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5 L’argumentation champ d’étude de l’éthos

5. Analyse lexicometrique des sous-corpus

5.2 Sous-corpus des «portes paroles»

5.2.1 Les spécificités des propos d’Abdelmalek Sellal

Sur le plan lexical, les unités lexicométriques les plus utilisées, qui représentent une spécificité positive des propos d’AS sont : l’essentiel, temps, croissance, et changement (voire l’annexe des spécificités). « L’essentiel », est le point capital, ce qui est principale par rapport à d’autres points. AS met l’accent sur ce qui importe maintenant, ce qui compte le plus en dépit des failles, des fissures qu’ont eu lieu au niveau social et économique.

Après chaque question au sujet de la situation actuelle du pays, Le représentant du président sortant A Bouteflika argumente en toute froideur, en justifiant ce qui n’a pas été fait et en annonçant ce qui va être fait tout en évoquant les notion de « croissance » et « changement ».« L’essentiel » est une forme graphique utilisée par quelqu’un qui ne se préoccupe pas des dégâts causés. Le plus important pour AS ce n’est pas la crise du pays, ni l’état de santé du président mais c’est faire avancer la machine, c’est exprimer la volonté, c’est d’avoir un esprit jeune ; Ceci est clairement démontré dans les différentes concordances de cette notion :

 l’essentiel dans cette affaire c’est qu’on l’exprime  l’essentiel c’est d’avoir fait avancer la machine l’essentiel dans cette affaire c’est qu’il veut aller

 l’essentiel dans cette affaire c’est de ne pas rester  l’essentiel c’est d’avoir des actions volontaristes l’essentiel est d’avoir un agenda national

 l’essentiel est d’avoir l’esprit jeune

La notion du temps est liée avec ce qui est « essentiel », avec « le changement » avec la « croissance ». La forme graphique « temps » est significative par rapport à un passé de stabilité et de stagnation et par rapport à un futur déterminé par la réélection du président Bouteflika. Les propos d’AS, promettent le changement, la croissance car il est temps de passer à l’action. Il emploie le plus souvent « temps » en concordance avec les expressions suivantes : qu’on commence, de mise en œuvre, de terminer les réformes, de donner la gestion du pays à la nouvelle génération, de faire évoluer (voir l’annexe des concordances). Pour AS, il est temps de passer à l’action et de terminer ce qui a été commencé. Il est temps de redonner confiance au président Bouteflika qui représente des projets futurs.

Le « porte-parole » de Bouteflika tente de regagner la confiance du peuple, ébranlée par l’état de santé de son candidat. Avec un lexique prometteur, Il tente de montrer les efforts colossaux qui vont être mis en œuvre par le gouvernement afin d’améliorer la situation déplorable de l’Algérie.

Sur le plan grammatical, la forme graphique la plus utilisée c’est le pronom « nous » avec une fréquence de 48 dans une fréquence totale de 115, et ensuite « on » avec une fréquence de 46 dans une fréquence totale de116, comme le démontre le graphe suivant :

Figure 26 : la fréquence des pronoms : « nous » et « on »

Les deux pronoms représentent des spécificités positives dans les propos d’AS, Si on le compare avec les autres représentants comme le démontre le graphe des spécificités présenté

ci-dessous. En fait, l’emploi de ces deux pronoms démontre bel et bien le statut du « porte-parole » qui ne peut s’impliquer dans ses dires sauf dans certains cas où il parle au nom de sa personne, en tant que premier ministre comme dans les exemples : je l’ai dit, je ne dis pas, je me suis engagé (voir l’annexe des concordances des pronoms personnels).

En effet, AS est présent sur scène pour présenter son candidat et par conséquent il doit se distancier de tous ce qu’il énonce. L’utilisation, en premier rang, du pronom indéfini « on » aide à désigner ceux qui s’attaquent au gouvernement en niant toutes les rumeurs ; c’est ainsi qu’on repère dans ses propos les expressions suivantes : « on dit », « on a entendu des choses ». Dans le graphe suivant, les deux pronoms représentent une spécificité positive dans ses propos :

Figure 27 : les spécificités du « nous » et « on »

Par ailleurs, l’utilisation de « nous » est un signe d’appartenance à un groupe, au gouvernement d’A Bouteflika. L’association du « nous » et des deux auxiliaires« être » et « avoir » apporte le sens de la possession et de l’existence.AS dit tout le temps: nous avons cette chance, nous avons une autre chance, nous avons des cadres, nous avons une fierté, nous sommes investi, nous sommes un pays qui a évolué. Avec ces propos, il démontre que le gouvernement de Bouteflika a réalisé des projets et c’est un gouvernement qui existe toujours malgré l’état de santé de son chef.

