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U N ITINERAIRE METHODOLOGIQUE QUI COUPLE TROIS NIVEAUX D ’ETUDE : EXPLOITATIONS AGRICOLES, TERRITOIRES LOCAUX ET

Section 2. Le dispositif d’étude

1.4. Sociétés tanala et betsileo et organisation des territoires locaux

L’objectif de cette parie n’est pas de décrire en détail les fonctionnements socio-anthropologiques des sociétés rurales malgaches mais de comprendre les articulations entre des fonctionnements sociaux et leurs inscriptions spatiales.

1.4.1.Territoires villageois et communautés à Madagascar Fokonolona et Fokontany

Traditionnellement, le fokonolona (de foko, clan ou ethnie et olona personne, être humain) réunit les membres d'un ou de plusieurs clans, descendants d’un même ancêtre (razana) dont la tombe constitue le pôle mystique où le groupe vient retrouver sa cohésion, et résidant sur un territoire délimité, appelé le fokon-tany, (litt. clan-terre). Dans la pensée ancestrale, le lien fondamental qui unit les membres du fokonolona, de résidences voisines et/ou de même généalogie est le fihavanana notion fondamentale de la culture et l’identité malgache (Dubois, 1938). L’esprit communautaire est renforcé par l’attachement aux terres familiales et ancestrales qui donne une assise territoriale au fihavanana. Le tanin-drazana (litt. Terres des

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ancêtres) est légitimement hérité et chaque communauté est libre d’y vivre comme elle le souhaite, sans avoir à se soumettre à l’autorité de l’Etat. .

A l’origine, chaque fokonolona bénéficiait d'une large autonomie de gestion, y compris sur le plan sécuritaire et judiciaire, et fonctionnait selon un mode démocratique, avec la participation des femmes et des enfants, les décisions étaient prises à l'unanimité suivant le code du Dina (pacte social). Afin de ne pas se sentir isolé, un individu, même en désaccord avec le groupe finit généralement par donner son approbation. Les rai-aman-dreny (litt. père et mère) détiennent le pouvoir des aînés, c'est-à-dire le respect des cadets (structure du foko). Ils gèrent l’accès à la terre au sein des espaces non appropriés individuellement, ils résolvent les conflits, organisent les travaux collectifs (construction d’une école, de latrines, travaux d’entraide agricole et sociale comme la construction de cases de nouveaux villages).

Depuis le 19ème siècle, en particulier sous le roi Andrianampoinimerina31 et ensuite, sous les directives du Premier ministre Rainilaiarivony, l'institution du fokonolona a subi de nombreuses réformes, mais sans beaucoup perdre de ses prérogatives traditionnelles. Sous le régime colonial cependant, les autorités tentèrent de récupérer cette institution, en particulier pour les besoins sécuritaires. En 1972, un courant populaire balaye le régime ressenti comme oppresseur pour les paysans et la jeunesse. Le régime socialiste abolit les communes et décide de donner plus de poids aux fokontany et fokonolona. Cela a permis petit à petit de rapprocher l’état du fonctionnement des sociétés rurales.

Le fokontany constitue ainsi actuellement la plus petite unité administrative territoriale à Madagascar et peut être composé d’un ou plusieurs villages ou hameaux32, sans que les délimitations officielles ne correspondent réellement au fokonolona uni par le fihavanana. D’après Dez (1975), le développement des relations avec l’extérieur, la monétarisation des relations sociales, le besoin d’argent et les disparités croissantes au sein des villages nuisent à l’équilibre du fokonolona. Dans certains endroits, cette institution tend à perdre son influence, les individus se repliant sur leur lignage, leur famille étendue ou restreinte.

Les unités familiales

Le lignage étendu regroupe tous les descendants d’un ancêtre commun qui peut parfois être mythifié. Aujourd’hui deux individus se considèrent du même lignage s’ils ont un ascendant commun au maximum à la cinquième génération.

La famille étendue de caractère patriarcal regroupe toutes les personnes qui ont un lien de parenté, d’adoption, ou d’alliance autour d’un chef de famille, le représentant vivant de l’ancêtre commun. Le chef de famille gère le patrimoine familial, il veille au respect des volontés des ancêtres et des devoirs envers eux. L’appartenance au lignage et la référence aux ancêtres patrilinéaires communs sont les bases de la cohésion de l’unité familiale.

