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Chapitre 3 : Cadre méthodologique

2. Technique de collecte de données et sélection des cas

2.2.Technique de collecte des données

Dans leur définition, George et Bennett (2005) disaient que, le Process Tracing peut être considéré comme l’utilisation d’histoires, de documents d’archives, de transcriptions d’entrevues et d’autres sources pour voir si le processus causal qu’une théorie émet ou implique dans un cas est en effet évident dans la séquence et les valeurs des variables intervenantes dans ce cas (George & Bennett, 2005, p. 6).

À partir de cette définition, on comprend aisément que les techniques de collecte de données pour faire du Process Tracing sont celles dites qualitatives à savoir : l’observation directe, l’entrevue semi-dirigée, l’approche biographique, le groupe de discussion, l’analyse de contenu, l’analyse documentaire, le sondage et l’utilisation des données secondaires (Gauthier, 2009).

Au début de notre recherche, nous avions commencé par recenser des ouvrages écrits par les acteurs directement impliqués dans le processus décisionnel au cours de la période couverte par notre étude à savoir de 1995 à 2007. L’idée à ce moment était de compléter cette recherche bibliographique par des entrevues semi-dirigées avec les acteurs retenus et leurs

collaborateurs immédiats. Très tôt, nous nous sommes rendu compte que les principaux acteurs impliqués avaient produit des mémoires ou des biographies dans lesquels ils abordaient des points très essentiels pour notre travail. Il s’agit notamment de :

Jacques Chirac, Président de la République de 1995 à 2007 : • Une ambition pour la France, Albin Michel, 1988 • Une nouvelle France. Réflexions 1, Nil Éditions, 1994. • La France pour tous, Nil Éditions, 1995.

• Mon combat pour la France, tome I, Odile Jacob, 2006. • Mon combat pour la paix, tome II, Odile Jacob, 2007. • Demain, il sera trop tard, Desclée de Brouwer, 2008.

• Mémoires Tome I, Chaque pas doit être un but, Nil Éditions, 2009. • Mémoires Tome II, Le Temps présidentiel, Nil Éditions, 2011 Lionel Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002 :

• Le Temps de répondre, entretiens avec Alain Duhamel, Stock, 2002 • Lionel raconte Jospin, Seuil, 2010

Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de 2002 à 2005

Notre contrat pour l’alternance (coécrit avec Dominique Perben, Jacques Barrot et Michel Barnier), 2001, Omnibus

Pour une nouvelle gouvernance – L’humanisme en actions, 2002, Éditions de l’Archipel

Bruno Le Maire, Directeur de cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin de 2006 à 2007 :

• Le Ministre, Grasset, Paris, 2004

• Des hommes d’État, Grasset, Paris, 2008

Olivier Schrameck, Directeur de cabinet du Premier ministre Jospin de 1997 à 2002 : • Les Cabinets ministériels, 1997, Editions Dalloz

• Matignon, rive gauche : 1997-2001, 2001, Seuil

La majorité de ces ouvrages sont des mémoires et des essais politiques que les présidents et les Premiers ministres ont publié à destination du grand public, parfois en pleine campagne électorale ou quelques mois avant. Ce contexte de production laisse penser que les informations qui se trouvent dans ces livres sont incomplètes, partisanes et relativement maigres sur la question des interventions en Afrique qui nous intéressent ici. Néanmoins, la richesse de ces sources en informations utiles pour notre étude combinée à la non disponibilité de plusieurs collaborateurs du Président Chirac, du Premier Jospin et de certains hauts fonctionnaires à répondre à nos différentes questions nous ont conduit à adopter l’analyse documentaire comme seule stratégie de collecte de données.

Toutefois, pour remédier aux limites que l’usage de ces sources pourrait porter à une étude comme celle-ci, nous avons complété nos données par des documents officiels produits par l’Assemblée Nationale, le Sénat et les gouvernements successifs étudiés. Il s’agit notamment des Rapports de la Commission des affaires étrangères, de la Commission des finances, de la Commission de défense et de la coopération; des projets de loi de finances; des projets de loi de finances rectificatives; des Loi de Programmation Militaire, de certains décrets, des questions écrites au gouvernement par certains députés ainsi que les réponses publiées par l’Assemblée Nationale, des Rapports de certains instituts de sondage, etc.

2.3.Sélection des cas

Dans le chapitre précédent, nous avons clairement affirmé qu’une étude qui a pour objectif d’analyser l’impact du semi-présidentialisme sur le fonctionnement des institutions doit satisfaire à deux critères fondamentaux. Premièrement, l’étude doit couvrir tant les périodes de cohabitation politique que les périodes de gouvernement unifié afin de déterminer s’il y a une variation du comportement des acteurs institutionnels. Deuxièmement, l’étude doit porter sur des domaines où le pouvoir décisionnel est partagé entre le président de la République et le Premier ministre à savoir les domaines de la politique étrangère et de défense dont les interventions militaires dans des conflits armés semblent être un exemple concret.

À cet effet, idéalement, pour maximiser la diversité sur nos variables dépendantes et indépendantes, nous devons prendre quatre cas comme résumé dans le tableau suivant : Tableau 6 : Sélection des cas

Réaction Gouvernement Intervention militaire Refus d’intervention militaire

Gouvernement unifié 1 cas 1 cas

Gouvernement de

cohabitation 1 cas 1 cas

Toutefois, nous nous sommes rendu compte d’une part, qu’il n’y a aucun cas d’intervention militaire durant les trois périodes de cohabitation. D’autre part, les cas de refus d’intervention militaire en période de gouvernement unifié ne rajoutent pas de nouveaux éléments de preuve

à chacun de nos modèles théoriques. Par contre, étudier des pays où la variation de la réaction de la France s’est observée nous a semblé plus pertinent pour mieux valider nos hypothèses. Ainsi, nos cas sont finalement les suivants :

- Les non interventions militaires durant le conflit ivoirien en 1999 ; durant la guerre civile en République Centrafricaine en 1998 et en 2001.

- Les interventions militaires lors de la guerre civile ivoirienne en 2002 et les guerres civiles en République Centrafricaine de 1997, 2003 et 2003.

Ces différents cas sont représentés dans le tableau ci-dessous : Tableau 7 : Les cas retenus

Réaction Gouvernement Intervention militaire

Non intervention militaire

Gouvernement unifié Côte d’ivoire 2002,

Centrafrique 2002-2003

Aucun cas trouvé

Gouvernement de cohabitation

Aucun cas trouvé Côte d’ivoire 1999, Centrafrique 2001

3. Présentation des études de cas : la Côte d’Ivoire et la République