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Le schéma migratoire : une origine différente mais un même objectif

Une population caractéristique qui se destine au commerce

5.2 Le schéma migratoire : une origine différente mais un même objectif

en Afrique et pas l’inverse. C’était après cette conférence que la Chine avait décidé de consacrer ce quartier à l’Afrique.

Au début, les conditions étaient très avantageuses. Par exemple, nous n’avions pas à payer la taxe ni le loyer pendant les trois premières années. Il faut dire aussi que ce ne sont pas vraiment des entreprises mais plutôt un centre de présentation culturelle. Le problème maintenant c’est que le marché central est en train de leur demander des loyers et c’est pour ça qu’ils ne sont pas contents. » (Entretien 31).

C’est une zone spécialement créée par les autorités locales avec l’objectif de promouvoir des produits importés d’Afrique. Cet espace, nommé « Centre d’Exposition et de Vente des Produits Africains », est le résultat des négociations entre les pays africains et Yiwu, car le commerce était pratiquement à sens unique, avec des produits chinois exportés vers l’Afrique. Dans ce quartier du marché, des boutiques africaines exposent des produits venant de quinze pays différents, chacune est appelée selon le nom du pays. L’objectif d’origine était d’équilibrer le commerce entre la Chine et l’Afrique. Ainsi, des politiques avantageuses ont été proposées pour attirer les commerçants africains, comme une exonération de taxes les trois premières années.

Cependant, durant les enquêtes de terrain, j’ai remarqué que le statut n’est pas aussi désirable que prévu. Avant tout, une partie importante des boutiques africaines ne sont même pas ouvertes. De plus, dans les boutiques ouvertes, les employés sont souvent des jeunes femmes chinoises. Elles ne connaissent que peu la culture africaine ou la culture du pays pour lequel elles travaillent. Sur un total de douze heures que j’ai passées dans ce quartier, très peu de clients se sont présentés dans ces boutiques.

Ces nouveaux projets en préparation sont donc fortement secondaires, pour l’instant pour les commerçants étrangers à Yiwu et les activités dans l’exportation occupent toujours la place principale.

5.2 Le schéma migratoire : une origine différente mais un même objectif

Comment les commerçants installés à Yiwu ont-ils connu cette ville, méconnue par ailleurs par les Chinois et quel a été leur parcours avant d’y venir ?

5.2.1 Le bouche-à-oreille : une connaissance de Yiwu par des proches

À part les cinq personnes qui ne connaissaient même pas la ville de destination lors de leur arrivée, les résultats ont montré que la plupart des personnes arrivées à Yiwu ont été influencées par leur famille et leurs amis. Cela montre un lien fort entre les premiers arrivants et l’arrivée des personnes de leur entourage.

Selon un schéma classique, la grande majorité de la population étrangère avait appris l’existence de la ville de Yiwu par des amis, totalisant un pourcentage de 58 %. Dès qu’une personne est bien installée, elle passe le message à son ancien entourage. Cela motive ses proches à faire la même chose. Ces cultures valorisent beaucoup les relations humaines, comme en Afrique. Ce type de relations crée une proximité certaine, par l’amitié et la foi.

Fig. 42 – Par quel moyen principal avez-vous connu Yiwu ?

Source : Cui Can.

Ensuite, 32,1 % des personnes sont informées par leur famille vivant à Yiwu. Souvent c’est le père, le grand frère ou l’oncle qui effectue le déplacement en premier. Une fois qu’ils obtiennent assez de profit, ils essaient de faire venir leur famille. Cette réaction est rarement due à la nostalgie mais plutôt à un choix réaliste : avec leur famille, ils peuvent travailler ensemble pour gagner encore plus et s’ils créent leur propre entreprise, le pouvoir de leur famille peut grandir, ce qui est bénéfique pour eux en termes de commerce, relations sociales voire de sécurité. De plus, il existe une confiance et une solidarité entre les membres d’une même famille, ce qui n’est remplaçable par aucune autre relation. Lorsque c’est une personne de la famille qui recommande la ville de Yiwu, il est plus facile de la croire et de réaliser le dépla-cement réellement, grâce à cette confiance.

