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Trente-cinq ans de préparation : 1703-1739

5 Les débuts du mouvement Wesleyen, dans l’Angleterre du XVIIIème siècle

5.1 Trente-cinq ans de préparation : 1703-1739

5.1.1 Le contexte de l’Angleterre des débuts du XVIIIème siècle

C’est un contexte de bouleversement économique et social, non de crise, ni de persécution, mais de pertes de repères et d’affadissement de la foi dans l’Eglise anglicane. Comme dans les trois exemples étudiés ci-dessus, le contexte semble préparer une aspiration à un « renouveau » spirituel. Les tensions politico-religieuses entre whigs et tories s’apaisent avec l’implantation du parlementarisme sous deux ministres whigs, Walpole et William Pitt. L’essor du commerce anglais accompagne la première révolution industrielle, qui s’est traduite par des changements sociaux profonds : aux villes existantes se juxtaposent des cités ouvrières et minières, sans services, accueillant des hommes et des femmes déracinés de leurs campagnes. Coupés de leurs fondements familiaux, religieux et villageois, ces populations surmenées par un travail harassant dès leur plus jeune âge, sont la proie de tous les maux : maladies, alcool, prostitution, corruption, vol, banditisme. Le relâchement de la foi dans l’Eglise anglicane touche nombre d’évêques, plus politiques que religieux. Les divisions religieuses sont profondes entre et à l’intérieur même des confessions : les calvinistes se déchirent entre différents types de gouvernements (congrégationnalistes, presbytériens-synodaux), entre des doctrines opposées (concernant le baptême, la prédestination).

Des mouvements spirituels naissent ou se développent en Grande Bretagne : les Quakers et les piétistes en particulier. Mais les premiers émigrent pour une bonne part en Nouvelle Angleterre, sur le continent américain. Les piétistes tentent de réformer l’anglicanisme de l’intérieur en organisant des « sociétés » ou petites cellules communautaires, comme celle dont John Wesley et son frère Charles font partie, à Oxford, durant leurs études. Elles se caractérisent à la fois par une soif spirituelle d’une foi fervente (prière, jeûne, approfondissement biblique et liturgique, communion), et des visites et aumônes aux pauvres, aux prisonniers et aux malades. Leur discipline rigoureuse leur colle le sobriquet de « méthodistes » (le nom restera).

C’est donc dans un contexte de bouleversements sociaux profonds, de paupérisation populaire, de relâchement spirituel, mais également d’aspiration à un renouveau et à une nouvelle ferveur et pratique de la foi chrétienne que John Wesley nait, grandit, se prépare au ministère de pasteur anglican, comme l’est son père. Sa mère est son premier modèle et sa fidèle conseillère.

5.1.2 Des étapes successives jusqu’à l’expérience de 1738

Il semble intéressant d’insister sur ces étapes qui marquent l’évolution spirituelle de John Wesley, alors qu’il a tant prêché la conversion et la nouvelle naissance comme un point de départ fondamental (comme nous le soulignerons dans notre partie plus théologique). Sa prédication et sa réflexion s’inscrivent dans son expérience personnelle.

5.1.2.a Une piété précoce et exigeante

Né en 1703, John187 Wesley se considère comme déjà sous la grâce à l’âge de 6 ans, alors qu’il est sauvé des flammes d’un incendie qui ravage leur maison : il se nommera lui-même « le brandon arraché aux flammes ». Dès l’âge de 8 ans, son père accueille John à la Sainte Cène. Mais sa piété précoce ne peut s’épanouir ensuite dans le collège de Londres où il étudie de 11 à 17 ans, puis dans ses cinq premières années de collège à Oxford, à Christ Church College (à partir de 1720).

