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Le soutien social entre compatriotes : une force majeure

Un soutien social organisé et spontané qui renforce l’attractivité de Yiwu : les prestations sociales

3.3 Le soutien social entre compatriotes : une force majeure

3.3 Le soutien social entre compatriotes : une force majeure

Selon des sources informelles (entretiens et discours en privé), il existe actuellement au moins 20 000 personnes étrangères installées à Yiwu. Parmi elles, environ 7 000 à 8 000 sont des Arabes, 3 000 à 4 000 des Africains noirs et entre 1 000 et 2 000 des Indiens et Coréens79.

En incluant celles qui se déplacent régulièrement dans la ville, leur pourcentage dans la population locale reste considérable. Au sein de cette communauté, une bonne communication et un soutien solide peuvent être très bénéfiques, que ce soit pour un séjour à long ou à court terme. Même si la municipalité et les résidents locaux peuvent contribuer à créer un environnement favorable, cela ne remplace pas le soutien venant de personnes qui vivent la même expérience. Ainsi, des associations se sont créées selon le pays d’origine, proposant des aides dans des aspects divers.

3.3.1 Une formation spontanée

Il faut constater que la Chine ne reconnaît pas encore officiellement les associations sociales (社(shè)团(tuán)) établies en Chine par des personnes de nationalité étrangère (Xu Tao, 2009). En revanche, les chambres de commerces étrangères ont obtenu un statut légitime en 1989 par la loi « Réglementation du Management des Chambres de Commerce Étrangères en Chine » (Niu Dong, 2015) : une organisation formée selon le domaine d’activité commerciale, inscrite légalement en Chine et sous la surveillance du gouvernement chinois (Yuan Yuqing, 2016)80. Ces associations sociales à Yiwu sont considérées par l’autorité et les Chinois comme des chambres de commerce de différentes nationalités.

De fait, même si ces organismes portent le nom d’association, ils sont dans leur nature des chambres de commerce étrangères en Chine. Dans la vie courante à Yiwu, ils sont toujours appelés « associations étrangères ». Les résidents chinois, y compris les fonctionnaires, préfèrent les appeler « chambres de commerce » (外(wài)国(guó) 商(sh ā ng) 会 (hu ì )). Dans ce travail, pour des raisons d’uniformité, le terme d’« association » sera employé.

Pour en créer une, la législation exige différents critères sur les procédures d’application, les protocoles ainsi qu’un système de surveillance. Ces exigences ne sont pas respectées par toutes les associations étrangères à Yiwu. Jusqu’en 2015, la seule chambre de commerce officielle à Yiwu était celle de Corée, établie en 2000 (Wang Huilian, 2015). Toutefois, elle n’a pas été créée à Yiwu : c’était une agence de celle inscrite à Pékin. Depuis 2015, la municipalité, sous la direction de l’autorité centrale, a commencé à concevoir une nouvelle politique afin de reconnaître le statut des associations étrangères à Yiwu. L’année suivante, les demandes ont été déposées

79 Source : entretiens sur le terrain 2014-2016.

80 Les « chambres de commerce » étrangères, n’étant pas reconnues par l’autorité, sont appelées « associations étrangères » dans le texte.

et l’association du Soudan fut la première à obtenir un statut reconnu de chambre de commerce étrangère à Yiwu.

Les critères ne sont pas faciles à satisfaire.

« Franchement, presque tous les pays ont formé leur propre chambre de

commerce à Yiwu, personne ne sait combien il y en a. La municipalité ne les a jamais reconnues officiellement. Aujourd’hui, il y a au total trois ou quatre chambres de commerce qui sont officielles je crois. Les critères sont difficiles à atteindre également » (Entretien 37),

D’après cette personne (fonctionnaire du Bureau de l’Industrie et du Commerce de Yiwu), il faut au moins trente entreprises qui déposent leur dossier afin de demander une légalisation en tant que chambre de commerce. Sinon, la majorité sont toujours considérées comme associations sociales, non reconnues par l’État chinois.

