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Tendance générales de l’évolution du système urbain 1949-2000

Dans le document Urbanisation et Croissance des Villes en Chine (Page 183-187)

Evolution de la distribution des tailles des villes en Chine

1. Système urbain chinois : aperçu général

1.1. Tendance générales de l’évolution du système urbain 1949-2000

D’une part, la majorité des villes chinoises sont de taille petite et moyenne ; d’autre part, la distribution de la population des villes révèle une forte concentration dans les grandes villes. En 2004, parmi les 661 villes, il y en a 497 qui ont une population moins de 500 000 d’individus. Ces villes petites et moyennes représentent 75,2% de l’ensemble des villes, mais seulement 29,6% de la population urbaine totale. A l’autre extrémité de la hiérarchie urbaine, les 28 villes ayant plus de 2 millions d’habitants regroupent 34,3% de la population des villes ; et parmi elles, les 7 plus grandes qui dépassent 5 millions accueillent, à elles seules, 16,2% de la population des villes du pays.

L’évolution du système urbain peut-être analysée en deux phases séparées par l’introduction des réformes économiques. Sur la période avant les réformes, la population non-agricole52 dans les villes est passée de 27,4 millions en 1949 à 79,87 millions en 1978, soit un taux de croissance annuel moyen de 4,2% ; le nombre de villes est passé de 132 à 193, avec en moyenne 2,1 villes crées chaque année. La taille moyenne des villes a doublé en passant de 208 000 à 414 000 d’habitants. A partir des réformes, la population non-agricole des villes a atteint les 231,27 millions en 2000, avec une croissance annuelle de 4,69%. Le nombre de villes s’est élevé à 664, soit environ 20,4 villes créées en moyenne chaque année. En revanche, la taille moyenne des villes s’est réduite à 361 000 millions d’habitants.

Dans les annuaires statistiques chinoises, les villes sont en général divisées en quatre groupes selon la taille (voir le Taleau 6.1). Si l’on regarde la distribution de la population dans chaque groupe, on voit qu’en 1978 il y avait 153 villes de moins de 500 000 habitants (les deux groupes des plus petites villes), et 13 villes ayant plus de 1 millions d’habitants et que ces deux extrémités représentent chacune 37,5% de la population non-agricole des villes. En 2000, il y avait 570 villes dans les deux groupes des plus petites villes, qui accueillent 46,7% de la population non-agicole des villes ; et au sommet de la hiérarchie, les 42 plus grandes villes dépassant le million d’habitants, regroupent 37,5% de la population non-agricole des villes.

52 La mesure de la population urbaine est la population non-agricole ci-après dans ce chapitre, sauf notes explicites. Ce choix plutôt que l’autre statistique, la population totale urbaine, est du à l’incohérence et la non disponibilité de cette dernière pour toute la période et toutes les villes (voir Annexe 6.1).

Tableau 6.1 La distribution et la croissance de la population et du nombre de villes par groupes: 1949-2000

Population de ville Nombre de ville

Total >1m 0,5 -1m 0,2-0,5m <0,2m Total >1m 0,5 -1m 0,2-0,5m <0,2m Niveau (million) 1949 27,41 9,86 5,15 5,43 6,98 132 5 7 18 102 1958 60,67 23,62 13,09 14,02 9,93 184 10 18 48 108 1970 66,45 25,65 15,10 15,25 10,46 177 13 21 48 97 1978 79,87 29,94 19,95 18,71 11,27 193 13 27 60 93 1989 146,26 60,71 19,17 35,76 30,62 450 30 28 116 276 1995 200,22 69,93 29,70 57,74 42,86 640 32 43 192 373 2000 231,27 86,72 36,52 65,65 42,38 664 39 55 218 352 Distribution (%) 1949 100 35,96 18,78 19,81 25,45 100 3,79 5,30 13,64 77,27 1958 100 38,93 21,58 23,11 16,37 100 5,43 9,78 26,09 58,70 1970 100 38,60 22,72 22,94 15,74 100 7,34 11,86 27,12 54,80 1978 100 37,48 24,97 23,43 14,11 100 6,74 13,99 31,09 48,19 1989 100 41,51 13,11 24,45 20,93 100 6,67 6,22 25,78 61,33 1995 100 34,92 14,83 28,84 21,41 100 5,00 6,72 30,00 58,28 2000 100 37,50 15,79 28,39 18,33 100 5,87 8,28 32,83 53,01 Croissance annuelle (%) 1949-1978 4,20 3,81 7,10 5,95 1,35 0,97 2,78 6,65 6,21 -1,45 1978-2000 4,69 4,47 3,40 5,86 5,31 5,17 4,45 3,90 6,12 6,18

Notes: Les définitions de quatre groupes sont: >1m: Villes ayant plus de 1 million d’habitants; 0,5 -1m: Villes ayant une population entre 0,5 et 1 million d’habitants; 0,2-0,5m: Villes ayant une population entre 0,2 et 0,5 million d’habitants; <0,2m: Villes ayant moins de 0,2 million d’habitants.

Sources: NBS, 1999, 2000, 2001 et calcules de l’auteur.

L’examen ci-dessus révèle les tendances distinctes de l’évolution du système urbain avant et après l’introduction des réformes. Bien que la population totale des villes s’accroisse approximativement au même rythme avant et après 1978, beaucoup plus de villes ont été créées depuis les réformes. Si la croissance de la population urbaine avant 1978 provient essentiellement de l’agrandissement des villes existantes, celle d’après 1978 est due principalement à la création des nouvelles villes. En fait, comme le montre le Tableau 6.1, un grand nombre de villes de petites tailles ont été crées depuis les réformes, ce qui a conduit à la croissance de la part de la population vivant dans les petites villes, et à la diminution de la taille moyenne des villes. Ce constat est à l’encontre de l’intuition selon

laquelle avec les réformes l’agrandissement des villes aurait dû devenir plus rapide, puisque les politiques de la croissance urbaine étaient plus restrictives pendant la phase d’économie planifiée. Cependant, la tendance de la croissance urbaine n’est pas resté stable ni avant ni après 1978, de sorte que nous devons étudier ses fluctuations à l’intérieure des deux phases.

