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Les GEP ont été globalement appréciés, perçus comme enrichissants et faisant une

introduction aux groupes de pairs pour la pratique future. Le principe de pouvoir discuter de

cas vécus avec d’autres internes, créant ainsi une confrontation des points de vue, permettait

de gagner en expérience en profitant de celle des autres. Les autres atouts de cet enseignement

décrits par les participants étaient l’interactivité et les échanges entre étudiants, la remise en

question et la réflexion sur ses propres pratiques, et enfin, la réassurance sur les situations

difficiles.

P25 : “Le principe est vraiment bien de pouvoir parler de, de choses différentes, de

pouvoir échanger entre nous nos pratiques, et c’est là que c’est intéressant de discuter des

cas [...]. Et du coup, moi j’ai trouvé ça hyper intéressant parce que du coup bah on est obligé

de se forcer, on va reréfléchir derrière, on va représenter quelque chose aux copains et ça

c’était intéressant je trouvais, a posteriori”

P20 : “Après sur le principe, voilà le GAC c’est petit groupe et puis c’est parler de sa

pratique, c’est du vécu, c’est euh effectivement c’est du débrief finalement de ce qu’on a pu

faire et avoir des regards extérieurs et c’est aussi se livrer un peu euh aux autres euh et

accepter que d’autres n’aient pas le même avis que soi, enfin je trouve ça intéressant

vraiment sur le principe et c’est comme ça qu’on avance et qu’on progresse”

P13 : “Ouais c’est d’écouter les difficultés des autres, que t’as pas vécu et tu te dis

bah ça existe cette difficulté-là, moi si je suis dans ce cas-là euh, comment faire ?[…] Ça te

fait gagner en expérience quoi en gros.[…] Peut-être profiter de l’expérience de l’autre.”

A l’inverse, quelques participants n’ont trouvé aucun intérêt à cet enseignement. D’autres ont

trouvé un intérêt variable au cours des trois ans d’internat : au début, les internes avaient

beaucoup de choses à dire et à apprendre tout en profitant de l’apport de l’expérience des

internes plus âgés, mais étaient limités par leur timidité dans un groupe de personnes

inconnues, le manque de connaissances pouvant parfois induire un sentiment de jugement par

autrui ; à la fin, les étudiants étaient plus à l’aise pour s’exprimer car ils connaissaient d’autres

personnes dans le groupe. Ils recherchaient l’expérience des autres pour enrichir la leur, et

certains avaient débuté les remplacements, l’intérêt des GAC étant alors augmenté.

P11 : “Moi je sais pas si je suis tombé sur les mauvais GAC ou si ça allait pas mais

euh… ça m’a toujours profondément ennuyé [...]. Enfin, ça… ça m’apprenait rien, je trouvais

intéressantes non plus, et euh… voilà.”

P10 : “Les premiers c’est là où j’avais le plus de choses à dire et le plus de choses à

apprendre et après j’étais un peu plus euh, déjà un peu plus à l’aise donc euh j’avais moins

à… à m’y pencher.”

P3 : “Moi je trouve qu’en première année t’as pas forcément confiance [...] et du coup

de discuter des cas en groupe où t’as que des internes qui sont plus expérimentés que toi, bah

moi je me suis plus senti jugé qu’autre chose quoi ! Ça m’a pas apporté grand chose en

première année en tout cas ! Après j’ai compris l’intérêt en deuxième et troisième année, ça

m’apportait beaucoup mais première année…”

M : “Et tu trouvais ça plus intéressant donc sur la fin de ton internat que… qu’au

début ?” P13 : “Ouais, en fait t’es plus… t’es plus concerné parce que, parce que le…

l’activité de remplacement tu la débutes à ce moment-là, donc tu t’es retrouvé confronté à des

situations où tu décides dans l’incertitude, où là t’as plus de chefs autour de toi”

Les deux facteurs identifiés par la plupart des participants comme influençant l’intérêt

des GAC étaient l’animateur et le groupe d’internes. Pour l’animateur, les caractéristiques

jugées nécessaires pour que le GAC soit enrichissant pour les internes étaient une position

neutre avec une absence de jugement, un minimum de dynamisme pour distribuer la parole à

tous les participants et une ouverture d’esprit.

