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Des organisations « semi-gouvernementales » pour le service des étrangers

Un soutien social organisé et spontané qui renforce l’attractivité de Yiwu : les prestations sociales

3.1 Des organisations « semi-gouvernementales » pour le service des étrangers

recherches sur l’intégration des jeunes immigrants à Toronto que le niveau de soutien social influence directement leur niveau d’adaptation (Remy, 2007).

Le dynamisme économique de Yiwu a attiré une forte population étrangère. L’administration locale a ensuite procédé aux différentes démarches afin de faciliter leur installation. La société locale qui accueille la présence étrangère joue également un rôle important. Cet accueil peut provenir de trois origines : l’autorité gouver-nementale, les résidents locaux et la communauté étrangère.

3.1 Des organisations « semi-gouvernementales » pour le service des étrangers

L’existence de deux associations sociales, le Comité de Médiation Populaire de Yiwu et l’association Yiwu International Family (义(yì)乌(wū)商(shāng)人(rén)之 (zhī)家(jiā)), est une source importante de soutien social pour la communauté étrangère. De plus, les résidents locaux jouent un rôle central dans l’intégration des étrangers. Enfin, leurs communautés d’origine leur proposent aussi un soutien irremplaçable.

3.1.1 Le Comité de Médiation Populaire de Yiwu : une plateforme de coopération

La médiation a toujours été un élément important dans la société chinoise. Sa première mention est apparue pendant la dynastie Zhou (周(zhōu)朝(cháo))73. À cette époque, il existait déjà des fonctionnaires spécialisés dans la résolution des conflits pour maintenir l’ordre social. Cette méthode a été systématisée pendant la dynastie Song (宋(sòng)朝(cháo))74 (Qiang Shigong, 2003). Durant cette période, un grand nombre de conflits étaient résolus avant d’aller au tribunal, par des moyens religieux, sociaux et locaux. Aujourd’hui, la médiation est légalisée par la loi. En 2012, dans la « Loi sur les Actions Civiles » (民(mín)事(shì)诉(sù)讼(sòng)法(fǎ)), la « priorité à la médiation » a été confirmée75.

La médiation officielle se décompose en plusieurs types comme les médiations populaire, arbitraire, administrative et judiciaire. La première est devenue la façon principale de résoudre un conflit. Pour la ville de Yiwu, elle désigne une politique qui autorise les comités de médiation populaire à encourager les parties concernées à se mettre d’accord, volontairement, par des moyens pacifiques (Liang Honghui, 2013). Cette méthode est différente des autres modes de médiation car elle implique une participation de la population locale.

« La loi sur la médiation populaire » a clairement défini le comité comme une association populaire civile qui cherche à résoudre les conflits civils. Cette loi demande

73 BC 1046 - BC 771.

74 AD 960 - AD 1279.

également que les membres du comité soient sélectionnés par le peuple, sans considérer leur profession d’origine. Elle limite aussi le pouvoir de ce comité en le définissant comme une association sociale. Ainsi, le comité et ses membres ne possèdent aucun pouvoir administratif et ne représentent aucun département gouvernemental.

Actuellement, des comités de médiation populaire existent dans plusieurs régions en Chine. Par exemple, à Shanghai dans le quartier Hongqiao (虹(hóng)桥(qiáo)), qui abrite la deuxième plus grande population étrangère de Chine, un centre de médiation des affaires internationales a été créé. Il est soutenu par le gouvernement local et dirigé par la police du quartier. Le centre a établi plusieurs antennes dans des rési-dences avec une forte présence d’étrangers. Ce centre a traité des conflits en combinant moyens sociaux et administratifs (Li Dai, 2010). La même méthode a été appliquée à Qingdao, ville côtière où plus de 30 entreprises internationales ainsi que plus de 400 petites entreprises internationales ont créé des associations de médiation au sein de leurs équipes.