La famille nucléaire, ou le ménage, est constituée d’un couple, de ses enfants et éventuellement d’autres personnes de la famille (un parent âgé, des petits enfants, des neveux orphelins, etc..) qui vivent toutes sous le même toit ; c’est l’unité de résidence, de travail et de consommation.

Les cultes

Les fady (interdits) jouent un rôle important dans la vie sociale. Ils ont des origines religieuses ou ancestrales mais sont suivis par tous, même ceux qui rejettent le culte des ancêtres

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Qui régna de 1787 à 1810

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Ils concernent des lieux (comme l’interdiction de cultiver du riz sur certaines terres), des comportements alimentaires (comme l’interdiction de manger du lémurien ou du porc), des jours de la semaine (comme l’interdiction de travailler certains jours), des termes (interdiction de prononcer le nom de quelqu’un). Ils peuvent être spécifiques à un lignage ou à une personne. Ils peuvent être levés ou modifiés par les autorités traditionnelles, par un sacrifice de zébu.

Systèmes fonciers

« Le foncier se définit comme l’ensemble des règles d’appropriation de la terre et des

ressources renouvelables, et par les institutions qui définissent ces règles, décident de leur mise en œuvre et sanctionnent ainsi leur application pratique. Des règles foncières ne peuvent exister et fonctionner sans autorité légitime » (Lavigne Delville et al., 2000)

Les formes de droits de propriété traditionnelle et moderne de la terre coexistent à Madagascar. Les terres agricoles sont majoritairement détenues de façon individuelle par les ménages, mais il existe très peu de titres fonciers et ils concernent essentiellement les rizières. Dans les communes du corridor Ranomafana-Andringitra, le cadastrage des terres est estimé à moins de 5% (Minten et al., 2003). Légalement les terrains non titrés appartiennent à l’Etat, ainsi que toutes les forêts. Mais en fait, les terres, situées même dans les zones non habitées ou en forêt, sont très fréquemment déjà attribuées à des ménages ou lignages selon le droit coutumier.

1.4.2. Spécificités sociales tanala et principaux modes d’occupation de l’espace Le système des « tranobe »

Tanala signifie « gens de la forêt », mais sous cette appellation se dissimule une grande diversité d’origine entre les populations forestières du Sud, de la région d’Ikongo, du Nord de la région d’Ifanadiana et aussi les betsileos de la lisière ouest du corridor (Moreau, 2002 ; Beaujard, 1993). Ce terme recouvre une communauté de mode de vie fondée avant tout sur l’agriculture sur abattis-brûlis et l’exploitation des ressources forestières comme complément, au sein d’un milieu physique identique.

Dans la partie tanala sud (dans la région d’Ikongo, voir Figure 31 p.161), c’est le Mpanjaka (litt. « celui qui régule, qui a le pouvoir »), secondé par l’Anakandriana, qui prend l’ensemble des décisions concernant le fokonolona avec le consentement des aînés (ray-aman-dreny). Il s’agit d’une organisation en lignage appelée tranobe (litt. « Grande maison »).

La société Tanala s’est articulée sur l’alliance de deux groupes : les Zafirambo venus de Hauts Plateaux betsileos, et les roturiers, d’origines diverses, dispersés en de nombreuses lignées. Cela a aboutit à l’élaboration d’un système original doté d’une double hiérarchie, noble et roturière, aux niveaux du village et de la région. Au 19ème siècle, les « royaumes » avaient à leur tête les Mapanjaka Be. Ce souverain était assisté d’un conseil de chefs roturiers

Anakandria, dirigés par l’Anakandriambe. Au niveau du village un « Mpanjaka anova », fils

de noble, dirige le fokonolona avec l’Anakandria, chef de la lignée roturière la plus importante du village, et le conseil des anciens. Le Tangalamena détient l’autorité religieuse pour les membres du lignage et l’Ombiasa oriente les actes individuels en fonction de certains impératifs rituels (Beaujard, 1983).

