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La capacité d’intégration : une combinaison inclusive

L’adaptation interculturelle, une forme d’intégration

6.3 La capacité d’intégration : une combinaison inclusive

Au contraire, les personnes ayant une attitude de marginalisation sont rejetées non seulement par la nouvelle société mais aussi par leur propre culture d’origine. Elles perdent en même temps les deux cultures, et se trouvent sans soutien social suffisant des deux parties. Cette situation est bien plus défavorable que celles des migrants ayant l’attitude « intégration », car ces derniers sont en possession d’un soutien social venant non seulement de leur famille et amis d’origine, mais aussi de la société d’accueil.

Les deux attitudes restantes, assimilation et séparation, sont assez similaires au sens où les étrangers montrant ces deux attitudes sont dans le rejet d’une culture, que ce soit l’ancienne ou la nouvelle. Les personnes, pour être assimilées, renoncent à leurs origines, et celles qui souhaitent être séparées de la société locale ne font aucun effort pour reconnaître la nouvelle culture.

Si l’on fait le calcul, l’attitude « intégration » comprend deux orientations positives, donc deux sources de soutien, alors que l’attitude « marginalisation » comprend deux orientations négatives, donc une absence totale de soutien social. Les attitudes « assimila-tion » et « séparaassimila-tion » comprennent chacune une orientaassimila-tion positive et une orientaassimila-tion négative, donc une seule source de soutien social.

La deuxième hypothèse proposée par Berry est le fait que la plupart des recherches sur l’adaptation interculturelle portent sur des sociétés multiculturelles. Il a donné ensuite les résultats de plusieurs chercheurs, sur les immigrants indiens aux USA (Berry, 1992), et les jeunes migrants des pays en voie de développement (Berry et Kalin, 1995), les groupes migrants en Allemagne (Schmitz et Zimmermann, 1992), pour confirmer son point de vue. La conclusion tirée a été que « l’intégration s’avère être l’attitude la plus efficace si l’on prend comme indicateurs le niveau de santé et le bien-être à long terme ». Cela a été également confirmé par le gouvernement canadien à travers Sheila Finestone, ancien membre du parlement et sénateur du gouvernement canadien : « Vous pouvez choisir comment vous voulez vivre ici et vous n’êtes pas obligé d’être assimilés. L’essentiel, c’est l’intégration » (Finestone, 1995). Quelle que soit la raison, l’attitude « intégration » est considérée comme étant le plus haut niveau d’adaptation dans des situations interculturelles.

Par ailleurs, même si les quatre attitudes sont très différentes entre elles, elles sont tout à fait transférables et peuvent être séparées. C’est-à-dire qu’un individu peut très bien appliquer l’attitude « séparation » lors de sa première arrivée à Yiwu et changer d’avis au cours de son séjour, pour être ‘intégré’ si son envie de s’installer se renforce. De plus, l’attitude d’un immigrant peut être différente selon la situation : « séparation » dans la vie familiale et « intégration » dans la vie professionnelle, et « assimilation » dans la vie quotidienne ou administrative. Dans cette thèse, nous nous focalisons sur le choix actuel des commerçants, sans les interroger sur leur séjour précédent.

6.3 La capacité d’intégration : une combinaison inclusive

Pour déterminer le choix d’attitude des migrants et analyser la capacité d’intégration d’une ville, nous devons avant tout choisir nos critères, et mener une analyse sur les différents facteurs qui peuvent influencer le processus d’adaptation

interculturelle. Puisque deux parties sont en question dans ce processus, nous pouvons analyser ces facteurs sous deux angles.

6.3.1 Entre deux cultures : rester ou partir ?

Afin de déterminer le niveau d’adaptation interculturelle, deux variables sont les plus représentatives : le niveau de satisfaction et la volonté de retourner dans le pays d’origine (Huang Wenhu, 2011). Ces deux éléments sont de fait étroitement liés l’un à l’autre : plus les employés qui travaillent à l’étranger sont satisfaits de leur travail, moins ils montrent de volonté de rentrer rapidement (Steers, Mowday et al., 2004). De plus, la volonté de rentrer plus tôt que prévu dans son pays natal est l’un des critères importants du niveau de satisfaction dans un nouvel environnement et peut anticiper l’action réelle (Lee et Mowday, 1987).

