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Le quatrième mi-mandat

10. Présentation du corpus et choix de transcription 1La chaine télévisée DzairTV

10.6 Le choix de la convention de transcription

Le choix de la convention de transcription était pour nous une tâche difficile. Notre corpus est une donnée audiovisuelle, un corpus complexe, qui a nécessité beaucoup d’effort. Pour établir une corrélation entre ces données primaire (Mondada, 2008) et le texte transcrit, une donnée secondaire, il fallait choisir une convention adéquate à ce genre. Cela ne signifie pas que nous avons contourné le corpus dans sa totalité. Certains points visuels ont été ignorés.

Sur le plan théorique, notre choix de transcription suit la même démarche de la transcription effectuée par Marion Sandré (2010). En se basant sur deux étapes : la présentation et le système de notation (Ochs, 1979 :44), nous allons d’abord présenter les données ensuite les conventions de transcription.

10.6.1 Présentation des données

Avant de commencer la transcription, il est judicieux d’entamer d’abord une présentation physique des données (Sandré. M, 2010 :198), car « les systèmes de transcription se distinguent par rapport à (1) l’organisation spatiale des tours de parole selon les différents locuteurs, et (2) l’organisation spatiale et la représentation des commentaires contextuels, des gestes, da la prosodie et des codes relatifs aux énoncés » (Edward, 1993 : 10, traduction Marion Sandré : 198) Pour parler de l’organisation spatiale, il faut d’abord se poser la question sur la nature du genre discursif de notre corpus. C’est un débat dont l’unité de base est le tour de parole. En deuxième lieu, l’objet de notre étude ; ce qui importe pour notre recherche c’est les longues et les courtes prises de parole des participants au débat. Enfin, le troisième point, c’est la nature de l’enregistrement. Notre corpus est une vidéo qui dure plus d’une heure ; la longueur des enregistrements entrave la « présentation en partition » (Traverso, 1999/2005 : 25). Ce qui permet toujours d’avoir une ligne pour chaque locuteur. Donc, nous avons opté pour une

présentation en ligne où chaque tour de parole s’accompagne d’un retour à la ligne » (ibid. :23) une démarche qui rend le texte plus lisible. Chaque tour de parole va correspondre à une prise de parole numérotée avec les initiales du débattant, et avec la temporalité, comme dans les exemples suivants :

Le débat avec Abdelmalek Sellal 00’0

0

1 KHD Pour revenir à cette campagne électorale+ donc qui prend fin ce soir à 0 heure+ comment s’est passée cette campagne électorale pour vous M A Sellal+ il y a eu des hauts et des bas ↑

00’0 9

2 AMSglobalement+ je peux vous affirmer+en tout sérénité+parce que nous étions nombreux dans cette campagne

Par ailleurs, étant donné que le débat politique télévisé est un genre hybride voire hétérogène, sa transcription en texte va permettre l’accès aux comportements verbaux et non verbaux. Notre objet d’étude est de trouver tous ce qui permet d’identifier l’ethos des candidats aux présidentielles dans leurs prises de parole. Donc nous nous sommes intéressés à la composante verbale, et nous avons fait appel à la composante non verbale que pour situer les propos dans leurs conditions de production réelles. Nous n’avons pas transcrit le non verbal, mais son utilité, dans certains cas, nous a apporté un appui de base à notre analyse.

En ce qui concerne le caractère médiatique du corpus, cela nécessite plus d’intérêt. La transcription va mettre en claire la mise en scène, les différents plans des caméras, le filmage… etc. Dans notre transcription, nous n’avons pris en compte cet angle car cela a besoin plus de recherche dans l’analyse médiatique.

Les différentes informations de notre transcription ont été rassemblées dans un tableau à quatre colonnes : la temporalité, numérotation des prises de paroles, locuteurs et corps du texte,

10.6.2 Le choix de la transcription

Le choix de notre transcription a été délimité par l’objectif de l’analyse de notre travail mais aussi par d’autres objectifs envisagés dans des travaux futurs. Nous avions opté pour une transcription orthographique standard, la transcription phonétique est un autre champ d’étude. Cette démarche est complétée éventuellement par divers systèmes d’annotation (Blanche-Benveniste, 1997b :88). Celles-ci permettent de rendre compte de quelques phénomènes para verbaux ou non verbaux comme la colère, le stress, l’hésitation…etc.

Entre autre, nous avons transcrit les différentes intonations et pauses, aucun signe de ponctuation n’a été pris en considération car le rythme de l’orale peut être représenté par d’autres signes plus neutres. Et puisque nous sommes en analyse du discours, nous sommes forcés de chercher, constamment des alternatives à la segmentation en phrases ou en proposition. Les pauses, l’intonation et l’allongement remplacent les points, les virgules, les point d’interrogation….etc. (Thibault et Vincent, 1988 : 19-20)36.

