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Y a-t-il une science du souverain Bien ?

Dans cette perspective, le concept de souverain Bien trouve sa justification et sa valeur philosophique en ce qu’il sert de point d’appui à la constitution systématique de la métaphysique comme science. La doctrine du souverain Bien permet d’identifier la fin

dernière obscurément recherchée par la raison et dont la sauvegarde constituait la raison d’être de la métaphysique. La métaphysique, une fois qu’on a reconnu sa véritable

destination pratique, se trouve dégagée des errements spéculatifs dogmatiques, et peut dès lors envisager de se présenter comme science.

Avant d’aller plus loin, il convient de distinguer deux niveaux. En premier lieu, la métaphysique est possible comme science grâce à la critique, ainsi que le déclare Kant dès l’Introduction de la première Critique. La critique est en effet elle-même la science qui, à certaines conditions et toujours dans les limites du dessein pratique, reconnaît le droit de la raison pure à discourir sur l’intelligible. Mais en second lieu, on peut dire que la métaphysique est possible comme science grâce à la théorie du souverain Bien (et des postulats) puisque cette théorie fournit le point d’ancrage à partir duquel les Idées de cette dernière vont pouvoir acquérir de la réalité objective. La théorie du souverain Bien fournit un sens et une orientation positive à la métaphysique.

Le souverain Bien serait donc ce qui mène à la métaphysique comme science, ou tout au moins, ce qui « ouvre » vers le champ d’une métaphysique renouvelée. Toutefois, ce genre d’affirmation n’est-il pas excessif ? N’est-il pas exagéré d’employer ici le mot de

« science » ? C’est ce qu’estime Jean Grondin191, notant que Kant ne parle jamais de

« métaphysique » lorsqu’il est question de souverain Bien, et ajoute : « on peut se demander si ces admissions – ou postulats – de la raison pratique relèvent vraiment de la science. La métaphysique du souverain Bien est-elle donc possible comme science ? Assurément non, puisqu’il s’agit d’ « articles de foi », bien que Kant dise parfois que leur admission est aussi nécessaire que la loi morale elle-même. Mais puisque des articles de foi

191 « Le souverain Bien et sa métaphysique », in Descartes en Kant, publié sous la direction de M. Fichant et J.-L. Marion, Paris, PUF, 2005, p. 433-445.

ressortissent à l’espoir et non à la connaissance, il est un peu présomptueux de parler ici de science »192.

On peut donc poser la question : les « articles de foi » présupposés par le souverain Bien peuvent-ils sans abus de langage relever de la métaphysique comme science ? Ou n’y a-t-il ici de science que « par homonymie » ?

1. La métaphysique comme science

Considérons le cas des postulats. Il nous semble que l’on peut défendre l’idée que la doctrine des postulats est de nature scientifique à condition de commencer par distinguer différentes significations du terme de « science ». Assurément, les postulats de la raison pratique pure ne sont pas scientifiques au sens où l’on peut dire que les propositions mathématiques ou de la physique sont scientifiques. Mais il s’agit ici de la question de savoir en quel sens la métaphysique qui s’occupe de fonder la croyance rationnelle que nous pouvons avoir au sujet d’objets suprasensible peut mériter d’être considérée comme étant une science. Or, il semble qu’on peut repérer chez Kant trois principales raisons d’appeler la métaphysique une « science » :

a. Le cas de la métaphysique scolaire

Au chapitre III de l’Introduction de la Critique de la raison pure, Kant évoque les problèmes inévitables de la raison pure (Dieu, la liberté et l’immortalité), et ajoute que la « science » (Wissenschaft) dont l’intention finale (Endabsicht) est dirigée vers la solution de ces problèmes « se nomme métaphysique » (heißt Metaphysik). Or, il s’agit là manifestement d’un usage plutôt neutre du terme de « science ». On peut en effet considérer que la métaphysique, même dogmatique (car c’est aussi d’elle dont il est question dans ce passage), est une science, au sens simplement où elle est un domaine spécifique de la pensée, une discipline universitaire, avec ses objets et ses méthodes