Lors des entretiens avec nos enquêtés sur le terrain, leur niveau de satisfaction et leur volonté de retourner en Afrique (car les entretiens ne concernaient que les commerçants africains) ont été abordés sous forme de questions directes. Leurs réponses, montrées dans la partie suivante, peuvent nous indiquer s’ils sont intégrés ou non. Cela nous amène à nous interroger : qu’est-ce qui décide si un immigrant est satisfait de son séjour et veut rester ?

Pour répondre à cette question, nous essayerons de déterminer, d’abord, les éléments qui jouent un rôle dans la prise de décision. Les facteurs qui influencent le niveau d’adaptation interculturelle peuvent être externes et internes : les facteurs externes comprennent le soutien social comme les associations, les amis, la famille et les partenaires ; les facteurs internes comprennent les caractéristiques anthro-pologiques, la personnalité, les connaissances et les capacités personnelles. Ainsi, il est important pour nous de présenter et d’analyser les facteurs sous ces deux aspects (Huang Huiying, 2010) car, même si un groupe d’immigrants se trouve dans la même société d’accueil, ceux-ci ne s’intègrent pas forcément de la même manière et le même individu peut réagir différemment lorsqu’il est confronté à des politiques différentes.

6.3.2 La capacité d’intégration de l’immigrant : un choix individuel

Avant tout, l’immigrant, la partie principale dans une adaptation interculturelle, influence directement et profondément son niveau d’adaptation. Tout ce qu’il est ou pas, tout ce qu’il possède ou non, constitue une condition importante qui indique son niveau d’adaptation interculturelle dans une nouvelle culture.

• Les caractéristiques anthropologiques

Les caractéristiques anthropologiques comprennent des facteurs comme le sexe, l’âge, la durée du séjour et l’identité… Les différentes populations ne vivent pas toutes la même expérience. Dans les recherches concernant ces domaines, ils sont souvent analysés séparément.

§ Le genre

Un certain nombre de recherches existantes ont montré l’impact du genre sur le niveau d’adaptation interculturelle. Le consensus est que les femmes rencontrent d’habitude plus de difficultés que les hommes dans les situations interculturelles. Church a montré qu’il est plus difficile pour les femmes de s’adapter à une nouvelle culture, que l’état psychologique des femmes est moins épanoui et que davantage de femmes que d’hommes ont tendance à rentrer dans leur pays natal (Church, 1982). Dans une recherche sur les jeunes immigrants en Norvège, Sam a montré, quant à lui, que les femmes ont tendance à être plus déprimées face aux problèmes d’adaptation inter-culturelle alors que les hommes peuvent présenter des comportements antisociaux (Sam, 1998). Caligiuri et Lazarova ont également découvert que les interactions sociales ainsi que le soutien social sont plus importants pour les femmes (Caligiuri et Lazarova, 2002). Pour le cas de Yiwu, ce facteur peut paraître moins évident car il existe un fort désé-quilibre homme-femme dans la population étrangère et africaine à Yiwu.

§ La durée du séjour

Le niveau d’adaptation n’augmente pas forcément avec la durée du séjour. De fait, de multiples publications l’ont prouvé par des analyses. Par exemple, en 1955, Lysgaard a lancé une recherche sur 200 Scandinaves vivant aux États-Unis. Il a fini par trouver une courbe en U : ceux qui avaient vécu moins de six mois ou plus de dix-huit mois étaient les plus adaptés alors que ceux qui y avaient passé entre six et dix-huit mois l’étaient moins. Cela a été confirmé jusqu’à un certain point par des recherches ultérieures. Oberg a proposé une théorie en quatre périodes : la période de la lune de miel, la période des crises, la période des ajustements et la période de l’adaptation (Oberg, 1960).

En 1999, Ward a également témoigné des changements constants du niveau d’adaptation psychologique (Ward, 1996). Selon lui, ce dernier est au plus bas lorsqu’on vient d’entrer dans une nouvelle culture ; il augmente ensuite à une vitesse considérable pour arriver à son extrémité, soit la période du « plateau », où il devient plus difficile d’obtenir des aptitudes culturelles. En général, malgré la variété des opinions, les chercheurs sont d’accord sur le fait que plus un individu passe de temps dans une culture, plus il est possible pour lui de s’adapter correctement (Huang Huiying, 2010).

