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LA SUPERSTRUCTURE DE L’INTERFACE ORGANISATIONNELLE : ACTIVITÉS ET PROBLÉMATIQUES GESTIONNAIRES

UN MODÈLE GÉNÉRIQUE DE L’INTERFACE ORGANISATIONNELLE

381 100,0%Total Transmission

3.2. LA SUPERSTRUCTURE DE L’INTERFACE ORGANISATIONNELLE : ACTIVITÉS ET PROBLÉMATIQUES GESTIONNAIRES

L’identification des activités et des problématiques gestionnaires d’interface repose sur le regroupement et la classification des 9 349 phrases contenues dans notre base de données expérimentale.

Comme expliqué au chapitre 2569, ce regroupement a pour critère la proximité sémantique du

contenu explicite des phrases, c’est-à-dire l’analogie des dysfonctionnements d’interface exprimés par les acteurs. Il a été réalisé manuellement à partir des idées-clés de dysfonctionnement auxquelles les phrases étaient initialement imputées dans le logiciel Segese570, au nombre de 2 073.

Le regroupement de ces idées-clés initiales permet d’obtenir 156 idées-forces de dysfonctionnement, qui elles-mêmes donnent lieu, après regroupement, à 42 sous-thèmes, à partir desquels on obtient par la même opération sept thèmes (figure 2.1 supra et figure 3.2.). Ces thèmes constituent les activités générales développées à l’interface.

Figure 2. 14 supra : structure de la nomenclature des activités à l’interface

Cette section se propose, d’une part, de présenter ces activités et problématiques gestionnaires et, d’autre part, de montrer en quoi, sur la base de l’infrastructure définie précédemment, ces activités contribuent au fonctionnement de l’interface. La régulation à l’interface est reconstruite en fin de section, en articulant les éléments de régulation critiques dont chaque thème et sous- thème sont porteurs.

À ce propos, il est important de rappeler que ces régulations ne sont pas seulement des régulations dysfonctionnelles, bien que le matériau de base soit constitué de phrases décrivant exclusivement des dysfonctionnements. Le dysfonctionnement, unité d’analyse de l’analyse socio-

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569 Cf. 2.2.1.3.3.2. Une structuration thématique des données : une superstructure de l’interface, p. 135. 570 Cf. 2.1.3.2.3. Focus sur la méthode de diagnostic socio-économique, p. 120 et suivantes.

Nomenclature, Thème,1, Sous3thème, 1.1, IF,1.1.1, IF,1.1.2, IC,1.1.2.1, IC,1.1.2.2, IC,1.1.2.3, IC,1.1.2.n, PT, PT, PT, PT, IF,1.1.3, IF,1.1.n, Sous3thème, 1.2, Sous3thème, 1.n, Thème,2, Thème,3, Thème,n, 7,thèmes, 42,sous3, thèmes, 156,idées3 forces, 2,073, idées3clés, 9,349, phrases3, témoins,

économique des organisations, décrit un écart entre un fonctionnement attendu ou souhaité et un fonctionnement observé. Il décrit donc autant un dysfonctionnement qu’un orthofonctionnement. Prenons un exemple. Lorsque les acteurs insistent lourdement sur les défauts ou le manque de répartition des tâches aux interfaces, ils insistent lourdement, bien qu’implicitement, sur la nécessité d’une répartition des tâches claire et acceptée aux interfaces, laquelle constitue un orthofonctionnement en la matière, selon eux.

Figure 3. 2 : la superstructure de l'interface organisationnelle – activités et problématiques gestionnaires

3.2.1. P

RATIQUES ET DISPOSITIFS DE COMMUNICATION

,

DE COORDINATION ET DE CONCERTATION

L’activité de communication, de coordination et de concertation (3C) est celle qui rassemble le plus d’expression de la part des acteurs, et ce, toutes populations confondues : 2 981 phrases, soit près de 32 % de l’expression totale (tableau 3.30). Cela souligne les fonctions informationnelle et coordinatrice de l’interface, que lui attribuent généralement la littérature571 et les praticiens.

L’activité de 3C est dans un premier définie, ainsi que ses composantes, avant que soit explicitée sa contribution à la régulation à l’interface. La méthode avec laquelle les données, pour chacune des activités, ont été exploitées et interprétées est également précisée.

3.2.1.1.