En avril 1725, à 22 ans, il connaît ce que l’on pourrait appeler « une première conversion188 » : Il lit alors plusieurs ouvrages de piété et de pratique mystique : l’Imitation de Jésus-Christ de Thomas A.Kempis, le Holy Living et le Holy Dying de Jeremy Taylor et les ouvrages de William Law (Traité pratique de perfection chrétienne, de 1726, et Sérieux appel de 1730). « Il décide de réformer sa vie, de la consacrer exclusivement à la piété et au travail, selon un emploi du temps strict. *…+ Dès lors, à la façon des puritains, il tiendra un journal intime. Au mois de septembre, son ordination comme diacre anglican l’engage dans la carrière pastorale. *…+ Toute sa vie durant, Wesley restera un universitaire et un lettré du siècle des Lumières. Par ses vastes connaissances, sa curiosité intellectuelle, sa foi dans la raison humaine, ses goûts littéraires, l’élégante sobriété de ses manières et de son style, il se situera à part et au-dessus de ses prédicateurs fervents mais incultes.189 » Cette remarque est intéressante lorsqu’on la confrontera avec tout le ministère de prédication en plein air, à un public très populaire et illettré, de John Wesley. Cette distance entre sa formation et ses prédications témoignent d’un travail profond d’adaptation à l’auditoire afin de se faire tout à tous.

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Lorsque le prénom n’est pas mentionné, il s’agit de John Wesley.

188 M. LELIEVRE, La théologie de Wesley, Paris, Publications de l’Eglise évangélique méthodiste, 1924, p 8, note 2, citation d’A.LEGER, La jeunesse de Wesley, ch.II, p.77.

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5.1.2.b Un sentiment d’échec jusqu’en 1738

Malgré tous ses efforts pour accorder ritualisme et mysticisme, malgré l’ascétisme, les règles et examens de conscience qu’il s’impose, Wesley écrit lui-même son insatisfaction et son attente, et les différentes étapes de sa recherche spirituelle et pastorale.

« De 1725 à 1729, je prêchai beaucoup, mais sans apercevoir aucun fruit de mes travaux, et comment aurais-je pu en recueillir, puisque je ne possédais point le fondement de la repentance et de la foi à l’Evangile, considérant tous mes auditeurs comme chrétiens, et beaucoup d’entre eux comme n’ayant pas besoin de repentance ?

De 1729 à 1734, je vis quelques résultats de mes efforts, parce que je posais un fondement plus profond de repentance, mais ce n’était que peu de chose et cela se conçoit ; je ne prêchais pas encore la foi au sang de la nouvelle alliance.

De 1734 à 1738, parlant davantage de la foi en Christ, ma prédication, mes visites de maison en maison produisirent plus d’effets que je n’en avais encore vus ; mais je ne sais si ceux qui se réformaient extérieurement, étaient intérieurement et entièrement convertis à Dieu.

Enfin, de 1738 jusqu’à ce jour, parlant continuellement de Jésus-Christ, le posant comme la base de tout l’édifice, le faisant pour tous, la Parole de Dieu a couru comme le feu dans le chaume, elle a été de plus en plus glorifiée, des multitudes se sont écriées : ‘que faut-il faire pour être sauvé ?’, ont ensuite rendu témoignage qu’elles étaient sauvées par grâce, au moyen de la foi.190 »

Entre 1725 et 1728, il est à Oxford puis 14 mois auprès de son père malade qu’il assiste comme vicaire. De retour à Oxford, de 1729 à 1735, il intensifie encore sa recherche de perfection chrétienne, à l’intérieur du petit cercle formé par son frère Charles et quelques amis : appuyés sur la Bible, sur la pratique des sacrements, et une règle presque monastique, taxés de « méthodistes » par l’Université, ils tentent de revenir à un christianisme primitif par leurs efforts et leur ascèse. C’est en 1735, après le décès de son père, qu’il part en mission, avec son frère Charles, encouragés par leur mère, pour la nouvelle colonie anglaise, la Géorgie. A son retour, il écrit le 1er janvier 1738 dans son Journal :

« Il y a maintenant deux ans et presque 4 mois que j’ai quitté mon pays natal, en vue d’enseigner aux indiens de la Géorgie, la nature du christianisme. Mais qu’ai-je appris moi-même pendant ce temps ? J’ai appris ce dont je me doutais le moins, que moi qui étais allé en Amérique pour convertir les autres, je n’ai jamais été moi-même converti à Dieu. *…+ »

La réflexion est longue et se poursuit par un exposé de toutes les qualités et connaissances humaines et intellectuelles de Wesley, par toute une liste des épreuves qu’il a connues, tout son travail, sa consécration, ses souffrances offertes à Dieu.

