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La sensibilisation aux risques via le médecin traitant et des actions spécifiques de prévention sont en revanche recommandées

POLITIQUE DE SECURITE ROUTIERE ET POLITIQUE DE SANTE PUBLIQUE

2.3 La sensibilisation aux risques via le médecin traitant et des actions spécifiques de prévention sont en revanche recommandées

L’intervention du médecin traitant est la plus adaptée

Depuis juin 2013, la Haute autorité de santé invite les médecins généralistes à repérer la fragilité des personnes âgées grâce à 5 questions : le patient vit-il seul ? A-t-il perdu du poids ces 3 derniers mois ? Se sent-il fatigué ? A-t-il des difficultés à se déplacer à pied à vitesse normale ? Se plaint-il de sa mémoire ? Le médecin généraliste peut alors orienter le patient vers un gériatre.20

C’est la même démarche qu’il est souhaitable d’appliquer, en matière d’aptitude à la conduite, « le médecin doit « conseiller sans ordonner », tout en gardant à l’esprit la forte symbolique de la

18 Etude du RACC sur les seniors et la conduite en Catalogne - cité par actes des 26ièmes entretiens Jacques Cartier.

19 Pierre JACOB DURAND gériatre, directeur scientifique du Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec, Président de la table nationale des réseaux universitaires intégrés de santé portant sur le vieillissement au Québec, professeur à l’université de Laval.

20 http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1718248/fr/comment-prendre-en-charge-les-personnes-agees-fragiles-en-ambulatoire.

171 conduite et l’importance du déplacement pour la liberté et l’autonomie. ». « Sauf en présence de risques cognitifs avérés, le médecin a donc plutôt intérêt à donner des conseils « de bon sens » au patient : ne plus conduire la nuit, éviter les parcours inconnus, surtout dans les grandes villes, ainsi que les jours d’intempéries, et faire des pauses et des trajets courts sur des itinéraires familiers. »21. Les conducteurs âgés devraient aussi s’abstenir de tout ce qui peut les déconcentrer au volant : GPS trop complexes, téléphone, cigarette...

En fait, comme à tous les âges, « ce sont les conducteurs inconscients de leurs déficits qui sont les plus dangereux et c’est eux qu’il faut accompagner par des conseils adaptés ».

Il s’avère que les familles interpellent souvent les médecins sur le sujet. Le médecin traitant est en effet pour les personnes âgées une personne de confiance qu’elles consultent souvent de façon régulière.

La Sécurité Routière et l’ACMF ont mis au point des documents et des affiches incitant les patients à parler de ces sujets à leur médecin.

La DSCR s’est alliée à la direction générale de la santé et au Conseil national de l’ordre des médecins pour transmettre aux médecins généralistes une plaquette explicitant leur trôle de conseil tant pour ce qui concerne les personnes âgées que pour l’incidence sur la conduite de la consommation de certains médicaments.

Cette brochure a été diffusée aux 220 000 médecins inscrits à l’ordre des médecins en France, en 2012 Elle les informe notamment sur les pathologies à risque, les cas où un aménagement du permis peut-être recommandé ainsi que le cadre de leur intervention dans le respect du secret médical...

Cette prévention individualisée ne concerne pas que les pathologies liées à l’âge mais aussi d’autres facteurs de risques qui peuvent concerner des patients plus jeunes comme la prise de médicaments

21 Deuxième journée scientifique du CFMT Risques routiers et personnes âgées : quels conseils donner aux médecins ? Synthèse du 19 mars 2014 par Denis Durand de Bousingen.

172 dangereux pour la conduite, certaines pathologies cardio-vasculaires ou l’altération des fonctions sensorielles.

En cas de risque avéré repéré par l’entourage, et si le conseil du médecin traitant ne suffit pas, les proches peuvent toujours alerter le préfet qui fera alors procéder à une visite médicale qui prend maintenant en compte les capacités cognitives.

Des actions de formation-information ciblées vers les personnes âgées sont nécessaires

Au-delà des conseils délivrés par le médecin de famille, le risque particulier des séniors les plus âgés peut donc être réduit par des actions de prévention bien ciblées (cf. fiche éducation-prévention).

Plusieurs expériences rapportées à la mission montrent l’appétence des personnes âgées pour les séances de remise à niveau relatives au code de la route ou à l’utilisation des certains dispositifs utilisés peu fréquemment et souvent mal utilisés (désembuage, feux anti-brouillard...). Certains pays, dont l’Allemagne ou l’Autriche, proposent des « recyclages gratuits » aux conducteurs âgés qui le souhaitent, initiative jugée très positivement par les intéressés. Ce type de formation pourrait aussi être recommandé aux personnes âgées titulaires d’un permis ancien mais qui n’ont pas pratiqué pendant des années et qui souhaitent reprendre la conduite.

L’efficacité de ces actions suppose qu’elles puissent être dispensées en proximité par exemple dans le cadre des activités municipales réservées aux aînés ou des animations organisées dans les établissements d’hébergement de personnes âgées.

Le port d’accessoires rétro réfléchissants serait également une mesure de prévention efficace pour les piétons et les cyclistes. Les personnes âgées sont en effet souvent peu visibles, ce qui est un facteur de risque complémentaire (couleur sombre, faible taille...).

L’augmentation du nombre de personnes âgées devrait engager les constructeurs automobiles à imaginer des adaptations

Enfin, la conception des véhicules adaptés est une piste intéressante, d’autant plus que les séniors représentent sans doute un fort potentiel économique.

Ainsi les personnes ayant des difficultés articulaires privilégient les véhicules automatiques. Les équipementiers et constructeurs automobiles pourraient également travailler à l’amélioration de la vision sur les cotés pour pallier la moindre mobilité du cou et du dos, ou à la simplification des dispositifs connectés...

Il serait également utile que les séniors soient mieux accompagnés dans la prise en main d’un nouveau véhicule.

173 PARTIE 3. LA QUESTION DES ADDICTIONS AU VOLANT RESTE UN ENJEU MAJEUR

ENCORE INSUFFISAMMENT PRIS EN CHARGE

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