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Section 01 : Évolution et conduite de la politique de change de l’Algérie

5. De 2010-2014 :

La situation de la balance des paiements extérieurs de l’Algérie s’est consolidée au cours du premier et second semestre de l’année 2010 suite à l’évolution favorable des prix du pétrole (28,73%) et donc des recettes d’exportation des hydrocarbures. Cela augmente le niveau des réserves officielles de change qui excèdent trois années d’importations de biens et services à fin 2010 et permet de faire face aux chocs externes.

La Banque d’Algérie poursuit toujours la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar à son niveau d’équilibre de moyen terme afin de réduire les risques de change liés à la volatilité des cours de l’euro et du dollar. Cependant, le taux de change effectif réel annuel s’est apprécié de 2,64% en 2010 sous l’effet de l’appréciation du taux de change effectif nominal de 0,53% et de la hausse des prix relatifs de 2,06%. Le cours de change moyen mensuel du dinar s’est apprécié sept mois sur douze en 2010 atteignant 104,1663 dinars/euro en moi de janvier et 93,3571 dinars/euro en juin 2010108.

Dans cette conjoncture la Banque d’Algérie a renforcé le mécanisme flexible et dynamique de gestion de ses interventions sur le marché interbancaire des changes notamment par le suivi quotidien de l’évolution du taux de change nominal et des prix relatifs afin de corriger les écarts constatés par rapport à l’objectif du taux de change effectif réel d’équilibre sur le moyen terme.

107http://www.bank-of-algeria.dz/pdf/rapport_ba_2009/chapIV_09.pdf

108 Rapport annuel de la Banque d’Algérie 2010, chapitre IV « convertibilité, balance des paiements et dette extérieure ».

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Ces interventions sur le marché interbancaire des changes ont eu pour résultat l’appréciation du taux de change effectif réel en moyenne annuelle (2,64%) en 2010, tout en restant quasiment à son niveau d’équilibre à moyen terme (1,16%).

L’année 2011 a été caractérisée par une viabilité renforcée de la balance des paiements extérieurs provenant de l’amélioration de la position financière extérieure et des indicateurs de dette extérieure en 2010. La bonne soutenabilité de la dette extérieure a été qualifiée de performance historique face aux risques souverains. Cependant, la Banque d’Algérie a continué de conduire une politique active de taux de change dite de ‘flottement dirigé’ avec l’objectif de stabilisation du taux de change effectif réel à cause de la volatilité accrue des cours de change des principales devises.

La Banque d’Algérie a également pris en octobre 2011 de nouvelles mesures pour activer le rôle des banques sur le marché interbancaire des changes notamment en matière de couverture des risques de change au profit des entreprises.

Par rapport à l’année 2010, le cours moyen annuel du dinar s’est apprécié de 2,1% contre le dollar pendant qu’il s’est déprécié de 3% contre l’euro. L’intervention de la Banque d’Algérie dans le contexte de la volatilité accrue des cours de change des principales devises, a permis au taux de change effectif réel du dinar de rester proche de son niveau d’équilibre avec une appréciation en moyenne annuelle de 0,25%109.

Le taux de change moyen annuel du dinar algérien face à l’euro est passé de 102,2154 euro/dinar en 2011 à 102,1627 euro/dinar en 2012, soit une légère appréciation de la monnaie nationale de 0,05%. Quant au taux de change moyen annuel du dinar par rapport au dollar américain il s’est établi à 77,5519 dollar/dinar en 2012 contre 72,8537 dollar/dinar, soit une appréciation de 6,45%. Durant cette année, le taux de change effectif nominal s’est stabilisé par contre le taux de change effectif réel avait enregistré une appréciation de 5,8% en moyenne annuelle sous l’effet de l’élargissement du différentiel d’inflation 6,22% entre l’Algérie et ses principaux partenaires commerciaux.

Ainsi, la Banque d’Algérie poursuit toujours sa politique de change ‘flottement dirigé’ qui vise la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar (stabilité financière externe) à cause de la volatilité accrue des cours de change des principales devises à partir de mi-2013 produisant de fortes pressions sur les monnaies des pays émergents. Ses interventions ont permis de réduire l’impact de cette volatilité sur l’économie nationale et cela dans un cadre de conduite de politique de change effectif du dinar à proximité de son niveau d’équilibre fondamental.

109 Rapport annuel de la Banque d’Algérie 2011, chapitre IV « convertibilité, balance des paiements et dette extérieure ».

