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LA SOUMISSION DU « MARUNGU » : 1883-1885

L’INTÉGRATION DU « TANGANYIKA » DANS L’ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO

2. LA SOUMISSION DU « MARUNGU » : 1883-1885

Le pays du Marungu fut soumis à la nouvelle puissance européenne de la même manière que d’autres régions de l’EIC. Cinq documents, rédigés en swahili au tournant de 1884-1885, officialisaient la soumission de cinq watemi (chefs) à l’Associa-tion internal’Associa-tionale africaine (AIA), représentée par Émile Storms. Ce sont les plus anciens traités connus à ce jour (Luffin 2007 : 169-199).

Les différentes phases de l’évolution de ces trai-tés ont déjà été mises en évidence. De 1880 à 1882, Léopold II demanda la négociation de cessions de terrains, assorties de privilèges d’exploitation exclu-sifs en faveur du Comité d’études. Dans une phase de transition se situant dans le courant de l’année 1882, il songea à mettre les chefs africains sous la suzeraineté du Comité. Finalement, à partir de la fin de 1882, il voulut des traités à portée politique, de façon à pouvoir opposer des droits souverains aux revendications de la France. C’est à cette époque que commença le processus de reconnaissance de la souveraineté du Comité d’études ou de l’Associa-tion internal’Associa-tionale du Congo (Denuit-Somerhausen 1988 : 77).

Les cinq traités relatifs à la région du Tanganyika datant de la troisième phase furent signés par Émile Storms, représentant l’AIA, en présence tantôt de Paul Reichard (1854-1938), tantôt en celle d’Isaac Moinet (1849-1908), un père blanc. Storms fonda la station de Mpala au bord du lac, d’après le nom d’un chef local qui entretiendra vite de bons rapports avec lui. Entre-temps, il entra également en relation avec Lusinga, un chef puissant et redouté. En 1884, celui-ci attaqua un allié local de Storms. En repré-sailles, Storms organisa une expédition punitive, le

4 décembre 1884, qui se solda par la mort de Lusinga, dont la tête lui fut apportée. À la suite de cet évé-nement, plusieurs chefs locaux, dont Kansabala qui comptait s’emparer du territoire de Lusinga, Uondo et Manda, jugèrent plus sage de se soumettre à l’AIA.

Attardons nous d’abord sur le conflit ayant opposé le chef Lusinga à Émile Storms. En novembre, Lusinga, qui avait pourtant assisté à la prestation de serment de fraternité de sang entre Storms et Mpala, avait pillé les terres d’un petit chef, ami de Storms.

Dans un premier temps, le capitaine ne s’était pas senti assez fort pour attaquer Lusinga, car l’effectif de sa station ne suffisait qu’à sa défense éventuelle.

Il avait alors fait appel à Paul Reichard, de l’expédi-tion allemande, pour combattre Lusinga (Heremans 1966 : 53-54).

Le 3 décembre, environ 100 hommes apparte-nant aux deux caravanes avaient quitté la station. La résidence de Lusinga se trouvait à deux journées de marche. Ils avaient terminé l’étape la nuit, pour sur-prendre l’ennemi dans la matinée et l’empêcher de se préparer à la défense ou à la fuite. Le 4 décembre vers 8 h du matin, ils avaient donné l’assaut au village de résidence de Lusinga. Celui-ci était réputé invul-nérable. Il se racontait même que, selon les besoins, il pouvait se transformer en lion ou en crocodile, et même se rendre invisible. Cependant, dès les pre-miers coups de feu, Lusinga était tombé, mortelle-ment blessé. Le village avait été totalemortelle-ment détruit et incendié, ainsi que trois autres de ses résidences.

Cette guerre s’était soldée par la capture de 125 per-sonnes ; 50 à 60 autochtones avaient été tués, dont Lusinga lui-même. Sa tête, amenée comme trophée à Mpala, fit désormais partie de la collection de crânes rassemblés sur place.

