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OBSERVATIONS CHRONO-STRATIGRAPHIQUES ET ÉVOLUTION CHRONO-SPATIALE

Valérie TAILLANDIER (mobilier et datations) Quentin VERRIEZ (photogrammétrie)

OBSERVATIONS CHRONO-STRATIGRAPHIQUES ET ÉVOLUTION CHRONO-SPATIALE

Les aménagements antérieurs à l’installation de l’atelier

État 0

Aucune observation complémentaire n’a été faite concernant l’existence d’aménagements antérieurs à l’édification de la terrasse PC15. Le terrain géologique, apparaissant sous la forme d’une couche limono-cail- louteuse hétérogène de couleur jaune [3880], a été touché en fond de fouille dans de nombreux endroits de l’atelier. Il ne présente pas toute la séquence pédo- logique observée par endroits sous la terrasse PC15 (absence en particulier de paléosol gris sombre). Il a donc fait l’objet d’un dérasement, probablement lors de la construction de l’état I du complexe monumental. État I

Les témoins contemporains de la construction et de l’utilisation du premier état de la terrasse voisine se

limitent à un arasement du terrain préalable à l’instal- lation d’une première bande de roulement de la voie orientale [3787], repérée sur une toute petite surface sous les rechapages postérieurs. Tout au plus peut-on noter qu’aucun vestige de parement et de poutre n’a été observé au sud-est de la fouille, ce qui confirme que la rampe s’arrêtait à cette époque un peu plus à l’ouest. État II (ill. 10 & 11)

Le premier état de voie est recouvert par un nouveau niveau de circulation en cailloutis [3783], qui couvre la totalité des espaces qui n’ont pas été concernés posté- rieurement par l’édification de l’atelier. Il n’est donc pas possible de restituer la largeur de cette rue à la lumière des indices découverts. Cette observation, ainsi que l’exploitation des données chronologiques issues du mobilier, confirme que les aménagements artisanaux (de même que les fosses d’emprunt de matériaux fouillées à l’ouest en 2017) n’existent pas encore à cette période. Aucun élément ne permet donc aujourd’hui de restituer l’apparence du parvis nord-oriental du complexe PC15 lorsqu’il était dominé par le soutènement du murus galli-

cus. Il est cependant difficile, en l’absence dans cette zone

9. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15.

183 RappoRtannuel 2018 dupRogRammequadRiennaldeRecheRche 2017-2020 suRle mont BeuvRay

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Rue nord Rue Est Rue Sud Cour centrale Cour Rue ouest Aile nord Aile ouest Aile est Aile sud Entrée Rampe

Soutènement sous forme d’un murus Limite de fouille Incision Niveau de voie Négatif de poteau 0 5 10 m 729200 729210 729220 729240 729250 729260 729270 215460 215450 215490 215500 215510 215520

10. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15.

Restitution de l’organisation générale de la terrasse à l’état I, complété par les données concernant la voie orientale obtenues en 2018 dans la zone BJ (DAO P. Nouvel).

ouest pourrait révéler un poteau support d’angle, même si aucun négatif ni surcreusement n’ont été observés. La limite nord n’a pas été identifiée avec certitude. Il pour- rait s’agir de la tranchée [3870], à moins que ce ne soit qu’une partition interne (l’espace délimité paraît très étroit), mais cette dernière est mal caractérisée en raison de sa destruction partielle par un sondage en 2017. Il est également envisageable qu’elle se situe plus au nord, là où a été observé un autre creusement rectiligne est-ouest (tr. 621, [3825]), mais les perturbations postérieures qui ont coupé ici les liens stratigraphiques (grand chablis à l’ouest et sondage 2017 au sud) ne permettent pas d’en être certain. Cette anomalie s’observait dès le décapage des sols du dernier état de l’atelier, mais cette apparente aberration stratigraphique est probablement due, comme pour la sablière méridionale [3868], à l’effondrement des couches postérieures dans son négatif. L’espace ainsi délimité couvrait alors une surface interne de 24,5 m², sous la forme d’un rectangle de 5,2 m (est-ouest) sur 4,7 m (nord-sud). La possible cloison interne (tr 632 [3870]) la scinderait en deux unités égales ouvertes sur la rue à l’est. Il est probable que cette pièce donnait aussi à l’arrière, sur la zone d’arrière-cours, où une première série de fosses d’extraction, datées sans plus de préci- sion de l’état III, avait été étudiée en 2017 (ill. 13). Dans la mesure ou les aménagements de la rampe de l’état IV ont recoupé l’ensemble des niveaux au sud de l’atelier, il n’est plus possible de déterminer si la rampe fondée sur le murus gallicus est encore en service.