Deux personnes seulement ont constaté qu’elles avaient connu la ville par Internet lorsqu’elles cherchaient de l’information sur le développement économique. Avec Internet, les informations sont libres. Le développement rapide de la Chine attire de plus en plus l’attention, surtout des gens qui travaillent dans le secteur commercial. Ils voient des produits « made in China » partout, en ligne ou en magasin. S’ils commencent à s’interroger sur l’origine de ces produits, il n’est pas difficile de tomber Yiwu, où la plupart de ces produits sont (fabriqués et) vendus. Le statut de la ville étant reconnu mondialement, ils ont tendance à vouloir s’y déplacer afin de trouver plus d’opportunités de business.

Enfin, un commerçant a débuté son voyage à Yiwu sur la recommandation d’un de ses clients, qui y était allé pour faire du commerce et avait réussi. Les informations peuvent donc également circuler en dehors du petit cercle amical ou familial, parmi des gens croisés tous les jours, parfois par hasard.

Il faut noter que cinq personnes ont indiqué ne pas connaître la ville lorsqu’elles sont arrivées. C’est souvent le cas pour des personnes qui désespèrent de trouver du travail et de quoi survivre. Elles ne font leur choix qu’après des analyses poussées mais tentent toutes les opportunités possibles (Xu Tao, 2009).

En général, la source principale des informations sur Yiwu vient de connais-sances proches, famille et amis. MacDonald (1964) avait proposé le concept de

migration en chaîne, un mécanisme qui valorise beaucoup la reconstruction familiale, un processus très étudié depuis. Un processus d’immigration est souvent dépendant de pionniers, qui s’installent dans un lieu étranger avant de passer le message à leur famille (Massey, Durant et al., 2002). Cela incite ensuite d’autres membres à suivre le même chemin, ce qui forme une chaîne migratoire. Pliez a montré, dans ses enquêtes, que « les États du Golfe, importateurs de main-d’œuvre et de marchandises, sont aussi des lieux d’occasions et de rencontres pour des entrepreneurs-migrants » (Pliez, 2010, p. 139). Il cite plusieurs exemples dans lesquels les importateurs font circuler le message entre eux pour encourager leurs proches de partir à Yiwu, où « les gains sont plus rapides ».

Comme le montrent les témoignages, sans avoir été informés par leur entourage, les commerçants n’auraient pas connu l’existence de la ville, encore moins son développement économique. Les premiers arrivants jouent le rôle de précurseurs qui procurent non seulement des informations importantes avant l’arrivée de leurs compatriotes mais également une aide concrète lorsque ces derniers les rejoignent. 5.2.2 Une route migratoire dirigée principalement par un intérêt économique

La population des commerçants étrangers à Yiwu étant très diverse, elle comprend des personnes venant de plus de 200 pays et régions ainsi que leur famille, dont beaucoup se trouvent loin de la Chine. Comment arrivent-ils en ville ? Sont-ils partis directement de chez eux ? Sinon, par où sont-ils passés ? Une analyse de leur schéma migratoire nous aidera à comprendre le parcours qui les a menés à Yiwu.

Les résultats des questionnaires distribués montrent que 66,67 % de personnes avaient déjà séjourné en dehors de leur pays d’origine. 33,33 % sont venues à Yiwu sans passer par d’autres pays ou d’autres villes chinoises.

§ La voie directe : pays d’origine – Yiwu

Pour les personnes qui ont décidé de venir directement à Yiwu, il existe deux possibilités, selon les entretiens effectués sur le terrain. La première est la chaîne migratoire entre leur pays natal et la ville. Comme cela a été mentionné précédem-ment (voir 5.2.1), une grande majorité a été influencée par leur famille et leurs amis. Ces derniers, ayant profité de leur séjour à Yiwu ou rencontré d’autres personnes avec la même expérience, souhaitent passer le message à leurs confidents pour partager des opportunités. En outre, il existait déjà beaucoup d’Africains en Chine, notamment dans la province de Guangdong et dans le secteur commercial. Ils ont, durant leur séjour en Chine, découvert la ville et ont décidé de venir directement.