Le comité de médiation populaire de Yiwu a été établi en 2013 par le Bureau de Justice local. Toutes les affaires civiles et commerciales traitées par ce comité doivent inclure des parties étrangères (des personnes venant de l’étranger, Hongkong ou Taïwan, ainsi que les coentreprises). Le traitement d’un dossier ne doit pas dépasser 30 jours. Au-delà de ce délai, l’affaire est transmise directement au tribunal. Si un accord est concrétisé sous trente jours, les médiateurs rédigent l’accord et le font signer par les participants, puis cet accord sera validé par le département judiciaire de Yiwu. De plus, le comité maintient un contact étroit avec les autorités pour le partage des informations. Depuis 2016, une équipe de juges a été sollicitée pour faire partie du comité, l’objectif de cette démarche étant de faciliter les échanges et d’améliorer les services proposés (Wu Ka, 2017).

Le comité de médiation populaire est le premier comité à l’échelle d’un district en Chine incluant des médiateurs étrangers. Parmi les trente-six médiateurs, onze sont des étrangers76. Ces médiateurs sont tous sous la direction de la responsable de cette association, qui a eu l’idée d’inviter des étrangers pour participer à la médiation. Ces onze médiateurs étrangers viennent de différents pays comme le Sénégal, Singapour, le Mali, la Malaisie, l’Éthiopie, le Tchad, la Guinée, la Corée du Sud, les Philippines, la Jordanie et l’Iran. Ce sont majoritairement des commerçants qui sont déjà bien installés.

Un des premiers membres de l’équipe m’a expliqué comment il avait été recruté dans cette association.

« C’est le Chen Zhuren (le directeur Chen) qui m’a demandé à maintes reprises de le rejoindre dans cette équipe. À l’époque je ne comprenais pas trop de quoi il s’agissait. Mais il m’a dit que c’était pour aider le business entre les commerçants chinois et étrangers. J’avais toujours envie de contribuer à la vie des commerçants étrangers à Yiwu donc j’ai dit oui. Je suis membre depuis 3 ans. C’est un véritable honneur pour moi. » (Entretien 4)

Cette personne, résidant à Yiwu depuis 2002, est l’un des plus réputés parmi les commerçants étrangers. Mais cette porte n’est pas ouverte à tous les étrangers.

« Nous demandons trois qualités à nos membres du comité : pas de violation des

règlements, de l’honnêteté et la capacité de parler couramment le chinois. »

(Entretien 35).

Les personnes répondant à ces critères sont souvent celles qui sont restées à Yiwu depuis une longue période et relativement disponibles.

Bien que volontaire pour entrer dans l’équipe, chacun est chargé d’un créneau horaire dans la semaine pour travailler au bureau du comité, en uniforme. La présence dans des réunions mensuelles est également demandée à tout le monde. Si un membre n’est pas capable de suivre ses obligations, il lui est demandé par la suite de se retirer de l’équipe. Chaque membre est associé à un avocat professionnel qui le tient au courant de la réglementation chinoise. Les médiateurs étant des commerçants, ils ne sont pas forcément spécialistes des lois locales. Ainsi, ils ont constamment besoin d’une aide juridique auprès d’experts.

Pour chaque affaire, trois médiateurs se réunissent, chinois et étrangers, pour trouver une solution. Ensuite, ils la communiquent aux personnes concernées. À la fin de la médiation, un dossier est créé. Il contient les informations des deux parties : le nom de l’entreprise, l’âge, la nationalité, le numéro de contact, l’adresse de l’entreprise, l’adresse de boutique. Ce profil peut être utilisé dans une base de données qui servira comme référence pour le futur. Si un individu ou une entreprise représente un risque, des commerçants en affaires avec lui ou avec elle transmettront ses données sur la plateforme pour partager les informations avec d’autres.

Depuis sa création jusqu’à fin 2015, le comité de médiation populaire a obtenu des résultats considérables. Sur un total de 126 dossiers, 123 ont été conclus avec un accord. Le taux de succès est de 97,6 % et 5 334 400 yuans ont été économisés par les commerçants (Wu Ka et Zhang Luomeng, 2017). Cela montre le besoin de médiation entre commerçants chinois et étrangers. Basée sur le peuple, l’association se trouve proche des résidents locaux alors que des organisations gouvernementales, comme la Cour, sont souvent plus distantes. Cette faible distance entre la structure et le peuple facilite la médiation. Fin 2011, il y avait plus de 830 000 comités de médiation populaire en Chine alors qu’il n’y avait que 3 000 cours de rang local (Liang Honghui, 2013). Le grand nombre de membres du comité de médiation populaire leur permet par ailleurs de toucher plus d’individus, et d’une façon plus directe. La présence des étrangers y contribue également.

