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2- Généralités

2.2 Une adaptation délicate aux méthodes pédagogiques et une quête de sens

Le passage brusque du paradigme d’enseignement vers le paradigme d’apprentissage

entre le deuxième et le troisième cycle avait parfois été mal appréhendé en début d’internat.

Les internes étant habitués à recevoir des cours “verticaux”, sortir de leur façon d’apprendre

habituelle ne leur était pas toujours évident. Certains étaient revendicateurs d’explications

plus claires sur ce qu’il leur était demandé. Ce manque de clarté pouvait être expliqué par le

manque d’homogénéité entre la formation des enseignants et leur manière de transmettre.

P16 : “Et c’est vrai que c’est assez bouleversant quand on nous expose la marguerite,

ça paraît très théorique, très euh abstrait de comprendre les compétences, des nouveaux

mots, des nouveaux trucs où c’est un peu chacun se place où il veut dans la marguerite.”

P17 : “Moi je pense que ça rejoint un peu ce que tu disais tout à l’heure sur le gap de,

le gap pédagogique qu’il peut y avoir entre un ECN hyper euh [...] clair, carré, hyper machin,

où pfff… t’apprends des trucs et des pages et un DMG qui là c’est… (souffle) c’est voilà, c’est

on est une nouvelle technique de pédagogie machin” - “Ouais y a une variabilité aussi

entre… inter euh… Moi c’est aussi ça le, le côté un peu aussi euh, j’pense ça rejoint un peu

discipline du jeûne quoi tu sens que c’est un truc qui se met un peu sur les rails et que les

Beaucoup de participants étaient désireux d’avoir plus de cours pratiques dans leur formation,

notamment en gynécologie et traumatologie ou pour la prise en charge de pathologies au sein

d’un cabinet de MG en libéral.

P8 : “Ça mériterait moi je trouve d’avoir une approche différente plus centrée sur la

pratique, sur le patient avec des choses plus personnelles pour les… praticiens et plus orienté

pour nos prises en charge thérapeutique, diagnostique et compagnie. Je pense qu’on a quand

même besoin en début d’internat d’avoir des compléments d’enseignement”.

P4 : “Mais il y a certains séminaires où j’aurais aimé avoir un côté un peu plus

pratico-pratique tu vois [...] le séminaire contraception par exemple…” [...] P3 : “C’est vrai

que ça aurait été bien d’apprendre à mettre un implant ou… tu vois… d’apprendre à faire un

frottis.”

P15 : “Moi j’avais vraiment envie de savoir euh, ok bah maintenant j’suis médecin

généraliste euh… comment ça se passe, sur le terrain ?”

Paradoxalement, quelques personnes étaient demandeurs de cours théoriques devant certaines

de leurs lacunes.

P13 : “Même si tout le monde pense que c’est anodin, et finalement on ressortait avec

euh… aucun cours euh sur une pathologie, médicale, aucun !”

Un manque de transposition des cas cliniques vers la pratique en libéral a été noté, ce qui

soulevait certaines interrogations quant au fait de ne pas s’installer rapidement après

l’internat, ou de s’orienter vers une pratique salariale. Les anciens internes grenoblois

mettaient en avant le besoin de saisir la réalité de la médecine générale, de comprendre la

pratique d’un médecin généraliste, via la recontextualisation des cours ou cas cliniques

présentés en cabinet de médecine générale. Ils avaient besoin de savoir ce qu’on est en mesure

d’attendre d’un médecin généraliste et de connaître au mieux son quotidien avec ses

contraintes et la richesse de son exercice, afin de stimuler leur vocation et avoir l’envie de

s’installer. La méconnaissance de la pratique en cabinet de MG pouvant être un frein à

l’installation. D’autres étaient demandeurs de retours d’expériences concrets de ce qu’est la

vie d’un médecin généraliste en cabinet, et de comment il appréhende les différentes

pathologies dans ce contexte.

P7 : “Faudrait parler peut-être plus effectivement de ce qu’ils ressentent comme

euh… comme quand même d’être médecins généralistes en cabinet parce que…” Approbation

de deux personnes : “Hum hum” P7 : “... en fait on a aucune idée de ce que c’est.” - “je

trouve qu’il y a un défaut aujourd’hui de donner envie à faire de la médecine générale”

P12 : “Si moi y a un truc, je, j’ai du mal à comprendre qu’est-ce que veut nous faire

faire le DMG, en fait” M : “C’est-à-dire ?” P12 : “C’est quoi sa vision euh… du médecin

généraliste, parce que si euh… si c’est ce qu’on écrit dans le portfolio, si c’est les GAC

ect…, bah moi c’est pas du tout la vision que j’ai du médecin généraliste à la fin de mon

internat.”

L’intervention de spécialistes hors MG ou de personnes “extérieures” (paramédicaux,

médecins de la sécurité sociale, psychologues, juristes, experts de communication ou de

management) dans notre cursus était très appréciée et souhaitée par la majorité des internes,

certains regrettant l’absence totale de médecins spécialistes dans notre formation.

P9 : “Ouais, (nom d’une ancienne interne) elle avait fait le séminaire maltraitance où

y avait des étudiants en droit qui intervenaient [...] et elle avait dit que c’était vraiment une

autre approche en fait où justement, [...] on sort de notre vision de médecin et on présente un

truc qu’est la vision de quelqu’un qui fait… qui fait la même chose que toi mais d’un autre

point de vue quoi. [...] je pense que c’est intéressant de voir ça par rapport au côté médical

quoi.” - “Mais en tout cas [...] moi je trouve que le côté de dire les séminaires faits par des

P25 : “y a des hospitaliers qui peuvent nous faire des cours quoi, enfin des

spécialistes qui peuvent nous faire des interventions, c’est pas parce que c’est des spécialistes

que ça va pas nous servir […] ce qui est intéressant ce serait d’avoir des intervenants qui

soient euh… pas que des médicaux, qu’il y ait pas mal de paramédicaux”

P13 : “Euh… c’était euh moi je reste persuadé que… la dermato en médecine

générale euh, peut être formée par des… peut nous être formée par des dermatologues. [...]

Ils savent adapter euh ce qui est important pour un médecin généraliste… C'est-à-dire

éliminer fin… ne pas rater le grave euh tout comme la cardiologie, tout comme la pneumo…

j’pense que on aurait un intérêt à être formé par des spécialistes, mais avec un cadre de la

médecine générale.”