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TROISIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE SUR LA BASE D’UNE ENQUETE D’ENTREPRISES 1995 - 2012

SECTION 3- RÉSULTAT DE L’ENQUÊTE

2. PRODUITS ET VENTES

7.3 Réseau routier :

Les P.M.E. de la Wilaya d’Oran disposent en général d’un accès rapide aux grands axes routiers (autoroute).

Toutefois, l’entretien de ce réseau est insuffisant. En effet, les routes sont goudronnées mais sont détériorées à de nombreux endroits provoquant une dégradation importante du parc automobile.

Les voies dans certaines zones industrielles ne sont pas goudronnées, et demeurent impraticables par temps de pluie.

7.4 Electricité :

Les variations de tension sont fréquentes, les coupures également. Plusieurs entreprises s’équipent de groupes électrogènes qu’elles financent elles même.

7.5 Information

On distingue classiquement deux catégories de collecte externe : - L’information informelle :

Elle est fournie le plus souvent par les clients (62% des cas), moins souvent par les fournisseurs (20% des cas) ou la presse (8% des cas).

Les foires internationales, constituent, aux dires des entrepreneurs, le lieu le plus fiable en matière de collecte d’information, mais sont cout étant très élevé ; tous ne peuvent pas y accéder.

La circulation de l’information entre PME de notre échantillon est rare puisqu’on ne les retrouve que dans deux cas.

Il n’y a donc pas d’échange de connaissances ni de savoir-faire entre les entreprises. - L’information formelle :

50% des personnes interrogées se plaignent de l’absence totale d’information. Quand aux autres, leurs sources sont :

La chambre de commerce (16% des cas) La presse indépendante (12% des cas) Le journal officiel (8% cas)

152 et le réseau commercial (4% des cas).

Toutes les personnes interrogées sont disposées à autofinancer un outil d’information performant.

Les chambres de commerce et le patronat disposent généralement de peu d’informations concernant le marché local et les marchés internationaux.

7.6 Université :

L’avis des chefs d’entreprises interrogés est mitigé, mais dans l’ensemble, ils s’accordent tous à dire que les jeunes diplômés «sont déconnectés de la réalité de l’entreprise », en effet des stages en entreprises permettraient de familiariser les étudiants avec certains métiers.

62% des directeurs d’entreprises aimeraient bien suivre des stages de formation postuniversitaire. Les chefs d’entreprises interrogés souhaiteraient aussi avoir un personnel plus qualifié, particulièrement en :

- Maintenance (54%), - Technologie (50%), - La gestion (25%).

Lorsque nous leur demandons s’ils ont besoins de plus de personnels qualifiés pour la gestion de leur entreprise, la plus part répondent : « NON ». nous avons compris qu’ils se sentaient visés. N’oublions pas que les entreprises enquêtées, sont toutes des PME familiales et de ce fait gérés par des « propriétaires dirigeants ». La plus part d’entre eux affirment « avoir plutôt besoin d’un bon comptable ».

Conclusion

Les PME sont aujourd’hui reconnues en tant que créatrices d’emploi et de richesses. Elles sont un facteur essentiel de la compétitivité économique et du progrès.

L’étude réalisée auprès de quelques entreprises de la ville d’Oran, révèle les contraintes liées à leur fonctionnement et les principales carences de leur environnement. Nous avons pu noter les contraintes essentielles suivantes que nous présentons par ordre décroissant de leur importance :

- Une trésorerie insuffisante, - Un niveau technologique faible, - Peu d’encadrement,

153 - Une sous-information.

Les mesures conséquentes aux politiques de stabilisation préconisées par le fond monétaire international, notamment la dévaluation et la « vérité des prix », ont contribué à aggraver le contexte macro-économique. Ainsi, suite à la dévaluation du dinar (1F = 11 DA) et des prix soutenus, l’entreprise doit disposer d’une trésorerie plus importante.

Les coûts de production ont été multipliés par 11. Les taux d’intérêt élevés (20 à 28%) sont prohibitifs.