De plus, la capacité linguistique est l’un des avantages des médiateurs étrangers. Avant l’arrivée de cette population étrangère dans l’équipe, le directeur Chen était obligé de payer des interprètes pour chaque session de médiation. Selon les différentes situations, des interprètes de différentes langues étaient demandés : anglais, arabe, français. De plus, ces interprètes sont souvent des jeunes diplômés qui ne possèdent pas assez de connaissances concernant les affaires commerciales. Au contraire, les médiateurs étrangers, étant commerçants eux-mêmes, possèdent des connaissances nombreuses sur les échanges commerciaux. Ils sont par conséquent

capables de trouver plus rapidement le problème, et de proposer des solutions plus pertinentes pour mettre fin aux conflits.

Enfin, la présence d’une personne étrangère aide à soulager le stress des demandeurs de médiation. « Il existe tout de suite une sorte de confiance entre nous,

même si des fois nous ne parlons pas la même langue » (Entretien 4), avoue l’un des

trois premiers membres étrangers du comité populaire de médiation de Yiwu. Les demandeurs étrangers acceptent souvent plus facilement les suggestions des médiateurs étrangers. Un autre membre du comité a approuvé ce constat en affirmant :

« Effectivement, quand des commerçants étrangers, souvent en colère ou énervés,

entrent dans mon bureau, ils se calment tout de suite car ils se sentent en confiance avec moi. Étant tous étrangers, ils croient sincèrement que je puisse me mettre à leur place. Cette équipe a réellement besoin de nous. » (Entretien 3).

L’existence de ce comité rend les échanges commerciaux entre les Chinois et les étrangers plus faciles et plus sécurisés. Les commerçants peuvent exercer leur activité tout en sachant que, si jamais il y a des problèmes, ils auront toujours la possibilité de se tourner vers une équipe de confiance et d’efficacité. De plus, cette association sert aussi à régulariser les activités économiques des étrangers : s’ils ne respectent pas les règlements (par exemple, ne pas payer à temps leur commande), ils devront en être responsables.

D’une façon plus approfondie, les commerçants qui font partie de cette association se sentent non seulement respectés mais aussi valorisés. Leur identité étrangère leur rajoute de la valeur. Cela encourage également d’autres commerçants étrangers, à Yiwu ou pas, à prendre conscience de l’importance de la communauté étrangère dans cette ville. Ainsi, ils ont tendance à être plus attirés par Yiwu que par d’autres villes chinoises.

Très tôt après l’apparition des médiateurs étrangers dans le comité, l’attention des administrations supérieures a été attirée. La province du Zhejiang était très contente des résultats. Pékin en était également fier. La plus grande chaîne de télévision en Chine (CCTV, 中(zhōng)央(yāng)电(diàn)视(shì)台(tái)) a produit de nombreuses émissions sur Yiwu et la population étrangère installée dans cette ville. L’équipe des médiateurs étrangers constitue un point attractif qui fait revenir régulièrement des journalistes de toute la Chine. Souvent personnages principaux dans des documentaires sur Yiwu, ces membres étrangers sont devenus des « stars » de leur communauté.

Il faut souligner que, même si certains gouvernements locaux dirigent et surveillent les activités des comités de médiation populaire, il n’existe pas de relation hiérarchique entre les deux parties. Cette direction n’est pas un département administratif. Au contraire, la présence de l’autorité doit se limiter à une simple aide. Néanmoins, cette limite n’est pas toujours respectée. Un membre de l’équipe a avoué discrètement :

« À vrai dire, depuis ces derniers temps, j’ai l’impression que mon travail ne

consiste qu’en des « photo-shooting », soit avec des hauts-fonctionnaires provinciaux ou centraux soit avec des journalistes. La plupart de mon temps est maintenant

consacré à ces choses inutiles et j’ai de moins en moins de temps avec les commerçants étrangers. » (Entretien 3).

Cette déclaration soulève un risque qui mérite d’être étudié de plus près afin de garder la valeur de cette équipe : un service pour les commerçants chinois et étrangers.

