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Statistiques descriptives du groupe « CIVIL »

Analyse et discussion des résultats empiriques

Section 1 – Analyse descriptive et caractéristiques de l’échantillon

3- Statistiques descriptives du groupe « CIVIL »

La comparaison de 100 entreprises originaires des pays de droit civil en fonction du type de cotation choisi met en perspective les facteurs susceptibles d’influer le choix d’un mode de multicotation plutôt qu’un autre. Un premier groupe composé des entreprises cotées dans une bourse américaine par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 (EXCHANGE) et un deuxième groupe comportant les entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 (OTC) et celles cotées par placements privés (PORTAL). Les entreprises du premier groupe sont supposées offrir une meilleure protection des droits des actionnaires minoritaires et présenter une meilleure performance boursière dans la mesure où elles sont soumises aux exigences strictes et rigoureuses des autorités boursières américaines. En revanche, les entreprises du deuxième groupe, soumises à des exigences minimales, sont supposées offrir une protection limitée et sont jugées moins performantes. Le tableau II.7. présente les statistiques descriptives concernant les deux groupes d’entreprises.

Tableau II.7. Statistiques descriptives de la variable « CROSS_LIST »

VARIABLE POURCENTAGE FRÉQUENCE

CROSS_LIST EXCHANGE 51 255

OTC/PORTAL 49 245

TOTAL 100 500

D’après le tableau II.7., nous constatons que le premier sous-échantillon, composé des entreprises cotées dans une bourse américaine (cotation par le biais des certificats d’actions

étrangères ADRs niveau 2 ou niveau 3), représente 51 % des observations (soit 51 entreprises). Tandis que, le deuxième sous-échantillon, comportant les entreprises cotées

par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 1 et/ou par placements privés, représente 49 % (soit 49 entreprises).

Les statistiques descriptives, présentées dans le tableau II.8., montrent une différence de valorisation entre les deux groupes d’entreprises. En effet, la valeur de marché des entreprises qui pénètrent aux marchés américains par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 2 ou niveau 3 est plus élevée que celle des entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 1 et/ou par placements privés.

Concernant le degré de protection des droits des actionnaires minoritaires, les résultats des tests de comparaison de moyennes montrent que les entreprises cotées dans une bourse américaine (cotation par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 2 ou niveau 3) poursuivent une politique de distribution des dividendes plus abondante. Elle est en moyenne de 62,3 % contre 21,8 % pour les entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 1 et/ou par placements privés. De plus, l’indice « anti-director rights » varie en moyenne de 43,4 % chez les entreprises cotées dans les bourses américaines et de 40,4 % chez les entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés.

Au niveau du système juridique, la moyenne de l’indice de « l’efficience judiciaire » est de 87 % dans les pays de droit civil. Il varie de 82 % chez les entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés et atteint les 91

% chez les entreprises cotées dans les bourses américaines. Ces constatations révèlent qu’un

système juridique efficient incite les entreprises à choisir la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 en tant que mode d’entrée dans les bourses américaines.

De même, il ressort clairement qu’un meilleur respect des normes comptables incite les entreprises à choisir la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 comme mode d’entrée dans les bourses américaines. La moyenne de l’indice des

« normes comptables » est de l’ordre de 71 % chez les entreprises cotées par le biais des

certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés et il atteint les 73,5 % chez les entreprises cotées dans les bourses américaines.