« Est-ce-que tout ce que j’ai fait, ou tout ce que j’ai appris, dit ou souffert, me justifie à ses yeux [aux yeux de Dieu] ? Et l’usage constant de tous les moyens de grâce (si utiles et obligatoires qu’ils puissent être) ? *…+ Est-ce que tout cela me confère le caractère saint, céleste, divin d’un chrétien ? En aucune façon. »

Dans ce cri souffrant, on croit entendre en écho celui de Paul dans son épitre aux romains, et celui de Luther à Erfurt, comme celui de tous ces hommes et femmes assoiffés de radicalité et d’authenticité, confrontant leur foi, les fruits visibles de leur consécration, et les promesses évangéliques. Sur son bateau et en Géorgie, Wesley a rencontré des « frères Moraves ». Leur foi, leur pratique a éveillé en lui une soif nouvelle qu’il exprime dans la suite de sa lettre :

190 M. LELIEVRE, op. cit., p 25, et note 1 p 25, citation de John WESLEY, The Principles of a Methodist Farther Explained, London, 1746.

« La foi qui me manque (la foi d’un fils) est une confiance assurée en Dieu que, par les mérites du Christ, mes péchés sont pardonnés et que je suis réconcilié à la faveur de Dieu. J’ai besoin de cette foi, que saint Paul recommande à tout le monde, spécialement dans son épître aux romains : cette foi qui rend capable ceux qui la possèdent de s’écrier : ‘Je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi, et la vie que je vis maintenant, je la vis par la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi’. J’ai besoin de cette foi que nul ne peut avoir sans savoir qu’il la possède *…+ Il est affranchi de la crainte, ‘ayant la paix avec Dieu par Christ’, et ‘joyeux dans l’espérance de la gloire de Dieu’. Et il est affranchi du doute, ayant l’amour de Dieu répandu dans son cœur par le Saint Esprit qui lui a été donné ; et ‘cet Esprit lui-même témoigne à son esprit qu’il est enfant de Dieu’ ».191

Cet écrit est un précieux témoignage de l’expérience personnelle dans laquelle s’enracine la théologie de Wesley, sur la justification, la régénération, la sanctification (que nous développerons plus loin). Toute sa question tourne autour de l’interrogation suivante : qu’est-ce qu’être chrétien ? Wesley appartient bien à son temps, avec l’héritage du message des réformes, son appartenance fidèle à l’anglicanisme, mais en même temps son ouverture à ces courants mystiques et spirituels, présents au sein de l’Eglise romaine, mais aussi aux marges de l’Eglise, chez les Quakers, les prophètes protestants réfugiés à Londres, et le piétisme hollandais et allemand dont les Moraves sont un exemple.

Même si son voyage en Géorgie lui apparait comme un échec, il revient avec le désir de mieux connaître ces frères moraves qu’il a rencontrés. Ceux-ci sont aussi à Londres et à Oxford. Parmi eux, Pierre Boehler « devient son guide. Il lui donne des preuves que la conversion, la conscience d’être pardonné par Dieu, peut être instantanée. 192*…+ » Ainsi, chacun peut s’attendre à une expérience personnelle. Wesley oriente sa prière vers une expression plus spontanée, moins rituelle, plus longue et plus pressante encore. Boelher écrit à propos de Wesley, à Zinzendorf : « C’est un homme bien disposé, qui reconnaît qu’il n’a pas encore la vraie foi au Sauveur, et qui demande à se laisser instruire193 ».

5.1.2.c John Wesley raconte dans son Journal, l’expérience qu’il fit le mercredi 24 mai 1738

« Le mercredi 24 mai 1738, vers cinq heures du matin, j’ouvris mon Nouveau Testament sur ces paroles : ‘Nous avons reçu les grandes et précieuses promesses, afin que par leur moyen, nous devenions participants de la nature divine.’ (2 Pi. 1,4). Au moment de sortir, je tombai sur ces mots : ‘Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu.’ Dans l’après-midi, on m’invita à aller à la cathédrale de Saint Paul. L’antienne était : ‘O Eternel, je t’invoque du fond de l’abîme ; Seigneur, écoute ma voix ! Que tes oreilles soient attentives à la voix de mes supplications ! O Eternel, si tu considères les iniquités, Seigneur, qui est-ce-qui subsistera ? Mais le pardon se trouve auprès de toi, afin qu’on te craigne. Israël, attends-toi à l’Eternel, car la miséricorde est avec l’Eternel, et la rédemption se trouve auprès de lui. Et lui-même rachètera Israël de toutes ses iniquités.’