Les étrangers vivant à Yiwu ont choisi volontairement de créer ces associations. Il en existe actuellement de nombreuses, reconnues par les communautés étrangères : associations mauritanienne, sénégalaise, malienne, égyptienne, indienne, malaisienne. Des associations plus globales, comme celle des Africains et celle des Arabes, sont également en train de s’établir. Ce ne sont pas des associations religieuses, bien que la grande majorité des membres partagent la même croyance religieuse et participent à des activités religieuses.

Les associations varient en termes de nombre de membres et de niveau d’activité mais elles fonctionnement plus ou moins de la même façon. Les réunions mensuelles sont l’activité la plus commune. Normalement, elles sont organisées par le président, tous les membres de l’association sont convoqués. À travers ces réunions mensuelles, le président peut mobiliser ses membres au maximum. Elles sont devenues aujourd’hui une tradition pour presque toutes les associations étrangères de la ville. Outre ces rencontres régulières, des conférences peuvent également être proposées lors d’occasions importantes comme les fêtes nationales ou en cas d’événement imprévu. Lors de ces réunions, les membres se retrouvent souvent dans l’appartement ou le bureau du président. Les décisions sont généralement prises par vote.

Ces associations étrangères sont d’abord apparues dans la communauté des Taiwanais et des Coréens, durant la première décennie du siècle81. D’autres commer-çants de nationalités différentes ont vite suivi le même chemin. Aujourd’hui, le nombre total de ces associations étrangères est inconnu, la seule certitude est qu’il ne cesse de grandir. Actuellement les plus organisées et dynamiques sont les associations africaines et arabes. Pour une question de langue, les témoignages dans ce travail viennent majoritairement des commerçants africains.

Les associations étrangères ont été créées pour plusieurs raisons. Premièrement, le sens de « communauté » et de « partage » est central dans certaines cultures, par exemple arabes et africaines (Asante, 1990). Pour les Africains, par exemple, les appellations de « frère » et « sœur » ne signifient pas forcément un lien consanguin. Les commerçants arabes, une fois qu’ils ont gagné assez d’argent, essaient toujours de faire venir leur

famille à Yiwu. Cette culture continue d’exister à Yiwu. Plusieurs commerçants africains (entretiens 4, 13, 27) ont avoué avoir été hébergés chez un ami ou un membre de la famille lors de leur arrivée à Yiwu. Ce phénomène est observé pour tous ces immigrants. Il est presque impossible de voir un commerçant africain qui mange tout seul dans un restaurant ; ils sont toujours vus en groupe. Ce sens de la communauté constitue une volonté et les prémices de la création d’une association sociale.

Deuxièmement, le déplacement dans un pays étranger peut générer des senti-ments qui n’étaient pas ressentis dans le pays d’origine : l’écart entre les deux pays a tendance à renforcer le sentiment d’appartenance à son propre pays. Cela crée alors un besoin d’être en communauté, stimulant ainsi la création d’une association. Même si leurs compatriotes peuvent se trouver à l’autre bout de la ville, être tellement occupés qu’ils n’ont pas le temps de se voir, la simple existence d’une association peut offrir une consolation importante, surtout dans les moments difficiles.

De plus, la grande différence culturelle entre la Chine et d’autres pays (que ce soit pour la langue, la cuisine, le fonctionnement de l’administration par exemple) n’est pas toujours bien maîtrisée par les commerçants étrangers, surtout lors de leur premier passage à Yiwu. Le manque de connaissance de leur entourage, le sentiment d’être vulnérables dans une ville étrangère, ainsi que la peur des autorités locales mènent au besoin profond d’un appui, matériel ou spirituel. L’existence d’une association de compatriotes peut largement rassurer, non seulement ceux qui vivent déjà sur place, mais également ceux qui comptent venir.