de couche d’occupation ou d’abandon des phases IIb et IIc de préjuger de l’édification du premier état de l’atelier avant la réorganisation globale liée à l’état III. L’orienta- tion divergente du premier état de l’atelier par rapport à la rampe de l’état I-II de la terrasse PC15 ainsi que les élé- ments mobiliers recueillis (cf. infra) nous incitent plutôt à juger son implantaion contemporaine des remaniements de l’état IIIa.

Les trois états de l’atelier

(États III et IV de la plateforme PC15)

Les observations stratigraphiques réalisées cette année ont permis de confirmer ce qui avait été subodoré en 2017. L’atelier a connu trois phases d’aménagement dont les deux premières prennent place dans l’étape III de la terrasse PC15. Cela permet en particulier de résoudre un certain nombre de difficultés de phasage présentées l’an dernier. Dans les lignes qui suivent, nous les nommerons A1 (premier état de l’atelier) et A2 (deu- xième état de l’atelier).

État A1 (ill. 12)

Le premier état de l’atelier recoupe les niveaux de la voie précédemment décrite. Il s’agit d’un bâtiment construit en terre et bois, délimité par des sablières basses. Les parois ouest [3835], sud [3868], et est [3879] sont bien visibles. Un élargissement observé au sud-

[3783] [3787] Voie 778680 778690 778700 778680 778690 778700 6647900 6647900 6647910 6647920 66479 10 6647920 Limite de fouille 2017 Limite de fouille 2018 Négatif de poutre Parement du murus gallicus

Rampe d’accès

0 2,5 5 m

11. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Couches fouillées en 2018 datées des états I et II de la terrasse PC15 (DAO P. Nouvel).

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[3783] [3787] Voie 778680 778690 778700 778680 778690 778700 6647900 6647900 6647910 6647920 66479 10 6647920 Limite de fouille 2017 Limite de fouille 2018

Secteur non fouillé Foyer métallurgiquex Sol charbonneux

Fondation de sablière supposée Fondation de sablière 0 2,5 5 m [3835] [3868] [3870] [3879] [3863] [3864] [3877][3866] [3825] [3838] Incision

12. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Plan des structures dégagées attribuées à l’état A1 de l’atelier,

contemporain de l’état III de la terrasse PC 15.

Le niveau interne de cette pièce se situe à une alti- tude inférieure à celle de la rue orientale. Son édification s’est donc accompagnée d’un décaissement général de sa surface sur une profondeur d’environ 10 cm. Au sud de la cloison [3870], le sol est un fin niveau charbonneux [3863=3864], conservé partiellement et directement posé sur l’incision pratiquée dans le substrat (ill. 14, 15). À peu près au centre de cet espace, se trouve un petit foyer [3877] mesurant une trentaine de centimètres de côté (ill. 16). Seule la zone affectée par la chauffe est conservée sous la forme d’une lentille rouge indurée par la rubéfaction. À une trentaine de centimètres de ce dernier se trouve une fosse rectangulaire [3866] mesu- rant 1,30 de long sur 0,40 m de large et environ 0,30 m de profondeur. Une de ses longues parois est verticale. L’interprétation de ce type de creusement est toujours complexe en l’absence de mobilier ou d’éléments de construction associés. Il pourrait néanmoins s’agir d’une zone de stockage de matière première.

La partie située au nord de la tranchée [3870] n’a été appréhendée qu’en coupe (ill.  17). Aucun sol situé au nord de cette cloison n’a été identifié, soit en raison de sa destruction par les réaménagements postérieurs, soit en raison de son installation directement sur le sol naturel. La cartographie des enregistrements effectués à la sonde Bartington sur l’ensemble de la surface de l’atelier (ill. 18) montre que cet état est celui qui a révélé les plus hautes valeurs avec deux mesures dépassant 200x105 uSI.

