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Schéma 1 : Les fondamentaux de l’Islam

Section 3- Allocation et distribution dans l'ordre économique islamique

2- Utilisation du revenu

En principe, il n’existe pas de restrictions concernant l'utilisation du revenu. Les acteurs économiques ont la liberté de disposer comme bon leur semble de leurs revenus

acquis légitimement. Hormis certains interdits, désignés de façon explicite et bien connus, d'ordre alimentaire (défense de consommer la chair du porc, la chair de la bête qui n'a pas été immolée rituellement), de ce qui est nuisible à la santé physique et mentale (les boissons fermentées et alcoolisées, la drogue) et la prohibition des jeux de hasard, les seules limites sur le plan de la dépense découlent des obligations sociales et éthiques communément admises.

Néanmoins la Shari’a signifie des principes à observer en matière de gestion de son patrimoine. Aussi ces règles exigent-elles en même temps l'interdiction de l'accumulation excessive de revenus ou de biens, la dilapidation et la spéculation désastreuse mais aussi l'obligation de partage par le biais des prélèvements obligatoires, des versements volontaires et de l'héritage. Ces prescriptions visent à modifier les schémas de revenus et de distribution des richesses en vue d’atténuer voire limiter les inégalités entre les couches sociales.

De cette façon, si l’Islâm reconnaît le caractère sacré de la propriété individuelle, il n’autorise pas les agents économiques aisés à dilapider leurs ressources dans des dépenses considérées comme vaines et superflues alors que leurs voisins n’ont pas atteint le minimum vital ou sont éloignés du minimum social. La propriété privée est sacrée mais elle doit servir la communauté entière. Quand le propriétaire emploie son argent dans des entreprises productives, cela profite à toute la société et ne l’empêche pas de rester le seul maître de ses biens. Tout en permettant donc la possession des biens, l’Islâm ne consent pas à leur accumulation ou à leur utilisation dans des œuvres inutiles et nuisibles.

Nous l’avons déjà mentionné à de multiples occasions, le Coran recommande avec insistance de pratiquer la dépense selon les trois formes : al-infâq (devoir de subvenir à soi-même, à sa femme, à ses ascendants et descendants), assadaqa (charité volontaire) et obligation de la zakât dont nous préciserons les conditions et les destinataires.

“Qu’avez-vous à ne pas dépenser sur le chemin de Dieu

alors que c’est à Dieu que revient l’héritage des cieux et de la terre?”

[Coran, sourate LVII, Le fer, verset 10]

Autrement, à la lecture de plusieurs versets et hadiths que nous ne pouvons tous reprendre, nous relevons que, d’un côté, ces derniers encouragent la consommation avec sobriété en reprochant fortement le gaspillage et la prodigalité et en blâmant sévèrement l’avarice et l’égoïsme. D’un autre côté, ils bannissent avec virulence toute capitalisation improductive. La consommation n’est-elle pas le moteur stimulant de la croissance économique ? Sans omettre de rappeler que cette dernière n’est l’objet d’une espérance tels la pluie ou le soleil mais le résultat d’une création de richesses c’est-à-dire le travail.

En principe, il n’existe pas de restrictions concernant l'utilisation du revenu. Les acteurs économiques ont la liberté de disposer comme bon leur semble de leurs revenus acquis légitimement. Mais, faut-il le réitérer encore, l’utilisation du revenu dans toute forme de transaction entachée de ribâ est particulièrement redoutée.

“O vous qui avez cru ! Ne mangez pas vos biens entre vous à tort

à moins que ce ne soit un commerce accepté par vous. (...)”

[Coran, sourate IV, Les femmes, verset 29]

“Ne mangez pas vos biens entre vous injustement et ne les donnez pas

aux juges1 pour manger une partie des biens des autres en pur péché alors que vous savez que vous êtes dans votre tort.”

[Coran, sourate II, La vache, verset 188] 2.1- Consommation et dépense

Hormis certains interdits, désignés de façon explicite et bien connus, d'ordre alimentaire (défense de consommer la chair du porc, la chair de la bête qui n'a pas été immolée rituellement), de ce qui est nuisible à la santé physique et mentale (les boissons fermentées et alcoolisées, la drogue) et la prohibition des jeux de hasard (maycir), les seules limites sur le plan de la dépense découlent des obligations sociales et éthiques communément admises ainsi qu’il est sagement recommandé à travers ce récit coranique.

“Et à Madyan (les Madyanites) (Nous envoyâmes) leur frère Chouaïb. Il dit :

« O mon peuple ! Adorez servilement Dieu, vous n’avez point de Dieu autre que Lui, et ne rognez pas la mesure et le poids. Je vous vois heureux et bien portants et je crains pour vous les tourments d’une journée qui vous enveloppera de toutes parts ». (84)

« O mon peuple ! Faites équitablement pleine mesure et plein poids, ne dépréciez pas aux gens leurs valeurs et ne soyez point sur terre des corrupteurs acharnés. (85) Le bien durable de Dieu est meilleur pour vous si vous êtes croyants et

je ne suis nullement garant de votre sauvegarde ».(86)

