• Aucun résultat trouvé

3.1 Posture épistémologique et devis de recherche

3.1.3 Terrain de recherche, échantillonnage et critères d’inclusion

Notre terrain d’étude a été Libreville, la capitale politique du Gabon, plus particulièrement la Primature, le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation et la Culture ainsi que le CENAREST. À l’exception de l’ancien conseiller, chef de Département de la recherche scientifique, notre population cible était constituée des acteurs actuellement en activité dans les institutions ci-dessus citées. Par contre, notre échantillon était finalement constitué de (16) acteurs au lieu des 18 prévus. Notre choix s'explique par leurs statuts administratifs, leurs fonctions et leurs rôles respectifs dans le secteur concerné. Ces acteurs sont considérés comme étant des acteurs compétents ou habiletés à raconter leurs vécus ou leur contribution à l'action publique au sein du secteur, ce qui s’est, par ailleurs, confirmé par la qualité de récits. En effet, ce sont ces acteurs qui font l’action publique et qui seraient, par la même occasion, susceptibles de la transformer en tant que potentiels acteurs du changement social.

Les tableaux ci-après exposés indiquent, par blocs, les noms codés des participants, les durées des récits de pratique et le nombre des lignes correspondant aux trames58

transcrites.

Tableau 1 : Synthèse relative aux transcriptions des directeurs

Numéro Noms codés Durée du récit Nombre de lignes

1 TSALO 1h30 et 51s 928 2 YÔMBI 33min et 46s 490 3 EHANDA 1h18 et 3s 780 4 MBOYO 46min et 48s 310 5 MPASSA 30min et 44s 375

143

Tableau 2 : Synthèse relative aux transcriptions des chercheurs

Numéro Noms codés Durée du récit Nombre de lignes

1 SARA 41min et 27s 743

2 LAURIE 25min et 40s 215

3 ÉBÔ 27min et 25s 235

4 IBADI 1h07 et 39s 658

5 NDOYI 32min et 40s 489

Tableau 3 : Synthèse relative aux transcriptions des coordonnateurs

Numéro Noms codés Durée du récit Nombre de lignes

1 MALO 1h12 et 35s 820

2 NDOMA 27minet 16s 398

3 YOTSÈ 43minet 35s 476

4 IBAKA 45minet 22s 425

Tableau 4 : Synthèse relative aux transcriptions des financiers

Numéro Noms codés Durée du récit Nombre de lignes

1 NONO 26min et 49s 282

2 EBEZO 21min et 3s 353

Deux constants peuvent être faits : les premiers récits59 de pratique des chercheurs ont été

relativement courts. Le récit de pratique du responsable de l’institution et celui des acteurs financiers sont aussi courts60 que les premiers récits des chercheurs.

59 Ces récits constituaient le premier test aussi bien des instruments de collecte que de la conduite du récit. 60Le rythme de sollicitations de ces acteurs ne leur permettait pas de nous consacrer plus de temps. La

144

À propos de l’échantillonnage, Bertaux (2010) estime que la compréhension du général dans un cas spécifique passe par l’examen d’une série de cas rendant possible la comparaison, par la mise en situation des similitudes et des divergences entre cas.

Ouellet et Saint-Jacques (2000) rappellent qu’échantillonner, c’est prélever un certain nombre de personnes à l’intérieur d’une population, voire d’une base de sondage, dans le but de les observer ou de les mettre en action. Nous devons admettre que l’échantillonnage est, par conséquent, capital pour toute recherche comme la nôtre.

Soulignons néanmoins que notre orientation est à assimiler à la constitution d’un échantillon selon la méthode non probabiliste dont les principales techniques sont l’échantillon accidentel, l’échantillon par quotas, l’échantillon typique, l’échantillon « boule de neige », l’échantillon de volontaires et l’échantillon systématique non probabiliste.

C’est d’ailleurs cette proximité avec la constitution d’un échantillon, selon la méthode non probabiliste, qui a permis de retenir la technique d’échantillon de volontaires pour choisir les cinq chercheuses et chercheurs qui ont participé aux entretiens narratifs semi-dirigés.

Rappelons, à cet effet, que cette technique « consiste à faire appel à des volontaires pour constituer l’échantillon » (Beaud, 1997, p. 197, cité par Ouellet et Saint-Jacques, 2000, p. 84).