Le traitement des tamisages effectués sur un transect de sept prélèvements (ill. 19), dans la partie conservée du sol charbonneux [3863], a également mis en évi- dence une concentration de battitures particulièrement élevée dans le carré 3863-8 (Bartington : 506x105 uSI). La proportion de micro-déchets ferreux représente ain- si 17,3 % de la masse du sédiment. Ce prélèvement se situe juste en limite de conservation du sol. Au-delà ce dernier est détruit. Néanmoins les mesures à la sonde Bartington, couplées aux prélèvements de terre per- mettent d’identifier une zone de plus forte susceptibilité magnétique en partie centrale de l’atelier, à faible dis- tance du foyer [3877]. À cet emplacement pouvait se trouver l’enclume qui se localise généralement à moins d’un mètre de la zone de chauffe. Durant cet état, l’ate- lier de forge aurait donc été organisé autour d’un poste de travail associant un couple foyer/enclume, situé en partie centrale de la pièce.

État A2 (Ill. 20)

L’utilisation d’une architecture en terre et bois se perpétue au cours du deuxième état de l’unité artisanale, elle aussi contemporaine de l’état III du complexe PC 15. L’atelier est agrandi sur ses côtés nord (tr 609, [3776]) et ouest (tr 525, [3472, 3458]) avec le creusement de deux nouvelles tranchées d’installations de parois. La délimitation est, probablement restaurée, reste à la même place étant donné son alignement sur

Remblai d’amphores Remblai d’amphores Accès ? Entrée Bâtiment central Palissade Drain Accès Voie est Atelier Fosses d’extraction Talus nord Voie ouest Voie sud 0 5 10 m 729200 729210 729220 729240 729250 729260 729270 215460 215450 215490 215500 215510 215520 Limite de fouille Incision Niveau de voie Négatif de poteau

13. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15.

Restitution de l’organisation générale de la terrasse à l’état III, complété par les données concernant l’état A1 de l’atelier obtenues en 2018 dans la zone BJ (DAO P. Nouvel).

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14. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A1 de l’atelier. Vue générale de la partie sud de l’atelier..

15. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A1 de l’atelier – Vue de détail du sol 3 [863 = 3864].

780 m 779,5 m B A [3777] [3837] [3811] [3776] [3820] [3803] [3848] [3803] [3848] [3826] [3825] Sud Nord Tr 610 Tr 609 Tr 621 v v A B 0 0,5 1 m 778690 778690 6647910 6647910 30 5070 90 110 130 à 170 >170 Concentration en battitures (%) < 1%1 à 2% 2 à 3% 3 à 4% 4 à 5% > 15% Susceptibilité magnétique volumique (x105 BSI) 0 1,25 2,5 m 16. Bibracte, Mont-Beuvray.

Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A1 de l’atelier - Le foyer [3877]..

17. Bibracte, Mont-Beuvray.

Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Coupe nord/sud pratiquée dans les sols de la zone nord de l’atelier (DAO M. Nouvel).

18. Bibracte, Mont-Beuvray.

Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Cartographie de la susceptibilité magnétique

et des concentrations de battitures dans les prélèvements de terre en transect de l’état A1 de l’atelier.

19. Bibracte, Mont-Beuvray.

Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A1 de l’atelier – Localisation des prélèvements de terre en transect dans le sol [3863 = 3864].