Dans la soirée, je me rendis à contrecœur à une société, dans Aldergate Street, où j’entendis lire la préface de Luther à l’épître aux romains. Vers neuf heures moins le quart, en entendant la description qu’il fait du changement que Dieu opère dans le cœur par la foi en Christ, je sentis que mon cœur se réchauffait étrangement. Je sentis que je me confiais en Christ, en Christ seul pour mon salut ; et je reçus l’assurance qu’il avait ôté mes péchés et qu’il me sauvait de la loi du péché et de la mort. Je me suis mis alors à prier de toutes mes forces, pour ceux qui m’avaient le plus outragé et persécuté. Puis je rendis témoignage ouvertement devant les personnes présentes de ce que j’éprouvais en mon cœur pour la première fois. *…+ »

Cette expérience est enracinée dans la lecture des Ecritures, reçues comme Parole de Dieu vivante qui assouplit et prépare le moment de la certitude du salut, à travers la lecture du témoignage de Luther. Elle

191 M. LELIEVRE, Ibid., p 27 à 30, et note 1 p 30, Wesley’s Works, vol. I, p 75-77. 192 C-J. BERTRAND, op. cit., p 29.

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se manifeste par une sensation de chaleur qui accompagne la réception d’une assurance nouvelle du salut. Comme pour sceller cette révélation intérieure, John Wesley en rend témoignage extérieurement.

En est-ce donc définitivement fini des doutes ? Qu’en dit Wesley lui-même ?

« Vous me demandez [écrit-il à son frère Samuel le 23 octobre 1738+, ce que j’entends par un vrai chrétien : j’entends quelqu’un qui croit tellement en Christ que le péché n’a plus d’emprise sur lui ; dans ce sens je n’étais pas un chrétien avant le 24 mai dernier. Jusqu’alors, le péché dominait sur moi, quoique je lutasse contre lui continuellement ; mais depuis lors, il n’a plus de domination sur moi. C’est le fruit de la libre grâce de Dieu en Christ. Si vous me demandez par quel moyen j’ai été rendu libre, je réponds : par la foi en Christ, par une mesure de foi que je n’avais pas eue jusqu’alors. Je jouis, par la libre grâce de Christ, de quelque mesure de cette foi, qui apporte avec elle le salut ou la victoire sur le péché et qui implique la paix et la confiance en Dieu par Christ *…+ »

Il semble bien par cette lettre que Wesley ait reçu la grâce de l’assurance du pardon de son péché : de plus, celui-ci ne domine plus en lui ; il l’affirme dans une autre lettre à son frère Samuel, le 4 janvier 1739 : « Je reçus le sentiment du pardon de mes péchés comme je ne l’avais jamais connu ». Est-il désormais apaisé ? Peut-il se déclarer « chrétien » ? Non, Wesley est encore en recherche d’autre chose, comme en témoignent ses lettres du 23 octobre 1738 et du 4 janvier 1739 :

« Cette plèrophoria pistéôs, le sceau de l’Esprit, l’amour de Dieu répandu dans mon cœur et produisant la joie dans le Saint Esprit, joie que personne ne peut enlever, joie ineffable et pleine de gloire, - ce témoignage de l’Esprit, je ne l’ai pas, mais je l’attends patiemment. Je connais plusieurs personnes qui l’ont déjà reçu, et j’ai vu et entendu, en Angleterre et ailleurs, une nuée de témoins, je ne puis pas douter que les croyants qui attendent en priant ne voient se réaliser en eux ces promesses scripturaires. Mon espérance est qu’elles se réaliseront en moi. Je bâtis sur Christ le rocher des siècles. » (Lettre du 23 octobre 1738).

