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L’ÉCHANTILLON ÉTUDIÉ EN 2012

1. EVOLUTION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE L’ÉCHANTILLON

1.2 Entreprises qui ont changé d’activité

Les entreprises qui ont changé d’activité se sont majoritairement orientées vers le tertiaire ; seule deux d’entre elles ont réinvesti dans l’industrie.

Tableau 44: Les entreprises qui ont changé d’activité

Activité constaté en 1995 Nouvelle activité en 2012 E1 chaussures plastiques et sport 1 Société d’assurance et 2 pharmacies E4 Petite mécanique Briqueterie et articles ménager

en plastique

E9 Emballage verre Importation produits alimentaires E11 Plaques translucides plastiques Profession première : architecte E15 Teinture du textile PVC : tubes différents usages

E18 tissage Importateur et distributeur bureautique E23 Paillettes en PVC Commerce de détail, électroménager Total 07 entreprises

L’entreprise E1 : (créée en 1981, 150 salariés), qui fabriquait des chaussures en plastiques

et des chaussures de sport, a vu ses parts de marché se réduire progressivement. Cette entreprise a souffert de la forte dévaluation de notre monnaie et de la concurrence «déloyale » des produits importés d’Asie. L’entreprise a cessé son activité en 2001. Le marché a été la

principale contrainte de l’entreprise E1.

Le capital de la société à été partagé entre les héritiers. Le fils a créé sa propre société d’assurances, les filles, pharmaciennes, ont chacune ouvert une officine. Le père, âgé, ne veut plus rien entreprendre, et préfère louer ses locaux. L’entreprise E1 s’est orientée vers les

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L’entreprise E4 (créée en 1988, employait 8salariés) produisait des serrures (petites

mécaniques) a changé d’activité en 2006 mais se maintient dans le secteur industriel.

La concurrence des produits importés d’Asie l’a fortement affecté. Cet entrepreneur, après, s’être orienté vers le commerce, a préféré réinvestir dans les matériaux de construction et le plastique. Il fait le choix de l’industrie.

Quand nous lui avons demandé s’il ne craignait pas d’investir dans l’industrie, il nous a répondu « on se demande pourquoi les étrangers ne viennent pas, et on s’étonne quand un algérien investit dans l’industrie … ! » il rétorque, « il y a tout à faire, il faut seulement oser et choisir le bon créneau, au bon moment ! ».

L’entreprise E9 : (créée 1995, 78salariés), produisait de l’emballage en verre, et travaillait

en sous traitance, pour le compte d’entreprises, privées et publiques. La demande pour ses produits a baissé de moitié. La nature de l’activité ne permet pas la réduction des quantités produites en dessous d’un certain seuil. Le propriétaire s’est vu contraint de fermer son usine. Il est devenu importateur de produits alimentaires. Pour l’entreprise E9, le marché était sa

principale contrainte

L’entreprise E11 : (créée en 1989, 45 salariés), est en « arrêt momentané ». Les causes sont

familiales et non économiques. Le propriétaire (et associé), architecte de formation, a réouvert son bureau d’étude.

Les entreprises E15 : (créée en 1968, 22 salaries) et l’entreprise E18 : (créée en 1969,

12 salariés) appartenant toutes deux au secteur du textile. Elles ont fermé leur entreprise : L’entreprise E15 en 2000 et E18 en 1995. Elles ont toutes deux subi les effets de la

dévaluation du dinar. Leur situation financière s’étant dégradée, il ne leur était plus possible de financer le remplacement des équipements devenus obsolètes et l’importation de matières premières nécessaires à leur fonctionnement.

Ces entrepreneurs sont tous deux, nés dans une famille de commerçants, et n’ont pas eu de mal à arrêter leur activité et créer une nouvelle société. Ceci est possible depuis le nouveau code des investissements de 1993, puisque désormais l’agrément n’existe plus et le choix de l’activité relève du promoteur.

Le capital de l’entreprise E15, est réinvesti dans l’industrie. Le choix du créneau, tubes en PVC e n’est pas fortuit, la branche du plastique subit faiblement la concurrence, de plus sont

163 marché est très vaste, puisque son produit est destiné à la fois, au marché national urbain et agricole.

Dans le cas de l’entreprise E18, le père prend sa retraite, et passe le flambeau au fils ainé, économiste de formation ,qui crée sa propre société d’importation.

Le financement de l’activité et la concurrence sont les principales contraintes des

entreprises E15 et E18.

L’entreprise E23, petite entreprise familiale, crée en 1964, employait 05 salariés. Elle

produisait des paillettes pour vêtements. Elle a perdu toutes ses parts de marché. Avant la libéralisation des échanges, elle vendait ses produits sur tout le territoire national. L’importation des produits asiatiques a été fatale pour cette entreprise. En 2000, la société a fermé ; son propriétaire a réinvestit dans le commerce de l’électroménager. L’absence de

demande est l’unique raison de la fermeture de cette usine.

Les principales contraintes qu’ont rencontrées ces entrepreneurs sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 45: Contraintes les plus cités par les chefs d’entreprises interrogés

Entreprises Dévaluation Concurrence Financement Technologie Autres E1 I I I I E9 I I I E11 I E15 I I I I E18 I I I I E20 I E23 I I I I Total 4 6 5 3 3 % 57,1 85,7 71 42,8 42,8

Parmi les contraintes les plus citées par les dirigeants d’entreprises justifiant la fermeture de leur société, nous avons par ordre décroissant de leur importance :

164 -La concurrence 85,7% -Le financement 71% -La dévaluation 57,1% -La technologie 42,8% -Autres 42,8%

Les statistiques obtenues nous amène à constater que 85,7% des entrepreneurs ont subit l’afflux des produis importés. Plus de la moitié des entreprises de notre échantillon «se sont pliées aux lois du marché», elles ont subi une concurrence à laquelle elles n’étaient pas préparées.

En l’absence de protection et face à une concurrence exacerbé, ces entrepreneurs ont du fermer leurs usines. Toutefois le capital dégagé de leur première activité leur a permis de réagir et de créer une nouvelle société.

Ces entrepreneurs ont su déterminer les créneaux porteurs, cibler les « niches » créées par le retrait des entreprises publiques et réorienter leurs investissements.

Les nouvelles techniques de l’information et l’accès à la devise étrangère par le biais des banques facilitent désormais toutes les transactions d’importations liées à leurs activités.