De plus, les affaires administratives sont une autre raison pour laquelle il est utile d’établir une association pour les commerçants étrangers. Les lois et les réglementa-tions en Chine peuvent être très compliquées pour les nouveaux arrivants, notamment peu ou pas éduqués, ce qui n’est pas rare chez les commerçants étrangers à Yiwu. De plus, un certain nombre d’étrangers choisissent de négliger ces réglementations même s’ils en sont parfaitement conscients.

Par exemple, il est beaucoup plus facile d’obtenir un visa de tourisme qu’un visa de travail pour venir en Chine : ce dernier demande un contrat de recrutement, ce qui n’est pas toujours simple pour un Africain en Afrique. Ainsi, beaucoup d’entre eux choisissent de venir en Chine avec un visa de tourisme, même si leur seul objectif est de faire du commerce. Une fois la limite passée, ils prennent un avion pour Hongkong, renouvellent leur visa de tourisme et rentrent le jour même ou le lendemain avec un nouveau visa de tourisme qui leur permet de rester encore trois mois de plus. Cette démarche peut être répétée à maintes reprises. Des étrangers peuvent même rester plusieurs années en Chine de cette manière. Si elle peut paraître une solution facile et efficace pour les commerçants, elle n’est pas autorisée par le gouvernement. Quand un individu, après avoir enfreint cette interdiction, est pris par les autorités, il est sans aucun doute renvoyé dans son pays d’origine.

Petit à petit, ceux qui ont compris la nature de cette violation administrative ainsi que ses conséquences ont décidé qu’il fallait aider et surtout avertir les nouveaux commerçants pour ne pas commettre les mêmes erreurs. D’un côté, ils ont envie de partager leur expérience volontairement par un sens de la communauté ; d’un autre côté, étant de même origine, si la situation s’aggrave, leur propre réputation se

trouvera compromise. Ainsi, une association peut faciliter largement la diffusion des nouvelles politiques. En outre, si malheureusement un membre de l’association est menacé d’expulsion, le reste des membres de l’association peut se réunir pour une donation financière afin de l’aider dans cette période difficile. La même situation s’applique dans d’autres cas également, comme le décès d’un membre.

Plus largement, avec le développement de la communauté étrangère à Yiwu, les associations ont commencé à avoir besoin d’un porte-parole. Les présidents des associations se sont donc réunis, formant ainsi une voix qui représente toute la communauté. Ce pouvoir de parole pourra les aider à se faire entendre des résidents locaux ainsi que du gouvernement municipal, que ce soit pour exprimer des plaintes sur les politiques mises en place ou des besoins. Lors de la prise de décision, cette population étrangère pourra présenter explicitement son opinion et ses besoins en tant que groupe, ce qui améliorera la communication et la compréhension entre les deux parties. Éventuellement, de meilleures politiques pourront être conçues et l’intérêt des étrangers mieux protégé.

Finalement, les associations en question sont toujours organisées par les commerçants qui ont été les premiers à s’installer à Yiwu. Ils sont souvent parmi les plus riches. Selon la théorie de « la pyramide des besoins » de Maslow (1943) (Fig. 30), une fois que les besoins basiques, physiques et de sécurité sont satisfaits, les gens ont tendance à vouloir obtenir d’autres satisfactions plus profondes. La réussite économique des commerçants les plus accomplis assure leur besoin d’appartenance et d’estime. Le besoin d’accomplissement de soi est selon Maslow le besoin le plus profond d’un individu.

Fig. 30 – La pyramide des besoins

Cela correspond à ce que cherche la communauté de commerçants la plus établie. Après leur arrivée dans la ville, ils ont travaillé dur pour gagner de l’argent. Une fois que ces premiers arrivants ont trouvé leur fournisseur et une clientèle fidèle, ils n’ont plus besoin de s’investir dans les affaires de tous les jours. Au contraire, après avoir créé une entreprise, ils recrutent des Chinois, souvent des jeunes filles, dont le nombre varie selon la taille de l’entreprise, comme secrétaires. Pour elles, la capacité de parler un minimum anglais est nécessaire. Ensuite, ces jeunes Chinoises sont chargées de contacter les usines pour la fabrication des produits, les étrangers pour la commande, les départements du gouvernement chinois pour les procédures administratives.

