• Aucun résultat trouvé

Le quartier du Champlain

SYNTHÈSE ET PERSPECTIVES DE RECHERCHE

La fouille a été complète pour environ 230 m2 de

la surface décapée en début de campagne, soit près de 60 %. Il reste à finir d’explorer un vaste secteur dans la partie orientale du sondage.

Dans la zone explorée, aucune construction maçonnée n’a été identifiée, mais il faut de nouveau envisager des constructions en bois étagées sur plu- sieurs terrasses. Ces terrasses sont toujours fortement tronquées par l’érosion, ce qui interdit à la fois d’appré- cier leurs relations stratigraphiques et l’organisation spatiale de leurs aménagements. On distingue ainsi provisoirement quatre replats, qui s’ajoutent à ceux repérés plus en aval au cours des campagnes précé- dentes. De l’aval vers l’amont (ill. 18), il s’agit plus précisément :

• du grand replat [A] à la cote 736,9 m, déjà repéré en  2017, qui est encore en grande partie occulté par la couche [1874] et qui est limité au sud-ouest par le front de taille [1935] ;

• du replat [B] à la cote 737,6 m, situé dans l’angle sud du secteur décapé cette année, en relation avec le foyer [1934] et repéré sur une petite surface ;

• du replat [C] à la cote 740,0 m, localisé à l’angle nord du secteur décapé, en relation avec le front [1920], avec le foyer [1906] et l’épandage [1907], peut-être aussi avec l’alignement de poteaux  [1927,  1921,  1923, 1931] ;

• le replat [D] à la cote 740,9 m, dégagé sur une toute petite surface dans l’angle ouest de la fouille, et en relation avec la surface d’amphores [1873, 1879]. La fouille indique donc que la totalité de la pente était occupée par des terrasses d’habitat dont l’orienta- tion épouse étroitement le relief. Bien que ces terrasses ne soient toujours que très médiocrement conservées, nos observations suggèrent que nous avons affaire à des terrasses associées chacune à un bâtiment séparé, sans organisation évidente en îlots.

L’abondance du mobilier – et singulièrement des vestiges d’artisanat des métaux – dans les remblais et les colluvions signale aussi à sa façon l’importance de l’occupation antique du secteur. Un enjeu particulier de l’étude des mobiliers est lié au constat de l’absence quasi-totale de vestiges de constructions en pierre dès que l’on s’écarte de la rue antique située au bas de notre secteur d’étude. Cette absence suggère en effet une récession de l’occupation avant la toute fin du étant les cruches et la céramique grossière à pâte

sombre.

Reste de foyer [1906]

• Céramique : NR = 2, NMI = 1 • Amphore : NR = 8, NMI = 1 (Dr. 1)

Malgré la faible quantité de mobilier, on peut attri- buer cet ensemble à La Tène D2 grâce à la présence d’un pot (P4a) en céramique mi-fine à revêtement micacé.

Comblements [1909] du trou de poteau [1921], [1922] du trou de poteau [1923], [1930]

du trou de poteau [1931] • Céramique : NR = 29, NMI = 10 • Amphore : NR = 24, NMI = 1 (Dr. 1)

Malgré la faible quantité de mobilier, on peut attri- buer cet ensemble à La  Tène  D2b ou le début de la période augustéenne grâce à la présence de pots P19c et P21 en céramique non tournée à revêtement micacé et de céramique mi-fine à pâte claire et grise, même s’il présente aussi des éléments plus anciens comme la céramique campanienne B et la céramique à pâte claire fine engobée.

Comblement [1928] du trou de poteau [1929] • Céramique : NR = 3, NMI = 3

• Amphore = NR = 4, NMI = 1 (Dr. 1)

Malgré la faible quantité de mobilier, on peut attri- buer cet ensemble à La Tène D2b grâce à la présence d’une bouteille Bt1 en céramique sombre fine à cœur oxydé et d’un pot P7b en céramique non tournée de production gauloise à pâte sombre.

Synthèse

Le mobilier retrouvé en position primaire dans les différents contextes stratifiés de la campagne fournit une fourchette d’occupation principalement située entre LTD2b et le tout début de la période augustéenne. Les mêmes ensembles, tout comme le mobilier en position secondaire des couches supé- rieures de colluvion, comportent aussi une part de mobiliers datant des périodes plus anciennes d’occu- pation de l’oppidum.

de sa fouille vers le nord fournira des indications complémentaires). Il est également à espérer que les analyses paléo-environnementales à venir (carpo- restes et charbons de bois) contribueront à enrichir ce dossier.

La priorité de la campagne 2019 est l’achèvement de la fouille du secteur décapé en 2018, soit environ 150 m2. Il s’agit d’une zone où la couche de collu-

vionnement est épaisse, avec sans doute un mobilier archéologique abondant. Le volume de cette couche est difficile à estimer, mais il peut être comparable au volume de terre exploré en  2018. Les foyers  [1934] et [1936] visibles dans les profils attestent la présence de couches archéologiques en place situées au même niveau que la terrasse 3 distinguée pendant les fouilles des années  2013-2017. La poursuite du transect vers l’amont n’est pas prévue avant 2020 (cf. supra, ill. 1). Il se fera moyennant un ajustement de l’axe du chantier afin de le repositionner perpendiculairement à l’axe de la pente afin de pouvoir faire la jonction avec le son- dage des années 2006-2007 sur le sommet du Theurot de la Wivre.

ier s. av. n. è., période où l’usage de la pierre se banalise

sur le site, ce dont l’étalement chronologique du mobi- lier devrait rendre compte. De fait, comme les années précédentes, l’analyse préliminaire semble aller dans le sens d’une forte chute d’activité à l’issue de la période augustéenne ancienne, mais cela demeure à vérifier et à quantifier.

