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Section 03 : Analyse de la croissance économique

III. Contribution des secteurs de l’économie à la croissance :

6. Le secteur des services non marchands :

Récemment en 2015, l’agriculture a connu une croissance en volume de 6,4% par rapport à l’année précédente et contribue pour 17,5% à la croissance du PIB.

3. Le secteur bâtiments, travaux publics et hydraulique (BTPH) :

Le secteur BTPH comporte deux volets : bâtiments et travaux publics (BTP) ainsi que les services et travaux publics pétroliers (STPP). Suite au déficit en logements et en infrastructures de base, ce secteur a bénéficié d’une attention particulière des pouvoirs publics ces dernières années. Il contribue en volume à 13,5% de la croissance globale en 2015 contre 17,5% en 2014.

4. Le secteur industriel :

Le secteur industriel enregistre des taux de croissance positifs en 2015, néanmoins la croissance de ce secteur reste toujours irrégulière et représente une faible part dans le PIB.

En volume, la croissance industrielle a été de l’ordre de 4,3% en 2015 contre 3,8% en 2014 du fait de la forte reprise d’activité dans les secteurs des Industries Sidérurgiques, Métallique, Mécanique et Électrique et Électronique (ISMMEE). L’industrie participe à hauteur de 5,4% dans le PIB et se classe au dernier rang des secteurs hors hydrocarbures.

Ainsi, les branches d’activité qui ont contribué à la croissance de l’industrie en 2015 sont l’énergie avec un accroissement en volume de 6,8% contre 7,1% en 2014 ; Les industries agro-alimentaires avec 5,8% de croissance contre 6,3% en 2014 et les ISMMEE avec 10,5% contre 0,7% en 2014137.

5. Le secteur des services marchands :

Le secteur des services marchands est le moteur important de la croissance, il se compose des transports et communications, des hôtels-cafés-restaurants, du commerce, et des services fournis aux entreprises ainsi qu’aux ménages.

Sur la période 2000-2012, ce secteur a réalisé une croissance moyenne annuelle de 7,3%. En revanche, cette tendance s’est infléchie en 2015 puisque le taux de croissance enregistrée n’est que de 5,3% contre 8,5% en 2013 et 8,1% en 2014, cette décélération est due à la contraction des importations de marchandises. Néanmoins, ce secteur se confirme comme un important contributeur à la croissance avec un taux de contribution au PIB de 27,4%138.

6. Le secteur des services non marchands :

137 Office National des Statistiques, «Les Comptes Économiques En Volume De 2000 À 2015», N°751, Alger, 2016, P 06.

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Le secteur des services non marchands rassemble les activités des Institutions Financières (IF), les Affaires Immobilières (AI) et de l’Administration Publique (AP). Avec une progression de 3,7% plus faible que celle de l’année 2014 (4,5%), les services non marchands contribuent pour 17,2% à la croissance du PIB.

La part de chacun de ces secteurs dans la croissance du PIB est représentée dans la figure suivante : Figure n°04 : ventilation sectorielle du PIB en 2015

Source : réalisé par l’auteur à partir des données de la Banque d’Algérie et l’ONS.

La contribution des secteurs d’activité économique dans le PIB démontre la dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures et l’influence de l’environnement international notamment le cours du pétrole sur les exportations, sur la balance commerciale et par conséquent sur l’activité et le niveau de vie des citoyens.

18,90% 17,50% 13,50% 5,40% 27,40% 17,20% Hydrocarbures Agriculture BTPH Industrie

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Conclusion

L’analyse des performances macroéconomiques en Algérie durant la période de planification et de gestion administré ainsi que la transition à l’économie de marché nous a permis de tirer les points suivants :

En matière de taux de change, l’Algérie a connu plusieurs politiques de change depuis son indépendance. Dans le cadre d’une économie planifiée, la politique de change était une politique de taux change fixe (1DA=1FF), ensuite à partir de 1974, le dinar algérien était rattaché à un panier de devises dont la principale monnaie était le dollar américain du fait de son poids dans le panier et de sa position dans les revenus issus des exportations d’hydrocarbures pour enfin, adopter le flottement dirigé avec un contrôle de change et une convertibilité limité. Cette politique avait pour but de protéger la monnaie nationale contre les effets défavorables du rattachement uni-monétaire à travers l’instrument des réserves de change.

