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CHAPITRE 4 PRÉSENTATION DES CAS ÉTUDIÉS ET DES SYSTÈMES

4.3.1 Le système d’IO du IR-3

Le principe de base du IR-3 est le suivant : relier des entreprises pharmaceutiques à des chercheurs universitaires et à des entreprises canadiennes de biotechnologie afin d’élaborer des technologies et des outils communs qui accéléreront la découverte de médicaments. À travers ce principe, le SIO mis en place repose sur plusieurs pratiques qu’on peut regrouper selon deux catégories : d’une part, les activités qui ont pour objectif d’offrir des programmes de financement pour attirer des technologies qui accéléreront ou faciliteront le développement du médicament et qui pourront être intégré par les pharmaceutiques : d’autre part un système servant à développer les technologies à intégrer. La Figure 4.2 en est une illustration.

SIO

Attirer des projets de recherche dans le développement du médicament Développement technologique Partenariat de recherche Concours de recherche cofinancés

4.3.1.1 Attirer des projets de recherche

Le IR-3 organise des concours de recherche afin d’attirer des projets de recherche qui pourront intéresser les entreprises pharmaceutiques et dont elles pourront bénéficier à travers des licences d’utilisation sur les technologies développées. En créant différentes situations gagnant-gagnant, le IR-3 s’assure d’obtenir la participation de tous lors de la mise en commun de ressources afin d’attirer des projets de recherche.

Les entreprises pharmaceutiques souhaitent réduire le risque qu’elles ont à subir lors du développement de nouveaux produits. Elles veulent voir leur temps de développement être réduit et souhaitent bénéficier de l’expertise mondiale dans la découverte de nouveaux médicaments. De plus, elles ne souhaitent pas développer de nouvelles technologies de développement, car ce n’est pas la mission principale de leur organisation et cela coûte trop cher. Par ailleurs, les gouvernements souhaitent attirer des investissements étrangers au Canada et conserver au pays l’expertise canadienne. Des partenaires de cofinancement sont intéressés à voir se développer les connaissances sur certains thèmes de recherche. Chaque partie viendra donc financer des concours de recherche dont les licences reviendront aux entreprises pharmaceutiques.

Ce SIO permet aux entreprises pharmaceutiques de trouver des ressources pour financer des projets qui ne font pas partie de leur cœur de métier. En mettant en commun leurs ressources humaines et financières ainsi que leur capacité scientifique, et en organisant par la suite des programmes de recherche, les entreprises pharmaceutiques sont capables d’attirer des projets de recherche et des technologies qui pourraient les intéresser. De plus, la qualité des concours de recherche permet d’attirer d’autres entreprises pharmaceutiques qui, à leur tour, y contribuent financièrement, mais également apportent leur compétence, leur expertise et leur capacité de recherche. Ainsi, les programmes du IR-3 permettent d’attirer encore davantage de partenaires. Le IR-3 permet aux pharmas d’utiliser l’expertise d’autres chercheurs pour valider la qualité des projets proposés et leur mérite quant à l’apport pour le médicament.

Les entreprises pharmaceutiques gagnent, par ce SIO, un accès à d’autres financements et un accès privilégié à des technologies de pointe. En contrepartie, elles doivent accepter d’ouvrir une partie de leurs activités de recherche et développement et offrir des experts de leur entreprise pour mentorer des projets. Ces experts pourront donner des conseils quant aux développements du projet

et fournir leurs expertises afin que le projet de recherche puisse mieux répondre aux besoins de l’industrie. De plus, les résultats seront partagés à tous et pourront se retrouver dans des articles scientifiques. Les membres du IR-3 affirment que ce système fonctionne parce que les projets de recherche n’abordent pas des questions qui sont de l’ordre du compétitif. Les projets de recherche confèrent donc un avantage à tous en développant des outils qui auront peut-être un effet bénéfique. Les gouvernements et les partenaires de cofinancement voient leur province, leur pays ou leur région s’améliorer en termes de qualité de la recherche. Ils constatent également que les entreprises sous leur gouverne sont plus aptes à concurrencer dans les marchés internationaux. Les partenaires considèrent également avantageux de pouvoir mettre en commun leurs réseaux et leurs expertises. Finalement, tous ont besoin que le secteur puisse bénéficier de l’expertise mondiale des pharmas pour voir développer les technologies des scientifiques locaux.

Le système du IR-3 permet donc d’attirer du financement et des entreprises pharmaceutiques. Les possibilités de financement et la présence des entreprises pharmaceutiques permettent d’attirer des projets de recherche de qualité qui permettent d’impliquer d’autres entreprises pharmaceutiq ues, mais également d’autres partenaires de cofinancement qui sont intéressés à voir des recherches être menées sur des thématiques spécifiques telles que les neurosciences ou la médecine personnalisée. Le IR-3 a développé une expertise en mise en place de partenariats de recherche.