- Une recommandation par des connaissances (famille et amis)

La famille est souvent une source importante d’information. Puisqu’une confiance est déjà préétablie entre des membres, il est plus facile pour un individu être persuadé par son frère ou oncle qu’une information aléatoire sur Internet. De plus,

d’être en groupe à l’étranger peut renforcer leur commerce et ainsi permette de gagner plus de profit.

« Mon frère était parti en premier. Il a travaillé pendant deux ans à Yiwu avant de me demander d’y aller. Il m’a parlé des grands marchés et des produits à des prix très intéressants. Très sincèrement, lorsqu’il est parti, je ne pensais pas qu’il allait y rester, encore moins que j’allais y aller moi aussi. Mais il m’a présenté beaucoup d’avantages de la ville et j’étais intéressé. Je voulais venir pour voir comment ça pouvait être pour moi. » (Entretien 14).

« J’ai premièrement entendu parler de Yiwu par un ami. Il était retourné en Afrique pour ses vacances à ce moment-là et il m’a raconté son histoire. J’étais très intéressé, car je cherchais du travail aussi. » (Entretien 12).

« Effectivement, si ce n’était pas mon cousin, je ne suis pas venu. Il m’avait dit qu’il avait besoin de moi et qu’on pouvait gagner de l’argent plus facilement ici qu’en Afrique. J’étais donc parti. » (Entretien 10).

- De « navettes » à l’installation

Si Yiwu a pu attirer l’attention de certaines personnes au début, ces dernières ne sont pas obligées de rester. Il s’agit de la pratique la plus courante parmi les commerçants africains. Sans une connaissance suffisante de la ville, ils viennent souvent avec un doute, en se disant « je vais juste y aller pour passer une commande après c’est bon ». Ils finissent la plupart du temps par changer d’avis au fil du temps, lorsqu’ils commencent à voir la valeur des marchés de Yiwu. Ainsi, ils se préparent à s’installer dans la ville, pour une durée qui se prolonge petit à petit.

« Ma famille est une famille commerçante en Afrique. Mes parents et mon grand frère travaillent déjà beaucoup dans le commerce. Quand j’ai eu fini l’université, ils m’ont suggéré de venir à Yiwu pour commander et surveiller les produits. J’étais d’accord. Au début, je ne restais que deux semaines chaque fois : juste le temps de finir le travail. Je ne voulais pas y rester trop longtemps car il n’y avait pas grand-chose qui m’attirait. Petit à petit, je me suis rendu compte de l’importance des marchés de Yiwu et je savais qu’il y a un grand profit à gagner grâce à ces marchés. Je suis donc resté de plus en plus longtemps puis trois ans après, j’ai décidé de m’y rendre pour y rester. » (Entretien 4).

« Yiwu est vraiment une ville magnifique pour faire du business. On trouve tout ici ! En plus, tout est moins cher ici. La première fois que je suis arrivé ici pour passer des commandes pour mon patron car je travaillais pour une autre personne à cette époque, je me disais qu’il fallait que je reste. J’ai vu un grand intérêt potentiel sur des marchés dans la ville. » (Entretien 19).

« J’ai mis du temps avant de m’installer ici. Avant je faisais du business à Guangzhou. Je venais régulièrement à Yiwu pour certains produits et au bout d’un moment, je pensais qu’il était temps de me déménager à Yiwu. Jusqu’à aujourd’hui, je ne regrette pas ma décision. » (Entretien 18).

§ La voie indirecte

D’autres personnes ont mis du temps avant de venir. Ce sont souvent des commerçants qui ont déjà vécu de nombreuses expériences dans différents endroits. Ils suivent les opportunités commerciales et ne se limitent pas à un seul endroit. Lorsque la Chine a émergé sur la scène mondiale et que Yiwu a été connue du monde entier pour ses marchés et ses petits articles, cette population s’est tournée vers cette ville afin de trouver de nouvelles opportunités.

