• Aucun résultat trouvé

Christian COSTA, CA Aude, Conseiller maraîchage et arboriculture

21/09/2011 Christian COSTA s’occupe de tout ce qui est cultures de diversification, c’est-à-dire

dans l’Aude principalement maraîchage (plein champ) et arboriculture.

A.9.1 Expériences d’inondations

C. COSTA a participé à quelques appuis après inondation (expertises DDTM).

Dans l’Aude les inondations peuvent être liées à des phénomènes de pluies littorales fortes ou de débordements causés par des pluies sur les Pyrénées. Elles peuvent survenir à l’automne / hiver ou au printemps.

La dernière grosse inondation date du 13 novembre 1999. Depuis il y en a eu aux automnes 2003 et 2005. Cette année il y a eu des inondations autour du 17 mars 2011 (débit de l’Aude supérieur à 1999). En 2011, les sols étaient gorgés d’eau mais au bout de 2 jours le ressuyage était amorcé.

Lors des crues d’hiver, les sols sont vides d’eau et la plupart des cultures terminées / Lors des crues de printemps, les cultures sont en place et en phase végétative avec de plus un risque de pression de maladies accru.

Généralement lors des inondations, les dégâts les plus importants sont liés aux vignes et aux pertes de sol (ravinement sur les coteaux).

Quelques exploitations maraîchage et arboriculture ont déjà été touchées du fait de leur localisa- tion souvent en bord de cours d’eau. Ce sont généralement des petites surfaces car ce ne sont pas les cultures majoritaires du département mais les pertes peuvent être importantes.

A.9.2 Dommages sur le maraîchage

Dans la plaine de l’Aude principalement. Les cultures concernés sont les asperges et melons prin- cipalement et un peu de maraîchage diversifié.

Asperges

Comme c’est une culture pluri-annuelle, les dommages sont généralement importants voir catas- trophiques. L’asperge est sensible à l’asphyxie. Elle ne supporte pas l’eau pendant une quinzaine de jours (même si l’eau est partie mais qu’il reste un excès d’humidité). Les racines meurent et donc la culture ne redémarre pas. Peut-être qu’il suffit même d’1 semaine pour causer l’asphyxie.

Si les asperges sont perdues, il est rare que l’agriculteur replante car l’investissement est lourd (durée de vie de la culture 10 ans). Le risque de fusariose est faible ici car les sols ne sont pas encore fatigués de cette culture. Les agriculteurs ne veulent plus trop prendre le risque de faire de l’asperge car le risque d’inondation est important.

Pas de problème d’arrachage.

Lors des inondations de mars, il n’y a pas eu de mort des asperges mais une perte de 3 semaines de récolte car il n’était pas possible de rentrer dans les parcelles pour réaliser tous les travaux prépa- ratoires à la récolte (désherbage, butte).

Si les asperges repartent (durée de submersion courte), les rendements peuvent diminuer surtout s’il y a une période de froid juste après l’inondation.

S’il y a dépôt de limon, ce n’est généralement pas grave car les asperges ne sont pas sorties du sol.

En mars 2011, des terres déjà préparées ont été inondées. Le temps d’attendre le séchage des parcelles puis de les repréparer, il y a eu 3 semaines de retard dans la plantation. Dans le département, les melons sont prévus pour être précoces donc les délais sont très important pour réussir à vendre les produits au prix attendu. La baisse de récolte a été très faible mais du fait de la perte de la précocité, les agriculteurs ont pu perdre la moitié des bénéfices (prix de vente inférieur). Il n’est pas forcément intéressant de faire du melon tardif car les produits se vendent moins bien. Il y a aussi un risque de perte de sa clientèle.

Un agriculteur avait déjà planté ses plants sur 14 ha (chenilles, plants, engrais : tous les frais étaient engagés), et ils ont été inondés 15 jours après : tout a été perdu. Tout a été replanté en me- lon après séchage des parcelles. Ça a été possible car tout le personnel était encore présent pour tout défaire (plastiques) et tout refaire. Pas forcément évident de retrouver la variété de plants qui cor- respond au créneau de plantation. Pour une replantation, tout est fait comme la 1ère fois (engrais, etc.).

Si plants ne sont pas détruits, l’inondation peut perturber la suite du cycle (induction florale, etc.) et il y aura des baisses de récolte.

Maraîchage diversifié

Peu de dommages car petites surfaces et la marge de manœuvre pour replanter est plus grande. De plus, la saison démarre vers le 15 avril et fini vers septembre donc les parcelles sont généralement vides.

Cette année, des parcelles destinées à des oignons de Citou (AOC) ont été touchées en mars. Il y a eu des pertes de sol importantes (ravinement) et les agriculteurs ne disposaient pas d’autres parcelles avec possibilité d’irrigation, les surfaces plantées ont donc diminuées de 30 à 40 %.

S’il y a dépôt de limon, les produits sont pour la plupart invendables. De plus, il existe un risque de pollution.

A.9.3 Dommages sur l’arboriculture

Sont concernés les vergers de bord de rivière. Il y a des pommiers, pruniers, peu d’espèces à noyau (un peu de pêchers, oliviers, abricotiers). Les zones concernées sont la plaine de l’Aude ou l’étang de Marseillette (étang asséché en cuvette où il peut y avoir 2 mètres d’eau).

Il peut y avoir des arrachages dans les zones de coteaux car la vitesse peut être forte. Cette année, 1 ha a été complètement ravagé (terre ravinée, rochers, arbres arrachés) puis abandonné.

Il n’y a pas de perte de récolte ou de mort par asphyxie car les systèmes de drainage sont efficaces et l’eau reste généralement peu de temps. De plus, les cultures sont enherbées donc il est possible d’entrer dans les parcelles rapidement après l’inondation.

Pas de problème sur les palissages d’arboriculture.

Les traitements habituels permettent d’éviter le développement de maladies. Il n’y a pas de variation de charges (sur la taille par exemple).

A.9.4 Dommages au sol

Les pertes de sol sont généralement liées aux pluies excessives plutôt qu’aux inondations. Quand c’est possible, les agriculteurs rapportent du sol. Généralement, ce sont des petits travaux car des petites surfaces sont touchées. Les agriculteurs se débrouillent souvent seuls sans forcément faire de déclaration, etc. Quand le ravinement est moyen, les travaux peuvent être réalisés en 15 jours après le ressuyage.

Outline

Documents relatifs