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Définitions officielles de la population urbaine

Evolution de l’urbanisation en Chine

1. Evaluation de la population urbaine et le niveau de l’urbanisation Définitions et mesures

1.1.2. Définitions officielles de la population urbaine

1.1.2.1. La division agricole/non-agricole selon le système d’enregistrement des ménages

Le système d’enregistrement des ménages (Hukou) a été mis en pratique en 1951. A l’origine, ce système se fondait sur le lieu de résidence, de façon à enregistrer et à recenser la population urbaine-les habitants dans les villes et les bourgs, tandis que la population rurale ne faisait pas l’objet de l’enregistrement. En 1955, le système a été élargi dans tout le pays, tous les citoyens devaient être enregistrés par les autorités locales. De plus, la population a été désormais divisée en deux catégories : agricole et non-agricole, en fonction principalement de la profession. Chaque ménage devait posséder un carnet d’enregistrement de ménage (Hukou ben), sur lequel figurent un ensemble d’informations, dont deux essentielles : le lieu et la nature (agricole ou non) de l’enregistrement. Le lieu d’enregistrement d’un individu de la première génération est le lieu de naissance, pour les générations suivantes, les individus héritent du lieu d’enregistrement de leur mère. A partir de l’année 1958, le système de Hukou joue un rôle beaucoup plus important qu’un simple moyen d’enregistrement de la population : d’une part, il régissait la mobilité de la population ; le fait de quitter le lieu d’enregistrement pour plus de trois mois devrait être justifié et autorisé par le gouvernement local ; d’autre part, le statut non-agricole était lié à

7 En effet, la mise en œuvre de ces nouvelles définitions est en quelques sortes la réponse à un besoin de standardiser la monte en grade des unités urbaines (la transformation des bourgs d’un district en ville-district, et des villes-district en villes-préfecture), dont les critères étaient auparavant très arbitraires (Zhang et Zhao, 1998).

l’accès d’un ensemble de privilèges, comme les rations des grains alimentaires, l’emploi, des logements à bas prix, etc.

Il faut noter que la division agricole/non-agricole par le système Hukou ne correspond pas complètement à la division territoriale rurale/urbaine : la majorité de la population non-agricole habite dans les zones urbaines, mais il y en a aussi une petite proportion dispersée dans la campagne; inversement, dans les zones urbaines, plus particulièrement dans les faubourgs, il y a des habitants ayant le statut agricole. En principe, plus on est proche du noyau urbain, puis la part de population non-agricole est importante. Cette proportion de la population agricole dans les zones urbaine varie énormément dans le temps, de sorte qu’elle détermine dans une grande mesure la pertinence de la mesure de la population urbaine.

1.1.2.2. Population urbaine totale (PUT) comme mesure de la population urbaine D’une façon générale, la mesure de la population urbaine retenue officiellement est la population urbaine totale des villes et des bourgs (PUT, shizhenzongrenkou). Cet indicateur se base sur le principe du lieu de résidence. Lors de sa première introduction au premier recensement en 1953, l’indicateur de PUT est défini comme la totalité de la population enregistrée depuis la naissance dans les circonscriptions administratives des unités urbaines, soit les habitants permanents dans les zones A, B et C de l’Annexe 2.4. Le recensement a donné 75,26 millions des citadins. Cependant, suivant l’évolution des définitions des urbains, la composition de la population dans les zones désignées « urbaines » change, de sorte que l’indicateur de PUT ainsi défini perd plus ou moins de sa pertinence. Conscient de ce problème, le Bureau Statistique chinois cherche à affiner la définition de cet indicateur. C’est pourquoi le même indicateur de PUT a été redéfini à plusieurs reprises.