Ils dirent : « O Chouaïb ! Est-ce que ta prière exige de toi que nous

Abandonnions ce qu’adorent nos pères ou que nous agissions dans nos biens à notre guise ? C’est toi vraiment l’homme plein de sagesse et de bon sens ».(87) Il dit : « O mon peuple ! Que dites-vous si je me base sur une preuve évidente de mon Seigneur et qu’Il m’ait octroyé de Sa part une bonne donation ? Et puis je ne veux nullement faire l’original dans ce que je vous interdis, mais je ne cherche qu’à réformer dans la mesure de mes moyens. Si je suis sur le droit chemin, c’est uniquement par la grâce de Dieu. C’est à Lui que je m’en suis remis et c’est à Lui que je reviens toujours » ; (88)

« O mon peuple ! Que votre désir de me controverser ne vous amène pas à subir ce qu’ont subi les peuples de Noé, de Houd ou de Salih et le peuple de Loth n’est guère loin de vous ».” (89)

[Coran, sourate XI, Houd, versets 84-89]

Néanmoins la Shari’a signifie des principes à observer en matière de gestion de son patrimoine. Aussi ces règles exigent-elles en même temps l'interdiction de l'accumulation excessive de revenus ou de biens, la dilapidation et la spéculation désastreuse mais aussi l'obligation de partage par le biais des prélèvements obligatoires, des versements volontaires et de l'héritage. Ces prescriptions visent à modifier les schémas de revenus et de distribution des richesses en vue d’atténuer voire limiter les inégalités entre les couches sociales.

De cette façon, si l’Islâm reconnaît le caractère sacré de la propriété individuelle, il n’autorise pas les agents économiques aisés à dilapider leurs ressources dans des dépenses considérées comme vaines et superflues alors que leurs voisins n’ont pas atteint le minimum vital ou sont éloignés du minimum social. La propriété privée est sacrée mais elle doit servir la communauté entière. Quand le propriétaire emploie son argent dans des entreprises productives, cela profite à toute la société et ne l’empêche pas de rester le seul maître de ses biens. Tout en permettant donc la possession des biens, l’Islâm ne consent pas à leur accumulation ou à leur utilisation dans des œuvres inutiles et nuisibles.

Nous l’avons déjà mentionné à de multiples occasions, le Coran recommande avec insistance de pratiquer la dépense selon les trois formes : al-infak (devoir de subvenir à soi-même, à sa femme, à ses ascendants et descendants), as-sadaqa (charité volontaire) et obligation de la zakât dont nous préciserons les conditions et les destinataires.

“Qu’avez-vous à ne pas dépenser sur le chemin de Dieu

alors que c’est à Dieu que revient l’héritage des cieux et de la terre?”

[Coran, sourate LVII, Le fer, verset 10]

Autrement, à la lecture de plusieurs versets et hadiths que nous ne pouvons tous reprendre, nous relevons que, d’un côté, ces derniers encouragent la consommation avec sobriété en reprochant fortement le gaspillage et la prodigalité et en blâmant sévèrement l’avarice et l’égoïsme. D’un autre côté, ils bannissent avec virulence toute capitalisation improductive. La consommation n’est-elle pas le moteur stimulant de la croissance économique ? Sans omettre de rappeler que cette dernière n’est pas l’objet d’une espérance tels la pluie ou le soleil mais le résultat d’une création de richesses c’est-à-dire le travail.

2.2- Épargne et thésaurisation

La thésaurisation qui se manifeste par un gel des capitaux donc une immobilisation d’un potentiel de création de richesses certainement très préjudiciable à l’activité économique, et à plus forte raison, aux couches sociales défavorisées est catégoriquement désapprouvée par ce verset coranique.

“Ceux qui thésaurisent l’or et l’argent sans les dépenser sur le chemin de Dieu,

annonce-leur donc un supplice douloureux.

Le jour où cet or et cet argent seront portés au rouge dans le feu de l’Enfer et qu’on en brûlera leurs fronts, leurs flancs et leurs dos : « Voilà ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes, goûtez donc à ce que vous thésaurisiez ». ”

[Coran, sourate IX, Le retour à Dieu, versets 34-35]

Dans ce même ordre d’idées, à l’exception de l’influence de l’interdiction du riba (intérêt) que subit l’épargne en matière de rémunération dans le cas d’un investissement, d’un financement et ou d’un placement, nous ne rencontrons aucune autre restriction relative à l’utilisation du revenu disponible non consommé. A n’en point douter, l’inexistence de l’intérêt en tant que rémunération garantie du capital orienterait l’affectation de l’épargne et modifierait le champ des instruments monétaires et financiers.

Toutefois, il est notamment important de soutenir que l’emploi de l’épargne dans toutes sortes de placements financiers, monétaires, boursiers, immobiliers et autres (or, argent, etc.) est parfaitement loisible dans une société musulmane. Les possibilités d’investissement et de financement sont également ouvertes à toutes les opportunités de partenariat ou d’association capital-travail offertes dans toutes les activités, pourvu que les quelques contraintes signalées au cours de ce paragraphe demeurent respectées.

En somme, nous notons que l’Islâm prône avec insistance et énergie la circulation de l’argent au profit de la stimulation de la consommation et, de son corollaire, l’investissement. L’objectif est bien entendu de favoriser les conditions de la croissance économique et du bien-être social dans l’équité et l’harmonie.