Aujourd’hui les Mpanjaka et Ankandriana assurent les relations avec les entités étatiques : liaison avec la mairie, ils sont cosignataires avec le chef de cantonnement (service des Eaux et Forêts) des permis de défrichement dans le domaine forestier. Ils préviennent et résolvent tout

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conflit impliquant les villageois, ils prennent les décisions nécessaires à la vie communautaire et en particulier ils contrôlent la distribution et l’appropriation des forêts pour la culture du riz pluvial. Alors que le travail dans les bas-fonds est une affaire du ménage, le travail dans les champs de tavy33 est collectif et est gouverné par un code implicite de réciprocité sociale (Jarosz, 1993, p. 374). Un ménage nouvellement installé, en fonction de son origine (lignages du village ou un migrant) se verra assigné une parcelle forestière plus ou moins large pour y pratiquer le tavy (Peters, 1999). Le Mpanjaka peut également demander aux villageois de cultiver ses terres plusieurs jours dans l’année sans contreparties.

Le fokonolona est alors considéré comme l’union des ménages qui ont une maison dans le même village et groupés derrière l’autorité des chefs Mpanjaka.

En pays tanala nord, dans la région d’Ifanadiana, il n’y a pas d’Anakandriana et on peut trouver plusieurs Mpanjaka au sein d’un même village, chacun étant à la tête d’un lignage (ou

Tranobe). Cette différence serait liée à l’origine du peuplement de cette zone, en grande partie

Betsileo34.

D’après Beaujard (1983), les règles sociales appliquées par les autorités traditionnelles visent à éviter tout déséquilibre social et creusement de fossé entre différentes classes : « la société

Tanala a cherché à s’opposer à l’érosion de ses valeurs et au développement d’inégalités à l’intérieur des communautés en multipliant parfois les punitions et en instaurant de nouvelles coutumes (ainsi, les sacrifices de bœufs dans les caféières) visant à assurer un renforcement des liens de parenté et d’alliance et un contrôle de la richesse par le groupe dans le cadre de cérémonies collectives » (Beaujard, 1983, p. 540). Mais depuis les années 90, une perte du

pouvoir traditionnel des Mpanjaka est observée, suite à des révoltes des jeunes contre la rigueur des systèmes de gestion traditionnelle et de la justice. Il semblerait que les jeunes trouvent les sanctions imposées par le Mpanjaka trop élevées par rapport aux sanctions qu’infligeraient l’administration pour les mêmes délits (par exemple, le sacrifice d’un zébu pour avoir défriché une parcelle sans autorisation représente une somme de 150 000 Ariary35 alors que l’administration ne demanderait que 60000 Ariary pour un même délit). De plus ils se plaignent que les sanctions ne soient pas au profit de celui qui est lésé (par ex pour un vol de manioc il faudrait indemniser le propriétaire et non pas tuer un zébu…) (Freudenberger, 1999). Aujourd’hui le pouvoir et l’autorité des Mpanjaka est très variable d’un village à l’autre.

Accès à la terre et gestion du territoire

Chez les Tanala, le mode d’occupation et de gestion de l’espace s’effectue au sein de chaque lignage et les terrains sont répartis par ménage, l’héritage est patrilinéaire. Chaque enfant, indifféremment du sexe a le droit d’hériter de ses parents à quelques exceptions près. L’aîné a le droit à plus de biens que ses cadets. En contrepartie il doit assumer plus de responsabilités envers ses parents.

En cas de polygamie, l’héritage est divisé respectivement entre le nombre de femmes, qui à leur tour, cèderont leurs parcelles à leurs enfants. En général, chaque individu parvient à obtenir un terrain de culture, soit par succession, donation, défrichement ou occupation de terrain libre en forêt appartenant à sa lignée. Tout terrain marqué (défrichement, bananier,

33 Système de culture du riz pluvial

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Les Betsileo auraient fui dès la fin du 18ème siècle i) les servitudes imposées par les royaumes installés dans les régions de Fianarantsoa, d’Ambalavao et d’Ambohimahasoa, ii) la terreur installée par le peuple Bara présent au Sud (vols de zébus, razzias dans les villages, emprisonnement d’esclaves).