Concernant l’inflation, celle-ci s’est manifestée durant la période de la gestion socialiste en raison de l’octroi du crédit destiné au financement des entreprises publiques et d’autre part par la libéralisation des prix associée à la dévaluation du dinar lors des programmes de stabilisation macroéconomique et d’ajustement structurel. Ce n’est qu’à partir 1997 qu’elle s’est régressée du fait de la mise en œuvre d’une politique monétaire prudente et de ciblage d’inflation et l’introduction des instruments efficaces tels que la reprise de liquidité.

Quant à la croissance économique, elle a connu des taux appréciables jusqu’à la fin des années 1980 à travers une politique de développement étatique axé sur l’entreprise publique, la réforme agraire, les industries industrialisantes, la valorisation des hydrocarbures et la mise en place du plan triennal et des plans quadriennaux. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1980 que la croissance du PIB a commencé à chuter et à atteindre des taux modestes dans un environnement de hausse de la dette extérieure. C’est dans cette conjoncture défavorable que l’Algérie a sollicité l’aide du FMI et de la Banque Mondiale.

Toutefois, le recours aux autorités monétaires internationales n’a pas atteint son objectif de départ à savoir soutenir la croissance économique à travers la stimulation de la production nationale et la réduction des importations. Cela n’a qu’aggravé la situation économique en mettant l’Algérie dans une situation d’extrême faiblesse et le dinar ne cesse de se dévaluer contre les devises des

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principaux pays partenaires commerciaux. En effet le commerce extérieur algérien est toujours dominé par les exportations des hydrocarbures et le recours aux importations afin de satisfaire la consommation interne.

Enfin, l’Algérie reste toujours tributaire de la production des hydrocarbures et n’arrive toujours pas à promouvoir la production hors hydrocarbures et à diversifier son économie.

Nous passerons maintenant au dernier chapitre afin d’exposer dans une première section une revue de littérature concernant l’impact du taux de change sur l’inflation et la croissance économique ainsi que les différents travaux théoriques et empiriques sur ce sujet, pour tester ensuite dans la dernière section cette relation dans le cadre de l’économie algérienne durant la période 1990-2015. Mais avant cela nous présenterons d’abord dans la seconde section l’approche méthodologique suivie.

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Chapitre 03

Impact du taux de change sur l’inflation et la croissance

économique : Étude empirique

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Pendant des décennies, le taux de change a été au cœur des débats sur les politiques macroéconomiques des pays à économie ouverte. De plus qu’il est un canal de transmission de la politique monétaire, cette variable joue un rôle important dans la détermination de la dynamique de l’inflation, de la compétitivité de l’économie et le maintient de la stabilité financière.

En outre, la littérature théorique et empirique existante stipule que le taux de change est pris en considération dans la conduite de la politique monétaire optimale lorsque ses variations affectent les écarts d’inflation ou de production.

L’objet de chapitre est de tester empiriquement l’impact du taux de change sur l’inflation et la croissance économique autrement dit, de voir la réaction des prix à la consommation (inflation) et du produit intérieur brut (croissance économique) suite à un choc négatif (dépréciation) sur le taux de change dans le cadre de l’économie algérienne pour la période 1990-2015.

Afin d’atteindre cet objectif, ce chapitre sera scindé en trois sections ; la première expose une revue de la littérature théorique et empirique sur l’impact de la variation du taux de change sur l’inflation et la croissance, ensuite la seconde traite l’approche méthodologique suivie et enfin la dernière sera réservée à l’étude empirique afin de répondre à notre problématique de recherche.

Section 01 : taux de change, inflation et croissance économique : une revue de la