192 Ibid, p. 445. À la différence de Descartes, ajoute J. Grondin, chez qui le souverain Bien relève davantage de la connaissance que de la foi. Le rôle de l’entendement et du « droit usage de la raison » (cf. la Lettre à Elisabeth du 4 août 1645) intervient davantage dans la conception cartésienne que dans la conception kantienne.

particulières. Mais c’est là le plus bas degré de la scientificité de la métaphysique puisque cette « science » qui existe de fait est au point de vue de la vérité sophistique et fallacieuse. Dans ces conditions, on pourra dire à la limite que la métaphysique est une « science » au même sens où l’on dira par exemple que la tyrannie ou le despotisme sont des « gouvernements ».

b. Le cas de la première partie de la métaphysique

Mais la « révolution dans la manière de penser » (i.e. ce qu’on appelle la « révolution copernicienne ») provoque une scission dans le champ de la métaphysique dont la première partie, en tant que métaphysique de la nature astreinte aux conditions de la finitude sensible, aura pour tâche de fonder les lois de la nature. Cette métaphysique renouvelée peut alors, à l’image de la physique post-galiléenne, emprunter le chemin sûr d’une science (den sicheren Gang einer Wissenschaft). Or, cette fois, la métaphysique de la nature mérite d’être appelée une science parce qu’elle doit jouer un rôle positif et indispensable dans l’élaboration du système de la connaissance théorique de la nature, ainsi que le précise la Préface des Premiers principes métaphysiques de la science de la nature. En effet, la science de la nature se distingue d’une simple description de la nature dans la mesure où elle possède une partie pure qui lui confère nécessité et universalité. Cette partie pure a elle- même deux aspects : 1) un aspect métaphysique : « la véritable science de la nature présuppose la métaphysique de la nature »193 et 2) un aspect mathématique : « dans toute théorie particulière de la nature, on ne peut trouver de science à proprement parler que dans l’exacte mesure où il peut s’y trouver de la mathématique »194. L’articulation entre ces deux composantes est la suivante : Kant estime que les premiers principes métaphysiques ont pour fonction de rendre possible l’application des mathématiques au corps considéré comme mobile. Les principes métaphysiques donnent aux mathématiques autant de règles de construction a priori dans l’intuition pure de l’espace de la trajectoire des corps. Ces premiers principes fournissent les conditions de la « représentabilité », au point de vue mathématique, du corps en mouvement.

193 Premiers principes (Préface), traduction F. de Gandt, Pléiade t. II, p. 366. 194 Ibid. p. 367.

La métaphysique de la nature a donc un intérêt théorique et une portée scientifique. C’est elle en effet qui garantit la scientificité de la science de la nature. Soustrayant la théorie de la nature à toute tentative de dérivation empirique ou psychologique, la métaphysique de la nature justifie l’application des mathématiques à la physique et, puisque cette application suit méthodiquement le fil conducteur des catégories, donne à cette dernière une dimension systématique (constitutive, selon Kant, de toute scientificité).

c. Le cas de la seconde partie de la métaphysique

Mais qu’en est-il de la seconde partie de la métaphysique, celle qui reprend les aspirations spontanées de la metaphysica naturalis ? De façon significative, Kant estime que cette métaphysique de la raison pure peut elle aussi accéder au titre de science et c’est en effet à son sujet qu’il convient de poser la question : « comment la métaphysique est-elle possible à titre de science ? »195. Kant déclare alors que c’est la critique qui permet de dégager la disposition naturelle à la métaphysique des errements du dogmatisme et de l’établir au rang de science. La critique détermine « de façon légitime et sûre » l’usage qu’il est permis de faire de la raison au-delà des limites de l’expérience en autorisant l’extension pratique de la connaissance. La critique établit à quelles conditions et selon quelle intention nous avons le droit de nous aventurer au sein du monde intelligible. La métaphysique comme science est donc possible à condition de définir les limites d’un exercice de la raison qui se situe en réalité déjà au-delà de toute limite196.

