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Choix et justifications de la méthodologie de recherche

CHAPITRE 3 MODÈLE CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

3.4 Choix et justifications de la méthodologie de recherche

Cette section présente l’approche méthodologique qui sera utilisée afin de valider les hypothèses et atteindre les objectifs énoncés plus tôt.

Tel que mentionné à la section 1.4, l’objectif général de la thèse est de comprendre et de cerner l’impact de la relation qui existe entre les intermédiaires de recherche et les petites et moyennes entreprises (PME) dans un contexte d’innovation ouverte et dans la perspective d’une améliora tio n des performances des entreprises gravitant autour de ces intermédiaires. Plus spécifiquement, nous visons à :

 examiner le mode de fonctionnement d’intermédiaires de recherche fonctionnant en mode innovation ouverte dans un contexte québécois ;

 explorer la relation qu’entretiennent les intermédiaires de recherche fonctionnant selon un modèle d’innovation ouverte avec des PME ;

 cerner l’impact des intermédiaires de recherche sur les entreprises avec lesquelles ils sont en relation.

Une étude exploratoire a donc été privilégiée. En effet selon plusieurs auteurs (Malhotra et al., 1996 ; McDaniel et Gates, 1998, Malhotra et Birks, 2000 ; Van der Maren, 1996) l’étude exploratoire permet de répondre à deux objectifs principaux : 1) clarifier une problématique qui reste peu abordée dans la littérature ou combler un « vide » théorique ; 2) poser les premières bases d’une recherche de plus grande envergure en posant jalons d’un futur devis de recherche, en cernant les principales caractéristiques de la réalité sous étude, en examinant les sources de données qui pourraient se révéler appropriées. À notre connaissance le contexte des intermédiaires québécois fonctionnant selon les principes d’IO a été peu abordé dans la littérature. Pour y parvenir, une approche par multicas a été choisie, l’unité d’analyse étant les intermédiaires de recherche pratiquant l’IO et ayant des relations avec des PME. Cette méthode préconisée par Yin (2009) permet d’aller chercher une compréhension plus profonde d’un phénomène. Selon Miles et Huberman (1994) cette stratégie permet d’effectuer une analyse en profondeur tout en laissant la place à l’exploration et à l’identification de données inattendues.

Afin de collecter les données, nous avons opté pour des entretiens individuels. Selon Baribeau et Royer (2012), l’entretien est une méthode de collecte d’informations selon laquelle une interactio n

prend place entre un intervieweur et un interviewé dans le but de partager un savoir expert et de dégager une compréhension commune d’un phénomène donné. Van der Maren affirme quant à lui que les entretiens permettent de collecter des données relatives à l’expérience humaine et au cadre personnel de référence des individus quant à leurs émotions, leurs jugements et leurs perceptions, en rapport à des situations déterminées. Ainsi cette méthode de collecte permet de saisir, par l’intermédiaire d’une interaction entre un chercheur et un groupe de personnes questionnées, le point de vue de celles-ci. Cette interaction permet également d’appréhender la compréhens io n d’une situation particulière et la vision du monde de ce groupe de personnes, en vue de les expliciter, de les comprendre en profondeur ou d’en apprendre davantage sur l’objet à l’étude (Baribeau & Royer, 2012).

Bien qu’il existe un large éventail de possibilités en matière d’entretien individuel, un très grand nombre de chercheurs utilisant des méthodes qualitatives manifestent une nette préférence pour les entretiens ou entrevues de type semi-dirigé ou semi-structuré. Le qualificatif semi-dirigé/sem i-

structuré est souvent utilisé pour qualifier le questionnaire ou le guide d’entretien plutôt que

l’entretien lui-même.

Nous avons donc opté pour des entretiens semi-directifs afin de collecter des données. Selon Jolibert et Jourdan (2011), ce type d’entretien se base sur l’utilisation d’un guide d’entrevue permettant de s’assurer que les thèmes abordés dans l’étude seront traités de façon identique. Cela facilite la comparaison du contenu des entretiens sur la base des critères préétablis, rendant ainsi plus systématique le processus de collecte. L’échange ressemble à une conversation informe lle. Cette méthode comporte néanmoins certains désavantages (Jolibert & Jourdan, 2011). Tout d’abord, certains thèmes importants pourraient être omis. De plus, cette structure peut entraîner une forte hétérogénéité des réponses rendant plus difficile la comparaison.

Outre le guide d’entrevue semi-directif utilisé pour recueillir les données primaires, nous avons également recueilli et analysé des données secondaires, soit l’information disponible sur différe nts sites Internet comme source d’évidence empirique. Cette méthode de collecte de données est considérée comme discrète ou non dérangeante, connue sous le terme anglais unobtrusive (Webb

et al., 1966), car elle n’exige pas que le chercheur s’immisce dans le contexte de recherche, ne

le flux naturel des comportements. La méthode de données discrète réduit donc les biais introduits par la présence du chercheur ou par l’instrument de mesure.

En revanche, le fait d’utiliser des sites Internet comme source d’évidence empirique pourrait poser quelques problèmes d’ordre méthodologique. Bien qu’Internet soit une source très riche d’informations et traite d’une grande variété de sujets, Internet reflète différentes idées, valeurs, interprétations et points de vue qui ne sont pas nécessairement objectifs. Le matériel stocké sur Internet par des utilisateurs du Web peut être considéré comme des « documents » (Arosio, 2010) qui peuvent être analysés par les chercheurs en sciences sociales (Scott 2006, Arosio 2010). Cependant, une attention devrait être accordée aux problèmes potentiels lors de la collecte et de l’analyse des données et aux biais introduits par le phénomène de « contextualisation ».

La collecte des données peut en effet s’avérer fastidieuse vue la quantité phénoménale de documents sur Internet et peut être biaisée par le moteur de recherche utilisé. L’analyse des documents repose essentiellement sur l’analyse du contenu qui, dans notre cas, est qualitative et dont le processus est bien établi par différents auteurs (Huberman et Miles, 2005 ; Sedlack et Stanley, 1992 ; L’Écuyer, 1990). Toutefois, c’est probablement le problème de contextualisa tio n qui semble le plus important puisque les documents disponibles sur Internet sont inévitable me nt créés dans un certain contexte alors que le chercheur n’est pas nécessairement au courant de ce contexte. L’utilisation des données secondaires retrouvées dans des sites Internet exige certes certaines précautions, mais représente une avenue valable (McCulloch, 2004 ; Scott, 2006 ; Arosio 2010) et reste peu coûteuse.