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TROISIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE SUR LA BASE D’UNE ENQUETE D’ENTREPRISES 1995 - 2012

SECTION 3- RÉSULTAT DE L’ENQUÊTE

1. INFORMATIONS DE BASE SUR L’ENTREPRISE

1.1 Présentation du tableau

Les entreprises étudiées sont classées par ordre décroissant de leurs effectifs.

Une autre classification était impossible car les dirigeants n’ont pas tous accepté de nous fournir des valeurs chiffrées telles que la valeur des immobilisations, leurs chiffres d’affaires ou le montant des capitaux propres

1.1.1 La taille des entreprises

Notre échantillon est surtout constitué de moyennes entreprises. Leur effectif varie de 3 à 150 salariés.

Les entreprises commerciales emploient en moyenne 5 personnes.

Les entreprises industrielles, mis à part deux d’entre elles (employant 5 et 8 salariés) ont un effectif moyen de 55 employés et 50% d’entre elles emploient plus de 40 personnes.

Le nombre de techniciens supérieurs varie de 2 à 17 selon les entreprises ; on constate que les trois unités les plus récentes en comptent entre 10 et 17.

1.1.2 Identité des chefs d’entreprises

Les dirigeants de ces entreprises n’ont pas de formation spécifique correspondant à leur secteur d’activité.

La répartition des entreprises par date de création, divise naturellement les entrepreneurs de notre échantillon en deux groupes, ceux qui ont créé leur propre entreprise entre1963 et 1988, et les autres.

123 • Les investisseurs qui ont créé leur entreprise avant 1988

14 entrepreneurs sur 24, soit 56% sont pour la plupart d’anciens commerçants ou importateurs reconvertis dans l’industrie du fait du monopole de l’importation réservé à l’état. Seul une personne a créé sa propre entreprise à partir de capitaux réunis au prés de sa famille et d’amis.

Ces entrepreneurs sont des techniciens de formation, ou des autodidactes.

Lorsque nous leur demandons ce qui les a motivés à créer leur entreprise, les mêmes réponses reviennent systématiquement :

- Le refus de travailler sous la tutelle de quiconque : correspond à un souci d’indépendance.

- La volonté de développer la société afin de transmettre un héritage qui assurera la sécurité matérielle a tous les enfants : répond à une volonté de croissance et de pérennité.

- Et l’envie de créer leur propre entreprise, ces investisseurs sont ambitieux et n’ont pas « peurs » d’investir tout leur patrimoine pour réaliser leurs objectifs. Ils n’ont donc pas peur de prendre des risques.

Ces réponses nous permettent de définir la logique d’action de ces entrepreneurs, à partir des trois motivations principales recensées pour la création de leur entreprise soit : Pérennité Indépendance, et Croissance, ils correspondent donc à la premier catégorie d’entrepreneurs définie par P.E Julien et Marchesnay, appelé entrepreneurs « PIC », initiales des trois motivations citées.

• Les investisseurs qui ont créées leur entreprise après 1988

11 entrepreneurs sur 24, soit 44%, que nous nommons « investisseurs de la seconde

génération », se sont :

- soit des enfants d’entrepreneurs qui sont en général titulaires d’un diplôme universitaire (avocat, architecte, médecin) qui dirigent seuls, ou au prés de leur père et/ou frères, l’entreprise familiale.

124 Dans ce cas, les entreprises industrielles nouvelles, (6 des 11 entreprises, soit 54%) sont financées par une partie des bénéfices réalisés par une première activité (industrielle ou commerciale) créée par le père.

Par l’autofinancement, l’accroissement du patrimoine familial, est ainsi réinvesti dans une seconde entreprise, les entrepreneurs affirment tous une préférence à diversifier les activités au profit des enfants, plutôt que d’accroitre la première société.

- Soit des investisseurs (5 entreprises sur 11, soit 45,5%), également diplômés, et qui ont préféré s’orienter vers le secteur tertiaire.

Dans ce groupe, les chefs d’entreprises de notre échantillon, composées de 4 importateurs, d’une directrice d’école de commerce et d’un entrepreneur dans les BTP, ont eu recours à une épargne personnelle et/ou à des fonds empruntés à leur famille pour financer leur activité. Lorsque le fils crée sa propre société, elle est souvent plus moderne et mieux adaptée au exigences actuelles du marché .

Il se soucie davantage de la qualité des produits et adopte des règles de gestion plus modernes.

Les résultats de l’enquête indiquent que parmi les 11 entreprises créées depuis 1988, (soit 90%) sont gérées par des cadres ayant au moins fait quatre années d’études après le baccalauréat. Leur moyenne d’âge est de 40 ans (de 30 ans à 50 ans).

Nous sommes donc en présence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs : contrairement à leurs parents, ils sont diplômés et ne sont pas d’anciens commerçants reconvertis dans l’industrie.

1.1.3 Utilisation des capacités de production

Pour la majorité de ces entreprises, la semaine de travail est de 44 heures.

Seules deux d’entre elles fonctionnent en utilisant trois équipes de travail et une autre fonctionne 128 heures par semaine.

Le fait notable, est la sous-utilisation des capacités de production, puisque 60% des entreprises de notre échantillon, n’utilisent en moyenne que 60% de leurs capacités installées. Les industries du plastique et de l’emballage en verre et en cartons sont celles qui utilisent entre 70 et 80% de leur capacité de production.

125 Par contre, celles du textile, avec un taux compris entre 10 et 30% des capacités utilisées traduisent les difficultés de ce secteur et laissent présager une fermeture future de ces sociétés. Les raisons principales de la sous-utilisation des capacités de production les plus souvent invoquées par ces entrepreneurs, sont essentiellement :

- les problèmes liés à l’approvisionnement,

- les problèmes liés à l’acquisition ou au renouvellement de l’équipement, - l’accès difficile au crédit bancaire,

- parfois même l’insuffisance de la demande.

1.1.4 Socialisation des dirigeants

Lorsque nous avons demandé aux chefs d’entreprises s’ils étaient inscrits auprès de la Chambre Nationale de Commerce (C.N.C) ou une tout autre association, nous avons été surpris d’apprendre que seules 07 entrepreneurs sont affiliés à la fois à la C.N.C. ou à la C.A.P. (Confédération Algérienne du Patronat).

Les 18 autres dirigeants ne ressentent pas le besoin d’adhérer à ces associations. Le faible degré d’adhésion, traduit l’insatisfaction des entrepreneurs qui jugent inutile de s’y raprocher. La C.N.C est censée les aider à réaliser leurs projets d’investissements, en leur fournissant l’ensemble des informations nécessaires, or selon eux elle n’est pas en mesure de leur fournir l’information demandée. Les producteurs doivent souvent se rendre eux-mêmes à l’étranger s’ils veulent avoir des informations fiables, entraînant des coûts supplémentaires pour l’entreprise.

Les entreprises industrielles créées depuis 1988 emploient plus de 20 salariés.

Ce sont celles qui font partie des secteurs de l’industrie du plastique, de la mécanique et du BTP ; les secteurs les moins touchés par la concurrence étrangère.