Dans cette situation, la métaphysique peut être appelée une science car en premier lieu, la métaphysique soumise au tribunal de la critique se dote d’une constitution, c’est-à- dire d’un système de règles « légitimes et sûres ». La critique elle-même, en tant que science « du pouvoir ou du défaut de pouvoir » de la raison, établit la métaphysique dans ses droits. Si la possibilité de la métaphysique à titre de disposition naturelle est établie par le fait, en revanche, la possibilité de la métaphysique à titre de science (par conséquent, sa possibilité de droit) est fondée uniquement grâce à la critique. D’autre part, la

195 C1, Introduction, VI : « Wie ist Metaphysik als Wissenschaft möglich ? ».

196 Ibid. Ce redoublement des limites, selon lequel on doit trouver des limites à ce qui est déjà au-delà de toutes les limites de l’expérience, est exprimé dans le passage suivant en B XXIII : « da es denn (…) leicht werden muß, den Umfang und die Grenzen ihres über alle Erfahrungsgrenzen versuchten Gebrauchs vollständig und sicher zu bestimmen ».

métaphysique ainsi renouvelée dans sa seconde partie permet de procurer un savoir même si ce savoir n’est pas une connaissance théorique d’objet. C’est pourquoi la métaphysique

est véritablement une Wissen-schaft et non pas une Erkenntnisstheorie197. Là encore, la

critique abaisse les prétentions de la spéculation métaphysique en les retenant à l’intérieur des limites du dessein pratique, sous peine de tomber dans un « fanatisme » moral qui prétendrait connaître (kennen) dogmatiquement et non plus savoir (wissen) pratiquement.

Sans doute peut-on continuer à estimer qu’il n’y a là de science que par analogie. Mais nous ne devons pas oublier qu’aux yeux de Kant, les questions métaphysiques sont inévitables, nécessaires, et surgissent a priori au sein de la raison pure elle-même. Par conséquent, on doit commencer par souligner que la pensée qui traite de ces questions a forcément affaire à quelque chose qui n’est absolument pas empirique, qui est même nécessaire et a priori. Or, ce sont là deux traits majeurs et constitutifs de la science, même si en l’occurrence l’a priori semble comporter davantage de risque d’illusion que de certitude objective. Mais si nous trouvons une nouvelle voie pour traiter de ces questions qui ne soit pas dogmatique, et quand bien même cette nouvelle voie ne pourra être obtenue qu’à condition d’abandonner un certain nombre de prétentions « gnoséologiques », nous serons tout de même parvenus à établir une « procédure » permettant de se rapporter légitimement à des objets nécessaires et a priori. La découverte et l’établissement d’une telle procédure, tel est le contenu de la seconde partie de la métaphysique comme science. Cette procédure ne pourra évidemment pas consister dans une méthode d’application des catégories à un donné sensible, mais s’efforcera de fonder notre rapport au suprasensible en montrant comment ce rapport qui n’est ni contingent ni affaire de simple croyance personnelle possède une nécessité a priori.

C’est ce genre inédit de scientificité qu’il convient de reconnaître à la doctrine des postulats qui se rattache à la théorie du souverain Bien - inédit, parce qu’il ne s’agit pas ici de connaître des objets. Mais la science ne se limite pas à la science de la nature et au domaine du mathématisable, comme nous aurions peut-être tendance à le penser aujourd’hui. La métaphysique comme science, celle qui est arrimée au concept de souverain Bien, consiste dans la reconnaissance d’un enchaînement nécessaire parmi nos