La découverte la plus singulière de la campagne est celle d’une couche très riche en os brûlés. L’ana- lyse qu’en a faite P. Méniel en a montré l’originalité, en proposant de la considérer comme le vestige d’un banquet ou de plusieurs banquets successifs où l’on aurait consommé une grande quantité de viande de porc (le décompte montrant la mobilisation des car- casses de plusieurs dizaines d’animaux adultes). Les observations de terrain, alliées à l’étude préliminaire du mobilier, laissent penser qu’il s’agit d’un rejet ou d’une succession de rejets qui se sont peu étalés dans le temps (à la transition La Tène D2b / période augustéenne) sur le sol d’une terrasse aménagée dont on ne perçoit pas encore la nature de l’architecture qu’elle a accueillie (avec l’espoir que la poursuite

0 3 6 m Replat A Replat B Replat C Replat D Surface érodée 729620 729620 729610 215910 215900 215910 215900 [1874] 739,26 m 739,39 m 740,74 m 738,82 m 737,86 m 737,54 m 737,80 m 739,31 m 737,63 m 740,94 m [1935] [1934] 740,45 m [1920] 740,29 m [1907] [1906] [1873] [1879]

18. Bibracte, Mont-Beuvray. Le quartier du Champlain. Plan schématique des principales terrasses sur l’emprise de la fouille 2018 (DAO Bibracte/A. Meunier).

171 BIBRACTE Centre archéologique européen

RappoRtinteRmédiaiRe 2018 dupRogRammequadRiennaldeRecheRche 2017-2020 suRle mont BeuvRay 2 - lesgRoupesdetRavailetleuRsactions – quaRtieRdu champlain

lequaRtieRdu champlain (inteRvention 891)

bibliographie

Bochnak et al. 2014 : BOCHNAK (T.), FILIPOVÁ (M.), HAMM (G.), WAWER (M.). — Le quartier du Champlain. In :

GUICHARD (V.) dir. — Programme quadriennal 2013-1016 de recherche sur le mont Beuvray, rapport intermédiaire 2014. Glux-en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2014, p. 43-60 [en ligne], Rapport de recherche : https:// halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01299356

Bochnak et al. 2015 : GUICHARD (V.) dir. — Programme quadriennal 2013-1016 de recherche sur le mont Beuvray, rapport intermédiaire 2015. Glux-en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2015, p. 37-56 [en ligne],

Rapport de recherche : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01438464

Bochnak et al. 2017 : BOCHNAK (T.), HAMM (G), WAWER (M.), SKOWRON (K.) — Le quartier du Champlain. In : Guichard 2017, p. 187-204.

Chaix, Méniel 2001 : CHAIX (L.), MENIEL (P.). — Archéozoologie. Les animaux et l’archéologie. Paris : Errance, 2001.

Goláňová et al. 2013 : GOLÁŇOVÁ (P.), WAWER (M.), HAMM (G). — Le quartier du Champlain. In : GUICHARD (V.) dir.

— Programme quadriennal 2013-1016 de recherche sur le mont Beuvray, rapport intermédiaire 2013. Glux-en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2013, 398 p. [en ligne], Rapport de recherche : https://halshs.archives- ouvertes.fr/halshs-01299305, p. 64-78

Goláňová et al. 2016 : GOLÁŇOVÁ (P.), BOCHNAK (T.), WAWER (M.), HAMM (G), FILIPOVÁ (M.), ZEMAN (J.),

PRIŠŤÁKOVÁ (M.). — Le quartier du Champlain. In : GUICHARD (V.) dir. — Programme quadriennal 2013-1016 de

recherche sur le mont Beuvray, rapport annuel 2016. Glux-en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2016,

p. 183-203 [en ligne], Rapport de recherche : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01442242, p. 49-72

Guichard 2017 : GUICHARD (V.). dir. — Rapport intermédiaire 2017 du programme quadriennal de recherche 2017-2020

sur le Mont Beuvray. Glux-en-Glenne : BIBRACTE, 2017, 370 p. [en ligne], Rapport de recherche : https://hal.archives-

ouvertes.fr/halshs-01671478

Malrain et al. à paraître : MALRAIN (F.), MÉNIEL (P.), PINARD (E.). — Les dépôts du sanctuaire de Saint-Just-en-

Chaussée (Hauts-de-France, Oise). In : Sanctuaires de l’âge du Fer, Actes du 41e colloque international de l’AFEAF, Dole (Jura), 25-28 mai 2017, Sous presse.

Méniel 2005 : MÉNIEL (P.). — La faune des fouilles hongroises (campagnes 2003 et 2004) : note préliminaire. In :

GUICHARD (V.) dir. — Programme triennal 2003-2005 de recherche sur le mont Beuvray, rapport intermédaire 2005. Glux- en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2005, p. 127-136 [en ligne], Rapport de recherche : https://halshs. archives-ouvertes.fr/halshs-01299148

Méniel 2008 : MÉNIEL (P.). — Manuel d’archéozoologie funéraire et sacrificielle (Age du Fer). Gollion : Infolio, 2008

(Vestigia).

Milo, Goláňová 2012 : GOLÁŇOVÁ (P.), MILO (P.). — Prospections géophysiques dans le secteur de la Côme Chaudron

et sur la Chaume. In : GUICHARD (V.) dir. — Programme de recherche sur le mont Beuvray, rapport annuel 2012. Glux- en-Glenne : Bibracte - Centre archéologique européen, 2012, p. 291-306 [en ligne], Rapport de recherche : https://halshs. archives-ouvertes.fr/halshs-01299262

Milo et al. 2017 : MILO (P.), TENCER (T.), VÁGNER (M.). — Prospections géophysiques au Parc aux Chevaux,

– 2 –

Les groupes de travail et leurs actions