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1 € vaut environ 2500 Ar, soit 15 000 FMG. Le passage du Franc Malgache (FMG) à l’Ariary (Ar) a eu lieu en Janvier 2005 avec une dévaluation de un cinquième de l’ancienne monnaie.

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canne à sucre…) par un individu lui appartient. On ne procède pas au partage des rizières de bas-fonds, mais seulement à une attribution aux enfants pour leur mise en culture. Seuls les fils les cultivent. En revanche, une fille non mariée peut se voir attribuée une parcelle par ses frères.

Les hommes ne disposent traditionnellement que d’un droit d’usage de la terre et de ses produits. A l’installation d’une grande famille (ou lignée) sur une terre nouvelle, après construction du village, le fokonolona répartissait l’espace autour entre chaque

rai-amandreny. Chacun y bâtissait alors un hameau près de la zone de tavy. Ses descendants

continuaient à cultiver au sein de ce territoire. Le premier défricheur gardait sur une colline un droit de culture privilégié, qu’il transmettait à ses enfants. Epuisant les sols, le système de culture du tavy amenait les paysans à se déplacer dans de nouvelles parcelles de forêts.

Le mode de vie tanala étant à l’origine basé sur l’utilisation de la forêt, il a dû évoluer avec la disparition de celle-ci et l’augmentation de la population.

Dans les temps anciens les villages n’étaient habités que quelques mois par an. Pendant toute la saison du tavy, chaque grande famille demeurait sur ses terrains de culture, dans un petit hameau (kimbohitra). Après la récolte du riz pluvial, les familles retournaient au village pour le temps des travaux collectifs et des fêtes. Le système de culture sur brûlis contraignait les hameaux et même les villages à se déplacer fréquemment à l’intérieur du territoire36.

Devant le recul de la forêt, l’introduction des caféiers sous la colonisation française37 dans les années 20 et la diminution des terres disponibles, les maisons se sont stabilisées sur les terres de culture appelées an-karena (litt. le lieu qui procure les richesses). Dans de nombreux villages, la culture des rizières irriguées a pris le pas sur celle du riz pluvial sur pente. La vie sur le harena a perdu son caractère collectif. Les petits hameaux (kimbohitra) ont disparu. La société tanala est aujourd’hui atomisée la plus grande partie de l’année en de nombreuses cases isolées (rarement par deux) abritant chacune un ménage.

1.4.3. Spécificités sociales betsileo et principaux modes d’occupation de l’espace

Dans les villages betsileo, ce sont les ray-amandreny qui représentent la principale autorité. Les décisions et sanctions sont comparables àc elles appliquées dans les villages tanala mais il est plus difficile de les résoudre les divisions car il n’existe pas d’arbitrage final auquel tous se soumettent.

A l’origine, l’organisation sociale betsileo est fondée sur une hiérarchisation pyramidale en castes sociopolitiques « qui se déploie dans le cadre géographique de la vallée » (Moreau, 2002, p.140). Les villages situés généralement au sommet des collines rassemblent plusieurs lignages ou clans qui contrôlent un ensemble de vallons et une portion de vallée. Le territoire est divisé entre chaque clan. A l’échelon supérieur, les villages voisins répartis dans la même vallée forment une unité spécifique, le vavarano ; ils sont liés par des liens de parenté ou d’alliance. Au dessus, l’ensemble des vallées affluentes constituaient autrefois les royaumes à la tête desquels se trouvaient un prince régnant ou hova (litt.noble) (Moreau, 2002, p.140). Les villages les plus à l’extrémité orientale devaient contrôler les marges forestières des

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P. Beaujard mentionne aussi d‘autres raisons de déplacement comme la présence de mauvais esprit, des maladies

épidémiques, la recherche d’un site plus facile à défendre.

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royaumes38 betsileo dont les capitales étaient à proximité de l’actuel axe de la route nationale n°7 (Figure 24).