5.2.2 Les spécificités des propos d’Amara Benyounes

Amara Benyounes est l’un des dirigeants de campagne du président Bouteflika. Ses propos sont en faveur du président Bouteflika, il rejoint en cela le directeur de la campagne Abdelmalek Sellal. Si l’objectif est le même, les faits énonciatifs utilisés par ABY différent de ceux de son confrère. Dans la liste des spécificités présentée ci-dessous, ce qui retient notre attention c’est le pronom personnel pluriels « ils » qui devance les autres formes graphique avec une fréquence de 58 dans une fréquence totale de 67. Vient en deuxième position la forme

graphique « non » avec une fréquence de 33 dans une fréquence totale de 35. Après ces deux unités lexicometriques s’affilent les formes graphiques: non, lui, 17 avril, peuple, si, je, et voter. L’ensemble représente le champ sémantique des élections présidentielles, objectif principal de sa mise en scène sur le plateau de « Controverse ». ABY, contrairement à AS, a été piégé maintes fois par l’animateur qui a tenté à tout prix d’évoquer des événements qui ont un rapport avec la personnalité d’ABY(en énonçant la fameuse phrase qu’a suscité la polémique au niveau des médias « que celui qui nous aime pas soit maudit »). ABY, pour se protéger et s’enfouir de certaines réponses, utilise « non », ou laisse le résultat pour le 17 avril.

Figure 28 : les spécificités d’ABY

Pour ce qui est des pronoms personnels, ABY emploie régulièrement avec une fréquence absolue maximale le pronom « ils», « je » et leur dérives « moi » et « lui ». Ces formes grammaticales représentent une spécificité positive par rapport aux autres invités comme le démontrent les graphes de ventilation présentées ci-dessous :

Figure 30 : Graphe des spécificités

Le pronom personnel pluriel de la troisième personne« ils » renvoient le plus souvent aux manifestants, aux meneurs du mouvement Baraket, aux algériens, et aux responsables. Le pronom personnel pluriel « ils » renvoie, en fait, à deux groupes : à ceux qui sont avec Bouteflika et ceux qui sont contre lui. D’ailleurs, il le dit en direct : « ils sont contre Bouteflika ». Le « je » par contre implique l’orateur lui-même quand il évoque ce qu’il va faire au futur (je ferai) ; ce qu’il est (quand il dit : « je suis un enfant du peuple », « je suis un homme politique » ; et enfin ce qu’il dit et ce qu’il pense (voire l’annexe des spécificités).

5.2.3 Les spécificité des propos de Lotfi Boumghar

Comme le démontre l’image suivante, les formes graphiques les plus utilisées et qui représentent une spécificité à ce porte-parole sont : A Benflis, alors, nous, programme, algérien, aujourd’hui, nous, pour, je, et il. Elles sont de fréquences décroissantes. La première forme lexicale avec une fréquence maximale c’est AB avec 40 sur une totalité de 40. Le porte-parole se montre fidèle à son représenté, c’est ainsi, que LB dessine son schéma discursif autour du pole Ali Benflis. La bonne présentation de son candidat et de son programme est très importante.

Figure 31 : les spécificités de LB

La deuxième forme graphique est d’ordre grammatical. C’est un articulateur logique qui exprime la conséquence. Dans les propos de LB, « alors » est un articulateur logique qui introduit les réponses. Sur la vidéo une pause accompagne celui-ci. Cette façon particulière d’énoncer est l’expression d’une hésitation. Le représentant du candidat Ali B, tente de démontrer avec des réponses conséquences que son candidat est déjà connu, et que les résultats de ses réalisations, dans le domaine de la justice par exemple, ont apporté beaucoup de solution à l’Algérie aujourd’hui. Cet indicateur logique est significatif d’un temps présent, c’est un aujourd’hui par rapport au passé de Bouteflika et par rapport au passé de Benflis. Le désire de LBoumghar est de changer les équations, de pousser les algériens à penser à un aujourd’hui différent mais en présence d’un nouveau président.

Sur le plan grammatical, LB préfère utiliser comme tout autre porte-parole le pronom personnel collectif « nous » qui l’aide à mener une entreprise énonciative en faveur de son candidat. En effet le « nous » désigne LB, son candidat et les membres de leur parti comme dans les phrases suivantes : nous sommes plus que jamais déterminés, nous allons tout faire, nous allons mobiliser. Entre autre certains énoncés sont marqué par la présence du pronom personnel « je » et le pronom « il ». Avec le « je », le représentant d’Ali B vise à nier des propos ou à redire d’autre propos comme s’en est le cas dans les phrases suivantes : je ne sais pas, je ne pense pas, je vous rappelle, je vous l’ai dit. Le pronom « il », désigne soit une personne qui est Ali B (il a une ambition, il a un projet, il sera, il sait) soit il ne désigne personne, c’est la forme impersonnelle (il faut, il y a des lois, il y a le soutien) qui exprime une autre intention plus objective.