Un travail d’initiation à la recherche adapté

Le travail de mémoire et de thèse a été vécu comme une formalité facultaire pour

l’obtention du diplôme. Il s’agit d’un travail qui a permis aux internes de s’initier à la

recherche du fait d’un manque d’expérience total de leur part.

P20 : “Mais voilà, de manière globale sur tout ce travail de recherche moi je suis

assez, assez perplexe, parce qu’on est pas du tout formé pour et qu’on est, qu’on arrive

professionnalisante pour être médecin, euh depuis le début de nos études et jamais pour être

chercheur”

La plupart des participants interrogés en ont retenu que c’était un travail difficile, notamment

au début pour trouver un sujet.

P21 : “Moi je trouve qu’on est un peu livré à nous-mêmes quand même, enfin là je

commence à avoir des pistes et tout mais au début c’est “faites une thèse” et puis si tu

connais pas un PU-PH qui va te donner un sujet c’est débrouille toi quoi, pour trouver le

sujet [...] pour trouver la méthode, pour tout ça.”

P20 : “Pour résumer, pour moi, c’est parcours du combattant. Enfin voilà du moment

où tu cherches le sujet au moment où tu constitues ton jury euh c’est compliqué. Et je trouve

qu’on est pas forcément aidé pour faire ça.”

P22 : “Mais vu qu’au départ j’trouve que c’est quand même compliqué de, d’avoir

notre question si on a pas quelqu’un qui nous donne pas un sujet précis euh on a tous été

dans le flou à un moment donné euh, je trouve que c’est dur d’avancer quand on est dans ce

flou-là.”

Des aménagements spécifiques à Grenoble ont été réalisés pour compenser ces

difficultés : pouvoir réaliser la thèse à deux et regrouper le mémoire et la thèse en un même

travail. Ces dispositions ont été appréciées par la totalité des internes.

P19 : “ça nous paraît juste normal mais les thèses à deux c’est, c’est génial et c’est

quand même pas, y a pas beaucoup de facs où on peut faire ça.”

P23 : “Bah le truc qu’est cool à Grenoble, faut le dire quand même, c’est qu’ils nous

autorisent à être deux et ils autorisent que le travail de thèse ce soit le travail du mémoire

aussi parce que c’est chronophage, [...] et euh d’être deux c’est plus sympa et de pas faire

P12 : “tu vois genre Limoges ils ont pas le droit de faire une thèse qui prend le

mémoire en même temps donc il leur faut un mémoire en plus.”

Sur ce deuxième point, l’utilité de faire les deux travaux était remise en question. Une réponse

à cette interrogation a été apportée : le mémoire diffère de la thèse si celle-ci n’est pas sur un

sujet de médecine générale, notamment pour les internes faisant des DESC. La suppression du

travail de mémoire avec la réforme pour garder uniquement une thèse d’exercice de médecine

générale était vue comme un progrès par tous les internes.

P20 : “Moi [...] je reviens juste là sur euh on parlait thèse, mémoire, on peut faire le

mémoire qui soit une partie de la thèse, euh moi à ce niveau-là, j’en vois plus trop l’intérêt de

faire un mémoire quoi, enfin y a plein de, y a plein de facs où le mémoire c’est finalement le,

une sorte de mémoire c’est le portfolio euh moi j’ai pas vraiment d’intérêt mis à part, enfin

tester un petit peu l’effet de la thèse en faisant le mémoire mais euh je, je vois pas vraiment

l’intérêt de faire ce double, ce double travail qui n’en est finalement qu’un. Voilà.”

P13 : “Mon mémoire c’est mon protocole de ma thèse, voilà.” P16 : “Mais ça sert à

quoi en fait ?”

P15 : “on a des copains, copines qui euh qui avaient dû passer un mémoire qui

différait de leur sujet de thèse parce que c’était pas assez axé sur la médecine générale.”

Certains internes avaient le sentiment que les sujets se rapprochant de la médecine d’urgence

étaient de facto écartés par le DMG et trouvaient dommage de ne pas pouvoir être bien

accompagnés pour la mise en route de leurs travaux. Cela restait toutefois compréhensible

pour d’autres. De même, les sujets qualitatifs seraient valorisés au détriment des thèses

quantitatives.

P8 : “le sujet faut qu’il soit “DMG” [...] en règle générale ils bloquent pas mal de

parce que nous on est dans une position délicate on trouve personne pour nous aider, tu

trouves un mec hospitalier ils te disent bah “c’est pas de la méd gé””

P18 : “quand les sujets ça les intéresse pas, ils te, ils t’aident pas du tout, euh ça les

fait chier et en gros ils veulent carrément que tu changes et puis j’ai l’impression, moi j’ai eu

l’impression sur la fac de Grenoble que les sujets qualitatifs sont très à la mode et que les

thèses quanti sont un peu bloquées et qu’on est pas du tout aidé sur la méthodo, moi je

voulais faire une thèse quantitative et ça s’est pas fait donc on est sur un sujet de thèse

qualitatif avec P22. Euh et c’est dommage parce que moi le sujet m’intéresse vraiment mais

cette partie qualitative m’intéresse moins”

Dans le document Recueil du ressenti des praticiens généralistes nouvellement formés vis-à-vis de l’enseignement facultaire du DES de médecine générale de Grenoble : une enquête qualitative par entretiens en focus group (Page 85-88)