P17 : “Après je trouvais que ça dépendait vachement des GAC, c’était vachement chef

de GAC-dépendant hein”

P9 : “Le fait est que en GAC, en GAC il a une approche qui est hyper bien, il est … tu

sens qu’il est jamais dans le jugement, que ça intéresse ce que, ce que t’as à raconter, ton

point de vue euh, qu’il veut comprendre comment tu réfléchis, ce qui te pose problème”

P4 : “C’est vrai que y a certains intervenants ils étaient…” P2 : “Y en a vraiment qui

toute façon c’est eux qui avaient raison, t’avais pas de discussion”

P16 : “J’avais pas du tout aimé mais après c’était intervenants-dépendants parce que

la nana elle gérait rien, elle était là “bon bah…”, y avait pas de questions, y avait pas de

rebondissements donc c’était chiant à mourir !”

Pour pallier les disparités entre animateurs, certains ont proposé de les évaluer et de les

former.

P9 : “Caster les, les chefs de GAC. Après c’est difficile de les caster, faudrait les

évaluer, enfin un truc tout con mais qu’ils soient évalués.”

P18 : “Bah quand on voit le manque de… c’est, c’est pas très lissé quoi d’un GAC à

l’autre, on a pas du tout la même expérience, p’t’être les former ces animateurs de GAC

parce que je sais pas ce qu’on leur dit quoi”

Pour le groupe, ce qui était important aux yeux des personnes interrogées était une

bienveillance et un respect entre les membres du groupe. Les groupes fonctionnaient mieux

lorsque les participants se connaissaient un minimum mais une hétérogénéité du groupe était

également appréciée. Le fait d’avoir des petits groupes et de garder le même pendant un

semestre permettait d’instaurer un climat de confiance.

P14 : “Ouais mais à nouveau si tu veux… quand c’est des inconnus t’oses pas te livrer

et faire part de tes faiblesses”

P10 : “C’était trop hétérogène en fait, moi j’étais… on était peut-être deux en dernier

semestre et tous les autres ils étaient en premier ou en deuxième semestre. Et du coup on avait

pas les mêmes choses à dire, on avait pas les mêmes attentes.”[…] P9 : “Bah moi j’ai trouvé

que ça c’était plutôt enrichissant aussi en fait.” P10 : “Bah t’es enrichissant plus pour les

autres.” P9 : “Peut-être en étant vieux semestre, t’es plus enrichissant pour les autres, ouais.

parti de ça, de… d’avoir le ressenti d’un interne un peu plus vieux sur la situation où on était.

Donc finalement, ça… la boucle, la boucle est bouclée.”

P20 : “Je trouvais qu’on était un peu nombreux euh y avait des GAC on était p’t’être

vingt cinq [...]bah ça fait trop.” [...] P19 : “Oui, pour pouvoir tous s’exprimer justement

avoir cette [...] occasion de parler, c’est, j’pense que dix, quinze grand maximum”

P24 : “le fait que ça soit toujours le même groupe euh pendant les six mois déjà,

j’pense que ça permet au fur et à mesure de, de briser la glace. [...] Euh on est un peu tous

euh timides et pas très à l’aise euh le premier GAC, j’pense qu’à la fin du, fin au dernier

GAC on est, on se connaît, on a vu qu’on était tous dans la même, dans le même bateau et

qu’on s’posait tous euh des questions et qu’on en retirait tous des bénéfices à s’écouter les

uns les autres.”

Une solution proposée pour améliorer la confiance au sein du groupe était de choisir des

internes avec qui être dans les groupes. Rendre plus convivial le groupe en partageant quelque

chose à manger ou à boire pouvait également solidifier les liens entre les participants et

renforcer la confiance au sein du groupe.

P14 : “Après moi je m’étais demandé mais c’est… mais après j’pense qu’en pratique

c’est compliqué mais si ça aurait pas été plus intéressant d’avoir un groupe que tu

connaissais parce que là du coup on se voyait quatre fois, puis ça changeait de semestre, et

j’pense que peut-être la parole elle aurait été plus… fin plus ouverte ?”

P25 : “après si ça peut être intéressant quand même de dire “avec qui aimeriez vous

faire ce… ces groupes ? Est-ce que vous pourriez pas choisir une ou deux personnes avec qui

vous aimeriez être pour ce, faire ces groupes ?”, pour être un peu plus à l’aise, un peu plus

en confiance quand on prend la parole.”

P14 : “Après moi je me souviens d’un semestre où tu vois du coup il faisait beau, on

tu vois tout le monde amenait un truc à partager ça avait un côté beaucoup plus convivial et

qui était beaucoup plus sympa.”