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RESULTATS ET CE QU'IL NOUS APPRENNENT.

Tec\,ag, Competition

VIII. QUELLE STRATEGIE DE RECHERCHE POUR LES ANARCHIES ORGANISEES

4. RESULTATS ET CE QU'IL NOUS APPRENNENT.

Notre objectif dans cette dernière partie n'est pas de reprendre l'ensemble des résultats obtenus par l'étude empirique de deux universités françaises et de deux universités allemandes, mais de présenter les éléments qui nous permettent d'affirmer que les décisions prises dans ces universités, notamment en matière d'allocations de ressources, obéissent à un minimum de règles stables, qui ne sont peut être pas celles que nous attendions à trouver, mais qui n'en structurent pas moins les processus de prise de décision.

28 WEICK, K. E. : ''The Management of Organizational Change among Loosely Coupled Elements", in GoODMAN, P .. (Ed.) : Change in Organizations, San Francisco,Josey-Bass, 1982.

Ainsi, les entretiens menés avec les différents responsables universitaires (directeurs de laboratoire, directeurs d'UFR, membres de la présidence de l'université ... ) et les membres des commissions consultatives ou décisionnelles montrent que deux éléments structurent en profondeur les processus de prise de décisions: d'une part l'évitement de l'évaluation qualitative de l'activité scientifique et ou pédagogique au sein d'un établissement-", et d'autre part le recours àdes critères de choix, le plus souvent stables, explicites et impersonnels, pour prendre une décision.

L'évitement de l'évaluation qualitative comme critère de choix constitue le corollaire du faible degré de coordination requis entre les universitaires. En effet, l'interdépendance fonctionnelle entre ces derniers est faible. Cela est en partie dûàla nature intrinsèque des activités scientifiques et pédagogiques qui sont elles-mêmes faiblement créatrices d'interdépendancesê", mais cela est également imputable aux universitaires eux-mêmes: ils évitent tout ce pourrait créer des liens de dépendance entre eux et maintiennent l'interdépendance à son minimum. De fait, l'ambiguïté réelle qui entoure l'évaluation qualitative de ce type d'activités et qui a été largement mise en évidence par les travaux des sociologues des sciences31,est aussi utilisée comme un moyen de protection : on s'estime incompétent pour juger le travail d'un collègue relevant d'une discipline différente, non seulement parce que la spécialisation disciplinaire crée des barrières épistémologiques, mais également parce qu'on évite ainsi d'être soi-même évalué par des collègues de l'établissement qui ne sont pas des pairs de la même discipline.

Pourtant, des cours sont attribués, des filières d'enseignement sont créées, des projets sont développés, des budgets sont répartis. Comment ces décisions sont-elles prises sans qu'elles reposent sur l'évaluation du travail de son collègue? En recourant à des critères de choix "objectifs" ou plus exactement à des critères qui s'appuient sur une combinaison de données objectives.

En effet, les critères de décision utilisés dans les quatre universités que nous avons étudiées présentent les caractéristiques suivantes. Ils sont:

- soit impersonnels et prennent en compte des éléments purement quantitatifs comme le nombre d'étudiants, le nombre d'assistants, le nombre d'enseignants de tel grade... - soit basés sur le tour de rôle-? : ils suivent alors l'ordre chronologique (le premier inscrit est prioritaire), ou fonctionnent par rotation (le premier d'une année devient le dernier) ;

29Cette évaluation qualitative des activités scientifiques est en revanche bien acceptée et même recherchée dans les deux pays, quand elle est effectuée par l'environnement de l'université: les administrations de tutelle, les organismes de recherche, les commissions d'appel d'offres ...

