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Conclusion du Chapitre

CHAPITRE 2 EVOLUTION DES DETERMINANTS TERRITORIAU

2.2. Les tendances territoriales de l’habitat et des activités : continuités et ruptures

2.2.2. Tendances actuelles et à venir de la localisation des activités

Tendances actuelles : continuités et ruptures

Concernant les évolutions générales de la localisation des activités à travers la géographie de l’emploi, certaines tendances observées dans l’approche théorique se trouvent renforcées au détriment d’autres.

L’étalement des emplois constaté depuis les années 1960 semble perdre en vigueur au profit de la déconcentration du centre économique régional, formé de Paris et de la zone centrale des Hauts-de-Seine, autour de La Défense (Diziain, 2010a). Une approche à l’échelle départementale révèle qu’entre 1982 et 1999, la petite couronne perd 100 000 emplois alors que la grande couronne en gagne 300 000 (Diziain, 2006a). Sur la période 1999-2007, l’Île-de-France gagne 500 000 emplois, soit une hausse de 10 %. La principale différence avec la période précédente concerne l’inversion de tendance entre la partie centrale de l’agglomération constituée de Paris et de la petite couronne, et la grande couronne. Paris et ses trois départements limitrophes concentrent désormais 63 % de l’accroissement de l’emploi, la grande couronne n’en représentant

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que 37 %. Les données les plus récentes de l’INSEE confirment donc le recentrement de la croissance de l’emploi francilien.

Tableau 18 - Croissance des emplois départementaux en Île-de-France entre 1999 et 2007

Paris Seine-et-Marne Yvelines Essonne Hauts-de-Seine Seine-St-Denis Val-de-Marne Val-d’Oise

+ 7 % + 14 % + 10 % + 10 % + 13 % + 14 % + 9 % + 16 %

Source : Diziain, 2010

Si Paris gagne à nouveau des emplois, la capitale reste moins dynamique que ses départements voisins, Hauts-de-Seine et surtout Seine-Saint-Denis, alors que le Val-de-Marne ne gagne que 9 % d’emplois. En grande couronne, ce sont la Seine-et-Marne et surtout le Val-d’Oise qui tirent la croissance de l’emploi, tandis que les Yvelines et l’Essonne connaissent une hausse plus modeste. Ces résultats remettent en question certaines analyses selon lesquelles la grande couronne ne participe que modérément aux créations d’emplois depuis 2000 à l’exception de son quart sud-ouest (Diziain, 2006a), bien qu’une approche à échelle plus fine pourrait peut-être confirmer cette hypothèse. À l’échelle communale, l’emploi reste polarisé, puisque 35 communes et arrondissements parisiens concentrent la moitié des emplois salariés franciliens en 2007. Il s’agit de Paris, de La Défense et de leurs communes limitrophes, et de pôles de grande couronne parmi lesquels les villes nouvelles et les aéroports (Leroi, 2009). Le recentrement de la croissance de l’emploi est donc confirmé, mais la dynamique concernant la grande couronne est plus difficile à saisir, même s’il est évident que sa part de la croissance régionale diminue.

En termes d’activités, la distinction fonctionnelle et en partie sectorielle se confirme, dans le sens des travaux théoriques les plus récents. Paris et le centre des Hauts-de-Seine restent les zones où l’emploi est le plus concentré, principalement pour les sièges sociaux et dans des emplois de cadres dans les activités de services aux entreprises, de finance, conseil et assistance. La petite couronne, en dehors de ces deux pôles majeurs, compte plusieurs communes bien dotées en emplois, notamment à proximité immédiate de Paris et de La Défense. Ce dynamisme est dû à la croissance des services aux entreprises dans le Val-de-Marne, des services aux particuliers et des activités financières en Seine-Saint-Denis, les emplois de services opérationnels étant nombreux dans les deux départements. Les emplois de cadres sont de ce fait très représentés dans ce secteur, jusqu’à 31 % des emplois dans les Hauts-de-Seine (Omont, 2011). Enfin, la grande couronne connaît une croissance forte sur la période longue mais qui se tasse dans la dernière décennie, induite par le développement puis l’arrivée à maturité des villes nouvelles. Cette croissance de l’emploi est également liée au desserrement d’activités industrielles et logistiques, favorisant le développement de pôles spécialisés sur une activité (Abdelmalek et al., 2013). Ainsi le Val-d’Oise a une vocation orientée vers le transport du fait – non exclusif – de la présence de l’aéroport de Roissy, tandis que les Yvelines se situent dans le prolongement de Paris et des Hauts-de-Seine en termes d’activités de conseil et d’assistance (Leroi, 2009).