De cette manière, ces commerçants étrangers n’ont plus besoin de rester au téléphone avec leurs clients ou d’aller dans des marchés pour trouver un bon fournisseur. Après des années d’expérience, ils ont, la plupart du temps, trouvé un ou plusieurs fabricants qui leur conviennent. Le reste peut être fait par de jeunes secrétaires chinoises. Par mesure de sécurité et manque de confiance, les commerçants étrangers établis embauchent toujours un ou plusieurs membres de la famille, plus souvent un jeune homme, le neveu, la nièce, le frère…, pour travailler dans leur entreprise. Cependant, ce jeune homme n’est pas obligé de travailler comme les jeunes secrétaires chinoises. Son obligation est de surveiller le travail de ces dernières pour s’assurer que le profit ne soit pas compromis. Ainsi, avec l’aide de la famille et de nombreux jeunes employés, les commerçants étrangers ont de plus en plus de temps.

Graduellement, ils se rendent compte que cela ne suffit plus. Selon la théorie de Maslow, ces commerçants accomplis ont besoin de trouver une chose qui augmente leur valeur personnelle, et non seulement leurs ressources financières. Selon un commerçant étranger, l’un des plus actifs dans des activités charitables à Yiwu :

« Franchement, maintenant j’ai tellement d’argent que je ne sais plus quoi faire avec. Je n’ai même pas besoin de venir travailler tu sais ? Alors qu’est-ce je fais ? J’ai créé cette association charitable pour aider les gens. Comme ça, quand on pense à moi, ils vont dire que je suis une personne sympa et généreuse, et pas seulement riche. » (Entretien 60).

Le pouvoir de créer et diriger une association peut alors les attirer. Être le fondateur et le président de leur propre communauté signifie une reconnaissance partagée de leur réussite ainsi qu’une volonté de contribuer aux affaires de leurs compatriotes à titre gracieux. Les commerçants étrangers avec moins d’expérience sont alors redevables des aides qu’ils reçoivent. En même temps, l’autorité locale n’hésite pas non plus à montrer sa reconnaissance envers les fondateurs de ces associations. De fait, elles permettent aux politiques administratives de s’exprimer plus librement et plus clairement. Cela facilite le contrôle de la population étrangère. La reconnaissance de la part des deux parties montre la valeur que ces fondateurs d’associations possèdent. Étant le pont entre la population étrangère et le gouvernement local, ces commerçants réussissent à trouver, en dehors de la richesse matérielle, un sentiment d’accomplissement plus profond et plus satisfaisant.

3.3.2 Un rôle multifonctionnel

Parmi toutes les associations étrangères, celles qui ont atteint un certain niveau sont considérées par le gouvernement comme des chambres de commerce étrangères officielles. Le reste des associations étrangères n’est pas officielle. Malgré un statut administratif différent, leur fonction est identique. Au sein d’une communauté, une association a deux rôles : guider et aider. Elle représente également la communauté, lorsqu’il s’agit de se confronter à d’autres (Niu Dong, 2015).

L’aide interne est un élément au fondement de ces associations. L’aide entre membres de l’organisation peut se présenter sous différentes formes : psychologique, matérielle et quotidienne. Un réconfort affectif est très demandé lors d’un dépla-cement international. Savoir que d’autres personnes de la même origine ont vécu ou sont en train de vivre la même expérience soulage l’individu. Ce soutien peut seulement venir de personnes dans la même situation. Ainsi, les nouveaux arrivants peuvent être rassurés concernant les difficultés auxquelles ils sont confrontés. En voyant le succès de leurs prédécesseurs, ils peuvent également gagner de la confiance en eux, sachant que les obstacles pourront être dépassés avec le temps.

