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Franck FOURMENT, CA Var, Spécialiste viticulture

12/10/2011

A.11.1 Inondations de juin 2010 Organisation de l’après-inondation

La 1ère cellule de crise a été mise en place le surlendemain des inondations. Les agriculteurs pou- vaient appeler un numéro de téléphone d’urgence qui permettait à la chambre de compléter une fiche de renseignements (nom, type de dégâts, assurance, etc.). Les agriculteurs étaient ensuite recontac- tés pour compléter une 2ndefiche permettant de collecter des informations plus précises (dégâts aux habitations, véhicules, etc.). Toutes ces informations ont été rentrées dans une base de données.

Des visites de terrain ont également été organisées. Dans un premier temps, ces visites ont eu pour vocation de rassurer les agriculteurs choqués et de les rassurer sur les indemnisations qu’ils pouvaient attendre. Une deuxième session de visites a permis de préparer la demande de déclaration en Calamité Agricole.

Ampleur des dommages

Les inondations ont eu lieu le 15 juin. Environ 450 agriculteurs ont été touchés. Principalement des horticulteurs, des viticulteurs puis des éleveurs (en nombre d’agriculteurs). En intensité de dom- mages, les plus touchés ont été les éleveurs, les horticulteurs puis les viticulteurs. Globalement, l’eau n’a pas stagné : elle est resté 2-3 jours. Dans certaines zones en cuvette, elle a pu rester 2 mois.

En viticulture, c’est principalement des parcelles de vin de table qui ont été touchées, très peu d’AOC. La vigne avait fini sa floraison.

Il y a eu peu de pertes de récoltes éligibles comme calamité agricole car il s’agissait souvent de petites zones de parcelles situées en bord de rivière. Il y a tout de même eu des pertes importantes du fait du dépôt de boue sur les baies. Les pertes de fonds ont également été importantes : érosion, apport de terre, dépôt de déchets (végétaux, caravanes, etc.).

Il n’y a pas eu de bâtiments agricoles touchés. Quelques machines ont été touchées mais il s’agis- sait souvent de matériel ancien.

Les 2 zones principales avec des dégâts importants sont :

– vers Draguignan, torrents avec beaucoup de courant ont emporté les chemins et des morceaux de parcelles ;

– vers Roquebrune, les vignes ont été sous l’eau.

A.11.2 Conséquences sur les récoltes Baisse de rendement

Il n’y a pas eu de baisse de rendement directement liées à l’inondation. Les grappes étaient déjà en place, l’inondation n’a donc pas eu de conséquences sur leur nombre.

Toutefois, les maladies se sont plus développées et ont entraîné des pertes de rendement (oïdium et mildiou).

Conséquences sur la qualité

faits avec des baies salies (pas possible de les nettoyer entièrement), mais ils n’ont pas été concluants. La taille d’hiver suivante a permis de nettoyer les ceps ensuite.

Lorsque les grappes avaient été couvertes de boue, il est arrivé que les coopératives interdisent de ramasser pour que les vendanges souillées ne gâchent pas le reste.

A.11.3 Conséquences sur le matériel végétal

Quand les vignes étaient seulement couchées, elles ont été redressées avec un palissage provisoire (cela est possible même quelques jours après).

Les phénomènes d’arrachage ont été très localisés dans le haut du département, en bords de ri- vière uniquement. Ce sont en fait des morceaux de parcelles entiers qui ont été enlevés par les rivières. Les surfaces concernées sont toutefois faibles (quelques rangs par parcelles maximum).

Dans un cas, l’eau stagnante a causé la perte de vignes : sur 2-3 ha de jeunes plants l’eau a stagné 1 mois. La parcelle a donc été arrachée puis drainée avant d’être replantée.

A.11.4 Conséquences sur les charges

Selon leurs moyens et leur état d’esprit (abattement ou non), les agriculteurs n’ont pas toujours poursuivi un itinéraire technique « normal ». Les exploitations en bords de rivière qui ont été forte- ment touchées, ont souvent arrêté l’itinéraire de l’année. Les jeunes coopérateurs ou les domaines pour qui leur exploitations est une source de revenus absolument nécessaire ont poursuivi leur itiné- raire jusqu’au bout.

Il n’a pas été possible de rentrer dans les parcelles pendant 1 à 2 semaines. L’inondation a eu lieu à une période critique pour les maladies, la pression de maladie (mildiou) était très forte même avant l’inondation, ce qui nécessite habituellement 1 passage par semaine. Les traitements ont donc du être faits par hélicoptère lorsque les viticulteurs en avaient les moyens (domaines ou coopératives directement), mais l’efficacité est moindre.

Il n’y a pas eu d’effet sur la fertilisation.

Les autres opérations étaient terminées (taille, etc.).

La récolte n’a pas pu se faire mécaniquement à cause des nombreux débris. Elle a donc du se faire manuellement ce qui coûte plus cher (le double, soit 300€/ha) d’autant plus qu’il a fallu trier les vendanges ensuite à cause des dépôts de boue.

A.11.5 Remise en état des parcelles Nettoyage

Un temps de travail plus long a été nécessaire pour nettoyer les vignes des petits débris végé- taux, recéper, etc. Il a été fait en même temps que la taille suivante. Normalement 30 à 40 h/ha sont nécessaires, l’année dernière il a fallu en moyenne 50% de plus.

Pour les déchets encombrants, il a fallu arracher les ceps pour atteindre les objets et les enlever. Lors de la réalisation des travaux, ils essaient d’endommager le moins possible le palissage. Ces opé- rations causent autant de dégâts que l’inondation elle-même. Pour ces travaux, les agriculteurs ont du faire appel à des entreprises externes. L’entraide bénévoles entre viticulteurs a aussi été importantes.

En général, les viticulteurs ont replanté ensuite.

Érosion

Les cas d’érosion correspondent aux parcelles qui ont été partiellement emportées par le courant. Cas d’une parcelle d’1 ha en bord de rivière, après l’inondation la rivière s’était déplacée et passe désormais au milieu de la parcelle. Le viticulteur était vieux et a donc abandonné.

Apport de terre

Des quantités importantes de terre et déchets végétaux ont été apportées sur certaines parcelles. Exemple d’une parcelle recouverte par 1,50 m de terre + débris. La parcelle a été abandonnée car ile st trop compliqué de la remettre en état.

A.11.6 Conséquences à long terme

Il y a sûrement des conséquences en année n+1 mais elles sont difficile à apprécier.

Les exploitations en bords de rivière qui ont été fortement touchées, qui appartenaient à des petits coopérateurs âgés ont souvent abandonnés définitivement.

Lorsque les viticulteurs ont abandonné, cela représente une perte définitive pour les coopératives également, sans remplacement derrière. Les répercussions sur les coopératives (baisse de qualité, baisse de volume, baisse du nombre d’adhérents) ont fait accélérer les projets de fusion.

Il est difficile de chiffrer monétairement les conséquences les abandons et leur conséquences.

A.11.7 Commentaire des courbes CA 30

Ok pour la période « récolte ».

Période « végétation » : faire varier les pertes en fonction du dépôt de boue sauf quand hauteur < 40 cm. Quand hauteur < 40 cm, peut-être effets des maladies quand même.

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