avant la conquête, entre 1457 et 1521, la région est contrôlée par le Ve impérium Aztèque puis par l’empire Mexica et finalement, par la couronne Espagnole (ENCARTA,2005). Le multiculturalisme de la Ville dépasse la spécificité du contexte et démarre un défi de civilisation. Ce mélange culturel évite une monotonie uniforme dans le développement social. La chance de partager et mixer les traditions met en évidence l’intégration d’un nouveau fonctionnement social basé sur la fusion des expériences et des influences les plus diverses. Cette diversification extraordinaire favorise aussi une variété de comportements liés aux origines propres. La vie en société mobilise les individus qui commencent à agir de façon plus prévisible par rapport à leur contexte. Pendant la colonisation, le développement de cette ville est important. La coexistence de différents groupes influent sur la culture qui contribue d’abord à leur renforcement et après sur un style de vie altéré. A cette époque, le poids symbolique et culturel des groupes autochtones ne cesse de croître, la famille redécouvre, revalorise et renfonce son rôle et son mode de vie.

En 1739, la ville prend le nom officiel de Xalapa, et devient la capitale de la Province. En 1784, la ville arrive à compter une population de 7 200 habitants. La population indigène subit une dégradation des conditions de vie, la disparition culturelle entre les groupes supérieurs est moins visible et, les métis et les étrangers sont de plus en plus présents dans la région. L’amélioration du cadre de vie urbain, des emplois, ainsi qu’un aménagement des espaces, renforcent le lien social. La famille et la religion comme éléments essentiels de l’entourage se prononcent pour l’égalité des chances. Dès là, la famille continue à forger un sentiment d’appartenance de chacun de ses membres ainsi qu’à favoriser sa formation et son intégration dans une communauté d’égaux.

Au début de XIXe siècle, Xalapa prend un essor économique et politique significatif. Grâce à sa situation géographique, elle est un véritable carrefour, permettant le passage vers le centre du pays (PALACIO MUNICIPAL DE XALAPA, s/d). Engagée dans le développement, la culture se diversifie grâce à la mobilité permanente des différentes familles. Tandis que les effets de la modernité réclament une valeur de la famille interdépendante à ces autres contextes. Elle encourage l’église et l’école, à mener les politiques de la vie quotidienne et familiale et à consolider ses formes de pouvoir.

l’État et sa proclamation comme capitale de Veracruz en 1824. La croissance de sa population (10 428 habitants) continue, ainsi que l’épanouissement social de la famille. Cette dernière occupe une place de plus en plus importante dans la définition de l’identité individuelle où la reconnaissance est nécessaire. L’essor de la ville se poursuit et la mise en place de divers services (l’électricité et l’eau potable, centres culturels et de loisir), provoquent des changements et des progrès dans tous les secteurs de la population. Par décret le 12 décembre 1830, Xalapa obtient le titre de Ville. Le 22 septembre 1846, elle est désignée pour accueillir les pouvoirs législatifs et judicaires et, un évêque. Bien que le fonctionnement social soit sous l’influence d’une nouvelle tendance, au sein des familles, son intérêt reste dans l’éducation, la formation religieuse, la vie politique et la politesse. D’une part, la religion soutenue par la famille permet aux enfants de développer des compétences sociales, en vue de leurs assurer leur insertion à leur vie en société, et, selon la demande sociale, des bases solides pour devenir adultes autonomes et responsables. En 1848, une nouvelle croissance sociale est liée à la politique (environ 17 000 habitants) (CONSEJO DE LA CRÓNICA DE LA CIUDAD DE XALAPA, s/d). A la fin du siècle, les familles continuent à partager les mêmes valeurs et normes imposées par la tradition, même si d’autres structures luttent pour imposer d’autres conceptions. La politique commence à être décisive pour la stratification sociale et son développement. Au long des années, tout est ciblé sur cet aspect, d’autant plus que le siège de l’administration publique est ici et, ce sont les flux migratoires permanents qui l’encouragent. A partir de la seconde moitié de XXe siècle, grâce à la concentration du pouvoir administratif, à l’expansion des activités tertiaires et à l’offre de services administratifs et publics (du

municipio ou de l’État) sa configuration sociale devient plus complexe. Dans la carte ci-

dessous, nous pouvons le constater.