Divers chefs locaux se soumirent immédiatement à l’autorité de Storms, car la nouvelle qu’il collection-nait les têtes de ses adversaires s’était répandue. Lui-même notera dans ses carnets que cela était la cause d’une peur saine dans la population. La rumeur racontait qu’il voulait les têtes de tous les rois de la région. Les gens lui apportaient, dès lors, les têtes des victimes tombées dans les combats entre groupes rivaux. Ce fut le cas de celles du « Roi » Maribou et du

« Prince » Mpampa. En 1885, Storms amena en Bel-gique les têtes de Lusinga, de Maribou et de Mpampa pour les examiner, dans le cadre de l’anthropologie physique (Couttenier 2009 : 98-99).

Les noms de Kansabala, Uondo, Manda, Chanza, Zongwe et ceux d’autres chefs signataires de docu-ments similaires en français ou ceux de chefs

tribu-QUATRIÈME PARTIE : L’OCCUPATION EUROPÉENNE ET L’ORGANISATION TERRITORIALE

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taires comme Mpala, Chatat, Lusinga et Kaomba figurent sur les traités. Mpala fut le premier à accep-ter l’autorité de l’AIA. C’est d’ailleurs à proximité de son village que Storms construisit sa station. Il exis-tait une sorte d’entente entre Mpala et Storms. Mpala jouera régulièrement le rôle d’intermédiaire lors des rencontres entre Storms et d’autres chefs locaux.

À signaler la présence, lors de la signature des traités, de plusieurs nyampara zanzibarites et peut-être nyamwezi : Hamisi, Saidi, Sadala, Ramazani et Kombo. Les deux derniers étaient respectivement attachés à Storms et à Reichard. Et les actes de soumission des chefs Kansawara, Uondo, Manda, Chanza et Zongwe furent rédigés respectivement le 15 décembre 1884, le 1er janvier 1885, le 8 janvier 1885, le 3 février 1885 et le 6 février 1885.

Storms écrit qu’en avril 1883, lorsque Mpala et ses collègues allèrent lui faire part de leur décision, des nattes furent jetées à terre pour permettre aux chefs de s’asseoir. Derrière eux se tenaient de nombreuses escortes, armées de lances, d’arcs et de flèches empoisonnées. Seul Mpala, en sa qualité de sultan de la contrée, prit place sur un escabeau, car ainsi l’exigeait l’usage, en pareilles circonstances, note-t-il.

Par la suite, Storms et Mpala recoururent à l’inter-médiaire des nyampara, faisant office d’interprètes, pour échanger leurs propositions. Avant d’entrer en conférence, les chefs lui demandèrent à fumer, sous prétexte de se délier la langue. Storms fit alors distri-buer du tabac et les pipes s’allumèrent. Au bout de trois heures, ils se mirent d’accord sur le cap où serait construit le camp de l’AIA.

Les textes que Storms imposa aux chefs locaux n’étaient pas d’un modèle uniforme, mais avaient tous pour objectif de mettre les territoires entiers des chefs signataires sous l’autorité de l’AIA dont il était le représentant. Il utilisa diverses formules pour exprimer la soumission des chefs locaux : l’un remet-tait entre ses mains les « pleins pouvoirs sur toute l’étendue de ses contrées » ; l’autre cédait « le pou-voir souverain » aux Européens de Mpala ; un autre encore se déclarait « le vassal » de l’AIA. Mais tous, ou leurs « ambassadeurs », lui apportaient le hongo (le tribu d’un « vassal » à son suzerain), ce qui constituait apparemment un geste symbolique de soumission.

En tout cas, le capitaine Storms n’avait pas peur d’uti-liser de grands titres européens pour les chefs locaux.

Les traités étaient de grande valeur pour les agents de Léopold II. Un membre de l’expédition du Katanga confirmera, à ce propos, que les lettres de soumission de ces petits « tyrans » africains, auxquels

il était lu quatre longues pages dont, le plus souvent, ils ne comprenaient pas un mot, et qu’ils approu-vaient d’une croix, afin d’avoir la paix et des présents, n’étaient sérieuses que pour les puissances euro-péennes, en cas de contestation de territoires. Mais pour impressionner davantage, Storms attribuait à ces petits chefs des titres de « roi » ou de « prince » ; les villages devenaient subitement des « pays » et quelques villages étaient exagérément présentés comme des « États ».

La soumission était généralement symbolisée par le paiement du hongo. Le hongo de Manda consista en le paiement de trois chèvres et celui de Kansawara en celui de trois houes, tandis que celui de Uondo consista en le paiement d’un esclave et de six charges de vivres.