§ La famille

Le niveau d’adaptation interculturelle des membres de sa famille constitue un élément important pour un individu. Par exemple, Arthur et Bennette ont montré en 1995 que les expatriés sont souvent mieux intégrés dans une nouvelle culture lorsqu’ils sont accompagnés de leurs partenaires et enfants (Arthur et Bennett, 1995). Cela dit, d’autres chercheurs ont obtenu des conclusions différentes. Adelegan et Parks ont montré que les étudiants africains rencontrent souvent plus de problèmes

lorsqu’ils sont mariés (Adelegan et Parks, 1985). Oropeza a conclu que les étudiants internationaux rencontrent plus de problèmes avec l’augmentation du nombre de membres de la famille (Oropeza, Fitzgibbon et al., 1991). Pour les immigrés africains à Yiwu à long terme, il est néanmoins préférable d’être accompagné par la famille ou le partenaire, même si le nombre peut créer un effet légèrement négatif pendant une certaine période. Dans ce cas, les commerçants choisissent généralement de renvoyer un ou plusieurs enfants en Afrique pour qu’ils grandissent avec leurs grands-parents87.

§ Le niveau d’éducation

Le niveau d’éducation possède un rapport direct avec l’adaptation interculturelle. Cela est compréhensible dans le sens où l’éducation est souvent associée avec d’autres ressources, comme la capacité culturelle, la richesse sociale, etc. Ainsi, certains chercheurs ont avancé que l’adaptation interculturelle est meilleure et plus facile pour les individus qui ont reçu une meilleure éducation ou qui possèdent plus de richesse matérielle (Beiser, 1988 ; Chen Hui, 2003). D’un côté, avec une formation éducative plus poussée, on est doté de meilleures capacités d’analyse et de résolution de problèmes. D’un autre côté, le niveau d’éducation est en général étroitement lié avec les ressources d’un individu, par exemple son revenu professionnel et son réseau social, aspects qui ont un impact sur le processus d’adaptation de cet individu. C’est pourquoi l’on observe souvent une relation corrélative entre le niveau d’éducation et le niveau d’adaptation interculturelle.

§ L’âge

Il n’existe pas de consensus sur l’influence de l’âge dans l’adaptation interculturelle. Certains estiment qu’elle est plus facile pour les jeunes alors que d’autres pensent que les plus âgés sont susceptibles d’être mieux intégrés. De fait, ces deux tranches d’âge sont les périodes où l’adaptation interculturelle est la plus risquée, les jeunes parce qu’ils sont sous la pression du développement de leur identité, alors que les séniors vivent la pression d’apprendre une nouvelle culture (Beisser, 1988). Par ailleurs, les jeunes adolescents sont souvent considérés comme la population ayant le plus de difficultés dans les situations interculturelles, car c’est dans cette tranche d’âge qu’ils ont le plus de conflits avec leurs parents (Berry et Kalin, 1995). Pour notre sujet d’étude, la grande majorité sont des adultes (voir chapitre V) et l’âge peut paraître un facteur moins important.

• La personnalité

La personnalité est la représentation concentrée de la mentalité, des émotions et du comportement d’une personne. Elle peut être influencée non seulement a priori par

l’hérédité, mais aussi par l’environnement a posteriori, les caractéristiques individuelles acquises pendant le développement et lors des expériences vécues. Les différences de personnalité influent donc sur la sociabilité, le comportement et les relations interper-sonnelles, ainsi que sur la façon dont cette personne réfléchit, ressent et se comporte dans les situations interculturelles.

Composant essentiel dans les recherches en psychologie, la personnalité est également devenue importante dans le domaine de l’adaptation interculturelle (Huang Wenhu, 2011). Hammer, Gudykunst et Wiseman, en 1978, ont rassemblé les vingt-quatre qualités nécessaires pour s’adapter à une nouvelle culture. Les chercheurs ultérieurs y ont distingué des éléments de personnalité comme l’empathie, l’intérêt pour la culture locale, la flexibilité, la tolérance, l’ouverture d’esprit, la sociabilité (Huang Wenhu, 2011).