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Cette approche globale nécessite d’être complétée par une vision plus précise de l’évolution des localisations économiques, car toutes les activités n’ont pas le même rapport au territoire, ni les mêmes effets en termes de mobilité, que celle-ci concerne les trajets domicile-travail ou d’autres déplacements. L’analyse s’oriente dans quatre directions, ni purement sectorielles ni fonctionnelles, mais qui se basent sur les différents types de rapports au territoire des activités : les emplois de bureau, qui concentrent 40 % de l’emploi francilien ; l’industrie, qui est également un secteur d’activité central pour l’Île-de-France ; le commerce, qui implique de nombreux déplacements en plus des migrations quotidiennes pendulaires ; la logistique et les zones d’activités, qui profitent en plein de l’étalement des activités.

L’étude de la construction de bureaux confirme l’attractivité du centre et sa déconcentration. D’après des travaux menés en 2009 sur les livraisons de cette même année, les principales communes d’accueil sont en effet situées en limite de Paris, voire en deuxième couronne, et se répartissent de façon égale autour de la capitale. Il s’agit pour les entreprises de réduire leurs coûts immobiliers tout en restant à proximité des centralités que sont Paris et La Défense, en profitant du renouvellement des friches industrielles en banlieue. Le mouvement centrifuge est donc limité, à l’exception des grandes entreprises industrielles qui poursuivent leur mouvement en direction du sud-ouest (Diziain, 2009). En termes fonctionnels, les sièges éclatent selon plusieurs logiques. Les centres des filiales se rapprochent des unités de production, tandis que les centres de recherche et développement s’éloignent de la zone urbaine dense. Les fonctions dites de back office, et notamment de traitement informatique, suivent un mouvement vers le nord et l’est de la capitale (Petit, 2008). Ce débordement de la zone centrale est donc avant tout fonctionnel, confirmant les travaux théoriques sur la localisation des activités économiques franciliennes.

Une approche par les activités industrielles illustre la géographie fonctionnelle et en partie sectorielle à l’œuvre en Île-de-France. Une étude s’attache aux grands établissements industriels, de plus de 100 salariés, qui représentent 55 % des effectifs du secteur (Combreau, 2008). À l’échelle départementale, Paris concentre les fonctions tertiaires de siège et de services, de même que les Hauts-de-Seine, où est également implantée la recherche et développement. La Seine- Saint-Denis et le Val-de-Marne ont un profil plus productif, sans spécialisation précise pour l’une, dans le domaine de la santé pour le second. Les Yvelines sont tournées vers l’automobile et les biens d’équipement, mais la part de la production tend à décliner au profit de la recherche et développement et des fonctions de commandement. L’Essonne a un profil proche, tourné vers les équipements électriques et électroniques. Le Val-d’Oise est plus représenté dans les secteurs de la chimie, de l’électrique et de l’électronique, tandis que la Seine-et-Marne a un profil moins spécialisé. En termes de polarités, les villes nouvelles jouent un rôle structurant, de même que les aéroports et le « triangle technopolitain » déjà évoqué, et spécialisé dans les industries de haute

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technologie. C’est surtout l’évolution des localisations qui est révélatrice : les mouvements se font généralement de proche en proche, Paris jouant le rôle d’émetteur, les Hauts-de-Seine de plaque tournante et les autres départements de récepteurs, principalement les Yvelines et le Val-d’Oise, dans une double logique de rationalisation des coûts fonciers et immobiliers et de rassemblement autour de pôles de compétences spécialisés. À la géographie fonctionnelle des activités économiques semble donc devoir se superposer, à un horizon plus ou moins proche, et pour l’exemple de l’industrie, une spécialisation sectorielle.