Les traités étaient généralement rédigés en fran-çais, en anglais ou, pour quelques-uns, en allemand.

Les cinq traités dont il est question ci-dessus sont les seuls en swahili. Pourtant, les chefs soumis ne par-laient pas cette langue, mais bien le tabwa, le bemba ou une autre langue locale. Toutefois, le swahili était la lingua franca. Il avait été introduit dans la région par les commerçants arabes et swahili qui venaient razzier ou acheter des esclaves et par des nyamwezi qui s’y étaient installés. En outre, le swahili était éga-lement la langue des recrues zanzibarites qui, comme porteurs et hommes d’armes, accompagnaient les caravanes d’Émile Storms et celles d’autres agents européens, depuis la côte de l’océan Indien.

En outre, les cinq documents étaient rédigés en caractères arabes. Car, si les chefs locaux ne connais-saient pas du tout cette écriture, beaucoup parmi eux avaient déjà eu l’occasion d’observer l’échange de documents en ces caractères : lettres, contrats, livres de prière des communautés musulmanes, etc. Et comme cette écriture leur était plus familière, Émile Storms espérait, sans aucun doute, une acceptation plus facile de ces textes de leur part.

Signalons aussi que les documents swahili du MRAC, d’une part, et ceux des Archives africaines (ministère belge des Affaires étrangères), d’autre part, furent rédigés par deux scribes différents. En pre-mier lieu, l’écriture est différente. En second lieu, ils utilisent des règles orthographiques différentes. Mais il arrive que les deux adoptent deux graphies pour le même terme. De plus, contrairement à l’auteur des documents du MRAC, celui des documents conser-vés aux Archives africaines semble avoir une certaine connaissance de la langue arabe, car il utilise géné-ralement l’orthographe originale des termes swahili

TANGANYIKA

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et des noms propres empruntés à cette langue. Les deux séries de documents portent des dates selon le calendrier musulman swahili, à cette différence que l’année ne figure que dans la série de documents des Archives africaines. Mais l’élément le plus troublant est que, pour les actes dont deux versions existent, le texte même des documents des Archives africaines et du MRAC est identique sur le fond, mais différent dans la formulation (Luffin 2007 : 191-192).

Les versions françaises ont vraisemblablement été établies sur place, car leur texte correspond exac-tement à celui qui figure dans le journal de Mpala rédigé par Storms. Toutefois, seuls les traités de Chanza et de Zongwe sont signés, tandis que les autres documents portent seulement les noms des signataires.

De manière générale, la version française des textes est plus précise et mentionne même des élé-ments absents de la version swahili. D’abord, aucun des documents swahili ne reprend la liste des villages sous l’autorité du chef signataire, alors qu’une liste exhaustive figure systématiquement dans les docu-ments en français. De même, les traités en français de Zongwe, Manda et Uondo précisent que les agents de l’AIA sont établis à Mpala, alors que cette localité n’est jamais mentionnée dans les textes swahili.

Les versions françaises attribuent également à certains acteurs des titres ou des fonctions absents des textes swahili. Ainsi, le traité de Zongwe nous présente Gombesasé comme un prince, alors que la version swahili en fait l’un de ses hommes. Les repré-sentants de Manda et de Uondo deviennent, dans la version française, des « ambassadeurs chargés des pleins pouvoirs ». De même, les versions françaises insistent systématiquement sur le fait que le paie-ment du hongo « est conforme à l’usage établi dans la contrée en pareille circonstance » – pour bien faire ressortir la valeur juridique du traité aux yeux de la partie africaine – alors que l’expression n’est pas uti-lisée dans tous les textes swahili.

Les documents en français sont datés selon le calendrier grégorien et non le calendrier hégirien. Il y a un décalage d’un ou deux jours entre les dates mentionnées dans les versions swahili et françaises, ce qui s’explique par une légère erreur dans le com-put local ou par une de ses particularités. Mais cela ne porte toutefois pas réellement à conséquence.

Nous reproduisons, ci-dessous, les textes de ces traités.

