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Le scénario « urbaniste » : l’insertion du métro comme restructuration des espaces

de co-construction de l’action publique ?

5.6 Le scénario « urbaniste » : l’insertion du métro comme restructuration des espaces

Tout comme le scénario « habitants », les auteurs du scénario « urbaniste » ont choisi le titre de leur projet: « La ligne B du métro, moteur de développement urbain et d’urbanité ». Ce scénario a été élaboré et défendu par « l‟Atelier de l‟île » architecte et paysagiste.

D‟après le document présentant le scénario « urbaniste », l‟esprit général du projet s‟articule autour des principaux points suivants :

« La proposition de ligne B est pensée comme moteur d’urbanité et de développement, avec pour ambition de relier des ensembles qui communiquent peu entre eux, de recomposer la ville autour des stations, d’aller le plus loin possible à l’Est, en tant qu’armature du développement urbain futur intra-rocade au Nord-Est de la ville, de développer un urbanisme volontariste autour du transport en commun » (La ligne b de métro, moteur du développement urbain et de l’urbanité, 27/01/09, annexe 36, vol. 2).

À partir de cette énumération d‟éléments constituant l‟esprit général du scénario urbaniste, nous pouvons dire que c‟est la transformation urbaine qui est au cœur de ce projet. Transformation urbaine avec tout ce qu‟elle implique comme restructuration des espaces. Pour ce faire, « l‟Atelier de l‟île » propose d‟« implanter les stations à proximité des centralités/polarités, bien reliées aux quartiers avoisinants, existants, en cours d’évolution ou en projet ; de créer autour des stations de véritables espaces publics, structures, vivant et animés, appuyés sur des densités bâties, (re) structurant ces lieux en sites « urbains » ; et de prendre en compte les coûts comme critères de choix » (La ligne b de métro, moteur du développement urbain et de l’urbanité, 27/01/09, annexe 36, vol. 2).

(Ci-dessous, quelques schémas présentant le tracé et l‟emplacement des stations du scénario « urbaniste »)

Illustration 33. Tracé, projet « urbaniste »

Source : « La ligne b de métro, moteur de développement urbain et de l’urbanité », 27/01/2009 : 9 Sur ce schéma, le tracé du projet urbaniste est représenté avec la petite ligne jaune, peu visible, qui passe principalement sur l‟avenue des Buttes de Coësmes.

Illustration 34. Tracé du projet urbaniste détaillé.

Source : « La ligne b de métro, moteur de développement urbain et de l’urbanité », 27/01/2009 : p.10. Comme on peut lire la description faite sur ce schéma, le tracé du projet urbaniste inclut une variante en tranchée couverte et une partie en viaduc sur l‟avenue Buttes des Coësmes.

S‟agissant de la desserte qui est l‟une des préoccupations majeures des riverains, l‟Atelier de l‟île propose de « prendre en compte le décalage du centre de gravité de l’urbanisation à terme, vers le Nord et le Nord-est » (La ligne b de métro, moteur du développement urbain et de l’urbanité, 27/01/09, annexe 36, vol. 2). Ce qui renvoie au développement futur et au prolongement de la ligne B vers Cesson-Sévigné. Cela suppose que la desserte du quartier, même si elle est prise en compte dans le scénario « urbaniste », ne doit pas être le seul critère du choix de l‟emplacement des stations.

S‟agissant de l‟emplacement des stations, les auteurs du scénario ont opté de les mettre au plus près des quartiers existants ou futurs, comme nous pouvons le remarquer dans le schéma suivant :

Illustration 35. Emplacement des stations, projet « urbaniste »

Source : « La ligne b de métro, moteur de développement urbain et de l’urbanité », 27/01/2009 : 6). Sur ce schéma, nous observons l‟emplacement des différentes stations, notamment celui de la station « Chêne Germain-Longs champs », située légèrement en périphérie.

Illustration 36. Pertinence des stations, projet « urbaniste »

Source : « La ligne b de métro, moteur de développement urbain et de l’urbanité », 27/01/2009, p. 7. Comme nous l‟avons souligné ci-dessus, l‟Atelier de l‟île prend en compte le développement futur du secteur Nord-est pour justifier le choix de l‟emplacement des stations, indiquées des carrés rouges sur ce schéma.

