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Section 02 : Revue théorique sur l’inflation

I. Notions sur l’inflation :

4. Politique anti inflationniste :

On distingue quatre types de mesure : 4.1.La politique de contrôle des prix :

Cette politique est généralement adopté lors des périodes de pénurie c'est-à-dire lorsqu’il y a une insuffisance d’offre afin d’empêcher la hausse des prix.

Ce contrôle des prix consiste à bloquer les prix ou à limiter leur taux de croissance par voie autoritaire. D’abord, les autorités peuvent taxer les prix c'est-à-dire leur fixer un maximum ensuite subventionnent les produits dont elles veulent maintenir les prix pour des raisons sociales et économiques. Cet instrument est utilisé dans le domaine alimentaire afin d’inhiber la hausse des salaires et stabiliser donc le coût de la vie.

L’inconvénient de cette politique est que d’une part, les subventions nécessitent une part importante des dépenses publiques et d’autre part, elle provoque la hausse des prix des produits non subventionnés car ces subventions libèrent un pouvoir d’achat excédentaire et donc augmente la demande.

La politique de contrôle des prix semble être moins efficace car une fois les contrôles relâchés, il y aura un rattrapage de l’inflation.

Une autre mesure est pratiquée par les autorités à savoir ; la politique des revenus. 4.2.La politique des revenus :

Afin de lutter contre l’inflation, il faut réévaluer les flux réels au détriment des flux monétaires tout en procédant ainsi à la modération de la hausse des rémunérations.

Contrairement à la politique monétaire ou fiscale qui vise à absorber l’excédent monétaire déjà constitué, la politique des revenus se base sur la formation des revenus (les salaires, le smic et retraite). Celle-ci vise à contrôler l’évolution des revenus en vue de limiter la croissance de la demande globale ou les coûts salariaux.

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Généralement cette politique est couplée avec la politique de contrôle des prix, mais elle ne pourra pas suffire d’où il faut user la politique monétaire et budgétaire afin de parer au risque d’inflation.

4.3.La politique monétaire :

La politique monétaire constitue l’instrument par excellence pour les partisans de la théorie de l’inflation par la monnaie. Selon les monétaristes (dont le chef de fil est Milton Friedman), la politique monétaire ne peut et ne doit avoir qu’un seul objectif : lutter contre l’inflation.

La politique monétaire repose sur la théorie quantitative de la monnaie, selon laquelle l’inflation est induite par un excès de la quantité de monnaie par rapport à la production. Elle vise donc à agir directement sur la création monétaire afin de réduire la masse monétaire. Pour ce faire, les autorités monétaires disposent de trois instruments :

4.3.1. Les taux d’intérêt :

Les autorités monétaires peuvent augmenter le taux d’intérêt ce qui renchérit le coût du crédit et par conséquent la demande de crédit diminuera et la masse monétaire diminuera également. En effet, le taux d’inflation diminue.

4.3.2. Les réserves obligatoires :

Les réserves obligatoires sont des réserves en liquidité des banques commerciales déposées au près de la Banque Centrale à un taux de rémunération. Le montant des réserves à déposer est administré par la Banque Centrale par un taux appelé taux des réserves obligatoires.

Donc, en cas d’inflation la Banque Centrale peut augmenter le taux des réserves obligatoires afin de diminuer la base monétaire et donc restreindre les crédits que peut octroyer les banques commerciales.

4.3.3. L’encadrement du crédit :

Pour lutter contre certains déséquilibres économiques et surtout l’inflation tout en maitrisant la masse monétaire, les autorités monétaires recourent à la politique d’encadrement du crédit. Cette dernière repose sur le contrôle et la limitation réglementaire du montant des crédits bancaires. Ainsi les autorités monétaires fixent le montant des crédits alloués à l’économie à partir d’un taux de croissance de la masse monétaire souhaité. Ensuite, elles déterminent pour une période donnée des normes de progression mensuelle des encours de crédit que peut octroyer chaque banque57.

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Les banques commerciales ne doivent pas dépasser le seuil des encours de crédit fixé par les autorités monétaires. Dans le cas contraire, la Banque Centrale les pénalise par la constitution des réserves supplémentaires non rémunérées.

Enfin, les monétaristes recommandent un budget équilibré car un déficit budgétaire provoque de l’inflation dans la mesure où il sera financé par la création monétaire.

Nous examinons maintenant l’effet de la politique budgétaire. 4.4.La politique budgétaire :

Pour réduire l’inflation, il faut diminuer la masse monétaire en circulation par la compression de la demande sans déprimer l’offre. Cela peut se faire par la diminution des dépenses publiques mais celles-ci sont généralement incompressibles d’où l’État recoure à l’augmentation des impôts. Le prélèvement des impôts diminue et resserre la consommation des agents économiques et déprime moins l’épargne. Il permet donc de diminuer la demande des agents économiques et par conséquent les prix auront tendance à baisser.

Donc, la politique budgétaire consiste à faire baisser la demande tout en luttant contre l’insuffisance de l’offre soit par la diminution des dépenses publiques mais aussi de celle des différents agents économiques, soit par le prélèvement des impôts dans le but d’éviter la hausse des prix.

Après avoir exposé les quatre instruments qui permettent de lutter contre l’inflation, on retient que la politique monétaire est la plus rapide à mettre en œuvre du fait de son impact direct sur la masse monétaire. Tans dis que la politique de contrôle des prix et des revenus peuvent créer des pressions sociales.

