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3- Séminaires

3.3 Des nouvelles techniques d’enseignement

L’enseignement universitaire faisait appel à des méthodes pédagogiques variées et plus

ou moins appréciées, notamment les jeux de rôles ainsi que les séminaires en deux temps

questions puis réponses qui pouvaient être mal vécus. De manière globale, l’interaction et le

partage d’expérience entre internes et enseignants étaient préférés aux cours magistraux.

P18 : “Les séminaires qu’étaient bien c’est ceux où on est un peu traités d’égal à égal,

où tout le monde à la parole.”

P24 : “Je suis carrément favorable au partage et à la collaboration plutôt qu’aux…”

M : “Aux cours verticaux ?” P24 : “Voilà aux cours verticaux, cours magistraux où on

t’assène le truc...”

P17 : “Y avait des trucs c’était assez concret mais c’était plus sur la manière de

l’enseigner [...] on me demandait de poser mes questions au début donc je sortais du premier

séminaire avec euh… j’avais mes questions à moi, déjà j’étais embrouillé ! Et j’avais en plus

les questions de tout le monde et euh… et pas de réponses et au deuxième séminaire où tout le

monde devait apporter ses réponses j’avais trop d’infos” - “Voilà vous me forcez à faire un

jeu de rôle, je déteste ça ! (Rires) J’en ai jamais fait de toutes mes études et maintenant on me

demande d’en faire à chaque fois euh… tranquille quoi !”

Ces méthodes étaient jugées comme intéressantes mais parfois mal mises en pratique. Une

personne trouvait qu’il était nécessaire de changer régulièrement de forme d’enseignement au

sein d’un même séminaire pour garder l’attention des participants et en tirer un meilleur

profit. Le recueil des attentes de chacun réalisé en début de séminaire était utile mais parfois

long et ennuyeux quand l’effectif du groupe était important.

P14 : “Moi je trouvais que la pédagogie était quand même intéressante mais j’avais

peu plus habitué je pense à ces méthodes de pédagogie, mais je trouvais qu’elles étaient mal

mises en pratique.”

P25 : “A la base, y en a qui sont trop euh… enfin trop rébarbatifs, on fait euh… du

matin à midi on fait la même chose pendant quatre heures et l'après-midi on recommence le

même schéma, tu vois il y a pas de changement, encore une fois je prends le séminaire

remplacement parce qu'il m'a marqué, mais toutes les heures, toute l’heure et demi, toutes les

deux heures, tu changes de…, de système de fonctionnement, c'est hyper important pour…

pour dynamiser les groupes etc…, pour pas s'ennuyer justement.”

P3 : “Bah honnêtement euh, le tour de table des trente qui sont dans la salle euh… pfff

(soupir) [...] C’est long quoi ! C’est vrai qu’à la fin t’as tout dit quoi, les quinze derniers

c’est “idem”, “idem”, “idem”, …”

Une variabilité inter-enseignant a été mise en évidence par les médecins, tant sur le

fond que sur la forme des séminaires. Des participants ont mis en avant le manque de

neutralité de certains intervenants, allant jusqu’à considérer qu’il pouvait parfois y avoir un

conflit d’intérêt pouvant nuire à la pertinence de la formation.

P12 : “un côté vraiment parti pris dire “les kinés j’aime pas ce qu’ils font, les ostéos

j’y crois pas”, euh… Enfin, il était vraiment incisif sur ça et c’est vrai que j’ai trouvé le côté

ouverture d’esprit… là c’était vraiment le médecin qui sait faire de la traumato quoi et puis

les autres… mais je pense que en fonction des, des gens qui interviennent, ça peut rendre le

truc critiquable et intéré…, et plus ou moins intéressant”

P23 : “J’crois que c’est intervenant dépendant, c’est pas toujours les mêmes

personnes qui font le séminaire […] et j’pense que des fois tu tombes bien et des fois tu

tombes moins bien”

P24 : “c’était une dame qui avait fait plein de choses, qui était certainement très très

qui avait été sollicitée parce que, parce que les… ceux qui organisaient le séminaire la

connaissaient, et euh voilà pour moi voilà y avait un conflit d’intérêt”

L’intervention de personnes extérieures -notamment lors des séminaires maltraitance et

remplacement- était appréciée, cela permettait d’envisager les problématiques avec un point

de vue différent. La plupart des médecins auraient voulu plus d’interventions de ces derniers,

que ce soit des médecins spécialistes, des paramédicaux ou même d’autres intervenants

éloignés du domaine médical.