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Enfin, en 2014 l’économie nationale a subi un autre choc externe marqué par la chute des prix des hydrocarbures au cours du second semestre de cette année. La balance des paiements courants a enregistré un déficit. Cependant, la très bonne soutenabilité de la dette extérieure a pu être qualifiée de performance historique. Cette baisse des prix du pétrole passant de 110,61 dollars/baril au seconde semestre 2013 à 90,38 dollars/baril en 2014 a affaibli le niveau des exportations d’hydrocarbures. Malgré cette baisse, le niveau des réserves officielles de change (or non compris) reste adéquat dépassant le seuil d’adéquation habituel pour les pays émergents permettant à l’Algérie de préserver la stabilité extérieure face au choc externe.

Le cours moyen annuel du dinar vis-à-vis du dollar américain s’est établi à 80,5606 dollar/dinar en 2014 contre 79,3809 dollar/dinar en 2013, correspondant à une dépréciation de 1,49 %. Cela s’explique par la dépréciation de 6,08 %, en moyenne trimestrielle, au quatrième trimestre 2014 par rapport au troisième trimestre de la même année, sous l’effet du choc externe. Parallèlement, le cours de change annuel moyen du dinar contre l’euro s’est déprécié de 1,39% en 2014 par rapport à 2013, passant de 105,4374 euro/dinar en 2013 à 106,9064 euro/dinar en 2014.

En dépit de l’effet du choc externe au quatrième trimestre 2014, le taux de change effectif réel s’est légèrement apprécié en 2014 par rapport à l’année 2013, en situation de forte dépréciation des monnaies des pays partenaires vis- à-vis du dollar. En conséquence, en dépit du creusement du déficit de la balance des paiements extérieurs au quatrième trimestre par rapport au premier semestre, le taux de change effectif réel du dinar demeure apprécié par rapport à son niveau d’équilibre déterminé en fonction des fondamentaux110.

Selon les données de la Banque d’Algérie nous avons élaboré un tableau qui représente l’évolution de l’encours des réserves officielles de change de l’Algérie de fin décembre 2010 jusqu’à fin décembre 2014.

Tableau n°11 : L’encours des réserves de changes (or non compris)

Année 2010 2011 2012 2013 2014

L’encours des réserves de change (Or non compris)

(milliards de dollars)

162,22 182,22 190,661 194,012 178,938

Source : donnée de la Banque d’Algérie.

110 Rapport annuel de la Banque d’Algérie 2014, chapitre IV « convertibilité, balance des paiements et dette extérieure ».

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Malgré le choc externe de 2009, l’accumulation des réserves de change se poursuit passant de 162,22 milliards de dollars à fin décembre 2010 à 194,012 milliards de dollars à fin décembre 2013 pour reculer à fin décembre 2014 à 178,938 milliards de dollars à cause du choc externe de cette année dû à la baisse du prix des hydrocarbures.

En étudiant l’évolution et la conduite de la politique de change en algérie, il y a eu lieu de relever que le commerce extérieur algérien est toujours dominé par les exportations des hydrocarbures et l’importation des produits de consommation, d’où la dépendance de l’économie algérienne à l’extérieur.

Le seul instrument sur lequel se base l’Algérie afin de conduire sa politique de change est les réserves de change, cet instrument a connu une évolution favorable à partir des années 2000 principalement en 2003 où l’Algérie a accumulé un montant considérable de réserves officielles de change. Cette accumulation est dû à l’augmentation du prix des hydrocarbures ; la seule source de notre économie. Cette situation a duré jusqu’au 2014, l’année du choc externe qui a frappé l’économie algérienne et a produit des effets défavorables sur la balance des paiements extérieurs, malgré le remboursement de la dette extérieure.

Le niveau des exportations des hydrocarbures a permis de redresser la position extérieure de l’Algérie en procédant au paiement de sa dette extérieure en 2004 et 2006 et à la constitution d’importantes réserves de change depuis l’année 2000, cela permet à l’économie algérienne de faire face à d’éventuelles difficultés.

Les observations traduites par les deux chocs externes de 1986 et 2014 confirment la dépendance de l’économie nationale à l’égard des exportations des hydrocarbures. Le niveau des réserves officielles de change constitue aujourd'hui un élément important de sécurité financière extérieure, à mesure que la Banque d'Algérie poursuit rigoureusement la politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar en contexte de bonne soutenabilité de la position financière extérieure nette de l'Algérie.

Enfin, l’Algérie reste toujours tributaire de la production des hydrocarbures. Le prix des hydrocarbures et le solde de la balance des paiements extérieurs sont les principaux déterminants du taux de change effectif réel du dinar.

Nous allons passer maintenant à la deuxième section afin d’exposer l’évolution de la deuxième variable à savoir ; l’inflation. Nous tenterons d’évoquer les principales périodes depuis

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l’indépendance tout en passant en revue les déterminants de l’inflation afin de pouvoir déterminer l’impact du taux de change sur l’inflation dans le prochain chapitre.