30 Il s'agit là d'une constatation fréquemment mise en évidence et largement admise par les sociologues des sciences et généralement imputée à la diversificationet.àla spécialisation toujours accrues.du champ et des institutions scientifiques. Cf par exemple: BEN DAVID: J. :Centers of Leaming : Britain, France, Germany, United States, University of Chicago, Mc Graw Hill book Company, 1977, BLAU, P. : The QIganization of Academic Work, New York, John Wiley and Sons, 1972, CLARK, : :The Higher Education System: Academic Organization in Cross-National Perspective, Berkeley and Los Angeles, University of California Press, 1983 et ELIAS, ; MARTINS, H ; WHITLEY,R.D. (Ed) : Sociology of the Science, Boston, D. Reidel Publishing Company, 1982.

31 Par exemple in MERTON, ;GASTON, (Ed) : The Sociology of Science in Europe, Carbondale, Southern Illinois University Press, 1977 ou WHITLEY, D. ; FROST, P. A : "The Measurement of Performance in Research", Human Relations, 24, 1971, pp 161-178.

32 Ce critère est utilisé pour distribuer une denrée rare ou pour établir des listes de priorité quand le saupoudrage des ressources n'est pas possible.

- soit légalistes et consistent à vérifier la conformité du projet avec les réglementations et les procédures en vigueur;

- soit calqués sur l'environnement: il s'agit d'anticiper la réaction de l'environnement et de tenir un raisonnement spéculatif sur ce qu'il (et notamment les administrations de tutelle) est susceptible d'accepter;

- soit ils n'existent pas et il y alors absence de choix: on refuse de trancher et on laisse la responsabilité du choixàd'autres.

L'utilisation de ces critères varient selon les décisions à prendre et le pays concerné. comme le résume le tableau suivant, mais, au sein d'un même établissement, ce sont toujours les mêmes de critères qui sont attachés aux mêmes types de décision:

Répartition des moyens de propositions scientifiques / pédagogiques

France Critères impersonnels ou tour de rôle principalement absence de choix

Allemagne Critères impersonnels ou tour de rôle légalisme ou intégration de critères de l'environnement

A l'éternel débat sur les missions et les objectifs, les universitaires français et allemands préfèrent l'argument indiscutable des chiffres, des clefs de répartition ... Ce mode de gestion de la concurrence pour les ressources rares, est d'une part bureaucratique: il laisse peu de place à l'arbitraire, il est procédurier et proche de la rationalité administrative. Il est d'autre part égalitaire: deux personnes présentant les mêmes caracté- ristiques objectives recevront la même chose ou du moins seront traitées de la même façon. Cette logique bureaucratico-égalitaire est structurante pour la définition de critères de choix tant dans les universités allemandes que dans les universités françaises.

Par conséquent, l'ambiguïté inhérente à l'évaluation scientifique ou pédagogique et l'absence de valeurs communes entre les universitaires d'une même université ne sont pas contradictoires avec l'émergence de critères de décision stables et reconnus.

Pourtant les travaux classiques sur la prise de décision postulent que les critères sont définis en fonction des objectifs visés à travers la décision. Encore plus que dans d'autres organisations, un tel mécanisme est peu probable dans les universités, car il n'y a pas d'accord sur des buts qui sont multiples.etcontradictoires, si bien qu'il n'est pas possible de constituer un ensemble d'objectifs partagés et reconnus par l'ensemble des acteurs universitaires, pour orienter l'action et la prise de décision. Pourtant, les critères utilisés par les instances ont une certaine stabilité, même si les objectifs déclarés des enseignants- chercheurs sont flous. En d'autres termes, les décisions ne sont pas guidées par des buts clairs et précis et pourtant les instances prennent des décisions selon des critères de choix établis. Cette conclusion, qui peut paraître paradoxale, révèle en fait que les décideurs adhèrent à ces critères, non parce qu'ils correspondent à la mise en commun d'objectifs à atteindre, mais parce qu'ils leur permettent d'aboutirà une décision-ê. A la limite, on pourrait affirmer que le problème d'une commission universitaire n'est pas d'examiner le 33 D'ailleurs, la grande majorité des décisions prises dans les instances universitaires sont prises à l'unanimité

fond (la qualité scientifique ou pédagogique), mais de se donner les moyens de prendre une décision qui contourne autant que faire ce peut la discussion sur le fond, quitte à ce qu'il faille recourir pour cela à la non-décision.

