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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.7 La communauté éducative

En sociologie, la notion de communauté est le passage d’une formation sociale fondée sur la tradition (communauté) vers la société moderne. Selon PROULX et LATZKO-TOTH, « TÖNNIES en 1887 explique le terme communauté comme une forme sociale fondée sur une

proximité géographique et émotionnelle, impliquant des interactions directes, concrètes, authentiques entre ses membres » (2000, p. 101). Si le contexte socioculturel est celui qui doit

transformer, faire grandir et former une communauté donc, comment définir une

communauté éducative ?

L’expression communauté éducative essaie de réunir les différentes personnes qui agissent auprès des enfants au sein d’une institution consacrée à l’éducation. Liés à cette relation sociale, le développement et la mise en place de certaines règles constituent aussi un facteur important de progrès éducatif. C’est pour cette raison que cette participation sociale de l’école, comme aspect central de préoccupation permanente de l’État, est inscrite dans la Constitution mexicaine ainsi que dans diverses lois, plans et programmes de développement. En plus, ces circonstances exigent un consensus de la communauté pour pouvoir les appliquer en accord avec la demande sociale. Dans le cas du système éducatif mexicain, la loi signale que la communauté éducative doit intégrer les multiples acteurs qui la composent : les enfants, les parents, le personnel pédagogique (enseignants, directeurs) et le personnel non pédagogique) (PODER EJECUTIVO FEDERAL, 2003). Cette définition mentionne aussi que cette communauté doit regrouper les différents auteurs sociaux concernés par l’éducation formelle des élèves et ceux qui partagent une vision et des valeurs communes à propos des besoins scolaires. Par ailleurs, le plan national de développement 2007-2012 (PRESIDENCIA DE LA REPÚBLICA MEXICANA, 2007. Stratégies 12.1 et 2), souligne l’importance de la mise en œuvre des conseils scolaires de participation communautaire comme une action obligatoire dans chaque école car la communauté éducative se construit avec l’effort de chacun de ses membres. D’autres textes expliquent, avant le début de chaque nouvelle année scolaire, aux membres de la communauté éducative, les règles annuelles pour l’éducation préscolaire, le fonctionnement pédagogique et administratif, le calendrier scolaire, etc. (SEP, 1997). La Loi générale d’éducation (2007, p. 14), dans son article 67, définit la mission des associations qui

défendent les intérêts des parents face aux autorités éducatives ainsi :

« chercher davantage une meilleure intégration et collaboration entre les membres de la communauté éducative pour l’amélioration permanente de l’école et du processus éducatif des élèves. De la même manière, participer aux diverses activités proposées afin de soutenir l’école dans ses besoins les plus concrets. Proposer des alternatives et des suggestions afin de définir dans les meilleurs délais les buts institutionnels établis. Finalement, à travers une communication permanente avec les enseignants et les directeurs, exprimer les irrégularités et les désaccords des autres parents » (Traduction libre de l’auteur).

Cette loi réaffirme l’importance du travail coopératif de la communauté éducative, surtout entre la famille et les enseignants ainsi que la stimulation du développement de certaines facultés et des aptitudes de solidarité. Elle cherche à promouvoir un langage commun à tous. L’objectif est d’obtenir l’amélioration et le bon fonctionnement de l’institution et surtout de favoriser au jour le jour le développement global et harmonieux des écoliers.

Dans ce contexte, afin d’assurer une nécessaire cohérence des attitudes et des interventions des différentes personnes auprès des élèves, chacun des membres de cette communauté a une responsabilité. Certaines de ces responsabilités sont réglées par des textes officiels. Il faut définir des buts communs comme le soutien mutuel entre chaque parent intégrant la communauté pour favoriser la réussite scolaire des enfants. Raison pour laquelle il est absolument indispensable de prévoir des moments d’échange pour que tous aient connaissance des projets éducatifs mis en place, des règles de vie retenues. Cependant, cette participation de parents au sein de l’école se situe strictement en dehors du cadre pédagogique. Il est clair que dans la stratégie 12.1 du Programme national de développement, il est mentionné :

« qu’il faut placer la communauté éducative au centre de tout effort éducatif, en reconnaissant le travail coopératif de tous ses membres dans l’intégration d’une communauté avec des objectifs communs, basés sur le développement intégral de ses enfants et de ses adolescents. Une autre stratégie à laquelle ce

programme fait allusion, est celle de favoriser la participation des parents dans la prise de décisions au sein de l’école ». (PRESIDENCIA DE LA REPÚBLICA, 2007,

p. 66) (Traduction libre de l’auteur).

Dans le sens normatif, l’objectif numéro six du programme sectoriel d’éducation 2007-2012 (PRESIDENCIA DE LA REPÚBLICA 2008), qui traite de l’éducation de base, « incite à

fomenter la gestion scolaire à travers la participation sociale ». À partir de là, il propose dans

un premier temps d’« établir les bases pour la restructuration et réactivation formelle de la

participation sociale à travers le conseil national de participation sociale dans l’éducation

(CONAPASE) et les conseils de l’État et scolaires » (6.1.1). Le même texte fixé sur le plan stratégique de transformation scolaire, insiste sur le fait d’« instituer la participation des

parents dans le développement des actions » (6.1.2.) Là encore, un troisième objectif centre

son attention sur le fait de « créer des espaces pour partager des informations, expériences et

matériaux didactiques afin de promouvoir une formation permanente au sein de la participation sociale » (6.1.4.). Enfin, promouvoir la participation de la communauté éducative et des autorités concernées afin de garantir la sécurité des étudiants et enseignants

(6.2.), est aussi délimité comme un autre de ses principes. Dès lors, que la communauté éducative ne se développe pas, elle se vit.