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Sébastien BESSONNET, CA Charente-Maritime, Conseiller élevage

27/09/2011

A.5.1 Conséquences de Xynthia

Lors des inondations liées à Xynthia, 40 000 ha ont été touchés, et environ 360 élevages mais très inégalement.

Concernant l’élevage, ce sont les prairies naturelles qui représentent le plus de surfaces inondées, puis du maïs ensilage et de la luzerne. Quelques prairies artificielles ont également été inondées.

Il y a eu quelques sièges d’exploitation touchés avec dans certains cas des morts d’animaux. Selon les zones, l’eau a pu rentrer et repartir rapidement ou stagner longtemps.

A.5.2 Dommages sur les cultures

Luzerne Les parcelles de luzerne ont été fortement endommagées par l’inondation. Générale-

ment, la production de l’année a été perdue et pour les parcelles inondées au delà d’une certaine durée, la luzernière a été perdue et a due être ressemée (quelque soit la hauteur d’eau).

Pour des inondations d’eau douce, la durée seuil de perte de la luzernière est d’environ 8-10 jours. Elle est plus courte avec de l’eau salée ou saumâtre.

D’autres paramètres influent sur les pertes car dans certaines zones l’eau est restée relativement longtemps mais la luzernière est repartie, alors que dans d’autres l’eau est restée moins longtemps mais la luzernière a été perdue.

Prairies naturelles La production de l’année a été perdue dans la plupart des cas mais les prai-

ries sont reparties l’année suivante.

Dans l’ensemble les légumineuses résistent moins bien. Les trèfles dans les prairies ont subi une forte mortalité. La composition de la flore des prairies a donc pu être modifiée mais pas d’élément précis sur ça.

Maïs ensilage Le maïs n’était pas encore semé. Lorsqu’il a été planté après, le maïs a débourré

puis une fois ses réserves terminées, les racines ont puisé de l’eau salée dans les sols et les plantes ont dépéri.

Autres conséquences Il est difficile d’estimer si les conséquences sur la production ont été sur

une seule année car l’année 2011 a aussi été atypique (sécheresse).

Le nettoyage des prairies a représenté un travail important : beaucoup de déchets végétaux, de ferrailles, etc. Généralement, un passage mécanisé a pu être fait puis les agriculteurs ont du passer manuellement pour enlever ce qu’il restait.

Les clôtures ont également pu être endommagées . La réfection des clôtures peut prendre beau- coup de temps et donc coûter cher.

Il n’y a pas eu de ravinement. Il y a par contre eu dépôt de boue et de vase à l’arrière des digues.

A.5.3 Conséquences sur les élevages

Le principal problème pour les éleveurs suite à Xynthia a été l’abreuvement des animaux car les abreuvoirs naturels habituellement utilisés avaient été contaminés par l’eau salée. L’alimentation des

M. BESSONNET n’a pas d’éléments précis sur les autres potentiels impacts en terme de gestion des troupeaux. Il n’a pas connaissance de bâtiment inondé avec des équipements spécifiques tou- chés.

Abreuvement des animaux

Les abreuvoirs dans les prairies sont des trous d’eau qui se remplissent via une nappe affleurante ou avec les eaux de pluie. Ils ont été remplis d’eau saumâtre lors de la submersion. Comme il n’a pas plu ensuite, le problème a duré pendant tout l’été.

Lorsque les éleveurs en avaient la possibilité, ils ont vidé les abreuvoirs avec des pompes et les ont reremplis un peu. Mais cala a été compliqué car les abreuvoirs n’étaient pas toujours accessibles avec du gros matériel. Sinon les abreuvoirs ont été pompés vers les canaux voisins et les agriculteurs ont attendu les pluies de l’année suivante.

Lorsque il n’y avait pas d’abreuvoir d’eau douce, les prairies n’ont pas pu être utilisées en 2010.

Alimentation des animaux

Dans les élevages qui n’étaient pas basés uniquement sur l’herbe, les éleveurs ont apporté plus de fourrage que les autres années pour compléter les prairies moins productives.

Quand il s’agissait d’élevages basés uniquement sur l’herbe, les éleveurs ont quand même mis les animaux dans les prairies en tentant d’arranger les parcs sur les zones les moins touchées. Lorsque cela était possible, ils se sont arrangés avec d’autres éleveurs qui avaient des prairies libres ou ont pu utiliser les prés communaux.

2010 a été une année fourragère difficile partout en France. La pression sur le marché était donc forte. Le fourrage a donc dû être importé de bien plus loin. Des solutions alternatives ont également été mises en œuvre (fauchage de l’herbe de la base aérienne, entraide, etc.).

Cette année, les éleveurs ont encore dû racheter un peu de tout (foin, ensilage, pulpe de betterave) pour compléter l’alimentation de leurs troupeaux.

Les stocks de foin ont parfois été inondés. Même s’il y a eu juste un peu d’eau en bas, l’eau est remontée par capillarité et généralement le stock s’est remis a chauffé et a donc été perdu.

Conséquences sur les animaux

Quelques sièges d’exploitation ont été inondés mais assez peu.

Il y a eu des pertes d’animaux (vaches, ovins) dans les bâtiments, et quelques morts d’animaux aux champs (chevaux, moutons).

Il n’a pas été possible d’organiser une évacuation des animaux longtemps à l’avance car l’eau est arrivée en 12h jusqu’à 30 km dans les terres.

Pour les moutons, la hauteur d’eau est le principal paramètre pouvant causer la mort. Mais le courant et l’affolement sont aussi des paramètres dangereux. Il est difficile d’expliquer les morts car il y avait des conditions variées.

Les animaux morts ou blessés sont saisis et ne peuvent pas être vendus pour leur viande. Pour être vendu, l’animal doit pouvoir se déplacer.

Les éleveurs n’ont pas racheté d’animaux tout de suite car leur 1ersoucis était de nourrir les ani- maux vivants.

Il y a également pu y avoir des conséquences sur les animaux à long terme. Le stress entraîne des baisses de production (lait, baisse de fertilité, ralentissement de croissance). Mais il est difficile d’es-

sanitaires après un fort stress. De plus l’élevage fonctionne en cycle, donc si il y a un problème une année, c’est toute l’année qui est perdue.

L’humidité ne pose pas de problème sanitaire.

Les animaux dosent leur apports en sodium. Donc en mangeant de l’herbe trop salée, s’ils ont du fourrage à côté, ils se réguleront. S’ils n’ont pas de fourrage de substitution ils mangeront trop salé et peuvent avoir des problèmes digestifs.

Localisation des troupeaux En règle générale, en début de pâturage, les animaux sont proche

A.6 Philippe CAILLOL, spécialiste maraîchage, et Benoît LESCUYER, res-

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