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La nature des sols sud-est et sud-ouest diffère d’au- tant que l’un [3859] s’appuie sur l’autre [3834], malgré leur apparition au même niveau (ill.  22), ce qui tend également à indiquer des reprises d’assez grande enver- gure. Le sol [3859], au sud-est, correspond à une argile jaune très compacte dont la surface est marquée par des zones rouges, aux contours irréguliers, rubéfiées et indurées d’une trentaine de centimètres de côté. Au moins deux zones de cette nature ont été observées en plan (ill. 23), et une autre en coupe. Au sud-ouest, le sol [3834] est également constitué d’une argile jaune très compacte. L’ensemble de la surface est marqué par le feu, allant jusqu’à lui conférer une couleur majoritaire- ment rougeâtre. Un petit foyer excavé [3845], circulaire, mesurant une vingtaine de centimètres de diamètre pour quelques centimètres de profondeur, se localise dans cette zone (ill. 24). Accolée à ce dernier, une zone d’environ 0,5 sur 0,3 m se démarque par l’absence de trace de rubéfaction dans l’argile jaune. Il pourrait s’agir de l’empreinte du soufflet, visible par un effet de masque à la chaleur. À environ 1 à 1,5 m du foyer se répartissent au moins sept trous de piquets ronds ou quadrangulaires mesurant une dizaine de centimètres de côté. Certains étaient vides, d’autres comprenaient encore du charbon enfiché (ill. 25). Ces piquets ne semblent pas s’organiser l’un par rapport à l’autre. L’hypothèse de la fondation d’un meuble/établi fixé au sol peut être exclue. Il pour- rait s’agir d’unités de travail autonomes, servant à des activités nécessitant une implantation sur support de la voirie. Un poteau rectangulaire (tp. 616 [3808, 3809]),

repéré à l’angle nord-est et recoupé par le poteau d’angle du dernier état, a justement été fouillé à son extrémité. Un seuil [3860] marque la zone d’accès probable à l’atelier de ce côté. Il est plus difficile de positionner la paroi sud. Le décaissement observé en 2017 à l’aplomb du futur mur de soutènement mr 92 [2359] permet de supposer qu’il se positionnait peut-être un peu plus au sud que la limite du premier état de l’atelier. Il n’en reste cependant aucun vestige tangible. Cette unité prendrait alors une forme carrée régulière de 6,9 m de côté pour une surface hors tout d’environ 35 m² (5,9 x 5,9 m).

L’espace interne est totalement remanié. Il est possible qu’une subdivision interne entre des espaces nord et sud subsiste, mais on ne peut l’affirmer en raison de l’implan- tation en 2017 d’un sondage dans cette zone médiane. Au nord, est aménagé un sol en terre battue [3840=3803]. En grande partie détruit, il n’a livré aucune structure artisa- nale. Dans la partie sud, deux préparations de sol ont été reconnues. Au sud-ouest, il s’agit d’un radier constitué de pierrailles prises dans une argile jaune [3857]. Au sud-est, le sol repose sur une préparation argileuse [3862] et au moins en partie sur un plancher [3849]. Ce dernier, a été uniquement observé sur quelques mètres carrés sous l’as- pect d’une couche hétérogène alternant bandes jaunes et violettes (ill. 21). Il est donc envisageable que cette partie de l’atelier ait connu plusieurs phases de remaniements, au moins ponctuels. 778680 778690 778700 778680 778690 778700 6647900 6647900 6647910 6647920 66479 10 6647920 Trou de piquet Foyer métallurgique Cailloutis de la voie Empreinte de soufflet ? Argile crue (= réserve ?) Limite de fouille 2017

Limite de fouille 2018

Sol induré localement rubéfié Sol en terre battue localement rubéfié Fondation de sablière 0 2,5 5 m Limite présumée incision [3870] [3840] [3859] [3845] Chablis [3472] [3458] [3811] [3776] [3879] [3843] Seuil [3860] Voie [3809] [3808] [3803] [3834]

20. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Plan de l’état A2 de l’atelier.

780 m 779,5 m C D [3849] Est Ouest 780 m 779,5 m [3775] [3862] [3865] [3790] [3859] [3863] [3877] [3791] [3857] [3863] [3834] [3835] Poche cendreuse Mr 256 C D v v 0 0,5 1 m

21 Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A2 de l’atelier. Préparation de sol [3849] : vestige d’un plancher ?

22 Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15.

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23 Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A2 de l’atelier – Vue de détail du sol [3859].

24 Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Etat A2 de l’atelier. – Le foyer [3845].

ments précieux. La poche d’argile crue aurait pu servir à la fabrication de creusets ou au rechapage du foyer.

