• Aucun résultat trouvé

1.1 Les différents biais

De nombreux biais existent dans notre étude mais nous avons essayé de les limiter au

maximum. Voici le détail de chaque biais avec notre action pour les minimiser.

a- Biais de recrutement : La sélection des participants s’est faite initialement via nos

contacts personnels. Nous avons limité ce biais par le recrutement secondaire par effet “boule

de neige”. Au total, sur les 25 personnes interrogées, 17 faisaient partie de nos connaissances

soit 68%, et 8 personnes étaient des contacts “boule de neige”, connaissances des premiers

participants soit 32%.

Le fait que les participants se connaissaient pour la plupart a pu limiter la parole par crainte

d’un jugement, mais nous n’avons pas eu l’impression lors des différents entretiens d’une

quelconque retenue des pensées de chacun.

b- Biais de mémorisation : Nous avons pu constater des oublis fréquents concernant

les enseignements facultaires, avec parfois des souvenirs très évasifs concernant telle ou telle

composante de cet enseignement (P12 : “Moi, je ne me souviens plus trop de ce qu’il y avait

dans le séminaire ATAC pour le coup.” ; P15 : “Je me souviens plus bien du système…” ; P23

: “je me souviens même plus de la soutenance [du portfolio], ça m’a pas laissé un grand

mémoire, un grand souvenir.”). Nous avons pallié au mieux ce biais avec l’inclusion dans

notre étude de jeunes médecins tout juste sortis de l’internat (délais de 3 ans maximum pour

ceux sortis en 2016), afin de recueillir les informations les plus justes et précises possibles.

c- Biais d’information : Intimement lié avec le biais de mémorisation et du fait d’un

enseignement changeant d’une année sur l’autre, la véracité des propos recueillis est parfois

incertaine concernant en particulier les modalités de formation (par exemple, les promotions

ayant fini en 2016 et 2017 avaient des séminaires obligatoires alors que la promotion ayant

terminé en 2018 devait valider deux cent heures de formation). Quant au recueil du ressenti, il

reste lui bien authentique.

d- Biais de suggestion ou d’induction : N’ayant pas été formés ni l’un ni l’autre sur la

manière d’animer et modérer un groupe de parole, nos opinions concernant l’enseignement

théorique ont pu transparaître et les participants plus encouragés à étoffer leur discours quand

cela était en accord avec nos propres opinions. De même, nous avons pu suggérer certaines

réponses. Nous avons essayé de limiter au maximum ce biais en prenant lors des entretiens

une attitude la plus neutre et scientifique qui soit. Ce biais est lié au fait que nous étions pour

cette recherche à la fois chercheurs et investigateurs. Il aurait peut-être fallu, pour supprimer

ce biais, travailler avec des personnes extérieures à l’étude ne connaissant pas le sujet.

e- Biais d’intervention et d’investigation : Par manque d’expérience en recherche

qualitative et dans l’animation des focus groupes, il est possible que nous soyons parfois

intervenus de manière inadéquate, en coupant la parole ou en intervenant trop tôt, sans laisser

le temps à la personne d’exprimer la totalité de son point de vue. Il nous a été difficile parfois

de faire parler les personnes les plus timides. L’attitude neutre et scientifique nous a à

nouveau permis de diminuer ce biais, ainsi que l’entretien test préalable à notre étude. Aussi

sommes-nous devenu plus à l’aise pour mener les entretiens au fur et à mesure des

interventions, la parole étant distribuée de manière plus équitable après un certain

entraînement. Peut-être aurions-nous dû garder la même personne comme modérateur et

l’autre dans le rôle de l’observateur pour amoindrir ce biais, laissant ainsi chacun

perfectionner ses aptitudes dans le rôle qui lui était attribué.

f- Biais de préconception : Nous étant documentés sur les études similaires à la nôtre

sur le territoire national, et ayant déjà un avis personnel sur la question de recherche, une

tendance naturelle à vouloir confirmer ses propres convictions a pu interférer dans l’étude.

Pour ce qui est de la bibliographie, force est de constater qu’elle n’est pas des plus abondantes

sur le sujet qui est assez vaste et ne concerne qu’une localité précise. Aussi avons-nous réalisé

une grosse partie du travail de bibliographie après les différents entretiens, pour limiter ce

biais. L’absence de tout lien entre les deux chercheurs avant le début de cette étude diminuait

également ce biais car nous avions chacun notre préconception propre.

g- Biais d’interprétation : L’objectif d’une étude qualitative en focus group est de

recueillir le ressenti de groupes de personnes, en interrogeant sur le vécu et l’expérience de

chacun. Les éléments récoltés sont donc par nature empreint de subjectivité. La superposition

de notre subjectivité propre peut induire un biais d’interprétation, c’est-à-dire donner une

signification différente de celle voulue par le participant pour confirmer notre hypothèse. La

triangulation lors de l’analyse a permis de minimiser ce biais.

1.2 Autres limites

Notre étude était une étude qualitative, de faible niveau de preuve. Notre échantillon

était faible (25 personnes interrogées sur les 238 internes des promotions de 2013 à 2015, soit

10,5%) mais diversifié.

Il y avait un conflit d’intérêt avec notre directeur de thèse Jacques BOUCHAUD, qui fait

partie du DMG et se trouve être le responsable des GEP. Nous précisons ici que ce dernier

n’est intervenu à aucun moment pour modifier notre étude ou nos résultats y compris lorsque

ceux-ci pouvaient paraître négatifs.

Enfin, une partie de notre étude perd de sa pertinence du fait de la réforme du TCEM

mise en place pour l’année 2017-2018, qui a quelque peu modifié l’enseignement (Annexe F).

Le DMG l’avait de ce fait volontairement peu modifié sur ces dernières années, sachant les

changements à venir. Les principaux changements de cette réforme concernent la maquette de

l’interne -donc la formation pratique en stage- avec la création de trois phases (“socle”,

“d’approfondissement” et “de mise en situation”) (7), en sus d’une homogénéisation de la

formation théorique sur l’ensemble du territoire national, déjà en place depuis quelques

années dans toutes les facultés. Sur ce point, mis à part les séminaires qui ont été un peu

modifiés et les GAC qui changent de nom (GEP) mais dont le principe reste le même, les

autres pans de l’enseignement facultaire (le tutorat, les traces d’apprentissage et le portfolio)

demeurent identiques.