Kansawara

« Le vingt[-huit] du 5e mois,

Monsieur Storms, qui représente l’Association internationale africaine, et les émissaires du roi Kansawara, qui ont été envoyés par celui-ci parce qu’il ne pouvait pas venir lui-même, ont tenu conseil sur son territoire. Kansawara a rassemblé ses hommes et a tenu conseil avec leurs chefs. Il a déclaré qu’après la défaite et la mort de Lusinga, il fallait tenir un conseil pour décider de l’avenir du pays. Lorsqu’ils ont fini leur conseil, il a dit que le roi Kansawara, ses hommes et ses chefs acceptaient l’autorité des Blancs qui se trouvent à Mpala et que leur force appartenait dé-sormais aux Blancs. Enfin le chef Kansawara a envoyé son tribut aux Blancs pour qu’ils sachent qu’il considère réellement être sous leur autorité, conformément aux coutumes du pays. Moi, Paul Reichard, responsable de l’expédition allemande, j’ai assisté à toute la discussion en tant que témoin. »

« En date du 28e jour du sixième mois de l’an 1302

[Entre] Monsieur Storms, qui a parlé au nom de l’Association africaine, et les nyampara du chef Kansawara, qui ont été en-voyés par Kansawara parce qu’il n’a pu venir lui-même, après qu’il a tenu conseil avec ses chefs sur leur propre territoire. Le chef Kansawara a rassemblé ses hommes et a tenu conseil avec ses chefs. Il a déclaré : après la défaite et la mort de Lusinga, te-nons un conseil pour arranger la situation du pays. Après avoir terminé leurs délibérations, il a déclaré que le chef Kansawara, ses hommes et ses chefs sont désormais sous l’autorité des péens qui sont à Mpala et qu’ils cèdent leur pouvoir aux Euro-péens. Enfin, le chef Kansawara a payé le hongo. Le fait de payer le hongo aux Européens leur prouve que le chef est vraiment sous leur autorité, conformément à la coutume de ce pays. Mon-sieur Reichard, chef de l’expédition allemande, a été le témoin de ce conseil.

Paul Reichard, chef der Deutschen Expedition ;

Sa‘dallah ; Sa‘d ; Mwenye Khamisi ; Mwenye Kombo, Ramazani, ces nyampara étant les témoins de ces discussions ; le chef Mpa-la, qui était l’interprète entre Monsieur Storms et les nyampara du chef Kansawara. » [Traduction de Xavier Luffin.]

« Moi soussigné Paul Reichard commandant de l’expédition al-lemande de l’Association internationale africaine déclare avoir assisté à l’entrevue qui a eu lieu entre Monsieur Storms agissant au nom de l’AIA d’une part et une ambassade envoyée par le roi Kansawara agissant au nom de ce souverain d’autre part.

Le roi Kansawara fait savoir qu’après la défaite et la mort de Lu-singa il a réuni tous ses chefs pour savoir la suite qu’ils avaient à tenir vis-à-vis du vainqueur de Lusinga, qu’après délibération il a été décidé que : le roi Kansawara et tous les siens reconnais-saient l’autorité de l’Européen en résidence à Mpala et qu’ils remettaient entre ses mains plein pouvoir sur toute l’étendue de leurs contrées. Le roi Kansawara a confirmé cette déclaration en payant hongo. Cette façon de procéder est conforme aux us et coutumes de la contrée en pareille circonstance.

Paul Reichard, chef der Deutschen Expedition

QUATRIÈME PARTIE : L’OCCUPATION EUROPÉENNE ET L’ORGANISATION TERRITORIALE

145 [signatures] Ramasani, Munié Kombo, Munié Gamise, Sadi,

Sadala, tous wanyamparas témoins

[signature] Mpala, le roi Mpala vassal du roi Kansawara servant d’interprète à l’ambassade de son suzerain.