Un grand nombre de publications ont déjà confirmé l’importance des facteurs de personnalité dans l’adaptation interculturelle, surtout ceux comme l’ouverture d’esprit, la sociabilité et la responsabilité (Ward et Chang, 1997). Caligiuri, après ses recher-ches sur la personnalité et la performance des expatriés, a découvert une corrélation négative entre l’ouverture d’esprit, la sociabilité et la stabilité émotionnelle, avec le taux de démission, ainsi qu’une corrélation positive entre la responsabilité et la performance du travail (Caligiuri et Lazarova, 2002).

En 2000-2001, Vanderzee et Vanoudenhoven (2000), quant à eux, ont dégagé cinq aspects de recherche parmi les facteurs principaux sur la personnalité : empathie culturelle (intérêt envers les individus venant d’une autre culture et capacité à comprendre leurs émotions, idées et comportements), ouverture d’esprit (attitude ouverte envers les autres normes culturelles, sans être biaisée), stabilité émotionnelle (capacité à rester calme en situation de pression), esprit d’initiative dans les interac-tions sociales (participation volontaire à des activités sociales, expression spontanée) et la flexibilité (capacité d’ajuster ses stratégies de comportement pour s’adapter aux changements de l’environnement, selon que cette situation est considérée comme une menace ou une opportunité pour explorer d’autres possibilités). Il en a résulté un questionnaire sur la personnalité interculturelle, le MPQ (Multicultural Personnality

Questionnaire).

En Chine, Che Li (2010), qui a travaillé sur 65 étudiants américains en Chine, a découvert que la stabilité est très bénéfique pour un état psychologique équilibré, que l’ouverture d’esprit montre une corrélation positive avec l’adaptation interculturelle, tandis que l’initiative sociale ne possède pas d’influence évidente sur l’adaptation psychologique. Huang Huiying, sur 132 étudiants d’origine française à Shanghai, a trouvé que l’ouverture d’esprit d’un individu est très importante pour son adaptation interculturelle (Huang Huiying, 2010).

Ces résultats montrent que l’influence de la personnalité s’applique à diverses populations dans des situations différentes. D’une façon générale, plus une personne est ouverte à son entourage, plus facilement elle va s’intégrer dans une société étrangère car cette ouverture constitue une flexibilité qui l’aidera à s’adapter.

§ Le niveau linguistique

La capacité de parler la langue de la région d’accueil est une condition importante pour s’adapter à cette nouvelle culture. Ne pas comprendre la langue locale ou ne pas pouvoir communiquer avec les locaux dans leur langue engendre des problèmes à tous les niveaux dans la vie de l’individu, et rend impossible pour eux de s’adapter. En revanche, si l’individu est capable de communiquer librement avec les locaux et a accès aux médias locaux comme Internet, les journaux, la télévision, il se sentira moins isolé et il sera possible pour lui d’approfondir ses connaissances sur la culture locale.

Gardner a mis en lumière le lien entre la motivation pour apprendre une langue et l’atteinte d’une adaptation interculturelle : plus un individu est motivé à apprendre la langue, mieux il s’adapte à une nouvelle culture (Gardner, 1985). Cette opinion, cela dit, n’est pas reconnue par tous les chercheurs. Takai a trouvé, entre le niveau linguistique des étudiants étrangers au Japon et leur niveau de satisfaction dans la vie quotidienne, une corrélation en fait négative (Tanaka, Takai et al., 1994). Il a expliqué que ceux qui sont plus doués en langue ont souvent des attentes relativement élevées concernant leur fréquentation avec les locaux, dans la plupart des cas difficiles à satisfaire. Cela prouve que le niveau linguistique n’est pas le seul facteur en jeu dans le processus d’adaptation interculturelle.

Quant à la Chine, les chercheurs chinois ont principalement travaillé sur les étudiants étrangers en Chine. Liu Hongyu a découvert que, pour les étudiants du centre de l’Asie, le problème linguistique est véritablement un facteur important. Cela ne comprend pas seulement les échanges quotidiens, mais également la culture incarnée dans la langue. Pour des étudiants qui ont obtenu la qualification au concours officiel de langue chinoise, il est tout de même difficile de suivre les cours dans les différentes matières (Liu Hongyu, 2014). Une relation très étroite entre le niveau de chinois et le niveau d’adaptation des étudiants étrangers en Chine a été affirmée par Yang Junhong (2005).