A toutes ces difficultés, s’ajoutent les pertes de change. Un investissement de 1 Million de dinars en 1989 est remboursable 11 Millions en 1995.

Nous distinguons deux grandes périodes dans l’évolution générale des P.M.E.:

• La première, de l’indépendance à 1988 où l’investisseur disposait de fond suffisant mais la législation était restrictive.

• La seconde, de 1988 à nos jours, où l’investisseur retrouve la liberté d’investir mais manque de moyens financiers.

C’est là tout le paradoxe de l’histoire des PME algériennes. Une fois libérées des contraintes administratives (depuis le code des investissements de 1993), les dévaluations successives imposées par les instances internationales, font que le financement des entreprises devient la contrainte majeure au développement des PME.

L’accès au financement en dinar devient plus problématique que l’accès aux devises étrangères. Le dinar se raréfie, alors que les devises (CACH) sont aisément disponibles auprès des banques, pour tout opérateur inscrit au registre de commerce

L’ensemble de ces contraintes rencontrées par les PME conduit une grande partie des investisseurs à préférer les activités purement commerciales qui sont plus rentables et engendrent moins de risques.

On assiste à la naissance d’une génération « d’affairistes » se traduisant par le négoce de tous produits, sans véritablement créer de richesses.

La crise économique que connaît l’Algérie n’a fait qu’exacerber des insuffisances d’ordre structurel, notamment la persistance d’un cadre législatif, administratif et bancaire inadapté qui pénalisent les PME tout en freinant la relance économique.

154 Un certain nombre d’actions peuvent, et doivent être menées afin de libérer les PME des contraintes bureaucratiques et réglementaires, leur permettant alors de se concentrer sur leurs activités propres.

Ces mesures consisteraient à alléger la réglementation et à adapter l’administration aux exigences de l’économie de marché.

La nécessité d’un cadre législatif adapté à l’économie de marché

La législation joue ainsi un rôle majeur par rapport à la création et la gestion des entreprises. Ainsi, le code des investissements de 93 répond aux attentes des investisseurs en simplifiant la procédure de création des sociétés puisque l’investisseur n’est tenu que de la déclaration de son investissement.

De plus, un certain nombre d’avantages et de garanties sont accordées lorsque l’investissement présente un intérêt certain au plan économique tel que la création d’emploi ou l’exportation.

La demande d’octroi de ces avantages est effectuée auprès d’un «guichet unique» à Alger. Cette centralisation tend à défavoriser les investisseurs qui ne résident pas dans la capitale. La décentralisation est donc vivement souhaitée, car elle permettrait une meilleure allocation des crédits d’investissement au niveau national, et assurerait un meilleur équilibre entre les régions.

La PME ne peut participer à la croissance et à la création d’emplois que si les entreprises existantes se développent et que d’autres se créent. Il faut donc permettre la construction d’un tissu industriel équilibré, en favorisant les activités complémentaires, et les liens interentreprises.

L’Administration

Le rôle de l’administration ne devrait plus se borner au contrôle, mais devrait encourager l’initiative de ses fonctionnaires. Il faut motiver le personnel administratif par la responsabilisation et la décentralisation décisionnaire.

Les objectifs d’efficacité doivent se substituer aux exigences de la procédure bureaucratique. Il est donc souhaitable de mieux former le personnel administratif et d’introduire les outils d’organisation moderne et de gestion informatisée. (Contrôle de gestion, audit, tableau de bord).

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Un système bancaire dynamique, facteur de croissance

Un système bancaire dynamique participe activement à la relance de l’activité. Il peut permettre la création d’un grand nombre d’entreprises. Les banques doivent établir des relations de confiance avec le public. Ainsi, elles collecteraient plus d’épargne, qu’elles injecteraient ensuite dans le circuit économique en finançant les emplois industriels.