D

ÉFINITIONS ET COMPOSITION DE L

ACTIVITÉ

Fondamentalement, l’information est ce qui transite par une interface, et cette dernière joue un rôle actif dans les processus de communication (Chazal, 2002)572. Elle aménage les échanges de flux

d’information nécessaires à la réalisation d’une action (Lebraty et Teller, 1994)573 et, selon Lorino

(1995), « les gisements importants de progrès se situent aux interfaces, dans les modes de

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571 Cf. 1.1.2 Interfaces inter-fonctionnelles et inter-organisationnelles : la lecture des sciences de gestion, p. 46. 572 Chazal G., Interfaces. Enquête sur les mondes intermédiaires, Éditions Champ Vallon, Collection milieu, 2002, p. 76. 573 Lebraty J. et Teller R., Ingénierie du diagnostic global d’entreprise, Éditions Liaisons, 1994, p. 97.

communication, de coopération et de coordination »574. C’est dire l’importance des 3C pour notre objet

de recherche, ce que nos mesures confirment quantitativement.

La coordination désigne l’articulation des tâches et des activités des différents acteurs pour obtenir une action collective, sous-entendue cohérente, efficace et efficiente (Malone et Crowston, 1994)575. Selon Lorino (1997)576, la coordination est composée de deux types de pratiques : d’une

part, l’adaptation des activités des acteurs et des savoir-faire sous-jacents, pour assurer leur cohésion, d’autre part, des actes spécifiques de coordination, interstitiels par rapport aux activités de base. La coordination est par définition une activité de l’entre-deux, largement incertaine dans la mesure où elle met en jeu des acteurs hétérogènes, où elle se déroule dans le temps, et où elle vise un produit qui n’est jamais entièrement prédéfini (Eymard-Duvernay et al. 2004)577.

Savall et Zardet (1995)578 placent la communication, la coordination et la concertation sur un

continuum, dans lequel ces notions sont différenciées selon le degré d’organisation et de coopération qu’elles induisent. La communication est un échange d’information, quels que soient ses formes et ses objectifs. Les auteurs introduisent le temps de l’action dans leur conception de la coordination. Celle-ci, en effet, s’applique à des « dispositifs de communication entre acteurs, organisés

en vue de réaliser un objectif opérationnel ou fonctionnel de l’activité, dans une période déterminée ». La

concertation, elle, vise à définir un objectif opérationnel ou fonctionnel commun, à réaliser sur une période déterminée, et des règles du jeu de coopération579.

Cette activité de 3C concerne à la fois des comportements et des structures, ce que l’on retrouve dans l’intitulé de l’activité : “pratiques et dispositifs de 3C”. Elle porte sur les nœuds du système d’information vivant de l’organisation.

Les trois notions que renferme cet acronyme n’ont pas pu être isolées, les phrases comportant en effet fréquemment au moins deux d’entre elles. La lecture de cette activité au travers de l’infrastructure de l’interface permettra cependant de neutraliser cette limite.

L’activité de 3C est structurée en cinq sous-thèmes (tableau 3.30) : ! Niveau et qualité de la 3C ;

! Fréquence et efficacité des dispositifs de 3C ; ! Transmission et circuit de l'information ; ! Outils et matériels de télécommunication ; ! Qualité des informations transmises.

Tableau 3. 30 : ventilation de l'expression sur la 3C par sous-thèmes

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574 Lorino P., « Le déploiement de la valeur par les processus », Revue Française de Gestion, n° 104, 1995, p. 62. 575 Malone T.W., Crowston, K., « The Interdisciplinary Study of Coordination », Computing Surveys, 26(1), 1994, 87-119. 576 Lorino P., « Les deux fonctions du pilotage de l'entreprise », in Guilhon B., Huard P., Orillard M. et Zimmermann J.B.,

Économie de la connaissance et organisations, Paris, L'Harmattan, 1997, p. 118.

577 Eymard-Duvernay F., Favereau O., Orléan A., Salais R., Thévenot L., « Valeurs, coordination et rationalité. L’économie

des conventions ou le temps de la réunification dans les sciences économiques, sociales et politiques », in Eymard-Duvernay F. (éds.), Problèmes économiques, n°2838, janvier 2004, p. 6.

578 Savall H. et Zardet V. Ingénierie stratégique du roseau, op. cit., p. 482. 579 Ibid., p. 483.

1.1. Niveau et qualité de la communication-coordination-concertation 1528 51,3%

1.2 Fréquence et efficacité des dispositifs de communication-coordination-

concertation 670 22,5%

1.3 Transmission et circuit de l'information 598 20,1%

1.4 Outils et matériels de télécommunication 105 3,5%

1.5 Qualité des informations transmises 80 2,7%