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Jean-Daniel FERRIER, CA Ain, Spécialiste maraîchage

10/11/2011 A.10.1 Contexte Le maraîchage dans l’Ain

1500 ha de maraîchage dans le département, dont 80% dans le Val de Saône, 15% dans le Val de Saône Sud et 5% dans les ceintures vertes des villes.

Il s’agit uniquement de cultures de plein champ : salades, radis, pomme sde terre, poireaux, ca- rottes, céleris raves en cultures majoritaires et en moindre mesure choux, navets, rutabagas, bette- raves rouges, blettes, épinards. Les cultures plantées diffèrent peu entre zone inondable et hors zone inondable.

Les cultures sont plantées entre janvier et juin, sauf les poireaux qui sont récoltés en début d’an- née.

Le risque d’inondation

Le risque d’inondation débute mi-novembre. Les poireaux et les céleris sont encore en place. Le risque au printemps est plus faible. Il y a aussi eu exceptionnellement des inondations en juin (dans les années 80).

Les dernières inondations avaient eu lieu il y a quelques années, début avril. Presque toutes les cultures étaient en place. 12 exploitations (en équivalent d’aujourd’hui) ont été touchées, représen- tant 200 ha.

Il y a une inondation hivernale environ tous les 5 ans. Les inondations de printemps sont plus espacées, tous les 8-10 ans environ.

Adaptation des agriculteurs aux inondations

Comme les inondations sont régulières, les agriculteurs se sont adaptés.

Souvent les agriculteurs qui ont des parcelles en zone inondable ont aussi des inondations en arrière. Ils commencent par planter celles-là et les parcelles en zone inondable sont généralement libérées avant la mi-novembre afin de limiter les risques.

A.10.2 Dommages aux cultures

Il y a généralement peu de dommages car les agriculteurs essaient de limiter le risque.

Baisse de rendement et conséquences sur la qualité

Description des dommages Même si l’inondation est temporaire les salades sont perdues même

après 24h (dépôt de limons). Les légumes racines peuvent résister un peu mieux.

Généralement, les cultures sont recouvertes par l’eau car il s’agit de cultures basses. Pour une inondation de 24 h, le ressuyage peut prendre 1 semaine.

Si l’inondation a été faible et que l’agriculteur a laissé les culture en place (ce qui est rare), il y aura des baisses de rendement. Mais aussi une détérioration de la qualité et donc des difficultés commerciales (légumes pas beaux). Si les conditions ne sont pas trop asphyxiantes, il n’y aura peut- être que 10 ou 15 de baisse de rendement mais en ajoutant les baisses du prix de vente et la taille

Spécificités inondations d’automne S’il y a un risque d’inondation à l’automne, les agriculteurs

peuvent récolter de manière anticipée dès que l’alerte est donnée. Si les conditions sont propices (pas de pluie), les récoltes peuvent être terminées en 1 semaine.

Spécificités inondations de printemps Les cultures restent en place mais l’agriculteur ne pren-

dra pas le risque de laisser en place cette culture endommagée, il n’attendra pas d’observer les pertes.

Délai d’observation des dommages On peut généralement prévoir les pertes 1 semaine ou 15

jours après le ressuyage.

Influence des paramètres de l’inondation

Influence de la hauteur Les conséquences ne sont certainement pas les mêmes s’il y a juste les

racines qui trempent ou si la plante est recouverte d’après M. FERRIER. Toutefois, il n’a jamais pu observer deux situations où seules la hauteur changeait et il est donc difficile d’estimer l’influence de la hauteur seule. Vraisemblablement, la culture ne serait pas compromise s’il y avait juste un peu d’eau, avec toutefois une baisse de rendement.

Influence de la durée L’influence de la durée d’inondation dépendre des conditions climatiques.

S’il fait froid, il y a plus d’oxygène dissous dans l’eau et les risques d’asphyxie sont donc moindres. Il peut par exemple y avoir 3 jours de submersion sur des carottes sans grosse incidence. Les produits montreront tout de même une faiblesse.

Influence du courant Il n’y a pas de courant dans les inondations du Val de Saône. Sensibilité des cultures

Selon les cultures On peut distinguer les légumes feuilles des légumes racines.

Les légumes racines comme ils sont sous terre ne risquent pas d’être salis par un dépôt de limon. De plus, leur système racinaire est plus résistant que celui des légumes feuilles qui sont sélectionnés pour leur volume végétatif. Pour les légumes feuilles, comme le produit est directement en contact avec l’eau, les pertes sont plus importantes.

Les carottes pourraient repartir après une inondation mais il y aurait des conséquences sur la qualité. Les radis sont peut-être moins sensibles. Les poireaux sont très sensibles. Les pommes de terre pourraient être assez résistantes si l’inondation a lieu lorsqu’elles sont en dormance.

Selon le stade Il est difficile de dire si la plupart des plantes sont plus sensibles jeunes ou proche

de la récolte. Le végétal survivra peut-être mieux à un stade jeune mais il y aura une incidence sur la qualité.

Si les légumes sont déjà là, en conditions froides ils peuvent se conserver quelques jours ou 1 semaine (à 10-15°C, comme dans un frigo), mais il y aura alors peut-être une dégradation de l’aspect extérieur des légumes.

Ressemis

Les agriculteurs replantent généralement mais pas forcément la même chose (selon la disponi- bilité des plats et la date). Il y a généralement des baisses de rendement. Certaines cultures sont dif- ficiles à replanter car longues à se développer : pommes de terre, céleris, carottes. D’autres cultures sont plus simples à replanter car elles ont des cycles courts. Si elles sont inondées, leur récolte est alors seulement décalée de 15 jours ou 3 semaines.

Dans tous les cas, il ne s’agit pas réellement d’une replantation (substitution) mais d’un avan- cement dans le planning prévus par les agriculteurs. Il y a donc une perte sèche dans tous les cas : semences/plants, bâches, travail et charges de structures (environ 50% du prix de vente des produc- tions).

L’itinéraire est alors quasi identique à une implantation de culture normale : labour, semis, ferti- lisation minérale, entretien et désherbage. L’amendement organique peut être évité.

Variations de charges

Si la culture a été laissée en place par l’agriculteur après une inondation et qu’elle repart, l’agri- culteur apportera alors certainement un soin particulier à cette culture (protection fongique, referti- lisation, récolte précoce, etc.).

A.10.3 Dommages aux parcelles

Il n’y a jamais eu de problème de débris importants qui se seraient déposés dans les parcelles. Les plastiques sont généralement enlevés par les inondations, il faut donc tout remettre.

Les systèmes d’irrigation sont laissés dans les parcelles. Les tuyaux peuvent être déplacés à plu- sieurs centaines de mètres. Il y a déjà eu quelques tableaux électriques de forages qui ont du être remplacés car ils avaient été en contact avec l’eau.

Conséquences sur une parcelle vide Il n’y a pas vraiment de conséquence s’il une parcelle vide

est inondée. Il peut y avoir un impact sur la disponibilité des terrains du fait des délais de ressuyage. Les crues sont prévisibles et les travaux de préparation des sols sont donc rarement réalisés avant des inondations potentielles.

A.10.4 Contacts

Les régions maraîchères se sont historiquement installées à proximité des cours d’eau. Les grands bassins maraîchers doivent donc se situer en zone inondable : anciens marais en Charente-Maritime (estuaire de la Loire du côté de Nantes), Picardie ou baie de Somme (touchée en 2008 ou 2009 d’après les souvenirs de M. FERRIER).

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