Les surfaces commerciales sont un important générateur de flux. Les grandes surfaces commerciales représentent 7 millions de mètres carrés en 2003, dont 57 % sont situés en grande couronne. Les dynamiques du début des années 2000 sont orientées vers une concentration des grands commerces, principalement en périphérie le long des principales infrastructures routières, sous forme de zones d’activités à vocation commerciale (Delaporte, 2006a ; Broomberg, 2010). En évolution, les autorisations entre 1998 et 2005 confirment la prééminence de la grande couronne dans les localisations commerciales puisque celle-ci concentre les deux-tiers des surfaces autorisées, contre un quart pour la petite couronne et le reste pour Paris (Delaporte, 2006b), toujours à proximité des lieux de transit, et donc principalement des nœuds routiers en grande couronne. La tendance à la périphérisation du commerce, ainsi qu’à l’usage corollaire de la voiture particulière, semble donc devoir se confirmer.

Enfin, les zones logistiques et les zones d’activités économiques (ZAE) constituent le dernier élément d’analyse : de même que les grandes surfaces commerciales, elles sont productrices d’étalement urbain au moment où la littérature insiste sur le recentrement de la croissance de l’emploi francilien. Les implantations liées à ces activités sont issues à la fois de l’impossibilité d’une localisation à proximité de la capitale pour des raisons de rentabilité par rapport au logement et aux bureaux, et de la nécessité de surfaces importantes et de proximité aux échangeurs autoroutiers pour répondre aux exigences de flux tendus et d’industrialisation de la production (Diziain, 2010a). De ce fait, c’est principalement dans les espaces périurbains que s’installe ce type d’activités, ce choix d’implantation se doublant d’une logique de concentration (Raimbault et Bahoken, 2013). Les zones d’activités, qui emploient 800 000 actifs soit plus de 15 % de la population active francilienne, ont comme espaces d’installation privilégiés les villes nouvelles, les positions de carrefours et les portes d’entrée de l’Île-de-France, au niveau des franges de l’agglomération (Saigault, 2006a). La logique est identique pour les implantations logistiques, qui recherchent, sur des territoires entre 20 et 40 kilomètres de Paris, des emprises foncières importantes et bien reliées aux principaux axes routiers. L’accentuation de cette tendance au cours des dix dernières années a conduit à la création d’un axe de développement appuyé par la Francilienne, de Roissy à Brétigny-sur-Orge via Marne-la-Vallée, Sénart et Évry (Saigault, 2006b). Les terminaux de fret connaissent la même évolution géographique (Dablanc et Andriankaja, 2011). Les zones logistiques et les ZAE constituent donc deux secteurs économiques

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dont la tendance à l’étalement confirme la géographique économique fonctionnelle en cours en Île-de-France, mais dont les localisations privilégiées à proximité des axes autoroutiers ont des incidences en termes de migrations domicile-travail qui vont dans un sens opposé au mouvement de débordement de la centralité francilienne sur ses franges immédiates. D’un point de vue modal, c’est l’usage de la voiture particulière qui se trouve favorisé du fait des localisations retenues. La desserte en transports collectifs est le plus souvent limitée à une desserte locale en autobus nécessitant au moins une correspondance, tandis que les modes doux ne sont pas intégrés dans la conception des espaces d’accueil de ces activités (Bertrand et al., 2012).

Les tendances récentes des localisations de l’activité économique sont donc ambivalentes. D’un côté, la déconcentration de Paris et de La Défense sur les communes contigües se trouve confirmée par les derniers chiffres de localisation de bureaux, et accompagne la tendance lourde de recentrement de la croissance de l’emploi francilien. En parallèle, la grande couronne se trouve pour la première fois dépassée en termes de création d’emplois, tandis qu’un ensemble de pôles – villes nouvelles, aéroports, pôles traditionnels – continue d’accueillir de nouvelles activités dans une logique principalement fonctionnelle, et en partie sectorielle. Malgré cette polarisation, il ne faut pas négliger l’existence de secteurs d’activités fortement employeurs organisés en zones logistiques et zones d’activités économiques, qui contribuent à un étalement de l’emploi en grande couronne et dans le périurbain, en frange d’agglomération, à proximité des réseaux autoroutiers. Cette ambivalence devra être interrogée lorsque la réflexion portera sur les impacts des continuités et des ruptures de tendances sur la mobilité quotidienne, notamment d’un point de vue modal.

