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Synthèse générale

Nous avons tenté dans cette partie, constituée de cinq chapitres, de donner un cadre général de l‟objet d‟étude, soit, la notion de l‟ethos dans le discours politique. Dans le premier chapitre, nous avons abordé le discours politique comme étant un aspect discursif par lequel un locuteur singulier ou collectif, est en quête d‟acquisition du pouvoir. Ce dernier faisait partie des corpus privilégiés des débuts de l‟analyse du discours française.

Le deuxième chapitre porte sur le discours diplomatique qui a pris son essor après le déclenchement de deux événements qui ont bouleversé les relations internationales à savoir la vague de décolonisation et la chute de l‟URSS. Considéré comme une variante du discours politique, on lui a proposé une approche sémiotique sur quatre pivots du discours diplomatique, entre autres : Sincérité vs duplicité, Paroles honnêtes vs mensonge, Vérité vs fausseté, Transparence vs secret. Son langage est figé, formé d‟expressions généralement stéréotypées en accord avec le discours politique. Il est souvent critiqué du fait qu‟il ne projette pas de message précis qui pénètre l‟espace afin d‟entraver un discours sensible. Le troisième chapitre traite la notion de l‟ethos qui renvoie à l‟image que le locuteur construit de lui-même via son discours. Ce dernier, c‟est-à-dire le discours, prend toujours forme à l‟intérieur d‟une société, de ce fait, le seul moyen de prendre une décision d‟intérêt général ou de gérance commune, c‟est de recourir à l‟échange de la parole. C‟est dans ce contexte que les grecs anciens ont évoqué la notion d‟éthos, où l‟orateur essaye par tous les moyens possibles de projeter une image de sa personne en mettant en avance une certaine attention de type métalinguistique sur les capacités de l‟élocution. Toutefois l‟éthos discursif à l‟époque grec reposait uniquement sur les discours oraux. Pour cela, l‟objectif principal était de voir quelles répercussions allaient avoir lieu sur le destinataire qui réceptionnait un discours donné et quelle image allait-il faire de l‟orateur qui avait la nécessité de faire adhérer les gens de la cité à cette époque. C‟est ce qu‟Aristote appelait la crédibilité qui, selon la rhétorique Aristoticienne, consiste à émouvoir tel ou tel public dans une société donnée. Pour cela, il faudra respecter le principe de la persuasion ou ce qu‟appelait Aristote le triangle de persuasion, à savoir, le logos, qui consiste à présenter des arguments fiables et convaincants, c‟est ce qu‟Aristote appelle (le pôle du discours), le pathos, qui se base sur les

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émotions en essayant de toucher la sensibilité du destinataire, Aristote le nomme (le pôle de l‟auditoire), et enfin l‟ethos, qui est de concevoir une image de soi, propre à sa personne, Aristote le baptise (l‟éthos discursif). Cependant, d‟autres l‟on appréhendé comme étant une donnée préétablie au discours, selon eux, l‟image préalable est un atout qui donnerait plus de crédibilité au discours où la renommée d‟une personne (sa famille, sa place sociale, ses ancêtres) sont tous des éléments envisageables, susceptible d‟octroyer une certaine crédibilité au moment de la présentation de soi, l‟orateur devient, dès lors, plus conséquent que le discours lui-même. Maingueneau, quant à lui, part de l‟idée que l‟éthos discursif, et l‟éthos prédiscursif sont deux notions indétachables car ce que l‟orateur prétend être, il le donne à entendre et à voir, et que même si le Co-énonciateur ne sait rien au préalable de l‟éthos de l‟énonciateur, le seul fait qu‟un texte relève d‟un genre de discours ou d‟un certain positionnement idéologique induit des attentes en matière d‟éthos.

Le quatrième chapitre expose les différents types d‟ethos politique qui se divisent en deux catégories à savoir, les ethos de crédibilité et les ethos d‟identification. La première catégorie est constituée de trois types d‟ethos (l‟ethos de sérieux, l‟ethos de vertu, et l‟ethos compétence). La seconde catégorie, celle des ethos d‟identification, est constituée quant à elle de six types d‟ethos, à savoir, l‟ethos de puissance, l‟ethos de compétence, l‟ethos d‟humanité, l‟ethos d‟intelligence, l‟ethos de chef et l‟ethos de solidarité.

Le cinquième chapitre quant à lui explore la notion de l‟auditoire qui forme une entité changeante que le locuteur définit au moment où il choisit, pour objectif de son opération de persuasion, une personne, un groupe limité ou un large public. De ce fait, le locuteur doit accommoder son discours à son auditoire pour le faire adhérer à ses propos. Mais pour la réussite de cette accommodation, le locuteur doit parier sur des points d‟accord s‟il veut emporter l‟adhésion de son auditoire, il faut qu‟il édifie son discours sur des axiomes d‟ores et déjà approuvées par son auditoire. Or, pour choisir de façon appropriée ces axiomes, le locuteur doit absolument établir des hypothèses relatives aux opinions, aux convictions et aux valeurs de l‟auditoire ciblé. Nous avons vu aussi qu‟il existe différents indices d‟allocution pour interpeler son auditoire et que ce dernier se devisait en deux catégories : auditoire homogène et auditoire composite, le premier ayant comme spécificités, un partage des valeurs et des objectifs du locuteur. Le deuxième, et a l‟instar du premier, composé de groupe opposés voir même antagonistes.

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Dans la partie qui va suivre, nous allons examiner les différentes stratégies discursives employées par nos divers locuteurs politiques lors de visites officielles effectuées par les représentants des deux pays.

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