Dans la transcription de notre corpus, inspiré du travail de Marion Sandré (2010) nous n’avions pas tout repris mais nous avons utilisé les symboles les plus faciles et ceux qui peuvent garder notre texte en état lisible. Marion Sandré s’est inspirée des travaux de «Jefferson et de Bielefeld (Bange, 1992, Vion, 1992) », (Traverso, 1999/2005 :24) pour ensuite élaborée ses propres conventions.

10.6.3 Présentation de la convention a) l’enchainement des prises de paroles

Pour désigner le chevauchement, nous avons choisi d’utiliser le soulignement comme dans les exemples suivants :

Débat 1 : Louiza Hanoun (séquence 1 : la candidature de Louiza Hanoun)

03’46 11 LH →Oui+ oui+ oui+bien sûr+Le parti décide/

03’47 12 KD A votre place↑/

Les deux segments soulignés sont en chevauchement. Les derniers mots de la prise de parole n° 11 sont prononcés en même temps que les premiers mots de la prise de parole n°12. Ce chevauchement correspond à une passation de paroles entre deux locuteurs, mais s’il arrive qu’un locuteur conserve la parole pendant que l ‘autre locuteur est en chevauchement. Dans ce cas, la fin du chevauchement correspond à un retour à la ligne, il faut donc indiquer, par le signe « & » que le locuteur poursuit son tour. Comme dans les exemples suivants :

Débat 1avec Louiza Hanoun (séquence 6 : les grandes puissances qui menacent le pays) 23’09 66 LH &Et cette fois ci∆ les grandes puissances sont là∆+

elles exercent des pressions+alors que ce soit en 2004+ en 2004&/

23’17 67 KD Quelles formes de pression↑ / 23’18 68 LH → &en 2004/

L’esperluette « & » à la fin de la prise de parole n°66 et au début de la prise de parole n° 68, indique qu’il s’agit de la même prise de parole. Louiza Hanoun n’a pas terminé son énoncé dans la prise de parole n°66, elle le poursuit dans la prise de parole n°68. Ce signe peut aussi scinder le mot en deux comme dans les exemples suivants :

Débat avec Sofiane Djilali et Ali Benouari (séquence 6 : les mesures économiques) 34’44 123 Sofiane Djilali Δ&Nous avons besoin le savoir-faire+ le savoir faire

la technologie et c&Δ/ 34’48 124 Ali Benouari Cas par cas+ cas par cas+/

34’49 125 Sofiane Djilali &Δ C’est qu’ils doivent rapporter mais les gens ne viennent pas vous vous donner leurs savoir-faire et reste minoritaires en face de vous dans un état de non droit Δ + parce qu’ils …..

Pour transcrire le phénomène d’interruption j’ai choisi « / » (Vion, 1992 : 265). Ce signe désigne une auto-interruption liée à un chevauchement, comme dans l’exemple suivant :

Débat avec Louiza Hanoun (séquence 2 : le problème de Ghardaïa)

07’55 28 KD Le ministre de l’intérieure a dit qu’il n’y a de mains étrangères↑/

07’58 29 LH Non+ Je pense qu’il se Il se trompe+↑mais il se trompe totalement+ il se trompe totalement/

Après l’interruption le locuteur peut continuer sa prise de parole, pour l’indiquer on a utilisé une flèche « → » au début de la prise de parole du locuteur concerné :

Débat avec Louiza Hanoun (séquence 2)

07’58 29 LH Non+ Je pense qu’il se Il se trompe+↑mais il se trompe totalement+ il se trompe totalement/

07’59 30 KD Belaid a dit que c’est un problème interne↑/

07’59 31 LH → Δ La preuve Δ/

La prise de parole n° 31 est la suite de la n°29 qui est entrecoupée par la prise de parole n° 30 qui est la prise de parole de l’animateur KD. Donc, l’énoncé n° 31 est la suite du même énoncé n° 29.

b) L’enchainement interne de la prise de parole:

Sur ce point-là, il faut dire que certains phénomènes discursifs ont été négligés. L’enchainement des contenues des énoncés et la reprise d’un énoncé abandonné, n’ont pas été pris en considération dans le texte transcrit. Ces deux phénomènes sont liés au changement de la thématique et le chevauchement qui n’est pas au centre d’intérêt de notre analyse.

Cependant, les allongements vocaliques des sons ont été transcrits par le signe des deux points sans espace avant. Ce symbole peut être redoublé pour indiquer un allongement plus long :

Débat avec Tarik Mihoubi (séquence 4 : les programmes économiques)

16'04 69 TM Oui + c’est : une priorité+c’est un : régime présidentiel+ avec une vice-présidence + et euh&/

Ce symbole « : » peut-être associé au « h » quand l’aspiration audible est allongée comme dans le débat avec Ali Benouari (séquence 9 : la nationalité suisse de Ali Benouari)

54’53 194 A BO h : c’est un c’est une question bien sûr je respecterai la loi ++ça ça ça sans dire maintenant+ il est permis il est permis aussi de ::: rêver +et de en tout cas c’est pas de rêver mais&/