Tendances à venir

Les évolutions à venir des localisations des activités économiques résultent d’approches à horizon 2020, à partir des projets de développement d’activités. Ces travaux relèvent d’approches sectorielles ou fonctionnelles. Comme pour les tendances actuelles, seront abordés successivement les quatre fonctions ou secteurs économiques aux impacts forts en termes de localisation de l’emploi.

Les travaux sur la localisation à venir des bureaux s’accordent au vu des projets qui aboutiront à horizon 2015 : les deux tendances principales sont la poursuite du desserrement du centre par proximité, et la densification des secteurs existants par renouvellement du parc, la crise actuelle ne devant pas avoir plus d’effet qu’un retardement des opérations (Diziain, 2010b). Les logiques d’extension semblent exclues. Les travaux les plus récents constatent ainsi que le front

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du périphérique parisien et du boulevard circulaire de La Défense ne sont pas encore consolidés ; plus d’un million de mètres carrés de bureaux y sont programmés, contribuant à élargir un peu plus le cœur métropolitain (Diziain, 2010c). La moitié des opérations à livrer jusqu’en 2014 se situe à moins de 8 kilomètres de la place de la Concorde, qui constitue le centre de gravité du marché régional, et qui confirme le tropisme des emplois de bureaux vers les Hauts-de-Seine. De même, cette poursuite du desserrement péricentral a pour conséquence d’augmenter la distance moyenne au centre des bureaux de 300 mètres, soit l’équivalent d’une inter-station de métro (Diziain, 2009). Les travaux les plus récents sur la construction de bureaux livrables entre 2015 et 2020 confirment ces tendances (Roger, 2014). La consolidation du boulevard périphérique parisien se poursuit (projets des quartiers des Batignolles et de Balard), de même que le desserrement péricentral de la construction de bureaux sur les communes limitrophes de la capitale. Paris et les Hauts-de-Seine concentrent 63,5 % des surfaces en chantier livrables entre 2015 et 2020. Dans le second département, La Défense reste le pôle principal, les secteurs d’Issy- les-Moulineaux/Boulogne-Billancourt et d’Asnières/Gennevilliers étant également dynamiques. Hormis cette poursuite du débordement parisien, seul le quart sud-ouest de l’agglomération semble constituer un axe de développement, de Saint-Quentin-en-Yvelines à Massy en passant par Versailles et Vélizy-Villacoublay, tandis qu’à l’est un second axe semble devoir se dessiner plus timidement le long de la ligne A du RER (Diziain, 2006b). Le renouvellement ou la reconstruction d’immeubles ou de tours arrivés à obsolescence, et construits dans les années 1980, est la seconde tendance forte des années à venir. Cette stratégie se porte sur l’immobilier de petite couronne, principalement à La Défense, confirmant la valorisation de la petite couronne. Les tendances à venir en termes de construction de bureaux sont donc dans la parfaite continuité des tendances actuelles. Les tendances de ces dernières années sont appelées à se poursuivre, entre renouvellement du parc et dynamiques territoriales au renforcement péricentral.

La littérature sur les tendances à venir des localisations industrielles est plus restreinte. L’industrie suivrait l’étalement péricentral des activités, ainsi que le tropisme vers le sud-ouest de l’agglomération, spécialisé dans ce secteur, et notamment dans les hautes technologies. Pour le reste, les grandes tendances des vingt dernières années seraient appelées à se poursuivre, se traduisant du point de vue géographique par une relocalisation sur le territoire francilien des activités de production et de certaines activités de commandement, de la petite couronne vers la grande couronne, et par une spécialisation sectorielle des activités (Camors, 2008) 54 . L’ambivalence à la fois sectorielle et fonctionnelle du secteur industriel, entre un centre qui concentre les activités de commandement et une périphérie plus productive, semble donc devoir se poursuivre dans les années à venir.