Au moins deux postes de travail sont identifiés. L’un est orienté vers une activité de chauffe : fabrication de creuset, fonte du métal, chauffage du métal durant le martelage par exemple. L’autre serait plutôt concerné par les déformations plastiques (éventuellement à chaud) et le placage de matériaux précieux. L’étendue des surfaces ne livrant pas de structures artisanales per- met d’envisager l’existence d’autres postes de travail qui n’ont pas laissé de traces au sol (travaux de finition, polissage). Les traces de rubéfaction observées en plu- sieurs endroits sur les sols reflètent ainsi une activité métallurgique implantée en plusieurs points de l’espace. Ces éléments renvoient d’ailleurs aux indices recueillis en 2017 dans certaines fosses de l’arrière-cour (fosse 508 [3489] – gouttelettes de métal blanc et cuivreux) et dans les couches de remblai de clôture ([3304, 3309], nombreux fragments de creusets et moule à la cire per- due ; Mazille 2018).

bois : travail sur enclumettes de différente nature par exemple. À proximité immédiate du foyer a également été mise au jour une poche d’argile jaune crue (ill. 26) qui évoque une réserve de matière première.

Les mesures de susceptibilités de la sonde Barting- ton révèlent des valeurs très faibles généralement situées en dessous de 100 x105 Usi (ill. 27). Les valeurs les plus élevées se situent généralement dans les zones où la terre a brûlé. Les prélèvements de terre (ill. 28), dont deux ont été réalisés dans les carrés livrant les plus fortes valeurs de susceptibilité magnétique, n’ont également livré que de très faibles proportions de micro-déchets ferreux, généralement inférieures à 0,5 % de la masse. Ces résul- tats permettent d’exclure l’hypothèse d’une vocation de cet espace en tant qu’atelier de forgeage. La présence d’une feuille d’or dans le remplissage d’un des trous de piquet et l’incrustation ponctuelle de petits éléments en alliages base cuivre dans les sols pourraient indiquer que ce local était dédié au travail des alliages fusibles, ainsi que de façon au moins ponctuelle au placage de revête-

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778690 778690 6647910 6647910 30 5070 90 110 Concentration en battitures (%) < 1% 1 à 2% Susceptibilité magnétique volumique (x105 BSI) 0 1,25 2,5 m

26 Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. État A2 de l’atelier – Réserve d’argile ?

27. Bibracte, Mont-Beuvray. Un atelier métallurgique aux abords de la terrasse PC15. Cartographie de la susceptibilité magnétique et des concentrations de battitures dans les prélèvements de terre en transects, en relation avec l’état A2 de l’atelier.

sablière de l’état précédent (tr. 525), réduit légèrement la profondeur de cette unité, qui ne couvre plus inté- rieurement que 29 m² (4,9 x 5,9 m).

L’accès à l’atelier depuis la rue a pu se faire à partir du seuil [3860], déjà fonctionnel durant l’état A2. Une chape indurée [3781] a justement été observée à cet endroit, recouvrant le cailloutis de la rue mis en place lors de l’état I de PC15. Elle est composée d’argile et de charbons de bois compactés, qui proviennent pro- bablement de l’intérieur du bâtiment. Plus à l’est, une petite tranchée a été initialement interprétée comme un caniveau ([3798], ft 613). Elle incise plus ou moins pro- fondément et régulièrement la bande de roulement de la rue (ill. 31). Elle présente cependant un tracé exacte- ment parallèle à 1,8 m à l’est de la façade de l’atelier. Il se pourrait donc qu’il s’agisse plutôt d’un support d’une superstructure légère formant galerie devant l’atelier, ou encore d’une incision causée par un effet de gouttière issu du rebord du toit qui le couvrait, selon un processus L’état A3 de l’atelier (Etat IV du complexe PC 15)

(ill. 29 & 30)

Le troisième état de l’atelier est marqué par le passage à une architecture mixte. La limite sud est remaniée et correspond à présent au mur de soutène- ment en pierre permettant l’accès à la plateforme PC15. Le chaînage des maçonneries permet d’affirmer que la reconstruction du mur ouest de l’atelier (mur 526 [3459=3775]) est bien contemporaine de l’édification de la terrasse et de sa nouvelle rampe, puisque le mur de soutènement nord (mr 92 [2359]) constitue aussi la paroi sud de l’atelier. Les limites nord et est restent inchangées et il est probable qu’elles aient subsisté sous