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CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE

II. MATÉRIEL ET MÉTHODE

2. Training attentionnel

2.5 Training avec ordinateur

a) Caractéristiques du logiciel CogniPlus®

Les logiciels Schuhfried ont été conçus pour la rééducation des fonctions cognitives assistée par ordinateur. Le logiciel CogniPlus® a été choisi parmi d’autres car il permettait d’observer l’ensemble des processus attentionnels décrit dans le modèle de Van Zomeren & Brouwer (1994). En effet, il permet d’entraîner les aptitudes cognitives centrées sur l’attention, telles que la vigilance, l’attention spatiale, l’attention sélective, l’attention partagée,… Afin d’obtenir un panel complet se rapprochant le plus possible de nos attentes, nous avons sélectionné quatre sub-tests précis de ce logiciel : alerte phasique, vigilance, attention sélective et attention divisée.

Le logiciel fonctionnait sur un ordinateur portable Dell, connecté à un clavier spécial disposant de quelques boutons de grande taille. Les participants devaient répondre en appuyant sur un bouton réponse situé sur le boîtier branché à l’ordinateur. Le niveau de difficulté des tâches était graduel pour toutes les épreuves (à l’exception de la vigilance) et s’adaptait aux performances du participant. Si les temps de réponse du participant diminuaient au fil des essais, alors le système passait automatiquement au niveau supérieur. À l’inverse, si un participant rencontrait des difficultés à un certain niveau, alors il redescendait au niveau inférieur de façon à ne pas le mettre en situation d’échec.

Le logiciel permettait de calculer les moyennes et de dessiner les graphiques correspondant aux performances du sujet directement à l’issue de la session. Ainsi, chaque séance de trainingsur ordinateur était suivie d’un feedback illustré.

Toutes les tâches étaient dynamiques mais à aucun moment le participant ne devait maîtriser la conduite du véhicule. Toutes les épreuves ont été paramétrées sur dix minutes.

b) Alerte phasique

L’interface se présentait de la façon suivante : le participant était sur une moto qui roulait sur une route départementale, mais il n’avait pas à gérer la conduite de ce véhicule deux roues. Sa tâche consistait à appuyer sur le bouton-réponse lorsqu’un obstacle apparaissait à l’écran (Figure 9). Les obstacles pouvaient être de différentes natures : arbres, véhicules, animaux, éboulement de pierres, etc. Au début de l’épreuve (niveau 1), le participant était averti de la survenue de l’obstacle via un signal visuel ou auditif (panneau jaune de danger ou bip sonore), mais par la suite les signaux avertisseurs disparaissaient.

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L’alerte phasique était donc mise en jeu lorsque le participant était alerté par un signal avertisseur, permettant normalement une facilitation du traitement de l’obstacle.

Figure 9. Vue de la tâche d’alerte phasique sur ordinateur

L’augmentation des niveaux de difficulté correspondait à une augmentation de l’allure kilométrique, ce qui rendait la pression temporelle plus forte et la détection de l’obstacle de plus en plus difficile.

c) Vigilance

Concernant le sub-test vigilance, le participant était dans une voiture, et roulait sur une route départementale. Son propre véhicule se faisait constamment doubler par d’autres voitures qui se rabattaient aussitôt devant lui. De temps en temps, ceux-ci freinaient après s’être rabattus, mais cela n’arrivait que très rarement durant l’intégralité de l’épreuve. La tâche du participant consistait à appuyer sur le bouton-réponse dès que les feux arrière de la voiture de devant s’éclairaient (Figure 10). Cette tâche mettait en jeu la vigilance dans la mesure où il s’agissait d’une tâche très monotone, lors de laquelle le décor et la vitesse kilométrique restaient constant durant les dix minutes de l’épreuve.

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Il n’y avait qu’un seul niveau de difficulté pour cet exercice. De ce fait la monotonie de la tâche était accentuée. Tous les participants ont effectué la tâche en niveau 1 durant toutes les sessions de training.

d) Attention sélective

La tâche d’attention sélective proposée par le logiciel consistait à conduire un wagon dans un tunnel (Figure 11). Plusieurs personnages apparaissaient à l’écran, soit sur la gauche du tunnel, soit sur la droite ou au plafond. La tâche du participant était de répondre aux stimuli pertinents, considérés comme « cible ». La cible était représentée par un personnage présenté en tout début de tâche durant les consignes. À chaque apparition de cible, le participant devait appuyer sur le bouton-réponse, en faisant attention de ne pas réagir lorsqu’il s’agissait d’un personnage « distracteur ». Il s’agissait bien d’une tâche mettant en jeu la composante sélective de l’attention dans la mesure où les participants devaient sélectionner un personnage cible tout en inhibant les personnages distracteurs présentés à l’écran.

Figure 11. Vue de la tâche d’attention sélective sur ordinateur

L’augmentation du niveau de difficulté engendrait une accélération du wagon et une augmentation du nombre de cibles à détecter et du nombre de distracteurs à inhiber.

e) Attention divisée

L’interface utilisée lors de la tâche d’attention divisée représentait un aéroport où le participant devait assurer la sécurité. Plusieurs moniteurs de contrôle apparaissaient à l’écran, il y avait l’entrée de l’aéroport, un tapis à bagages et un guichet de vente (Figure 12). La tâche consistait à surveiller les écrans de contrôle, il devait réagir lorsque les portes d’entrée de l’aéroport ne s’ouvraient plus, lorsque le tapis à bagage ne fonctionnait plus et lorsque le volet d’un guichet restait bloqué. En plus de ces tâches visuelles, le participant devait effectuer une tâche auditive. Il s’agissait d’écouter les annonces de l’aéroport et de réagir seulement lorsqu’un passager était appelé à se présenter au guichet. Dans toutes ces conditions, le participant devait réagir de la même façon : en appuyant sur le bouton réponse. La capacité d’attention divisée était bien requise dans cette tâche étant donné que les participants devaient allouer des ressources attentionnelles à plusieurs tâches simultanément : une tâche visuelle et une tâche auditive.

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Figure 12. Vue des trois écrans de contrôle lors de la tâche d’attention divisée sur ordinateur Les moniteurs de contrôle n’étaient pas tous allumés lors du premier niveau. Le participant devait alors simplement gérer la surveillance des portes d’entrée. À partir du niveau 3, le moniteur de contrôle du tapis de bagages s’ajoutait à la première tâche de surveillance. Enfin, à partir du niveau 6 le participant devait aussi surveiller le moniteur des guichets. La tâche auditive était présente à tous les niveaux et se complexifiait à partir du niveau 10, où il fallait réagir non pas à un message mais à deux. Autrement dit, plus le niveau de difficulté augmentait, plus les tâches entre lesquelles le participant devait partager son attention étaient nombreuses.