En ce qui concerne la structure de propriété, le pourcentage du capital détenu par le public est en moyenne de 69,9 % chez les entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés pour atteindre les 77,2 % chez les entreprises cotées dans les bourses américaines (cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3). La distinction entre les entreprises en fonction du mode de multicotation nous montre au niveau de cette variable qu’un actionnariat dispersé favorise la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

À partir des résultats des tests de comparaison de moyennes, nous constatons que les entreprises, dont les marchés d’origine éprouvent un plus grand besoin de liquidité, sont majoritairement incitées à être cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés. Ce résultat montre que les entreprises, en quête de liquidité, choisissent ce mode de multicotation plutôt qu’un autre. En outre, l’existence des opportunités de croissance favorise la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés. Les observations montrent également que l’intensité en recherche et développement est relativement faible au niveau de notre échantillon. Elle est de 5,3 % et de 5,6 %, respectivement. Le taux de rendement des capitaux propres ne révèle aucune différence entre les deux groupes d’entreprises multicotées. En plus, la lecture du tableau fait apparaître que la taille des entreprises étudiées, mesurée par le total des actifs, est très variable. Elle est en moyenne de 32 434 millions de dollars pour le total échantillon. Et elle évolue en moyenne de 15 546 millions de dollars pour les entreprises cotées par le biais des

certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés pour atteindre

48 660 millions de dollars pour les entreprises ayant choisit une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

Tableau II.8. Statistiques descriptives des variables continues des deux sous-échantillons (EXCHANGE, OTC/PORTAL) comportent des investisseurs institutionnels domestiques dans la structure de propriété avec 225 d’entre-elles montrent le rôle de ces investisseurs à favoriser une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, en tant que mode d’entrée dans les

bourses américaines. En outre, 290 observations (soit 58 %) montrent la présence des investisseurs institutionnels étrangers dans le capital des entreprises multicotées, avec 140 d’entre-elles favorisent la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2

ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines. En outre, sur les 500 observations, seulement 130 (soit 26 %) appartiennent à un secteur d’activité de haute

technologie avec 75 d’entre-elles encouragent une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines. Il ressort également de l’analyse descriptive que, sur les 100 entreprises (500 observations), 37 entreprises (soit 185 observations) sont originaires des pays de droit civil français, 54 entreprises domiciliées dans des pays de droit civil allemand et 9 entreprises provenant des pays de droit civil scandinave. La distinction en fonction de la tradition légale montre que 21 entreprises (soit 105 observations), provenant des pays de droit civil français, choisissent une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

Tableau II.9. Statistiques descriptives des variables discrètes « INST_DOM »,

« INST_ETR», « HIGH_TECH » et « FL » des deux sous-échantillons

VARIABLES CROSS_LIST TOTAL Test de Chi-2

(p-value)

En fonction du mode de cotation, les 200 entreprises composant notre échantillon sont divisées en deux groupes. Un premier groupe comporte les entreprises cotées directement dans une bourse américaine et celles cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 (EXCHANGE) et un deuxième groupe composé des entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 (OTC) et celles cotées par placements privés (PORTAL). À l’inverse des entreprises du deuxième groupe, les entreprises cotées

directement dans une bourse américaine et celles cotées par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 sont supposées offrir une meilleure protection des actionnaires minoritaires et présenter une meilleure performance boursière dans la mesure où elles sont soumises aux exigences strictes et rigoureuses des autorités boursières américaines.

Pour se faire, nous avons calculé, pour chacun de ces deux groupes d’entreprises, la moyenne, l’écart-type, le maximum et le minimum de chaque variable pouvant caractériser les entreprises. Le test T de Student est réalisé dans l’objectif de voir si les moyennes obtenues au niveau de chaque variable sont significativement différentes entre les deux groupes d’entreprises.

L’analyse descriptive réalisée sur le total échantillon montre que les deux groupes d’entreprises sont semblables en termes de valorisation boursière et de distribution de dividendes. Une bonne protection des actionnaires minoritaires ne semble pas inciter les entreprises à choisir une cotation directe dans les bourses américaines ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3. En revanche, un système juridique efficient et un meilleur respect des normes comptables incitent les entreprises à choisir la cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

Au niveau de la structure de propriété, la distinction entre les entreprises en fonction du mode de multicotation nous montre que la dispersion de l’actionnariat favorise la cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 comme mode d’entrée dans les bourses américaines. Cependant, la participation des investisseurs institutionnels, domestiques et étrangers, dans le capital incite les entreprises à choisir une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés.