Pour les différents villages, le réseau hydrographique est un élément structurant de l’organisation spatiale des activités. Il guide à la fois la répartition des activités traditionnelles en forêt (chasse, pêche, collecte de bois) et la colonisation des bas-fonds pour le pâturage des zébus. Les différents lignages se sont répartis l’espace forestier en le découpant par vallée et selon des modes de maîtrises foncières coutumières.

Aujourd’hui, l’organisation territoriale reflète pleinement cet ancien système social. Le cœur agricole des territoires villageois est représenté par les rizières en contrebas des villages anciennement installés ; l’exploitation agricole de la forêt demeure très modeste. La forêt représente essentiellement le lieu où vivaient les ancêtres (vestiges d’anciens villages, anciens pâturages, pierres tombales, sites sacrés, etc.).

L’augmentation de la population a obligé à diviser les vallons entre plusieurs lignages. Les travaux collectifs et d’entraide se font uniquement au sein des lignages.

Accès à la terre et gestion du territoire

Les modes d’appropriation des terres s’organisent autour du bas-fond et de la rizière. Les versants appartiennent au propriétaire du bas-fond. Le partage des rizières se fait du vivant du chef de famille, entre les fils seulement, mais l‘héritage n’a lieu qu’à sa mort. Les filles ne bénéficient que des parcelles de leur mari et d’un usufruit sur les rizières de leurs frères. Elles peuvent les vendre ou les mettre en location avec l’accord des frères. En forêt, l’héritage des champs de versant est moins réglé : chaque enfant a accès aux terres défrichées par les parents et exploite « ce qu’il peut où il veut ». Comme en pays tanala, ce sont des arbres (ici des Eucalyptus) qui marquent les limites entre domaines fonciers.

1.4.4. Des liens forts entre Tanala et Betsileo

De par leurs origines et leur mode de vie, les Tanala et les Betsileo entretiennent des échanges dans le domaine commercial, matrimonial et de travail saisonnier (Beaujard, 1983 ; Moreau, 2002).

Leurs calendriers agricoles étant décalés en raison des conditions climatiques (Tableau 4), des complémentarités se sont opérées pour la main d’œuvre et la gestion de la période de soudure. Jusqu’à la fin de l’année les revenus issus de la vente de cultures de rente (bananes, café, et fabrication de rhum artisanal) permettent aux Tanala d’acheter du riz et d’employer des salariés betsileo pour aménager et labourer les rizières et participer à la récolte du café. En début d’année, lors des derniers mois de soudure et de la saison des pluies, les Tanala partent faire du salariat en pays betsileo pour l’aménagement de nouvelles rizières en forêt (travaux de défriche et terrassement). Au cours de l’année, le pays betsileo importe essentiellement du rhum artisanal, du riz et des fruits (bananes, letchis, café) du pays tanala, qui importe en retour du riz, du tabac et des produits de premières nécessités (PPN).

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Les royaumes se sont constitués à partir du 16ème siècle et ont disparu avec la colonisation. Le pays Betsileo était constitué de 4 royaumes : Le Lalangina dont la capital était au sud-est de Fianarantsoa, l’Isandra dans la région d’Ambalavao, l’Arindrano et le Manandriana. Deschamps (1960) souligne le caractère semi-nomade des Betsileo, peuple conquérant de terres vierges, qui pratiquait essentiellement le tavy et les feux de brousse pour faire pâturer leur troupeau et dont l’enracinement autour des bas-fonds aménagés en rizière ne date que de deux ou trois siècles.

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Tableau 4 : Complémentarités des calendriers agricoles tanala et betsileo des marges nord du corridor Jan Fev Mar Avr Mai Jui J u i l Aou Sep Oct Nov Déc Betsileo Soudure Abondance en riz Pics travaux Tanala Soudure Abondance en riz Pics de travaux Disponibilité en argent

Le corridor est donc traversé par un réseau de sentiers (voir Figure 24 p.140) reliant le pays tanala très enclavé aux marchés betsileo proches de la lisière. Ils assurent ainsi des liaisons économiques fondamentales, orientées est-ouest entre hautes-terres et basses-terres, qui peuvent permettre aux ménages de développer des systèmes de culture qui ne restent pas axés sur l’autosubsistance.

1.5. Les territoires de gestion de la conservation et du développement de

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