NB : les principaux centres des états de Kansawara sont : (noms de 83 localités dont Mpala, Mriro, Manda)

[signature] Le commandant de la 4e expédition, Storms »

Uondo

« Le [treize] du sixième mois lunaire,

Le chef Uondo a envoyé ses nyampara Mwana Mtu, Kiwe et Minga apporter le hongo à Monsieur Storms, qui représente l’As-sociation internationale africaine, ensuite il les a envoyés pour dire que lui, Uondo, s’est soumis au pouvoir de l’Européen et que son pays appartient désormais à l’Européen. En outre, ce hongo est le symbole de sa soumission. Moi, Paul Reichard, respon-sable de l’expédition allemande, j’ai assisté à toute la discussion en tant que témoin. »

« En date du 13e jour du sixième mois de l’an 1302

Le chef nommé Uondo a envoyé ses nyampara, répondant aux noms de Mwana Mtu, Kiwe et Maniengo, ces trois hommes étant les nyampara du chef Uondo. Il les a envoyés chez Monsieur Storms, représentant de l’Association africaine, afin qu’ils lui ap-portent le hongo. Le chef est devenu son homme, il est désormais sous son autorité et l’ensemble de sa chefferie est désormais sous l’autorité de Monsieur Storms. Paul Reichard, chef de l’expédi-tion allemande, a été le témoin de ce conseil.

Paul Reichard, chef der Deutschen Expedition

Maniengo, Kiwe, Mwana Mtu, ceux-ci étant les hommes d’Uon-do ; Mwenye Khamis, Mwenye Kombo, Ramazani, ceux-ci étant les nyampara qui ont été les témoins de ces discussions ; le chef Mpara, qui a servi d’interprète entre les hommes d’Uondo et Monsieur Storms. » [Traduction Xavier Luffin]

Le 13e du 6e mois de la lune, le 1er janvier 1885. Copie du procès verbal par lequel le roi Ouondo cède ses pouvoirs à l’association.

« Les nommés Mwana Mtu, Kiwé et le prince Maniengo, ambas-sadeurs du roi Ouondo et chargés de pleins pouvoirs apportent au nom de leur souverain le hongo aux agents de l’association internationale établis à Mpala. Agissant au nom de leur maître, ils remettent entre les mains des Européens précités le pouvoir souverain sur tous les états de Ouondo. Le paiement du hongo est la confirmation de cette déclaration. Cette manière d’agir est conforme à l’usage établi dans la contrée en pareille matière.

Monsieur Paul Reichard commandant de l’expédition allemande de l’Association internationale africaine, déclare avoir assisté à la séance et reconnaît l’exactitude de ce qui précède.

Paul Reichard, chef der Deutschen Expedition

[signatures] Mpala, le roi Mpala servant d’interprète à l’ambas-sade du roi Ouondo ;

[signatures] Mwana Mtu, Kiwe, Maniengo, ambassadeurs ; [signatures] Ramasani, Munié Kombo, Munié Gamise, wanyam-paras »

Verso : les principaux centres des états de Ouondo sont : (noms de 13 localités)

Manda

« Le chef Manda a envoyé son propre fils Manda pour appor-ter le hongo à Monsieur Storms, qui représente l’Association internationale africaine. Ensuite, il les a envoyés dire que lui, le chef Manda, s’est soumis au pouvoir du Blanc et que son pays appartient désormais au Blanc. En outre, ce hongo est le symbole de sa soumission. Moi, Paul Reichard, responsable de l’expédition allemande, j’ai assisté à toute la discussion en tant que témoin. »

« En date du 20e jour du sixième mois de l’an 1302

Le chef Manda a envoyé son propre fils auprès de Monsieur Storms afin de lui apporter le hongo sur les terres de Mrumbi, territoire de Monsieur Storms, représentant de l’Association africaine. Le chef Manda est soumis à l’autorité de Monsieur Storms, lui et l’ensemble des chefs de son pays. Et ce qu’il a ap-porté comme hongo est la preuve qu’il est devenu un homme de l’association. Monsieur Paul Reichard, l’homme des Allemands, a assisté à cet accord, il a servi de témoin et a tout entendu.

Paul Reichard, chef der Deutschen Expedition Mrori et Manda [fils], qui sont les hommes de Manda

Mwenye Khamis, Mwenye Kombo, Ramazani, ceux-ci étant les nyampara qui ont été témoins de cet accord ;

Le chef Mpala qui fut l’interprète entre Monsieur Storms et les hommes du chef Manda. » [Traduction de Xavier Luffin.]

« Le 20e jour du 6e mois de la lune, le 8 janvier 1885. Copie du procès verbal par lequel le roi Manda cède sa souveraineté à

« Le 20e jour du 6e mois de la lune, le 8 janvier 1885. Copie du procès verbal par lequel le roi Manda cède sa souveraineté à