La détermination des critères dépend en partie des décideurs en présence, ces derniers ayant une influence sur la nature du compromis auquel ils parviennent. Mais on constate également que les critères retenus appartiennent à un ensemble de critères "acceptables", c'est-à-dire qui n'entrent pas en contradiction avec les pratiques de l'université. Ainsi, dans les universités allemandes, les membres des instances savent que s'ils ne parviennent pas à trancher sur un projet, l'instance suivante leur renverra le projet en leur demandant de se prononcer et refusera leur non-choix. On sait également dans certaines universités allemandes(il y a des variations d'un établissement à l'autre) que l'attribution de cours magistraux à un assistant est à refuser. .. Ces pratiques qui sont plus clairement et mieux définies dans les universités allemandes que dans les universités françaises ne sont pas figées. Mais leur évolution n'est ni très rapide, ni aléatoire: elle constitue une réponse à des variations (qui sont elles parfois aléatoires et imprévisibles) dans l'environnement ou au sein de l'université.

Dans ce cas, on observe parfois dans les universités un phénomène analogue à celui des glissements des enjeux qu'ont décrit G. Adam et J.-D. Reynaud>' dans les conflits du travail, à la différence qu'il s'agit dans les universités, d'un glissement des critères. G. Adam et J. D. Reynaud observent, en effet, que pendant les négociations qui tentent d'aboutir à la résolution d'un conflit du travail, il est fréquent que les revendications des syndicats ou les exigences de la direction se modifient, glissent, afin de trouver un terrain où la négociation sera possible: ainsi, pour prendre un exemple très simple, la direction ayant montré qu'elle restera ferme sur les salaires, mais qu'elle serait prête à discuter des conditions de travail, les revendications salariales sont abandonnées au profit de celles sur l'amélioration des conditions de travail.

Des phénomènes analogues se produisent dans les universités: on "glisse" vers d'autres critères qui vont permettre la prise de décision, quand ceux que l'on avait précédemment définis ne sont plus opérants. Les critères de décision ne sont pas modifiés parce qu'on a d'autres objectifs, mais parce que les critères que l'on avait jusqu'à présent ne sont plus acceptables, soit qu'ils subissent un déficit de légitimité'>, soit qu'il y ait des pressions exogènes

Or, le fait de définir des cnteres stables et impersonnels est fondamental pour le fonctionnement d'un établissement universitaire, car ces critères permettent de prendre des décisions. Et nous avons dû constater sur ce point une différence fondamentale: la capacité des instances universitaires à définir des critères de choix est fort différente en France et en Allemagne, les universitaires allemands parvenant mieux que les français à se définir des critères de décision impersonnels. Or quand les instances universitaires ne parviennent pas à trouver une certaine unanimité sur des critères "objectifs", elle ne sait pas choisir. C'est ce que nous avons observé dans les universités françaises où la tendance à ne pas trancher et à rejeter la responsabilité des décisions "à l'extérieur", est une des manifestations de l'échec des enseignants-chercheurs à trouver un accord sur des

34 ADAM,G"et REYNAUD,.1.-0. : "Les jeux glissants: la transformation des enjeux, l'affrontement des rationalités, le jeu sur les règles" in Conflits du travail et changement social, P.U..f., Paris, 1978. 35 Comme c'est le cas, par exemple, quand le nombre des étudiants intervient dans le calcul de la répartition budgétaire et que ce nombre commenceàbaisser: le calcul au prorata perd de sa légitimité etil y a une poussée vers la prise en compte d'autres critères afin d'échapperàla réduction du .iudget.

36Comme lorsque le ministère de Land allemand fait savoir qu'il ne consentira pas à la réoccupation de postes dans certaines disciplines

critères qui n'incluent pas de jugements, de préférences idéologiques ou d'évaluation de la qualité scientifique.