Lors du troisième recensement ayant lieu en 1982, la définition de la population urbaine a été élargie : tous les résidents dans des villes et des bourgs depuis plus d’un an sont comptés. Autrement dit, la définition de 1953 ne comprenait que les habitants permanents (ceux qui habitent au même lieu que leur lieu d’enregistrement de Hukou), alors que la définition de 1982 inclut une partie de la population appelée « temporaire ». Ce sont des migrants installés depuis plus d’un an ou qui ont quitté le lieu d’enregistrement pour plus d’un an, ils sont appelés « temporaire » parce qu’ils n’ont pas fait le transfert de

A partir du quatrième recensement en 1990, de nouvelles modifications ont été introduites dans la définition de PUT. Par rapport aux indicateurs de PUT de 1953 et de 1982, celui de 1990 fait une distinction entre les différents types d’unités urbaines : pour les villes divisées en arrondissements (A), tous les habitants sont comptés dans la population urbaine ; pour les villes n’ayant pas d’arrondissements (B) et les bourgs (C), les habitants agricoles administrés par des comités des villages (B3, B4 et C2) sont exclus de la population urbaine. La population urbaine est composée des habitants permanents et temporaires des arrondissements des municipalités et de ceux des comités du quartier des villes et des bourgs, soit A0 + A*

+ B1 + B2 + C1 (Annexe 2.4).

Le cinquième recensement mené en 2000 a adopté une nouvelle stipulation sur la division urbaine/rurale dans les statistiques émise par NBS en 1999. L’indicateur de PUT a été encore une fois affiné. 1) Auparavant, pour les villes divisées en arrondissements, tous les habitants dans le noyau et le faubourg étaient comptés dans la population urbaine; cette fois, pour les villes dont la densité de la population est inférieure à 1500 personnes par kilomètre carré, seule la population des comités du quartier (A0, A*1) est comptée dans la population des villes. 2) Un critère de « contiguïté » des zones-noyau urbaines est adopté. Il est noté que si les zones construites des villes ou des bourgs s’étendent jusqu’à des bourgs ou des cantons, les habitants de ces derniers doivent également être inclus dans la population urbaine. Par ailleurs, plus de migrants « temporaires » ont été inclus, la durée minimum du séjour étant réduite à six mois (Annexe 2.4).

1.1.2.3. Population non-agricole (PNA) comme mesure de la population urbaine Pendant la période 1964-1982, l’indicateur de PUT a été jugé inapproprié pour représenter la population urbaine, parce qu’il incluait une part excessive de la population agricole ; le Bureau statistiques de Chine a retenu un autre indicateur, soit la population non-agricole dans les villes et les bourgs (PNA, shizhen feinongye renkou), comme la mesure de la population urbaine. Sur la même base de démarcation des zones urbaines que PUT (les zones A, B et C dans l’Annexe 2.4), PNA est mesurée selon le statut de Hukou, à la place du lieu de résidence.

En comparaison avec l’indicateur de la population totale des villes et de bourgs, la population non-agricole exclut les habitants ayant le statut agricole dans le noyau urbain et les faubourgs. La publication de cette statistique date de 1961, et continue jusqu’au présent, cependant, elle n’est retenue comme la mesure directe de la population urbaine

que pendant la période 1964-1982, le reste du temps, elle reste seulement une statistique de référence.

Les mesures de la population urbaine définies à l’occasion des cinq recensements constituent la base des statistiques pendant les différentes périodes correspondantes. Pour les années où il n’y a pas de recensement, les statistiques se basent sur des enquêtes et des comptes rendus des gouvernements locaux, suivant la définition du dernier recensement. Par exemple, entre 1953 et 1964, l’indicateur de la population urbaine se base sur la définition de 1964, et ainsi de suite. Cependant, nous notons que les statistiques de l’indicateur de la population urbaine après l’année 1982 ont été ajustées dans les publications statistiques à partir de l’année 1992, selon les définitions plus récentes (celles de 1990 et de 2000, NBS, 2004). Il en résulte que les estimations du même indicateur pourraient être différentes dans de différentes éditions des annuaires. Dans ce cas, nous retenons en principe la dernière version des statistiques, qui est censée être plus pertinente.

Nous constatons que les ajustements successifs des définitions de la population urbaine correspondent aux ajustements des définitions des zones urbaines. Ces dernières sont soumises fréquemment aux considérations administratives et politiques, et entraînent le changement dans la composition de la population totale dans les circonscriptions administratives des unités urbaines. Par conséquent, les mesures de la population urbaine définies antérieurement perdent leurs pertinences, ce qui nécessite les ajustements correspondants pour filtrer les influences des facteurs administratifs et politiques.