Par ailleurs, la confiance concernant le niveau linguistique peut également influencer le niveau d’adaptation. Clément estime que plus on est confiant pour parler une langue, moins on est angoissé lorsqu’on l’utilise. Par rapport au niveau réel en langue, le niveau de confiance est peut-être plus important pour prévoir le niveau d’adaptation interculturelle : plus on est confiant, mieux on est adapté (Clément, 1986).

§ La formation interculturelle et la préparation avant le voyage

La formation interculturelle a toujours été considérée comme un élément déterminant pour renforcer l’adaptation interculturelle. Cet aspect est devenu particulièrement important dans la nouvelle phase de mondialisation. De nombreuses recherches scientifiques ont prouvé que les formations interculturelles sont très bénéfiques pour accélérer l’adaptation interculturelle et l’approfondir (Huang Huiying, 2010).

Ceci est surtout important pour les personnes venant en Chine, surtout celles en provenance des mondes arabe, africain ou européen, car les différences sont énormes.

Sans préparation culturelle, l’individu peut se trouver devant une culture totalement incompréhensible, ce qui rendra le début de son séjour plus difficile que prévu, compromettant son adaptation interculturelle.

§ La motivation pour émigrer

Qiu Jingjing, dans ses recherches sur les étudiants étrangers en Chine, a trouvé que plus la motivation de l’étudiant est forte, mieux il s’adapte. Elle a ensuite expliqué que, même si cet élément n’est pas décisif, une motivation plus forte avant de venir en Chine peut influer sur l’initiative de la personne lorsqu’elle participe à des activités dans le pays (Qiu Jingjing, 2011). La motivation principale des commerçants étrangers à Yiwu étant l’intérêt économique. Cela les oblige à s’intégrer activement dans leur vie professionnelle.

Ainsi, nous pouvons constater que le niveau d’adaptation d’un immigrant est un élément très varié et complexe, qui nécessite une analyse plus approfondie. De plus, hormis les facteurs concernant les immigrants, nous devons prendre en compte le rôle que joue la société d’accueil dans ce processus.

6.3.3 La société d’accueil : une capacité intégrative

L’accueil de la société de destination joue également un rôle important dans l’adaptation interculturelle des commerçants étrangers, car le désir d’intégration naît aussi d’une société attractive.

Dès les années 1990, la problématique de l’intégration est devenue un sujet important pour les pays européens88. La Commision européenne a tenté de mettre en place une politique commune en Europe, lors de la conférence de 1999, dans laquelle un élément important était le développement de politiques d’intégration rigoureuses ayant pour objectif d’assurer l’accès des immigrants étrangers aux mêmes droits et obligations que les locaux.

Assurément, une bonne adaptation interculturelle est seulement possible dans une société où le multiculturalisme est présent (Berry et Kalin, 1995). Dans ce genre de société, la population locale est déjà ouverte à l’idée que d’autres cultures existent, le niveau de préjugé est relativement bas et une compréhension mutuelle est souvent déjà formée. Tous ces aspects sont favorables à l’adaptation des personnes migrantes.

Dans le cas contraire, lorsque la population étrangère doit faire face à la discrimination et à des préjugés, son bien-être dans la nouvelle société est sérieusement endommagé. Naturellement, même dans une société pluriculturelle, cela peut exister, mais lorsque cela constitue l’attitude principale, il devient très difficile pour les étrangers de s’adapter et de s’intégrer.

Le niveau d’accueil d’une société peut être analysé sous trois aspects : l’envi-ronnement professionnel, l’envil’envi-ronnement quotidien ainsi que l’envil’envi-ronnement

nistratif (Wang Chunlan, 2007). L’environnement professionnel implique des oppor-tunités de travail impartiales et optimistes, l’environnement quotidien concerne des aspects pratiques comme le coût de la vie, le service médical, les infrastructures, l’envi-ronnement administratif est constitué par la politique des autorités locales, et, enfin, la mentalité des résidents locaux envers les personnes extérieures joue un rôle central.

En effet, plus une ville est dynamique, plus elle offre de possibilités aux personnes qui y résident. Lorsque le travail paraît plus intéressant et profitable, un immigrant a plus de chances de vouloir y rester. En ce qui concerne les opportunités