3.1.2 Yiwu International Family : une union jeune mais active

L’association Yiwu International Family (义(yì)乌(wū)世(shì)界(jiè)商(shāng) 人(rén)之(zhī)家(jiā)) a été fondée en 2015, sous la direction du Bureau de l’Industrie et du Commerce de la municipalité. Malgré une structure administrative dans l’équipe, elle reste une organisation sociale et non gouvernementale, créée volontairement et s’engageant dans des activités à but non lucratif. L’objectif de cette association est de mobiliser des échanges commerciaux, des coopérations potentielles, des formations professionnelles, de la consultation ainsi que des activités philanthropiques.

Fig. 23 – Structure de l’association Yiwu International Family

Source : Enquête de terrain. Auteur : Cui Can.

La structure est simple et limpide (Fig. 23). Trois personnes forment le conseil d’administration. Elles sont sélectionnées par le fondateur, l’Association Commerciale

Internationale de Yiwu (义(yì)乌(wū)国(guó)际(jì)商(shāng)会(huì)) et les

représentants des membres. Le directeur est chargé du management quotidien. Par ailleurs, il est obligatoire que cette personne soit de nationalité chinoise.

Administrativement, les activités de l’association sont déléguées aux trois comités : le comité des consultants, le comité des actions et le comité de WeChat. Le comité des consultants regroupe des membres du gouvernement de différents départements,

spécia-

lisés dans divers domaines. Chaque département (commerce, religion, éducation, sécurité, justice, taxes, ressources humaines, sport, marché, douane, inspection et quarantaine) est représenté par deux personnes ainsi que deux membres du bureau de taxation nationale. Ces personnes sont chargées de partager leurs expertises avec les membres de l’association. De plus, à travers l’organisation des activités, l’autorité locale est capable de mieux saisir ce qui se passe au sein de l’équipe.

Le comité des actions est constitué de 20 membres, dont 17 viennent de l’étranger : la Malaisie, le Mali, la Jordanie, le Sénégal, le Royaume-Uni, l’Inde, la France, le Soudan, l’Iran, la Corée, le Pakistan, le Yémen, la Syrie, et l’Afghanistan. Ils ont été sélectionnés non seulement grâce à leur riche expérience en tant que commerçants accomplis mais également en raison de leur statut social dans leur communauté. Ces membres étrangers du comité des actions sont tous installés à Yiwu depuis une longue période. Ils possèdent aujourd’hui une influence considérable parmi leurs compatriotes. En les incluant dans l’association, une diffusion large et crédible est assurée.

La plateforme WeChat est le résultat de l’usage vaste de cette application : la version chinoise de Facebook. L’équipe est chargée de créer et de surveiller des « groupes » (微(wēi)信(xìn)群(qún)) sur Internet via le portable. Les membres des groupes pourront avoir un accès direct à toutes les informations publiées dans ces groupes. Le directeur (群(qún)主(zhǔ)) possède le droit d’inviter ou d’exclure un individu. Ainsi, il obtient un pouvoir important et un statut assez élevé dans sa communauté.

Il existe à ce jour environ vingt groupes sur WeChat. Le nombre maximum d’un groupe est de 500 membres. Ces membres sont obligés d’être commerçants ou au moins de travailler dans les domaines concernés. La nationalité n’est pas exigée pour s’engager dans les groupes.

Quatre clubs sont chargés d’organiser des événements. Leurs directeurs sont des commerçants étrangers de différentes nationalités : Inde, Corée (d’origine chinoise), Malaisie et Royaume-Uni et ont le titre de CEO (Chief Executive Officer). Ce statut joue un rôle important dans leur reconnaissance identitaire. Par exemple, un de ces quatre CEO (Entretien 60) a déclaré : « le travail pour le club consomme maintenant

la grande majorité de mon temps et énergie ». Ce commerçant est très fier de ce statut

officiel. Commerçant reconnu, il commence toujours sa propre introduction par le titre « CEO du club du soleil levant » (旭(xù)日(rì)俱(jù)乐(lè)部(bù)) (Fig. 24) de

Yiwu International Family. Sur sa carte de visite, le titre du statut a toujours une place

prépondérante.