«*…+ Je suis certain que je ne suis pas un chrétien aujourd’hui. *…+ Car un chrétien est un homme qui a les fruits de l’Esprit de Christ, tels que l’amour, la paix, et la joie. Je ne les possède pas. *…+ Je sens en ce moment que je n’aime pas Dieu. Et je le sais aussi par la simple règle posée par saint Jean : ‘Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui.’ Or j’aime le monde ; je désire les choses de ce monde et je l’ai fait toute ma vie. *…+ Je n’ai pas ce qu’on appelle la paix de Dieu. La paix que je possède tient à des causes naturelles. *…+ Ce n’est pas là une « paix qui surpasse toute intelligence. » (Lettre du 4 janvier 1739).

Wesley conclut qu’il n’est pas encore chrétien, malgré tous ses dons, ses souffrances, ses œuvres, malgré les moyens de grâce, et sa première expérience sensible de la grâce de Dieu ; pour lui, tout cela n’est rien car il ne connaît pas encore « les fruits de l’Esprit de Christ ».194 Il attend une autre expérience, la « plénitude de la foi », la plèrophoria pistéôs, le « sceau de l’Esprit » avec ses fruits : la paix, la joie, l’amour. Beaucoup en ont témoigné autour de lui, en Angleterre et ailleurs, c’est même une « grande nuée de témoins ». Wesley, dans un langage très apocalyptique et néo-testamentaire, rappelle sans doute ici ce qu’il a « vu et entendu » chez les frères Moraves, déjà en Géorgie, puis à Londres, et à Herrnhut, en Saxe, ensuite. En effet, Wesley a voulu rencontrer le comte Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700-1760) et la communauté des frères Moraves qu’il a accueillis sur ses terres. Ceux-ci sont les descendants spirituels de Jean Hus (1370-1415). Ils s’appuient sur l’autorité de l’Ecriture, et appartiennent à « l’Eglise universelle, régie par le seul Jésus-Christ 195». Cette « communauté de réfugiés moraves et hussites, de protestants et de luthériens *…+, Eglise de l’unité ou des frères moraves, activement missionnaire et œcuménique, exercera une influence profonde sur le méthodisme196 ». En effet Wesley « rassembla un véritable dossier sur l’organisation d’Herrnhut, où la vie communautaire mettait la louange et la prière au premier plan des préoccupations de chacun. Le caractère ascétique et quasi monacal, dans la libre acceptation de tous,

194 Ibid., p 43-45, et note 1 p 44, Tyerman, Life of Wesley, t. I, p 192-194. 195 G. CASALIS, Protestantisme, Paris, Librairie Larousse, 1976, p 30-31. 196

l’organisation presque méticuleuse de la vie quotidienne, ne pouvaient que plaire à celui que les rieurs d’Oxford avaient qualifié de méthodiste en toutes choses. *…+ Wesley notait également les paroles et les mélodies des cantiques moraves. Il admirait leur valeur spirituelle *…+ 197» Mais à son retour de Saxe, Wesley n’est pas arrivé au bout de sa quête fondamentale.

5.1.2.d La « Pentecôte » du 1er janvier 1739. (Journal de Wesley)

« Vers trois heures du matin, comme nous persévérions dans une pressante prière, la force de Dieu vint puissamment sur nous, tellement que plusieurs se mirent à crier, ne se possédant plus de joie, tandis que d’autres tombaient la face contre terre. Quand nous sommes revenus quelque peu de l’effroi et de l’étonnement, qui nous avaient saisis en présence de sa majesté, nous entonnâmes d’une seule voix : Nous te louons, ô Dieu, nous reconnaissons que tu es le Seigneur. »

Whitefield, l’ami de Charles et de John Wesley, présent à cette nuit décisive, avec soixante autres, écrit dans le Journal qu’il tient lui-aussi : « Ce fut une vraie Pentecôte » « Cinq jours après la « fête d’amour » du 1er janvier 1739, il y eut une autre réunion, dans la prière et dans le jeûne, au cours de laquelle Wesley éprouva « la conviction inébranlable que Dieu était sur le point de faire de grandes choses au milieu d’eux. » Effectivement, une subite transformation allait faire de John Wesley, en six mois environ, le plus grand