Les commerçants qui avaient de l’expérience avant de venir à Yiwu avaient souvent effectué des séjours variés dans d’autres régions du monde où l’économie est dynamique. Avant la crise financière de 2008, les États-Unis et les pays européens étaient les meilleurs endroits pour trouver du travail et de l’argent. La crise a détruit cette illusion. Très vite après, un flux migratoire s’est dirigé vers l’Asie, notamment en Asie du Sud-Est.

- Pays d’origine – autres villes chinoises – Yiwu

« Ça fait un an et demi que je suis à Yiwu. Avant, j’étais à Guangzhou. J’y suis resté pendant quatre ans. C’était lorsque j’étais à Guangzhou quand j’ai appris que Yiwu est également une ville commerciale bien vivante. Je suis donc venu avec un ami pour élargir mon business et essayer de trouver un profit plus intéressant que celui à Guangzhou. » (Entretien 13).

- Pays d’origine – autres pays – (autres villes chinoises) – Yiwu

« J’avais passé un an à Paris avant de venir à Yiwu. Très sincèrement je n’ai pas apprécié ce séjour. Ensuite, j’ai travaillé pendant plus de trois ans en Asie de sud-est : deux ans en Singapour, un an en Indonésie et un peu moins en Thaïlande. Après je suis rentré à Paris pour encore quatre ans de travail. » (Entretien 3).

- Des études au commerce

« C’était par hasard que je me suis retrouvé à Yiwu. Au début, je voulais faire mes études dans un pays étranger. La Chine m’avait accordé une bourse qui pouvait couvrir les frais. Je suis donc venu en Chine pour d’abord apprendre le chinois puis essayer d’obtenir un diplôme dans le commerce. Pendant mes études, j’ai pu voyager un peu partout et j’ai été étonné par la taille des marchés de Yiwu. Plus j’y pensais plus je voulais travailler dans le commerce. J’ai donc décidé de finir mes études plus tôt que prévu pour que je puisse me lancer dans le business. » (Entretien 24).

Dans l’objectif de comprendre l’importance du facteur en question, nous avons mené une analyse corrélative sur sa relation avec six autres éléments, dont le lien pourrait être étroit. Le résultat montre que l’existence d’expériences précédentes chez les commerçants étrangers possède une influence considérable sur leurs perspectives

-

d’interactivité avec les résidents locaux, leur réseau social, leur communauté, leur personnalité ainsi que le coût de la vie en ville.

Par ailleurs, on observe un fort lien entre l’environnement mondial et les déplacements des commerçants. Par exemple, « la crise financière asiatique de 1997, la rétrocession de Hong Kong en 1999 conduisent de nombreux commerçants aux portes de la Chine d’où ils peuvent prospecter les régions industrielles côtières » (Pliez, 2010, p. 138). L’évènement du 11 septembre 2001 a également poussé la population commerçante arabe vers la ville de Yiwu, considérée comme une source d’approvisionnement important. Depuis, les commerçants musulmans qui fréquentaient « les places marchandes nord-américaines, méditerranéennes, européennes et du golfe arabo-persique » (Pliez, 2010, p. 137) se sont tournés vers les marchés en Chine.

Pour conclure, à partir des observations faites sur le terrain, la plupart des commerçants arabes sont venus directement à Yiwu alors que les commerçants africains ont souvent commencé par la ville de Guangzhou, ce qui est compréhensible vu la grande population qui y est installée.

5.2.3 Les motivations : pourquoi Yiwu ?

Après avoir étudié la composition de la population de notre panel ainsi que les schémas migratoires individuels, nous avons voulu connaître les raisons du choix de cette ville, quand d’autres villes peut-être plus proches et plus grandes auraient pu être plus attrayantes.