1.1.1. Système urbain dans l’économie planifiée

La première phase, (avant les réformes), peut être divisée en deux périodes.

1) Une période de croissance rapide de 1949 à 1958 qui a connu la croissance la plus rapide de la population urbaine. En neuf ans, 52 nouvelles villes ont été crées ; le taux de croissance moyenne annuelle était supérieur à 10% et la croissance de la population des villes était assurée, pour 91,1%, par les villes dépassant les 200 000 habitants. Ces dernières ont connu une croissance considérable tant en termes de taille des villes existantes que de multiplication du nombre des villes.

2) Une période de stagnation de 1959 à 1978, où la population des villes ne s’est guère accrue, et où le nombre des villes n’a augmenté que légèrement et de plus, le nombre des petites villes a diminué. Nous pouvons en conclure que la croissance de la population urbaine d’avant les réformes s’est produite essentiellement pendant les années 1950, une période correspondant à la migration libre et à l’urbanisation rapide du début de la nouvelle République de Chine. Puis, dans les deux décennies suivantes, les politiques urbaines ont changé par la mise en oeuvre des restrictions sur la migration et sur la taille des villes. Il en résulte que la croissance urbaine était très lente, voire stagnante en termes de population et de nombre des villes.

1.1.2. Système urbain après les réformes

La deuxième phase (à partir des réformes) se divise quant à elle en trois périodes. 1) La première correspond à 1979-1989, avec une reprise de la croissance urbaine. Chaque année, en moyenne, 26,7 villes supplémentaires sont entrées dans le système urbain, et la population des villes s’est accrue de 5,7%. Les plus grandes villes (plus de 1 million d’habitants) ont contribué pour 48,9% à l’accroissement de la population des villes, les plus petites (moins de 200 000 habitants) pour 31,9%. Parmi les quatre groupes, celui des plus petites villes a connu la croissance la plus rapide, soit de 176 en nombre des villes

et de plus de 100% en population ; l’année 1989 a connu, dans ce groupe, à elle seule, une apparition de 43 nouvelles villes et une croissance de 20,3% de la population. Les nouvelles villes crées dans cette période sont typiquement des petites villes, de sorte qu’en 1989 la taille moyenne était seulement de 111 410 d’habitants.

A l’autre extrémité de la hiérarchie, le groupe des plus grandes villes a connu également une croissance considérable pendant cette décennie, avec le nombre des villes passant de 11 à 30. La croissance rapide aux deux extrémités du système urbain est due en partie au changement de la définition des « urbains » dans les années 1980. D’une part, l’assouplissement des critères urbains et la re-classification de beaucoup de districts en « villes-district » ont provoqué la croissance du nombre des villes mais la décroissance de leur taille moyenne ; d’autre part, l’incorporation de certains districts de banlieue dans les « villes-préfecture » a entraîné une forte croissance des grandes villes.

2) La deuxième période s’étend de 1990 à 1995, où la population des villes a gardé un taux de croissance assez élevé de 5,4%. Le nombre des villes s’est accru à un rythme légèrement plus faible, soit 15 villes créées en moyenne chaque année. La croissance du groupe des plus grandes villes a ralenti, avec l’entrée d’une seule ville supplémentaire dans le groupe et une croissance de la population plus lente que la moyenne de tous les groupes. Les deux groupes des plus petites villes ont gardé leur rythme de croissance, grâce à la multiplication continue du nombre des villes : en cinq ans, 99 villes supplémentaires sont entrées dans le premier (moins de 200 000 habitants) et 76 entrées dans le second (de 200 000 à 500 000 habitants). Il en résulte que 63,4% de la croissance totale de la population des villes de cette période provient de l’accroissement de la taille des villes de moins de 500 000 habitants. La taille moyenne a continué à diminuer jusqu’à 31 285 habitants en 1995.

3) La dernière phase, de 1996 à 2001, a connu un ralentissement : le taux annuel moyen de croissance s’est réduit à 3,22%. La croissance de la population dans le groupe des plus grandes villes a représenté 58,6% de la croissance totale. On a montré que la croissance était due principalement à l’agrandissement des villes, plutôt qu’à leur multiplication. En fait, le nombre des villes est resté assez stable. Tous les groupes ont connu une légère croissance du nombre des villes, sauf le groupe des plus petites, qui en a perdu. Cela suggère que dans tous les groupes les villes se sont agrandies en taille de population, de sorte que beaucoup d’entre elles ont monté dans la hiérarchie du système

urbain. La taille moyenne est passée de 312 000 en 1995 à 360 870 en 2001. Les deux groupes de plus grandes villes ont connu la croissance la plus rapide aussi bien en nombre qu’en population, ce qui indique qu’un grand nombre de petites et moyennes villes se sont agrandies pendant cette période, pour devenir respectivement des moyennes et grandes.

En somme, depuis les réformes, la population des villes continue à croire sans grandes fluctuations. Les quinze premières années de cette période ont connu la croissance urbaine dépendant essentiellement de la multiplication des villes, avec une diminution de leur taille moyenne. Ensuite, la croissance de la taille des villes existantes est devenue la source principale de la croissance urbaine.

Dans le document Urbanisation et Croissance des Villes en Chine (Page 183-187)