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de co-construction de l’action publique ?

5.2 Les savoirs profanes au servir de l’intérêt collectif Dans le but de permettre aux collectifs des riverains d‟élaborer un contre-projet crédible et

5.2.3 Groupe d’études sur les impacts humains

S‟agissant de ce groupe, ses travaux d‟enquêtes sur le terrain ont été remarquables au même titre que ceux du groupe d‟études écologiques. Les membres de ce groupe ont réussi à présenter des données sur la « pollution » sonore. En effet, dans le document du 05 mars 2009 relatif à la « Position des habitants sur l’ensemble des tracés », les enseignements des travaux du groupe impacts humains se présentent comme suit :

Des relevés de niveaux de bruits ont été réalisés à proximité de la station de métro Pontchaillou23. En rapportant ces mesures dans des conditions similaires à

Belle Fontaine, nous avons pu extrapoler les nuisances possibles de la station de métro Belle Fontaine si elle devrait être en aérien. Les relevées à 110 mètres de distance, en oblique, ont été mises ci-contre24. Elles ont été prises à 22h00 en

semaine. Les nuisances sonores du métro aérien sont centrées autour des stations de métro. Un bruit de fond permanent est ainsi généré par les escalators : 58 dB (A) relevés à Pontchaillou contre 48 dB (A) à la même heure sur l’avenue Buttes des Coësmes. Le pic de bruit à 67 dB(A) correspond à l’accélération du métro, s’en suit le bruit généré par le métro lui-même quand il passe à hauteur du point de mesure. »

Il convient de rappeler qu’une augmentation de 3 dB(A) correspond à un doublement de la puissance sonore (échelle logarithmique). La zone de confort de jour est de 55 dB(A) et que le niveau d’absence de perturbation du sommeil est de 40 dB(A).

(« Position des habitants sur l‟ensemble des tracés aux Longs Champs », 05 mars 2009, annexe 11, vol. 2)

23 Pontchaillou est l‟une des stations de la ligne A du métro qui est en viaduc, entre les stations Anatole France et

Villejean Université. Dans l‟optique de fournir des informations crédibles, les acteurs associatifs ont jugé nécessaire d‟y aller recueillir les données relatives aux nuisances sonores du métro aérien.

Ici, « dB » veut dire décibel, « unité servant en acoustique à définir une échelle d’intensité sonore », d‟après le dictionnaire Larousse en ligne. Et il convient de préciser que « Belle Fontaine » est la future station du métro aérien sur l‟avenue Buttes des Coësmes.

Par ailleurs, conscient de l‟importance de la précision de leurs études dans l‟élaboration du scénario habitants, le groupe a décidé de présenter leurs données sous la forme graphique ci- dessous :

Illustration 23. Relevé de bruit

Source : (Position des habitants sur l’ensemble des tracés aux Longs Champs, 05 mars 2009, annexe 11, Relevé de bruit)

Ayant participé à ce travail d‟enquête, l‟un des acteurs associatifs nous donne davantage d‟informations sur la « pollution » sonore du métro aérien:

On a été faire des mesures à Pontchaillou la nuit à 23h00 pour voir quel était vraiment le bruit de métro. C’est qu’on a vu, ce que le métro entre deux stations ne faisait pas de bruit. Tout le monde est tombé d’accord pour dire oui, entre

deux stations ce pas perceptible. Par contre la station fait de bruit, les escalators font de bruit, les portes palières font du bruit, les « mix » de fermeture, c’est bête, font du bruit. Lors des accélérations et freinage du métro, il y a un pic du bruit. Et là on a fait des mesures avec un sonomètre, qui ont été confirmées par Rennes Métropole, en disant voilà une série des drames du métro qui font un pic, qui fait passer le bruit de fond de 55 dB à 70 décibels au moment où il accélère. À Rennes Métropole ils ont dit « oui on sait qu’il y a un problème, à 53km/h je crois » donc voilà. « Mais ce problème nous le réglerons (Interviewé 1, annexe 1, vol. 2). De même, certains riverains ont exprimé leurs inquiétudes sur les éventuelles vibrations d‟un métro en tranchée couverte. Pour lever le doute sur ce sujet, le groupe d‟études impact humains a procédé à une enquête de terrain au même titre que celle de la pollution sonore. C‟est d‟ailleurs ce que nous explique l‟un des participants à ce travail de terrain :

[…] Il y avait de personnes qui nous disaient « mais oui la tranchée couverte Buttes de Coësmes, est-ce que ça va faire des vibrations ?». Donc à 11h du soir on est parti, on était dans le sud de Rennes au niveau des stations du sud, qu’on appelle Henri Fréville. On est allé à hauteur vraiment du métro […] ; on a pu voir qu’il n’y avait pas vraiment de vibrations. On a fait la Poterie, on a fait tous les trucs comme ça. C’est qu’on avait vu c’étaient les escalators qui faisaient du bruit, ce n’est pas le métro […] (Interviewé 1, annexe 1, vol. 2).

Ce travail de terrain montre bien la détermination des riverains à mener des études solides pour éviter d‟être critiqués comme des individus qui agissent de manière spontanée et sans informations ou données crédibles.

S‟agissant de l‟impact du métro aérien sur la valeur immobilière, le groupe d‟études souligne que :

Une estimation financière de plusieurs maisons situées le long des Buttes des Coësmes a été réalisée par différentes agences immobilières pour mesurer l’impact financier d’un métro. Un chiffrage de la valeur actuelle des habitations a été demandé, puis un deuxième chiffrage en tenant compte d’un viaduc à 30 mètres des maisons, séparées par deux rangées d’arbres. Ce deuxième chiffrage

tient compte de la présence d’une future station de métro à Beaulieu et Belle Fontaine.

Le verdict est clair :

Une station métro à 5 minutes de marche d’une habitation fait gagner en moyenne 18%t à la valeur du bien.

Un viaduc de métro à 30 mètres d’un logement ferait perdre de 30 à 35% de la valeur du bien. (« Position des habitants sur l‟ensemble des tracés aux Longs Champs », 05 mars 2009, annexe 11, vol. 2).

Cet extrait montre bien que l‟insertion aérienne du métro dans un secteur comme les Longs Champs pourra avoir des conséquences plus ou moins importantes dans tous les domaines. Ces conséquences perçues comme des injustices, les riverains n‟acceptent pas de les subir quoique les porteurs des projets d‟aménagement invoquent la question de l‟intérêt général.

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