En ce qui concerne le coût du scénario « urbaniste », des estimations ont été faites par les sociétés Systra/Xelis. Pour le tronçon Gayeulles - Champs Blancs, le coût s‟élève à entre 285 à 295 millions d‟euros (valeur janvier 2007).

Par ailleurs, pour éviter les détails techniques relatifs aux modes d‟insertion et aux plans d‟urbanisation réalisés par l‟Atelier de l‟île, nous avons choisi de présenter les avantages et inconvénients du scénario « urbaniste » tels qu‟ils figurent dans leur présentation finale.

5.6.1 Avantages du scénario « urbaniste »

D‟après les conclusions du scénario « urbaniste », le projet présente les avantages suivants : - Respect de l’espace boisé classé, des arbres remarquables, du caractère

paysager et écologique du cœur du quartier des Longs Champs, de sa faune et de sa flore.

- Densification et restructuration de la ville autour des stations, sur des projets urbains forts et dynamiques,

- Prise en compte prospective de l’urbanisation à terme,

- La ligne B comme armature du développement urbain au Nord-Est de la ville actuelle, en aérien.

- Ensemble Beaulieu symbolique et structurant - Structuration de la rue Clos Courtel

(« La ligne b de métro, moteur du développement urbain et de l‟urbanité », 27/01/09, annexe 36, vol. 2).

Tels qu‟ils sont présentés ici, ces avantages correspondent à l‟esprit général du scénario « urbaniste » qui entend promouvoir l‟urbanisation des Longs Champs et les quartiers avoisinants (St Sulpice, Champs Blancs, etc.) pour leur offrir une image des espaces modernes, vivants, avec des structures qui communiquent entre elles.

5.6.2 Inconvénients du scénario « urbaniste »

Toujours selon les conclusions du scénario « urbaniste », ce projet présente les grands inconvénients suivants :

- Visibilité, proximité de l’habitat individuel à l’angle Clos Courtel de l’avenue Buttes de Coësmes,

- Longueur du tracé

- Implantation au Sud des Buttes de Coësmes et de l’Est de Clos Courtel sur terrain privés.

- Impacts sur le bâti, notamment pour Orange, à l’angle Clos Courtel – chêne Germain

- Modification des structures paysagères de l’avenue de Buttes de Coësmes, avec la perte d’un alignement d’arbres.

(« La ligne b de métro, moteur du développement urbain et de l’urbanité », 27/01/09, annexe 36, vol. 2).

Comparé au scénario « habitants », le scénario « urbaniste » présente autant d‟avantages que des inconvénients. Et d‟après les observations des riverains, le scénario « urbaniste » va provoquer la destruction de l‟environnement et leur cadre de vie. Car le mode d‟insertion choisis « viaduc » va engendrer une restructuration du quartier qui ne correspond pas forcément aux attentes des riverains, très attachés à l‟aspect singulier de leur quartier, perçu comme « la campagne en ville » ou encore « ville en campagne ».

D‟un côté comme de l‟autre, la perception de la transformation du territoire n‟est pas la même. Le refus du viaduc par les riverains pourrait être perçu par les urbanistes comme des

postures idéologiques, réfractaires aux transformations spatiales pour préserver des intérêts sectoriels.

En tout état de causes, le projet de la ligne B est révélateur des antagonismes sur les visions philosophiques de la transformation spatiale. D‟un côté, la transformation spatiale peut être perçue comme synonyme de dynamisme, de l‟esthétique, de la modernité (urbanistes). Et de l‟autre, une transformation spatiale qui n‟est pas voulue et discutée par les habitants pourrait être considérée comme une régression sociale due à la dégradation de cadre de vie.

Après avoir examiné les scénarios « habitants » et « urbaniste », il convient de présenter celui du « transporteur » pour avoir une vision d‟ensemble des enjeux des trois projets.

5.7 Le scénario transporteur : un projet à « taille »

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