La migration humaine est un sujet important en géographie, tout comme dans d’autres domaines. Elle désigne un changement du lieu de vie des individus. Elle peut concerner plusieurs catégories : les migrants légaux, les migrants illégaux, les réfugiés (Massey, 1997). Quatre facteurs principaux sont capables d’influencer le processus d’une migration : le lieu de départ, le lieu d’arrivée, les étapes et la situation individuelle (Ran Xiaoyi, 2007).

Depuis ces dernières décennies, de nombreuses recherches ont été effectuées sur ce sujet. Zélinsky, dès 1971, avait remarqué la relation étroite entre les modes d’immigration humaine et la modernisation économique d’une société. Sa théorie propose que les déplacements de personnes soient le résultat du déséquilibre de l’offre et de la demande de main-d’œuvre dans le monde (Zélinsky, 1971). Ainsi, l’immi-gration humaine ne s’arrêtera pas avant d’atteindre l’équilibre d’une région globale. Il a ensuite analysé les quatre principaux modèles sur la motivation de l’immigration humaine (Zhao Min, 1997 ; Ran Xiaoyi, 2007).

La première indique que la main-d’œuvre d’une région a tendance à se déplacer dans des régions où les revenus sont plus élevés. En revanche, les capitaux suivent la direction opposée. Les personnes qui ont tendance à les quitter entraînent une augmentation du coût de la main-d’œuvre restant sur place. Cette situation s’arrêtera seulement lorsqu’il y aura un équilibre entre les deux pays ou un développement local. Dans le cadre de cet équilibre théorique, la différence des salaires entre ces deux régions serait équivalente au coût de l’immigration (frais de transport, coût psychologique).

Le modèle de l’immigration économique d’une famille propose une réflexion différente. La différence majeure entre ces deux théories est le rôle du décideur. Dans la théorie précédente, l’individu fait lui-même le choix d’immigrer ou pas. Cette seconde théorie constate que ce choix est, en fait, défini par le groupe de personnes proches, souvent la famille ou la communauté où vit cet individu. Dans cette théorie, l’objectif collectif n’est pas seulement une maximisation du revenu, mais également une minimisation des risques. De plus, les différents membres d’une famille peuvent se trouver dans des régions différentes, afin de réduire les risques. Cela peut également aider à augmenter le statut social d’une famille dans son entourage.

Fig. 43 – Pour quel motif principal avez-vous choisi de venir à Yiwu ?

Source : Cui Can.

Dans le troisième modèle, l’immigration ne relève pas de la seule décision des individus mais du besoin interne de main-d’œuvre de la société industrialisée. Michale Piore (1979) pense que les migrations humaines à l’échelle mondiale sont le résultat d’un besoin à long terme des pays développés en main-d’œuvre. Même si, souvent, les postes de travail ne sont pas bien payés, les immigrés sont toujours plus que partants car leur objectif n’est pas d’obtenir un statut social dans ce lieu de travail mais d’augmenter leur statut social dans leur région natale. Dans l’histoire, ce besoin a été principalement satisfait par trois groupes de personnes : les femmes, les jeunes et les ruraux (Ran Xiaoyi, 2007).

Enfin, le modèle du système mondial est reconnu par un groupe scientifique. Le chercheur le plus important de ce courant est Emmanuel Wallerstein (2004). Il a divisé les pays en quatre catégories : les pays-clés (les pays développés comme ceux d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest, ou l’Australie et le Japon), les pays marginalisés (ceux qui sont dépendants des pays développés), les pays semi-déve-loppés (des pays marginalisés relativement indépendants comme la Corée du Sud et Singapour), et les pays qui se sont isolés du monde. Il a découvert que quand un pays s’intègre dans le système économique mondial, le nombre de déplacements interna-tionaux augmente à grande vitesse.

Pour comprendre pourquoi Yiwu a été choisie comme une destination d’immigration, revenons au questionnaire. Selon les réponses recueillies, la

moti-

vation principale est le travail, représentant 85,19 %. Une petite partie des enquêtés sont venus à Yiwu afin d’être avec leur famille. Les autres (6,17 %) avaient un objectif scolaire.