Pour bien maitriser l’inflation, certain pays adopte une autre politique celle du ciblage d’inflation. Le ciblage d’inflation est un régime monétaire adopté par quelques pays afin de viser l’inflation, c'est-à-dire la stabilité des prix. Dés la fin des années 80, les pays à régime flexible ont commencé à cibler l’inflation, notamment les pays industrialisés ainsi que les pays émergents. Selon le FMI, dix huit pays se sont engagés de manière claire et crédible à atteindre un objectif d’inflation, la Nouvelle Zélande fut la première à l’adopter en 1989.

Les pays qui veulent s’engager à cibler l’inflation doivent satisfaire à trois critères à savoir ; l’engagement explicite à atteindre un objectif ou une zone-objectif d’inflation donnée dans un délai donné ; l’annonce régulière des objectifs au public et la mise en place des mécanismes

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institutionnels pour assurer que la Banque Centrale est responsable de la réalisation de l’objectif. Cependant, pour assurer le ciblage d’inflation la Banque Centrale doit être indépendante opérationnellement vis-à-vis du gouvernement de sorte qu’elle soit libre de poursuivre son objectif d’inflation.

Lorsque l’inflation menace de s’écarter de l’objectif ou de la zone-objectif annoncée, la banque centrale utilise ses instruments de politique monétaire pour aligner l’inflation prévue sur l’objectif. Le processus du ciblage d’inflation se déroule comme suit58 :

1-D’abord, la Banque Centrale s’engage explicitement à atteindre un objectif c'est-à-dire un plafond tels que les pays industrialisés qui visent une inflation inférieure à 5%, ou bien une zone-objectif d’inflation donnée avec des marges symétriques autour d’un point central en utilisant des instruments de la politique monétaire pour aligner l’inflation prévue sur l’objectif.

2-La Banque Centrale doit choisir un horizon temporel pour atteindre son objectif en fonction de l’écart entre le taux d’inflation initial et le taux souhaité. Un délai plus court tend à maitriser plus rapidement les anticipations inflationnistes et accélérer la crédibilisation de la Banque Centrale. Une grande stabilité des prix a été observée au niveau mondial, ces dernières années, et surtout dans les pays à ciblage d’inflation. Certains économistes l’expliquent par l’effet de l’introduction du ciblage d’inflation tans dis que d’autres soutiennent l’hypothèse que le ciblage d’inflation n’est pas à l’origine de cette stabilité.

L’inflation fut et demeure toujours un grand problème économique de notre siècle. Elle est due à l’excès des flux monétaires par rapport aux flux réels autrement dit un excès de demande de biens et services ou de monnaie par rapport à leurs offres. Elle entraine des conséquences sur presque tous les secteurs de l’économie et donc les autorités monétaires s’engagent à mettre en œuvre une politique monétaire afin de lutter contre ce phénomène.

Dans certains cas la politique monétaire ne suffira pas, il est donc nécessaire de mettre en œuvre les autres politiques (politique de contrôle des prix, politique des revenus et politique budgétaire). On s’intéresse maintenant à l’étude de la troisième variable à savoir la croissance économique qui est un objectif fondamental des pouvoirs publics. L’étude de cet agrégat monétaire permet de comprendre comment un pays peut améliorer de manière soutenue le niveau de vie de sa population.

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Section3 : Croissance économique ‘concepts et théories’

La croissance économique est un évènement historique exceptionnel, elle constitue un objectif prioritaire pour les pouvoirs publics. Ses origines remontent à la première révolution industrielle dont le début est récent ; le dix huitième siècle pour la Grande-Bretagne, le dix neuvième siècle pour quelques pays occidentaux tels que la France, l’Italie, l’Allemagne et les États-Unis ainsi que le vingtième siècle pour beaucoup d’autres pays.

La croissance économique est également un objectif de politique économique dans plusieurs pays comme la stabilité des prix et le plein emploi. Elle connait deux grandes phases, la première phase est le déclenchement qui s’étend sur plusieurs décennies et consiste à modifier les structures de l’économie afin de passer d’une économie statique produisant des biens identiques d’année en année à une économie progressive dont l’industrie se développe au fil du temps, c’est la phase de la révolution industrielle ainsi que la deuxième phase qui suit le déclenchement, elle s’intéresse au rythme de la croissance qui correspond au taux de croissance de la production et du revenu sur une période plus ou moins longue.

La maitrise de la croissance économique nécessite de connaitre ces déterminants, ses indicateurs ainsi que sa mesure. Nous allons exposer dans cette section ces éléments.

Depuis Adam Smith et sa richesse des nations, la croissance économique occupe l’esprit de plusieurs économistes. Plusieurs définitions lui ont été attribuées. Elle peut être définie comme suit : 1-La croissance économique correspond à une longue période d’augmentation de la production. C’est une notion uniquement quantitative et économique59.

2-Selon François Perroux, la croissance économique est « l’augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global brut ou net, en termes réels».

3-La croissance économique peut être définie en première approximation, comme l’expansion de la production ou du produit national en longue période60.

4-La croissance économique peut se définir comme un accroissement durable de sa dimension, accompagné de changements de structure et conduisant à l’amélioration du niveau de vie61.

59 MONTOUSSE. Marc, OP.cit, P 56.

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Au total, la croissance économique correspond donc à l’accroissement de la quantité des biens et services produite au sein d’un pays pendant une période donnée. Cette notion se distingue de celle de l’expansion qui correspond à une augmentation conjoncturelle de la production.