197 Sur la distinction wissen et kennen, cf. l’article déjà cité d’Éric Weil, « Penser et connaître… », p. 22-28 notamment. E. Weil, tout en reconnaissant l’absence chez Kant de terminologie fixe, développe ses analyses en rattachant le couple « penser/savoir » à la métaphysique, et le couple « connaître/science » à la physique.

représentations198 : 1) la loi morale est un fait. 2) le souverain Bien est un concept qui surgit

dialectiquement de la raison pratique pure en tant que celle-ci est raison pure199, par

conséquent, le souverain Bien est un objet nécessaire a priori qui est posé par la loi morale elle-même. 3) Il est alors nécessaire de fonder la possibilité d’un concept lui-même nécessaire (faute de quoi on se contredirait, puisqu’on affirmerait la nécessité pratique a

priori d’un objet sans se donner les moyens de comprendre comment cet objet est

« faisable ») : à ce moment intervient la doctrine des postulats dont les propositions et les enseignements sont « pris » dans le tissu serré des exigences a priori de la rationalité pratique. Et quelque subjective que puisse être en dernière analyse la certitude que nous pouvons avoir au sujet des objets de la métaphysique, cette certitude n’en est pas moins pour nous nécessaire et susceptible de recevoir une justification a priori.

2. Le souverain Bien comme objet de science

La doctrine du souverain Bien elle-même peut également être élevée au rang de science. C’est la même « stratégie » qui s’applique : il s’agit de montrer que le souverain

Bien se rapporte aux fins essentielles nécessaires a priori de la raison humaine. En tant que fin dernière de l’usage pur de la raison, le souverain Bien est une sorte de fil conducteur souterrain et aveugle de l’exercice de la raison pure spéculative, qui paraîtra au grand jour une fois que la critique nous aura fait sortir du labyrinthe dialectique. S’il y a une science possible du souverain Bien, c’est que le souverain Bien apparaît comme le point de réunion des différents usages de la raison, comme l’Idée suprême, architectoniquement parlant, de la philosophie. Aussi serait-il bon de s’inspirer des Anciens et de « laisser à ce mot [de philosophie] son ancienne signification, celle d’une doctrine du souverain Bien », Kant ajoutant à cette occasion : « pour autant (sofern) que la raison s’efforce, dans cette doctrine, de parvenir à la science »200.

198 C2, V, 132 : les postulats de la raison pratique pure « procèdent tous de la proposition-fondamentale de la moralité, qui n’est pas un postulat, mais une loi par laquelle la raison détermine immédiatement la volonté, laquelle volonté, précisément en étant ainsi déterminée, exige en tant que volonté pure ces conditions nécessaires à l’observation de son précepte ». « Son précepte », en l’occurrence, concerne la promotion du souverain Bien.

199 Cette affirmation sera justifiée dans le chapitre VI de cette première partie.

200 C2, V, 108 : « Es wäre gut, wenn wir dieses Wort bei seiner alten Bedeutung ließen, als eine Lehre vom

Il existe donc pour Kant une approche scientifique du souverain Bien, ce qui bien sûr ne signifie pas du tout que l’on chercherait par-là une espèce de calcul universel des plaisirs et des peines. Ce dernier genre de conception serait plutôt visé, par exemple, par la philosophie utilitariste. Pour John Stuart Mill, en effet, la détermination du summum bonum (défini d’après le principe du plus grand bonheur pour le plus grand nombre) se fait grâce à des observations et comparaisons entre les différentes situation de bien-être afin de « maximiser » l’utilité générale. Aussi l’utile (useful) recherché n’est-il pas l’avantageux (expedient), c’est-à-dire ce qui est immédiatement utile au point de vue égoïste. Selon la conception utilitariste, la vertu consiste essentiellement dans l’aptitude à faire abstraction de ses intérêts personnels afin de s’élever jusqu’à la considération de l’intérêt du plus grand nombre. Mais la connaissance et l’effort théorique jouent ici manifestement un grand rôle. Or, cette interprétation économique et calculatoire du souverain Bien renverse complètement la conception de Kant puisqu’elle équivaut littéralement à supprimer la foi pour faire une place au savoir. À cet égard, une possible réponse d’inspiration kantienne pourrait commencer par faire valoir que le point de vue conséquentialiste aurait besoin pour pouvoir s’appliquer d’une impossible omniscience : car non seulement les conséquences des actions sont en nombre infini, mais en outre l’appréciation de leur utilité varie selon les individus ou encore l’échelle de temps201.

