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Chapitre1 Problématique

ÉTAPES DE SUPERVISION DE STAGE

2.3 Le partenariat et la communication en formation pratique

2.3.1 Une communication efficace pour un partenariat efficient

Toute communication se déroule entre un émetteur et un récepteur et nombre de facteurs viennent l’influencer (DeVito, Chassé et Vézeau, 2008). Parmi ces facteurs, on peut penser, par exemple, aux expériences personnelles de l’émetteur qui guideront son message et à ces mêmes facteurs qui auront un effet sur la compréhension du récepteur. Les idées et les sentiments que l’émetteur veut transmettre sont empreints de significations cognitives et affectives qui lui sont propres et qui sont tirées de sa culture et de ses expériences personnelles (DeVito et al., 2008). Ces significations sont alors encodées en signes qui forment le message. Ce message est transmis au récepteur qui le reçoit et le décode en fonction de son propre bagage et du contexte dans lequel le message a circulé (ambiance, état d’esprit du récepteur, …). En ce sens, l’expérience du récepteur viendra teinter la compréhension du message. Des ajustements et des transformations d’idées doivent donc être faits de part et d’autre afin que les deux interlocuteurs arrivent à percevoir et à bien comprendre le message transmis (Stewart et Logan, 1993). La figure 6 présente une schématisation de ce processus inspirée de DeVito et al. (2008).

Figure 6 Schéma de la communication interpersonnelle inspirée de DeVito et al. (2008, p.27)

Encodage Décodage Expériences personnelles, Idées, Sentiments, Culture Message (rétroaction) Décodage Expériences personnelles, Idées, Sentiments, Culture Message (rétroaction) Contexte physique, environnement Encodage

Fortin et Pharand (2005) se sont penchés sur la question de la communication en formation pratique. Selon eux, en situation de stage, la dimension relationnelle doit mettre en scène l’objet et les acteurs. La communication doit demeurer centrée sur l’objet, soit les compétences professionnelles à développer, et ce, tout en respectant les interlocuteurs concernés.

Des attitudes, des habiletés et des facteurs de stress interviennent dans les relations tout en prenant en compte la dimension éthique. Il faut donc agir de façon à considérer l’autre comme un partenaire essentiel à la réussite du stage. (Fortin et Pharand, 2005, p.17)

Toujours selon Fortin et Pharand (2005), les communications entre les différents membres de l’équipe de stage reposent sur la responsabilité et la confiance réciproques qui favorisent l’atteinte des objectifs visés par le stage. À cet effet, Rousseau, Dufresne et St-Pierre (2002) estiment que c’est dans un contexte de collaboration avec l’enseignant associé que le superviseur universitaire favorise l’instauration d’une pratique réflexive chez le stagiaire. Une grande capacité d’observation et d’écoute de la part du superviseur est alors nécessaire, compte tenu entre autres de la dynamique de la communication interpersonnelle exposée précédemment (figure 6).

Dans un entretien de supervision, Brouillet et Deaudelin (1994) identifient trois types de message qui devraient y être abordés : 1- des messages axés sur le processus d’apprentissage (analyser ses actions, les enregistrer, les reconstruire, gérer son apprentissage, …); 2- des messages axés sur le soutien (mise en place d’un lien de confiance mutuel, attention au stress, amener le stagiaire à réussir le changement souhaité, …); et 3- des messages axés sur l’évaluation (amener l’apprenant à évaluer ses propres performances). Le contenu de l’entretien de supervision doit constituer un moment de réflexion important pour le stagiaire (Brouillet et Deaudelin, 1994) et doit être abordé sous différents angles. Lors de ce moment d’échanges avec le stagiaire, le

superviseur doit l’amener à se regarder enseigner en lui faisant relever les assises théoriques qui sous-tendent sa pratique : « Le superviseur doit, en quelque sorte, devenir le miroir de la personne supervisée » (Rousseau, St-Pierre, Deslandes, Dufresne et Vézina, 2005, p.21). Ainsi, dans sa communication avec le stagiaire, le superviseur universitaire apporte une vision complémentaire à celle de l’enseignant associé (Gervais et Desrosiers, 2005). Il contribue à situer le futur enseignant par rapport à l’atteinte minimale des objectifs de formation fixés par l’université, il constate l’évolution professionnelle de ce dernier du début à la fin du stage et il vérifie l’intégration des savoirs théoriques dans la pratique professionnelle du stagiaire. Il peut également confirmer certaines difficultés vécues par le stagiaire.

Le superviseur tient un rôle de soutien dans l’expérience du stagiaire en s’assurant du bien-être de celui-ci dans son milieu de stage et en veillant à ce qu’il reçoive une rétroaction précise et constructive de la part de son maître associé. (Rousseau et al. 2005, p. 22)

En fait, comme le souligne Bujold (2002), le superviseur « a besoin d’une bonne compétence relationnelle, à savoir être en mesure d’établir une communication interpersonnelle efficace avec les personnes qu’elle supervise, mais aussi avec les autres membres de l’organisation […] » (p.16). Le superviseur de stage doit aussi être prêt à travailler dans un milieu rempli d’imprévus où peu d’éléments peuvent être déterminés à l’avance (Gervais et Desrosiers, 2005). Il doit tenir compte, dans ses observations, de l’intervention du stagiaire et de la réponse de l’élève, de l’environnement et des changements encourus par la présence du stagiaire, des apprentissages de ce dernier en correspondance avec le travail de collaboration avec l’enseignant associé. Bref, dans un tel contexte, une communication efficace (DeVito, et al., 2008; Stewart et Logan, 1993) qui tient compte de l’autre (Bujold, 2002; Fortin et Pharand, 2005) et qui aborde le processus, le soutien et l’évaluation (Brouillet et Deaudelin, 1994), ainsi qu’un travail de collaboration entre les membres de la triade de la supervision (Rousseau, Dufresne et St-Pierre, 2002) sont tout à fait justifiés.

Dans un contexte d’accompagnement de stagiaires, il apparaît que la communication occupe une place privilégiée dans le palmarès des habiletés professionnelles que doivent maîtriser les différents acteurs de la formation pratique. Toutefois, notre problématique demeure entière. Comment optimaliser cette communication dans un contexte où les différents intervenants peuvent difficilement se rencontrer compte tenu, entre autres, de la trop grande distance géographique les séparant? Les TIC peuvent certes être envisagées, mais comment assurer la qualité de la communication requise pour amener le stagiaire à développer ses compétences professionnelles de façon efficace?

2.3.2 L’importance d’une communication efficace dans des interactions via les