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L’organisation de l’éducation préscolaire mexicaine

CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.6 L’éducation préscolaire dans le système éducatif mexicain

1.6.1 L’organisation de l’éducation préscolaire mexicaine

Au présent, tel qu’il est écrit dans la Constitution politique des États-Unis Mexicains, le cycle préscolaire rendu obligatoire dès la rentrée scolaire 2004-2005 pour les enfants de cinq ans, est considéré comme le premier niveau d’éducation scolarisée. Dès la rentrée 2008- 2009, la loi oblige aussi les parents à inscrire leurs enfants dès l’âge de trois ans au jardin d’enfants. Aujourd’hui, l’éducation préscolaire concerne les enfants âgés de trois à cinq ans et onze mois au premier septembre de chaque année scolaire. De plus, afin d’élargir les alternatives éducatives offertes aux jeunes enfants, au Mexique, deux niveaux éducatifs sont compris dans l’éducation préscolaire : l’éducation initiale (crèche) et le cycle préscolaire (appelé en France maternelle) proprement dit. Le premier niveau du système éducatif

mexicain, (CENDI)le Centro de Desarrollo Inicial, n’est pas obligatoire mais il offre, sous la forme "scolarisé", "semi scolarisé" et "non scolarisé", une possibilité de prise en charge des enfants. Il s’agit d’une possibilité d’éducation et d’assistance aux enfants âgés d’un mois et demi à trois ans en général, mais certains établissements offrent ce service aux enfants jusqu’à l’âge de cinq ans et onze mois. Le deuxième niveau, à savoir l’éducation préscolaire est proprement organisée en deux ou trois cycles pédagogiques :

La section maternelle ou initiale : dans le système français cela correspond à la petite

et à la moyenne section. Dépendant de la quantité d’enfants de trois ans inscrits, cette classe peut se subdiviser en deux cycles (premier et second). Elle concerne les enfants ayant trois et/ou quatre ans et vise à assurer la représentation de soi, à développer les facultés d’expression corporelle et linguistique de l’enfant dans la vie en commun, etc. À la fin de cette première année de préparation (petite section en France), l’enfant doit

être capable de se différencier des autres, d’identifier leur prénom, de reconnaître les nombres (de un à dix)…

La section préscolaire ou préparatoire (grande section en France) concerne les

enfants de cinq ans. Elle vise à poser les bases de la lecture et de l’écriture et à préparer aux apprentissages scolaires fondamentaux. À la fin de cette année, les enfants doivent au moins savoir identifier les nombres de deux chiffres, reconnaître la différence entre les chiffres et les lettres, suivre le sens d’une lecture, écrire leur prénom et quelques mots monosyllabiques et dissyllabiques…

Dans les objectifs généraux de l’éducation préscolaire, le programme officiel précise qu’ils doivent être poursuivis en permanence et simultanément dans le processus quotidien afin d’améliorer le rythme d’apprentissage individuel et en groupe des enfants, ainsi que leur autonomie. La mission éducative est surtout envisagée pour l’épanouissement harmonieux de l’enfant à travers la mise en place de diverses actions quotidiennes. Ses buts sont :

• Promouvoir la confiance en soi afin de favoriser le développement de la personnalité, • Favoriser chez les enfants l’appropriation des savoirs ainsi que l’acquisition des

compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle de leur entourage,

• Préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres différents groupes culturels du pays ainsi qu'à l’étranger,

• Motiver la socialisation, le sens de solidarité et la coopération.

Aucune note ne peut être attribuée. La mise en place des appréciations est l’unique moyen permis et le plus utilisé pour estimer le progrès intellectuel, social, affectif et émotionnel des enfants dans leur éducation préscolaire. Les informations doivent figurer dans un journal d’activités enfantines et dans le dossier personnel de chaque enfant. Les buts de ces appréciations ainsi que le processus éducatif au sein de la classe, l’organisation de la salle, les pratiques de l’enseignant, l’organisation et le bon fonctionnement de la classe, enfin les rapports établis entre le jardin d’enfants et les familles visent les objectifs ci dessous.

En 1993, MEIRIEU dans une étude centrée sur l’adolescence, mentionne que la famille a été synonyme de superstition et d’inégalité, seule l’école pouvait apporter la rationalité et l’égalité des chances. En décembre 2001, le Congres de l’Union a approuvé un décret concernant l’éducation préscolaire, qui sera ajouté à l’article 3 de la Constitution Politique des États-Unis Mexicains.

“Artículo 3°. Todo individuo tiene derecho a recibir educación. El Estado – federación, estados, Distrito Federal y municipios-, impartirá educación preescolar, primaria y secundaria. La educación preescolar, primaria y la secundaria conforman la educación básica obligatoria” (PODER EJECUTIVO

FEDERAL, 2002, p. 1).

