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Les entreprises évoluent dans un environnement en perpétuel changement. La modification des goûts des consommateurs, de leur revenu, l’existence de nouveaux produits, les progrès technologiques, la croissance de la population, l’apparition de nouvelles ressources, tous ces éléments sont autant de facteurs stimulant la production et l’élargissement des marchés.

Edith PENROSE fait remarquer que les PME pouvaient profiter durablement des opportunités engendrées par des mutations technologiques qui créent sans cesse des " interstices ", c’est-à-dire des marchés étroits délaissés par les grandes entreprises.

50 La théorie des économies d’échelles, ne peut à elle seule justifier le maintien ou le développement des petites et moyennes entreprises, ainsi certaines explications sont à rechercher dans l’influence exercé par l’environnement sur les PME.

Tout décalage entre les conditions de la demande et celle de l’offre sur un marché donne en effet naissance à une opportunité de croissance ou d’expansion pour l’entreprise. La grande entreprise, du fait de sa taille, se voit exclue de certaines opportunités de marché.

L’existence de grandes firmes sur les marchés en développement ne constituent donc pas nécessairement un obstacle à la croissance des PME. Nous avons vu que la taille n’est plus considérée comme un critère décisif pour la compétitivité d’une firme, les entreprises de services illustrent bien ce fait.

La taille peut-même générer des handicapes vis-à-vis des concurrents si elle se traduit par des structures trop lourdes et bureaucratiques qui élèvent les coûts et réduisent la flexibilité de l’entreprise.

Lorsque la croissance de marché est très rapide, même les grandes firmes n’arrivent pas à faire progresser leur capacité de production et de distribution assez rapidement, de telle sorte que la PME peut se développer à côté des grandes firmes : de nombreux segments de marchés (c’est-à-dire des particuliers destinés à des clientèles spécifiques) sont négligés par les grandes firmes.

La croissance interne est ainsi possible pour des entreprises de petite taille, spécialisées dans des créneaux de produits, des interstices de marchés ou des segments particuliers de clientèle qui ne peuvent être efficacement couverts par les grandes entreprises ou bien dont elle se désintéressent, exemple du secteur de la construction navale, les grandes entreprises ont connu une régression, alors que la petite entreprise spécialisée dans la construction de bateaux de plaisance ont pu réaliser une croissance interne très importante.

Nous voyons donc que toute entreprise, même dans les conditions les plus favorables, connait nécessairement une limite à son expansion. Elle est incapable de tirer parti de toutes les occasions rentables de l’économie qui s’offrent à elle en même temps.

Aussi la grande firme est contrainte de délaisser un certains nombres d’opportunités, lesquelles représentent alors autant de chances pour les PME. Penrose appelle ces opportunités non saisies par les grandes entreprises les interstices de marché.

51 Les PME plus souples et plus flexibles sont capables de répondre relativement de rapidement à un déséquilibre entre l’offre et la demande. La spécificité ou la personnalisation de certains besoins nécessite une forte différenciation des produits et empêche toute possibilité de standardisation de la production en série, c’est pourquoi les PME occupent une place prépondérante dans les secteurs de la confection, bijouterie, travail de cuir, …etc. Cette vocation de la petite et moyenne dimension permet une forme de complémentarité entre la grande et les petites entreprises. Nous constatons donc, que lorsque les marchés sont étroits, les grandes entreprises en sont souvent exclues.

Les PME peuvent alors disposer d’un pouvoir de «quasi-monopole» sur des marchés restreints ou même nationaux et internationaux.

INABDELJALIL affirme que «grâce à un produit différencié ou une avance technologique, la PME craindra d’autant moins la concurrence de grandes entreprises que son taux de pénétration sur le marché, et lui conférera une puissance relative similaire a celle d’une grande société».

Les théories que nous venons de présenter démontrent que la notion de taille n’est plus un critère pertinent pour juger de la compétitivité des entreprises. Flexibilité, proximité, adaptabilité, innovantes … tous ces vocables servent aujourd’hui à qualifier la petite et moyenne entreprise.

Conclusion

Le développement de la PME, est une priorité économique et politique de plus en plus marquée dans un grand nombre de pays. Elle apparait en même temps, comme un thème mobilisateur, tant au niveau de la réflexion théorique, pour essayer de mieux la cerner et la définir, qu’au niveau des différentes institutions politiques et économiques qui tentent de lui créer un environnement institutionnel et économique favorable.

La taille à elle seule, ne suffit pas à capturer l’ensemble des caractéristiques et des performances d’une entreprise de petite dimension. La littérature, montre que parmi les entreprises présentant de bonnes performances, existe d’importantes différences d’assise et de structures financières, si bien que l’évolution du chiffre d’affaire à lui seul serait impuissant à définir la nature d’une entreprise, et a en expliquer sa trajectoire.

52 L’étude des caractéristiques de la PME, met en lumière la diversité de ces entreprises, et la difficulté d’une définition universelle. Néanmoins, la personnalité du dirigeant s’avère déterminante dans la définition de celle-ci, et dans l’analyse de leurs spécificités.

La théorie de l’entrepreneur contribue à expliquer le comportement et les motivations du dirigeant de PME, ainsi que les particularités de son entreprise liées à sa personne.

La pensée classique n’accorde guère de place à la théorie de l’entrepreneur; toutefois plusieurs auteurs ont contribué dès le début à déterminer le rôle de l’entrepreneur dans le processus de production.

Schumpeter est le premier à présenter l’entrepreneur comme acteur principal du changement et de l’innovation à travers son entreprise.

Les différents auteurs étudiés nous ont permis de mieux comprendre la fonction, les caractéristiques et les motivations de l’entrepreneur et de lui reconnaitre une influence certaine sur le marché.

La crise des années 70, a amené les économistes à reconsidérer le rôle des PME. Cette évolution s’est traduite par un regain d’intérêt tant de la part des pouvoirs publics que des scientifiques à l’égard des petites et moyennes entreprises. Paradoxalement, le principe des économies d’échelle qui servait à justifier théoriquement l’accroissement de la taille, est désormais utilisé pour expliquer le maintien des petites entreprises auprès des grandes.

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DEUXIÈME PARTIE : LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE EN