P18 : “Un truc qu’était cool en séminaire, c’est quand il y a des intervenants

extérieurs, sur le remplacement y avait la dame de l’URSSAF qui vient, bon le président du

conseil de l’ordre c’était moins intéressant mais c’est peut-être un peu… (Rires)…mais au

moins il a le mérite d’être là euh c’est quand bien bien d’avoir ce contact quand même. Et

j’avais fait le séminaire euh maltraitance qu’était vraiment super, y avait deux juristes…” P19

: “Ouais c’est vrai.” P18 : “…euh une nana, j’étais arrivé en retard alors j’avais pas entendu

les présentations mais y avait une dame euh qui devait être psy et puis il y avait euh deux

médecins dont un expert euh dans tout ce qui est maltraitance et compagnie, et les

intervenants extérieurs, ça enrichit vraiment les, les choses parce qu’on est tout le temps

entre nous, entre médecins et j’avais trouvé ça vraiment très très bien”

P9 : “Et de voir le côté communication de la part d’un… d’un coach en comm ou d’un

mec qu’est… qui fait de la socio ou quelque chose, est-ce que c’est pas plus intéressant que

un médecin qui te dit “ouais, moi je fais comme ça pour communiquer avec mes patients,

pour faire mes ordos de suivi, je pense que c’est bien de le fidéliser”...”

La présence de spécialistes hors MG dans notre cursus permettrait de poser des “limites” dans

nos pratiques de MG et donnerait une certaine assurance du fait de savoir quand “passer la

main” au confrère spécialiste.

P1 : “au moins on sait par exemple euh… n’importe quoi quand c’est sur-spécialisé

quand est-ce qu’on doit passer la main…” Approbation trois personnes : “Hum!” [...] P4 :

“ouais c’est vrai que ça serait pas mal ! [...] de dire à ce moment-là bah… voilà ! Vous êtes

bloqués, et c’est surtout à ce moment-là où si y a ce signe-là vous devez faire appel au

spécialiste.”

P16 : “Après aussi sur le plan médical de savoir comment en méd gé tu gères les

pathologies, sans avoir des… sans connaître forcément des cours sur les recos mais plus dire

bah aujourd’hui on fait un plan sur la, l’endoc, bah typiquement la thyroïde euh, à quel

moment vous passez la main à un spé, éventuellement pourquoi pas un spé qui vient en

discuter avec nous machin.”

Les médecins aimaient se retrouver entre étudiants, les formations facultaires étant une

occasion de revoir ses co-internes. Cela permettait également de mixer les promotions.

P23 : “Et puis euh c’est sympa d’aller à Grenoble, t’as toujours un truc à y faire, un

papier à déposer à l’administration, ta carte d’étudiant et euh ça permet de brasser un peu

les promos, tu vois d’autres gens euh c’est, c’est un partage.” […] P18 : “[...] ça

m’enchantait pas d’aller à Grenoble juste pour les séminaires mais encore une fois de se

retrouver, ce que tu dis P23, retrouver d’autres personnes que tu connais pas forcément, ce

côté brassage des promos je trouve ça vachement bien par contre.”

P12 : “Et puis tu revois tes potes de promo quand même, que tu revois jamais.”

Plusieurs souhaits ont été émis par les participants pour tenter d’améliorer cet

enseignement : avoir un support écrit à l’issu du séminaire avec les principaux points clés et

réaliser une préparation en amont du séminaire permettant à l’interne de mieux s’investir dans

ce dernier.

prévoir des “take home”, enfin des…, des messages, des diapos récapitulatives à la fin, avec

des grandes “guidelines” voilà, [...] enfin des grands messages qui peuvent nous servir dans

notre pratique, qui nous imposent pas forcément de réagir comme ça, mais au moins on doit y

penser”

P13 : “Moi j’trouve que ce qu’il manque dans les séminaires, c’est qu’on nous pond

euh… fin on, le sémi… j’en ai pas fait des masses, les rares que j’ai fait, on a aucun support

écrit à la fin.”

P2 : “Nan mais on t’aurait dit de préparer une trace d’apprentissage avant d’aller en

séminaire ou pendant le séminaire […] t’y vas plus plus facilement, t’en discutes avec tout le

monde et c’est… peut-être un peu plus productif”

Enfin, une dernière proposition a été faite par un participant, il s’agit de valider les heures de

formation que les internes ont pendant leurs stages. D’autres souhaitaient pouvoir valider les

heures de formations reçues dans le cadre des FMC.

P25 : “Et j’pense qu’y a, qu’on pourrait valider quand même des horaires euh, des, y

a des cours qu’on pourrait faire valider par euh… par les enseignements qu’on reçoit en

stage quoi, y a, y a des trucs qui sont hyper intéressants, qui nous serviront en… en médecine

générale”