Le « Club de consultation et des décisions » (威(wēi)斯(sī)登(dēng)决(jué)策(cè) 咨(zī) 询 (xún) 俱 (jù) 乐 (lè) 部 (bù)) oriente son travail autour de séminaires et conférences. Par exemple, dans le programme de l’association pour la période allant de septembre 2015 à septembre 2016, ce club est chargé d’organiser trois événements durant l’année. Ces activités portent sur des sujets divers : l’évolution des marchés, l’internationalisation des villes et des échanges avec des représentations des commerçants étrangers. Le nombre de participants est normalement limité à vingt ou trente personnes.

Fig. 24 – Yiwu International Family

Source : Cui Can.

Le troisième club, nommé le « Club des visions économiques et commerciales » (视(shì)野(yě)经(jīng)贸(mào)俱(jù)乐(lè)部(bù)) s’engage dans la diffusion des politiques du gouvernement local, notamment celles sur les coopérations économiques, les politiques concernant les étrangers ainsi que les politiques favorables aux investissements. Ces événements accueillent souvent entre cinquante et quatre-vingts personnes. Les membres de ce club travaillent étroitement avec l’autorité afin de bien saisir ce dont elle a besoin. Ils collectent des informations et des opinions auprès des commerçants étrangers, les analysent et les transmettent aux autorités. En outre, la municipalité les aide dans l’organisation de ces conférences de promotion.

Le club le plus actif actuellement est celui du « soleil levant ». Le noyau des activités organisées par ce club est la charité. Sous la direction de son CEO, un commerçant très actif à Yiwu, ce club organise régulièrement des activités de toutes sortes : plantation d’arbres, récupération des ordures dans les rues, visites dans des maisons de retraite avec des produits alimentaires, aides financières aux personnes dans le besoin, dons de sang, financements pour les étudiants sans ressources… La liste continue. Dernièrement, en juillet 2017, des membres du club étaient partis rendre visite à des policiers qui travaillaient sous une grande chaleur. Ils leur ont apporté différents produits traditionnels afin de lutter contre la chaleur et d’améliorer leur environnement de travail.

Il faut noter que chacune de ces activités est accompagnée de reportages et de nombreuses photos, montrant ainsi leur besoin d’être vus et reconnus : une de leurs motivations principales à l’origine.

Enfin, sous la direction d’un commerçant sportif, le club des sports (尚(shàng)凡(fán) 俱(jù)乐(lè)部(bù)) regroupe des commerçants chinois et étrangers qui veulent s’intégrer dans des activités sportives. Différents sports sont inclus dans l’organisation et de nouveaux apparaissent sans cesse. Au cours des années 2015 et 2016, ils ont organisé des compétitions dans des domaines comme le badminton, le billard, la natation, l’alpinisme et la musculation. En outre, ils organisent régulièrement des sorties sportives : en vélo, à pied, en voiture. Pendant certaines fêtes traditionnelles chinoises, par exemple très récemment, fin mai 2017, pour la fête des Bateaux-Dragon (端(duān)午(wǔ)节(jié)), une compétition amicale a été organisée entre des commerçants chinois et étrangers sur le canotage. En dehors des activités organisées par ces quatre clubs, la plateforme WeChat donne la possibilité à tous les membres de l’association de communiquer facilement : en public (dans le groupe) ou en privé (message privé).

L’existence de ces deux organisations (équipe de la médiation populaire et Yiwu

international family) est importante pour des raisons multiples. En premier lieu, elles

diminuent largement la distance entre les commerçants et les étrangers. Les activités proposées par ces associations donnent la possibilité aux deux parties de passer plus de temps ensemble, au lieu d’être en compétition. Cela est propice aux échanges commerciaux et à une meilleure compréhension entre résidents locaux et venus d’ailleurs. Le résultat favorise non seulement une bonne intégration, mais également un développement économique plus durable. Deuxièmement, travaillant sur le même projet, la médiation, le foot, les activités charitables, cette communauté commerçante se retrouve dans une atmosphère conviviale. La possibilité de travailler comme des égaux dans la même équipe avec des commerçants chinois les aide également à obtenir le respect de ces derniers. De plus, la bonne intégration des commerçants et leur réussite motivent les jeunes et amènent de nouvelles arrivées. En voyant le statut de la communauté étrangère à Yiwu, des commerçants potentiellement intéressés par cette ville se sentent plus rassurés. L’attrait entraîne l’attrait. La croissance de la communauté étrangère pourrait augmenter davantage leur statut dans la société locale,