En dépit de cette similitude avec la méthode non probabiliste dans la constitution de l’échantillon, nous avons privilégié le principe de variétés de positions qui accordent une place de choix à une « catégorie d’agents/acteurs situés les uns par rapport aux autres dans des positions hiérarchiques et fonctionnelles différentes » (Bertaux, 2010, p. 26). Cette variation implique nécessairement des visions différentes, voire opposées sur les mêmes réalités sociales, ce qui justifie, à notre avis, le croisement des acteurs différents.

145

Cela permet, en plus, de donner un sens à notre construction des stratégies61 inter et

extra groupes d’acteurs.

La pluralité de perceptions sur une réalité semble fondamentale pour Bertaux et c’est aussi sur cette base que notre échantillon a été déterminé, l’objectif étant une prise en compte exhaustive et critique de l’ensemble des catégories.

À côté du principe de variété, Bertaux (2010, p. 27) a énoncé le principe de différentialité. Ce principe repose sur le fait que deux acteurs ayant, par exemple, le même statut et les mêmes rôles n’ont pas toujours les mêmes habiletés professionnelles. Leurs parcours comme leurs personnalités intrinsèques influencent toujours leurs actions ou leurs façons de pratiquer.

Enfin, l’exigence de variation tient compte, entre autres, de la variété des témoignages possibles. L’enjeu, selon Bertaux, va au-delà de la simple description à la validité du modèle, ce qui est d’ailleurs partagé par Rumpala (2008). Car, même si l’observation récurrente de certains cas prédispose à une première formulation du modèle, la recherche des cas différents ou négatifs a aussi participé à la légitimation ou à la non- légitimation des cas précédents. Pour ainsi dire, soumettre le modèle à toutes les façades du réel a été une nécessité dans le cadre de notre recherche.

Que retient-on de la taille de l’échantillon?

Aux autres concepts, en dépit de notre rejet de l’idée de saturation, Ouellet et Saint- Jacques (2000) ajoutent celui de diversification en reprenant Bertaux (1980, p. 207), pour qui « le chercheur ne peut être assuré d’avoir atteint la saturation que dans la mesure où il a consciemment cherché à diversifier au maximum ces informateurs » (Ouellet et Saint- Jacques 2000, p. 87).

Sans pour autant récuser l’idée d’une éventuelle saturation62 précoce, nous avons, tout en

étant conscients des limites du chercheur et de certaines indisponibilités, pu boucler 16

146

entretiens narratifs. Pour une étude de doctorat, soumise aux contraintes financières et temporelles, nous pensons avoir diversifié notre échantillon.

Le tableau ci-dessous expose cette prise en compte de la diversité d’acteurs aux fonctions différentes.

Tableau 5 : Constitution des blocs en fonction des statuts administratifs

Blocs Effectif Fonction ou statut

Coordonnateurs 4 CPM63, DGA64, CG65 et CST66

Acteurs financiers 2 Agent Comptable

Directeur central des affaires administratives

Directeurs 5 Un pour chaque institut de recherche

Chercheurs 5 Un pour chaque institut de recherche

Total 16

Enfin, en ce qui concerne les critères d’inclusion, nous devons retenir, au préalable, qu’ils se résumaient au fait d'être en activité dans l’institution ou d’occuper l’un des postes

62 Par saturation, nous faisons allusion au stade où les données ne nous renseigneraient plus, où les

répétitions et les données n’approfondiraient plus la compréhension de l’objet à l’étude.

63 Conseiller du premier ministre. 64 Directeur général adjoint. 65 Commissaire général.

147

précisément identifiés. Et cette indication de postes ne concernait que les acteurs nommés en Conseil des ministres. À ces critères, il a fallu ajouter, sur le terrain, la disponibilité, le courage, le fait d’avoir occupé récemment l’une des fonctions retenues et l’intérêt réel accordé au sujet de recherche.

Par contre, pour les chercheurs et chercheuses, les critères ont été le fait d'être en activité dans l'institution, la disponibilité, le courage, l’intérêt réel accordé au sujet de recherche et le fait de se porter volontaire.

Après ce passage sur le terrain, les critères d’exclusion sont le fait de ne pas avoir occupé récemment une des fonctions administratives nominatives retenues, la non-appartenance au secteur ou au CENAREST, voire le fait de ne pas être en activité durant la période de la collecte.

Retenons que notre recherche est de type qualitatif et qu’elle s’inscrit dans les paradigmes interprétatif et compréhensif. Nous savons aussi que l’échantillon est de 16 participants issus du secteur de la recherche scientifique et du CENAREST.

Avant de continuer à déplier notre approche méthodologique, certaines précisions de concepts deviennent plus que nécessaires pour une parfaite compréhension du reste.