Il ressort également de l’analyse descriptive que les marchés d’origine des deux groupes d’entreprises éprouvent un certain besoin de liquidité. Aussi, ces entreprises sont semblables en termes d’opportunités de croissance et de taux de rendement des capitaux propres. Les observations montrent également que l’intensité en recherche et développement est relativement faible au niveau de notre échantillon. En plus, les entreprises ayant choisit une cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines sont de grande taille.

Pour mieux cerner la genèse de ce sujet, nous avons procédé à la décomposition de notre échantillon en deux groupes, chaque groupe comporte 100 entreprises. Cette distinction est réalisée sur la base de la tradition légale du pays d’origine. À ce niveau, nous comparons les statistiques descriptives relatives aux entreprises provenant des pays de droit commun et celles originaires des pays de droit civil, cotées dans les marchés américains.

Les tests de comparaison des moyennes ne montrent aucune différence de valeur au niveau des entreprises provenant des pays de droit commun. En revanche, la valeur de marché des entreprises, originaires des pays de droit civil, qui pénètrent aux marchés américains par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 2 ou niveau 3 est plus élevée que celle des entreprises cotées par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 1 et/ou par placements privés.

En ce qui concerne le degré de protection des droits des actionnaires minoritaires, les observations relatives aux entreprises domiciliées dans des pays de droit commun montrent que le choix du mode de multicotation n’est pas expliqué par la politique de distribution des dividendes. En revanche, les entreprises provenant des pays de droit civil, poursuivant une politique de distribution des dividendes plus abondante, choisissent une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères ADRs niveau 2 ou niveau 3. En tant que mesure de protection des actionnaires minoritaires, l’indice « anti-director rights » montre que, quelque soit la tradition légale du pays d’origine, une bonne protection des actionnaires minoritaires incite les entreprises à choisir une cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

Il ressort également de l’analyse descriptive des entreprises originaires des pays de droit commun et celles provenant des pays de droit civil, qu’un système juridique efficient et un meilleur respect des normes comptables incitent les entreprises à choisir la cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 en tant que mode d’entrée dans les bourses américaines.

Par ailleurs, les observations montrent qu’indépendamment de la tradition légale du pays d’origine, un actionnariat dispersé favorise la cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3 comme mode d’entrée dans les bourses américaines. Les observations relatives aux entreprises provenant des pays de droit commun

mettent en perspective le rôle des investisseurs institutionnels, domestiques et étrangers, à favoriser une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés, comme mode d’entrée dans les marchés américains.

Il ressort clairement que les entreprises provenant des pays de droit civil, en quête de liquidité, choisissent majoritairement une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés. En outre, l’existence des opportunités de croissance favorise la cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 1 et/ou par placements privés. Quelque soit la tradition légale du pays d’origine, l’intensité en recherche et développement est relativement faible, au niveau de notre échantillon. Aussi, aucune différence de taux de rendement des capitaux propres n’est observée. En outre, les entreprises ayant choisit une cotation directe ou par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines, sont caractérisées par leur grande taille.

Par ailleurs, nous distinguons les entreprises provenant des pays de droit civil français des autres entreprises (provenant des pays de droit civil allemand et des pays de droit scandinave). Cette distinction montre que 21 entreprises, parmi les 37 entreprises provenant des pays de droit civil français, choisissent une cotation par le biais des certificats d’actions étrangères niveau 2 ou niveau 3, comme mode d’entrée dans les bourses américaines.

Pour compléter notre analyse, nous exposons dans la section suivante une analyse multivariée. Cette analyse est capable de vérifier les résultats préliminaires à l’aide des modèles de régressions afin d’identifier les variables susceptibles d’influer la décision de multicotation qui à son tour influe sur la valorisation des entreprises multicotées.