54 Ainsi la spécialisation de la basse vallée de la Seine dans l’industrie automobile, avec la présence d’une usine et d’une partie de la direction de Peugeot à Poissy, et d'une usine Renaut à Flins.

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L’analyse des projets de grandes surfaces commerciales révèle la même tendance qu’actuellement : une poursuite du développement principalement en grande couronne. Tout au plus les nouveaux projets prennent-ils place dans les zones les plus urbanisées (Delaporte, 2010), ou à proximité des grandes infrastructures de transport (Delaporte, 2006a). S’il existe des projets permettant de consolider le maillage de centres commerciaux en zone dense, en s’implantant notamment dans les lieux de transit, les zones commerciales se développent majoritairement en grande couronne, où elles bénéficient des disponibilités et des coûts fonciers sur les franges de l’agglomération et en périphérie (Delaporte, 2006b).

Enfin, les projets d’implantation de zones d’activités économiques et de zones logistiques confirment cette tendance à la localisation en frange d’agglomération ou dans le périurbain. Pour les zones d’activités économiques, les réserves foncières sont importantes (8 000 hectares), essentiellement en grande couronne, mais surtout de petite taille et disséminées le long des infrastructures de transport routier. Cette poursuite d’un développement en tache d’huile se concentre dans la moitié nord de la région, le long d’un arc reliant Cergy à Marne-la-Vallée par Roissy, le long de la Francilienne (Saigault, 2006a). La logique est la même pour les projets de zones logistiques, parfois plus éloignés encore de l’agglomération et aux franges de la région, privilégiant les implantations adossées au mode routier le long d’un arc semblable à celui des zones d’activités économiques, jusqu’à Melun.

Les tendances de localisation des activités pour les années à venir devraient donc s’inscrire dans la continuité des évolutions actuelles. Elles se traduisent par une dissociation assez nette des activités de commandement et des activités de production. Les premières, à travers l’étude de la localisation de l’immobilier de bureau, poursuivraient leur débordement péricentral. La tendance au développement de pôles semblerait devoir ralentir, si ce n’est au profit du sud-ouest francilien et dans une moindre mesure de l’est, le long de la ligne A du RER. Les fonctions de production poursuivraient leur étalement en grande couronne, dans une logique fonctionnelle et en partie sectorielle, certaines activités, comme les zones d’activités économiques, se caractérisant même par une tendance à l’éparpillement. Au niveau régional, un large croissant nord et est s’étendant de la Seine Aval jusqu’à Melun semble être le lieu de développement de ces activités productives, le quart sud-ouest de l’agglomération se distinguant par des fonctions technopolitaines.

Soulignons enfin les limites des exercices présentés ici. Ces évolutions à court terme de la localisation des activités économiques reposent sur les projets des acteurs concernés. En aucune mesure ils ne prennent en compte des évolutions externes, telles un renchérissement du prix des carburants, ou, d’un point de vue plus général, une tension sur l’usage du mode routier. Il s’agit de la poursuite de tendances basées sur un fonctionnement de l’économie où la mobilité des individus comme des marchandises permet, selon les intérêts des secteurs et des fonctions

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économiques, soit de se maintenir dans le centre, soit de faire le choix de l’étalement.

En conclusion, les évolutions à venir de la population et des emplois semblent sensiblement identiques, autour d’un recentrement péricentral de la croissance. Les tendances sont plus difficiles à déterminer en grande couronne, entre polarisation et diffusion, les deux phénomènes pouvant être concomitants. Néanmoins, ce rapprochement des lieux de construction ne signifie pas mécaniquement rapprochement des lieux de résidence et d’emploi pour les individus. L’Île- de-France fonctionne comme un vaste marché du travail unifié, grâce à la performance de ses réseaux. Les impacts de ces tendances sur la mobilité doivent être interrogés dans leur complexité.

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