4.3.1.2 Développement technologique

Après avoir organisé le financement de la recherche, le IR-3 doit trouver un moyen de générer des technologies que voudront adopter les pharmas. C’est ici que rentre en jeu la deuxième partie du SIO. Des collaborations de recherche serviront à créer des plateformes ou des outils qui seront utilisés par les biotechs ou encore par les pharmas afin d’aider au développement de différe nts médicaments.

Comme avec la première partie du SIO, le IR-3 doit s’assurer de créer un climat gagnant-gagna nt. Sachant que les biotechs sont à la recherche de financement, de nouveaux clients, d’expertise et des ressources et que les universités et les centres de recherche n’ont pas l’expertise nécessaire pour développer un médicament au complet et sont également à la recherche d’expertise, le IR-3 doit leur offrir un cadre qui répondra à leurs attentes.

Faire affaire avec le IR-3 permet aux biotechs d’utiliser une partie du réseau des pharmas pour mieux se positionner sur les marchés, entre autres en comprenant mieux le marché avec l’aide des mentors. Les biotechs peuvent aller y chercher une expertise qui leur permettra d’aller chercher d’autres revenus par la suite. Ainsi, le IR-3 leur permet de réaliser des projets avec plus de compétence que prévu et plus de financement. Au lieu d’être seul à développer une technologie dont elles ne sont pas certaines d’avoir les capacités pour la réaliser, elles partagent le risque avec d’autres et peuvent ainsi utiliser les connaissances scientifiques des chercheurs du milieu public et des chercheurs des entreprises pharmaceutiques. De plus, cela permet aux différents chercheurs d’aller puiser dans des régions auxquelles ils n’avaient pas accès auparavant. Ces collaboratio ns publiques-privées permettent également d’avoir des échanges intersectoriels à l’intérieur du partenariat.

Une forme de codéveloppement s’installe également dans les collaborations où les fournisse urs (les biotechs et parfois les chercheurs universitaires) intègrent leurs clients potentiels ou les utilisateurs de leur technologie (les pharmas) au développement afin d’avoir une meille ure compréhension de leurs besoins, de leurs attentes et de leur utilisation. Les entreprises pharmaceutiques peuvent ainsi se préparer à intégrer un futur fournisseur à travers la relation avec les chercheurs et les mentors. Les biotechs et les centres de recherche ont donc accès à travers leur collaboration à des ressources, à une expertise auxquelles ils n’auraient pu réellement avoir accès sans le SIO du IR-3. La relation qui se développe entre les mentors et les équipes de recherche est donc inspirée des pratiques d’IO telles que l’intégration du client ou de l’utilisateur dans le développement de la technologie, l’intégration des fournisseurs dans ce développement et les accords de collaboration.

Dans ce SIO, les chercheurs universitaires sont une source d’innovation : ils font la première découverte et fournissent la base de l’innovation. Les entreprises financées par le IR-3 développent jusqu’à un certain niveau la technologie pour l’amener vers un produit. Par la suite elles aident au transfert de la technologie vers les marchés en poussant plus loin le développement des technologies pour la mener vers la commercialisation. La PME peut continuer seule ce développement ou le poursuivre avec les entreprises pharmaceutiques.

Les pharmas qui ont en somme payé un droit d’adhésion à des programmes et aux fruits de leurs résultats reçoivent une licence d’utilisation pour avoir contribué aux développements de la

technologie. Cette partie du système permet donc aux pharmas d’acquérir des connaissances externes venant de différents endroits au Canada et dans le monde, pour les intégrer par la suite à leurs activités, ce qui s’inscrit dans l’idée des processus inside-out.

Le transfert technologique se fait également à travers la rencontre entre les biotechs et les mentors. Cette relation permet à ces derniers plus facilement diffuser l’information concernant cette technologie à l’intérieur de leur entreprise et cela aide également à faciliter l’adoption de la technologie puisque les mentors sont plus à même de répondre aux questions concernant cette technologie et d’expliquer son fonctionnement et son utilité dans le cadre de la recherche. Cette partie du système offre des possibilités de mieux tester une technologie avant de collaborer avec elle de nouveau ou d’acquérir l’entreprise. À la fin, ce SIO offrira comme extrant des technologies pour les biotechs qui leur permettront de vendre des services ou des produits, de nouveaux outils pour les pharmas et des résultats menant vers des articles scientifiques pour les chercheurs du milieu de la recherche publique.