Le regroupement des activités banque et assurance pourrait être avantageuse. En effet, ce sont des institutions de collecte de l’épargne et de prestations de services financiers. Leur rapprochement permettrait des synergies: les « Assuro-banques » dans lesquelles les compagnies d’assurance apporteraient leur connaissance du risque et les banques, celles en matière de crédit au sens large.

Renforcement et modernisation des P.M.E.

L’amélioration de l’environnement des P.M.E ne suffit pas au développement et à la création d’entreprises. Les PME doivent communiquer et trouver des synergies afin d’être plus efficaces, plus rentables et plus aptes à faire face à la concurrence étrangère.

Elles peuvent le faire dans le cadre de partenariats, notamment par l’association avec des entreprises étrangères détentrices du know how.

Groupement d’achats

Les PME de par leur faible volume d’affaires, ont du mal à mener à bien leur politique commerciale.

Pour leurs achats, elles paient le prix fort car les quantités sont réduites; de plus, elles n’ont pas accès à certaines lignes de crédit.

Concernant les ventes, elles n’ont souvent pas les moyens financiers et techniques pour promouvoir seules leurs produits et organiser leurs circuits de distribution.

La constitution de groupements d’achats pourrait être encouragée par les associations de PME Les membres de tels groupements pourraient ainsi bénéficier d’effets de quantités sur les prix et les frais de transport et d accès aux financements par imputation des lignes de crédit, dont les frais sont importants.

La CNC (chambre nationale de commerce) doit réaliser des études sur l’état des marchés, des enquêtes sur les besoins régionaux et locaux et sur les goûts des consommateurs. Ces informations constitueraient des outils d’aide à la décision pour les chefs d’entreprises.

156 En général, la CNC doit être le lieu de concentration de toutes les informations ayant trait à la commercialisation et aux marchés nationaux et internationaux. Concernant les marchés internationaux et les opportunités d’affaires à l’étranger, les rapprochements avec les chambres de commerce étrangères devraient être développés. Les informations ainsi collectées devraient être mises à disposition des opérateurs.

Les associations de PME pourraient activement s’impliquer dans l’élaboration des stratégies et susciter des politiques commerciales concertées par secteurs et branches d’activités. Celles-ci organiseraient donc des opérations de coopérations inter-entreprises.

Partenariat

Le partenariat avec des entreprises étrangères plus expérimentées permet de mobiliser des capitaux supplémentaires; il assure un transfert de connaissances en matière de gestion et de technologie et offre de nouveaux débouchés de part et d’autre, en termes de nouveaux marchés et de sous-traitance.

Le code des investissements de 1993 consacre la réalisation de tels objectifs.

Les nouveaux textes sont destinés en partie à réunir les conditions favorables à l’investissement étranger.

La mise en place du « guichet unique » facilite les procédures d’installation des investisseurs étrangers.

Ces actions seraient renforcées par la mise en place de systèmes performants de communication avec les entreprises étrangères, telles que les lettres d’informations professionnelles, traitant des opportunités de partenariat existantes, du cadre juridique et des mesures incitatives.

Le système d’information

La disponibilité et l’accessibilité de l’information économique est une condition essentielle à la prise de décision rationnelle et à la perception fidèle des marchés. L’Etat doit aujourd’hui accorder une priorité, dans ce domaine, à travers les institutions publiques.

Des études générales, sectorielles et régionales qui porteraient sur les créneaux à promouvoir et à développer permettraient d’orienter les investisseurs.

Concernant l’information au plan technologique, la tenue de banques de données permettrait de développer un réseau de confrontation des connaissances et du savoir-faire.

157 Les PME algériennes bénéficient d’un marché national constitué de plus de 30 millions de consommateurs, dans lequel les créneaux inexploités sont innombrables.

D’autre part les ressources naturelles relativement abondantes et la situation géographique de l’Algérie en font un marché privilégié pour toutes les entreprises, quelles soient nationales ou étrangères.

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CHAPITRE 7- EVOLUTION CONSTATÉE AU SEIN DE