Ce grand principe décrété par la Constitution le 12 novembre 2002, déterminera l’éducation mexicaine comme obligatoire afin de lutter contre les inégalités de classe, de race et de statut social. Toutefois, sa mise en place s’effectuera progressivement. En commençant par les enfants de cinq ans, l’éducation obligatoire entrera en vigueur à partir de l’année scolaire 2004-2005. Ensuite, pour les enfants de quatre et cinq ans, ils feront leur rentrée, en 2005-2006. Enfin, pour les enfants ayant entre trois et cinq ans, ce principe sera appliqué à la rentrée 2008-2009. Ces dernières modifications à la loi fédérale d’éducation, ont prévu que dans le cas des enfants qui sont nés entre septembre et décembre, et toujours à la demande des parents, leur enfant peut être inscrit et accepté au jardin d’enfants et/ou à l’école primaire. Ceci à condition que l’enfant ait une maturité minimale pour la réussite de la première année (petite section) de scolarité et avec l’accord du directeur du jardin d’enfants. Dans la loi générale d’éducation, le décret est réaffirmé et enrichi afin de soutenir cette réforme, le programme d’éducation préscolaire sera aussi modifié, ses buts seront : contribuer à

l’amélioration des expériences formatives des enfants à travers la reconnaissance de leurs capacités et leur potentiel ; ainsi que d’établir une articulation cohérente entre le jardin d’enfants et le primaire » (SEP, 2006, p. 7). Dans le document « normes de contrôle scolaire relatives à l’inscription, réinscription, accréditation et certification des jardins d’enfants publiques et privés 2006-2007 » (SEP,2006, p.15) (Traduction libre de l’auteur). Ainsi que le 20 juin 2006, dans la loi générale d’éducation, article 65 s’ajoute un paragraphe qui se réfère à l’âge minimum pour accéder à l’éducation préscolaire. Selon cette loi, « un âge minimal et

maximal est fixé pour pouvoir poursuivre des études en éducation préscolaires, au minimum quatre ans (trois ans à partir la rentrée 2008-2009) et au maximum cinq ans onze mois au 31

décembre de la rentrée scolaire. Et avoir six ans au 31 décembre de chaque année scolaire, pour s’inscrire à l’école primaire » (PODER EJECUTIVO FEDERAL,2006, 12) (Traduction libre de l’auteur).

Du même que dans la vie quotidienne, au sein de l’éducation formelle des enfants, le soutien familial est toujours visiblement nécessaire. La loi générale d’éducation dans son chapitre VII « de la participation sociale dans l’éducation » section 1 concernant « les

parents », dit que l’objet essentiel est d’affirmer les droits légaux du responsable des enfants.

Cette idée de l’autorité parentale est inscrite dans son article 65 (incise I) et 66, « obtenir une

inscription scolaire pour les mineurs, afin de faire que les enfants reçoivent formation préscolaire, primaire et collège…», suivie par une deuxième incise liée au fait d’informer les enseignants de toute situation ou problème éducatif chez les enfants, afin de trouver une solution commune. Dans un troisième point, il incite à « travailler en collaboration avec l’école vers l’épanouissement des enfants et l’amélioration et entretien des établissements scolaires ». Finalement, à partir de la responsabilité des parents ou tuteurs légaux envers leur

progéniture ou/et l’enfant mineur représenté, la législation encourage le fait que les parents « collaborent avec l’école dans les différentes activités éducatives » afin de soutenir

l’éducation formelle de leur enfant en favorisant son épanouissement harmonieux (PODER EJECUTIVO FEDERAL, 1993, p. 38) (Traduction libre de l’auteur). En définitive, ces dispositions officielles ont abouti à déterminer les droits et devoirs de la famille envers sa descendance. Ainsi favoriser l’inclusion dans le processus d’éducation formelle de l’enfant est obligatoire. Ces droits et ces devoirs sont des aspects indissociables de la vie sociale de l’être humain car ils se complètent. Néanmoins toutes ces idées et dispositions, sont destinées aux parents. Étant donné qu’ils ont la liberté de déterminer à quel point ils vont accepter les obligations imposées par la société, au sein de la scolarité de leur enfant ainsi que faire face aux droits envers l’éducation formelle de leur enfant. Le niveau d’implication ou engagement que les parents ont envie de consacrer à la scolarité de leur enfant, est aussi un droit dans lequel seule l’école peut exprimer les bénéfices et ainsi favoriser leur participation au sein de l’instruction formelle de leur enfant.