Cependant, dans des situations plus difficiles, un soutien affectif ne suffit plus. Par exemple, lors de l’hospitalisation ou du décès d’un membre d’une association, l’argent devient un facteur déterminant, surtout pour les jeunes nouveaux arrivants qui ont à peine commencé leur carrière. Dans ce genre de situation, une contribution volontaire est souvent proposée par le président. Chaque personne contribue par une petite somme (100 yuans par exemple, l’équivalent de 13 euros), ensuite offerte à l’individu qui en a besoin. Certaines associations ont même systématisé cette façon de faire. Un membre de l’Association malienne a évoqué, lors d’un entretien, que tous les membres, une fois adhérents au groupe, contribuent à hauteur de 100 yuans. Cette somme est gérée par un trésorier de l’association, comme un fond commun. Cet argent peut être utilisé lors des situations imprévues, avec l’accord de la majorité des membres. Quand les fonds ne suffisent plus, une nouvelle collecte d’argent a lieu. L’existence de ce système révèle une continuité dans l’entraide, montrant que la démarche est généralement acceptée par les membres.

Au sein d’une association, le président ou les personnes ayant plus d’expérience ont souvent une relation délicate avec les membres, contrairement à la relation très détendue qui existe entre les membres. La relation est plutôt semi-amicale et semi-hiérarchique. L’écart entre les personnes installées depuis une décennie et celles arrivées depuis quelques mois mène à une relation hiérarchisée. Par exemple, avant son départ pour la Chine, le président d’une association peut aider une personne dans les procédures administratives comme la demande d’un visa et la recherche d’un logement. Tout de suite après son arrivée, l’individu aura besoin d’une personne d’expérience pour le guider dans ses démarches administratives : la signature d’un contrat, l’installation dans un appartement, l’inscription dans le système administratif de la municipalité, l’utilisation des transports en commun… Dans certains cas de conflits entre les membres, le président joue même le rôle d’arbitre pour déterminer les responsabilités, grâce à la confiance qui lui est accordée. Ce n’est pas toujours le

président qui s’en charge pour tous les nouveaux arrivants, mais cette relation prend place grâce à l’existence de l’association.

Plus largement, ces associations représentent la quasi-totalité de la population étrangère et en montre une image uniforme. Même si leur statut n’est pas totalement légalisé en Chine, le président d’une association est souvent convoqué lors d’une visite de hauts-fonctionnaires de son pays d’origine. Les conférences avec la municipalité de Yiwu sont également ouvertes aux présidents des associations, signifiant la reconnaissance de leur statut social. Ces présidents sont sérieux dans leur rôle et essaient d’améliorer le niveau d’intégration de leurs compatriotes. Par exemple, très récemment, en 2016, le visa de séjour à Yiwu a été prolongé d’un à deux ans. Un des présidents d’association en a parlé lors d’un entretien :

« Je n’en parle pas trop mais c’était moi qui avais mobilisé le changement de

politique en fait. Tu sais, c’était il y a plusieurs mois lors d’une conférence avec des hauts fonctionnaires du gouvernement, le nouveau maire nous demandait ce que nous pensions de notre vie à Yiwu. Moi je n’ai pas hésité à lui dire que la politique de visa était trop lente à Yiwu. Il avait l’air surpris car il n’était pas au courant du fait que nous ne pouvons rester qu’une année à Yiwu sans renouveler notre visa, ce qui est un long processus. Plusieurs mois après, le délai était prolongé. Je suis sûr que ce que je lui ai dit a eu un impact car il ne connaissait pas cette situation avant et il prenait des notes quand j’en parlais. Cela prouve qu’il était vraiment attentif à notre situation et que ses paroles n’étaient pas seulement des mots. » (Entretien 4).

Les présidents ont tendance à avoir des relations de proximité avec les hauts-fonctionnaires de la mairie. Chaque fois qu’il y a une conférence concernant les étrangers, les présidents les plus actifs sont toujours invités à y participer. On leur conseille explicitement de faire passer le message de la conférence aux membres de leur association. Ils sont chargés également par leurs compatriotes de les représenter