Plus profondément, le désaccord vient de ce que la conception utilitariste abolit les distinctions entre des ordres que la philosophie kantienne sépare et auxquels elle reconnaît des droits séparés. Ainsi, la conception utilitariste entraîne l’annulation de la distinction entre le théorique et le pratique et la réduction de ce qui est pratique au niveau practico-

théorique du « pratique selon la nature ». Peut-on, d’autre part, affirmer qu’une

connaissance théorique est possible au sujet de l’inconditionné (en supposant avec Kant que le souverain Bien est quelque chose de tel) ? N’est-ce pas là, enfin, supprimer la

201 Cf. Le premier Appendice du Projet de paix perpétuelle (VIII, 370) : pour le « moraliste politique » qui ne reconnaît que le mécanisme de la nature, la politique se réduit à l’art de faire usage de ce mécanisme pour gouverner les hommes. Selon Kant, le moraliste politique ne pourrait réussir dans sa tâche que grâce à une (impossible) connaissance exhaustive des mécanismes de la nature (mécanismes psychologiques, sociologiques, économiques…), tandis que le « politique moral » aperçoit immédiatement ce qu’il faut faire grâce au critère formel de l’universalisation qui ne présuppose aucune connaissance particulière.

Le philosophe utilitariste pourrait, il est vrai, répliquer qu’une connaissance si parfaite n’est naturellement pas possible d’emblée et que les choses vont plutôt par degrés et par palliers : à défaut d’une compréhension immédiate, on peut tout de même s’ouvrir progressivement à la prise en compte de l’intérêt général (d’où, par exemple, l’importance de l’éducation dans la philosophie de J. S. Mill).

distinction entre les phénomènes et les choses en elles-mêmes et discourir sur l’inconditionné comme si c’était un objet d’expérience possible ?

Toutes ces distinctions soigneusement établies par Kant ne sont-elles donc qu’une série de découpages aussi arbitraires qu’abstraits ? Il nous semble pourtant qu’il s’agit là des conditions de l’exercice légitime de la rationalité humaine qui est une rationalité finie. Cette dernière affirmation n’est-elle à son tour rien d’autre qu’un dogmatisme ? Mais il y a bien un moment où « il faut s’arrêter » et Kant répondrait peut-être que la preuve indirecte du caractère fini de la rationalité humaine vient des contradictions où la raison s’empêtre inévitablement dès qu’elle prétend connaître l’absolu. Si la doctrine du souverain Bien peut parvenir à la science, ce n’est que dans la mesure où l’on commence par prendre acte du fait – fondé en droit par la critique – qu’aucune conception mathématique, « théorétique », du souverain Bien n’est concevable.

Le souverain Bien offre la possibilité d’un « savoir » (Wissen-schaft) si on parvient à

en élucider la dimension architectonique en le rapportant aux fins essentielles et a priori de la raison humaine et à montrer comment par son moyen l’espérance en « Dieu,

l’immortalité, la liberté », reçoit un statut légitime et sûr. Cette fondation rationnelle de l’espérance, c’est là le maximum de rationalité dont l’esprit humain est capable et au-delà duquel nous basculons ou dans la Schwärmerei, ou dans la foi202.

Ch. IV : première partie de l’architectonique pratique : la Métaphysique des mœurs

Au cours du précédent chapitre, nous avons tenté de comprendre le concept de