Vis-à-vis de l’essor économique et politique du XXe siècle, comme le montre le graphique ci dessus, une croissance constante de la population est fortement marquée, au cours des dernières décennies. Ce phénomène peut être expliqué par l’arrivée de milliers d’étudiants dans l’enseignement supérieur ainsi que par le renouvellement du personnel de la fonction publique tous les six ans. Compte tenu de la mobilité de la population et à l’expansion territoriale de la ville, la création d’une grande diversité de colonias1 est nécessaire pour pouvoir satisfaire leurs besoins. La construction de logements, d’écoles, de centres hospitaliers, l’expansion des réseaux de services publics et de nouvelles manières de

1

Le terme provient du placement des colonies. Territoire occupé par l’ensemble des résidences vivant dans le même quartier.

vivre apparaissent. L’adaptation à un habitat plus réduit et parfois plus marginal, sont preuve de la croissance démesurée qui fait de Xalapa, une des 60 villes les plus peuplées du pays. De ce fait, un changement culturel est aussi toujours visible. Et, même si la vie familiale résiste et continue à être l’équilibre entre la modernité et la tradition, et, entre la vie privée individualiste et la vie sociale conservatrice, elle doit se soumettre aux changements sociaux. La modernité se trouve dans la force de la vie sociale, de la scolarisation et de la politique. Tant que les croyances religieuses, les choix moraux, les orientations sexuelles, les comportements, les goûts et les valeurs sont confrontés à la tradition et à cet esprit de changement. Finalement et, malgré sa lutte, la famille se transpose dans la structure politique dont elle devient un état d’esprit, un style de vie, une identité partagée, un système de valeurs communes et un support protecteur. L’ensemble de ces changements sociaux concerne aussi la démographie. Nous pouvons supposer l’appartenance en fonction de l’âge, mais c’est la mobilité de la population qui fait jouer le réflexe du sentiment d’appartenance à la famille.

1993 1980 1967 1950 1939 1927 1895 1869 1776

Pourtant, d’un côté c’est la famille qui a déterminé cette mobilité et d’un autre, la forte concentration de la population est liée à la modernité et aux possibilités des offres diversifiées qu’elle propose. 18 17320 000 24 00027 623 36 812 46 827 56000 68 629 126 587 204 594 279 451 373 076 387 879 0 40 000 80 000 120 000 160 000 200 000 240 000 280 000 320 000 360 000 400 000 1895 1900 1910 1921 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2005 Année de recensement* Nombre de la population

Graphique 2 Évolution de la population de la ville de Xalapa selon divers recensements de la population et de l’habitation (INEGI, s/d).

Selon le recensement de 2000, après la ville de Veracruz, qui à cette date compte une population de 411 582 habitants, Xalapa en a 373 076, c’est-à dire qu’elle concentre 95,5% des habitants de son municipio (INEGI, 2001)dont l’administration publique et la population scolarisée sont à la base. À noter que, dans la plupart des cas, les étudiants séparés de leur famille par les études, retournent à elle tous les week-ends et pendant les vacances. Nous pouvons supposer qu’un lien fort entre l’individu et sa famille continue à se perpétuer, malgré toute la globalisation et la modernité actuelles. En fait, selon LAMBERT « le retournement

permanent à l’expérience passée ne touche pas tous les domaines et il n’est pas un simple retour aux valeurs « traditionnelles » mais une redéfinition de ces valeurs » (2005, p. 84) et la

complémentarité pour la constitution des autres.

Et si nous portons le regard sur l’évolution de la société, d’après le recensement de 2005, selon l’INEGI dans la seule ville de Xalapa vivent 4 447 autochtones dont 1 991 personnes de cinq ans et plus qui parlent leur langue maternelle. Population qui même si elle n’est pas très représentative, mérite de notre respect et une attention spéciale, surtout dans le cadre de l’éducation, l’alimentation et la santé. Par ailleurs, sa population en croissance permanente s’élève à 387 879 habitants pour lesquels les générations continuent à se rassembler et ou s'expriment de nouvelles formes de régulation des relations sociales fondées sur la préservation et l’entretien du noyau familial. Les structures familiales et sociales

diverses se modernisent et se regroupent dans 105 093 foyers dont, 66% sont gérés par des hommes.