La démarche de recherche que nous avons adoptée pour étudier les modes de fonctionnement et de gouvernement des universités françaises et allemandes nous a conduit à repérer un certain nombre de mécanismes qui structurent le fonctionnement de ces universités qui présentent par ailleurs également les caractéristiques propres aux "anarchies organisées". Ces mécanismes ne sont pas entièrement explicatifs mais donnent au moins un sens à des phénomènes a priori désordonnés et ils permettent de montrer que les anarchies organisées peuvent produire plus que des styles de décision construits par le hasard, même s'il ne faut pas surestimer l'impact explicatif des logiques qui apparaissent. Par conséquent, il ne nous semble pas inutile d'étudier les systèmes faiblement liés ou les "anarchies organisées" avec une stratégie de recherche qui part des acteurs pour comprendre l'agrégation des comportements, et qui cherche a priori les liens forts entre les acteurs pour mieux distinguer ce qui est corrélé de ce qui ne l'est pas et pour comprendre ce qui malgré tout donne une certaine cohésion à l'ensemble et le fait exister en tant que structure organisée.

Ce faisant, il ne nous semble pas réduire pour autant la complexité inhérente à ce type d'organisation, mais plutôt ne pas la sous-estimer, en révèlant ce qui reste organisé dans un ensemble anarchique. Cela ne remet pas en cause l'ingouvernabilité de ces ensembles sur lesquels les décisions de nature hiérarchique qui pourraient être prises par le sommet se heurteraient à l'autonomie dont disposent les universitaires dans la poursuite de leurs activités et au mode de fonctionnement des instances de décision qui élaborent des décisions mais ne sont pas responsables de leur mise en application.

En revanche, cela amène à considérer autrement les produits auxquels aboutissent les processus de décision universitaires. D'une part, si on joue au jeu de la prévision des résultats en prenant pour base les modes de fonctionnement internes plutôt que des modèles décisionnels, les produits deviennent moins surprenants et moins imprévisibles que ne le pose le "modèle de la boîte à ordures". D'autre part, si les choix ne correspondent pas à la résolution du problème, ce n'est pas tant l'ambiguïté du processus et l'incidence du timing, que la manière dont les participants ont utilisé l'imprévu, l'incertain et l'ambigü au fur et à mesure qu'elles se produisent qui ont conduit au résultat de l'opportunité de choix.

Enfin, en s'interrogeant sur ce qui permet de dire organisés des ensembles qui sont par ailleurs également anarchiques, peut être révélé le rôle fédérateur des processus de décision et des structures décisionnelles-" dans des ensembles caractérisés par une faible interdépendance fonctionnelle puisque processus créent des espaces obligés de coopération et favorisent l'émergence et i'élaboration de règles du jeu entre les universitaires.

Ces différents points ne vont pas seulement dans le sens d'un plaidoyer pour la réhabilitation de la rationalité et pour une lecture moins abusive des textes sur les anarchies organisées et les systèmes faiblement interdépendants: tant K. E. Weick que M. D. Cohen, J. G. March et J. P. Olsen, ont d'ailleurs dénoncé l'utilisation trop extensive qui a été faite de leurs écrits'" et les récents travaux de J. G. March et J. P.

37Nous d'ailleurs montré dans un précédent article le rôle original des structures formelles dans des systèmes faiblement liés. Cf MUSSELIN,C. :"Le rôle paradoxal des structures formelles dans les systèmes faiblement interdépendants", soumis à la Revue Française de Sociologie, 1989.

38Cf ORTON,.1. D. ;WEICK, E. : "Toward a Theory of the Loosely Coupled System", Working PaRer 586, Ann Arbor, The University of Michigan, 1988 et COHEN, M. ;MARCH, J. G. : "Preface to the Second Edition" in Leadership and Ambiguity, réédition de l'opus cité.

ülsen sur les institutions politiques montrent également un déplacement des centres d'intérêt. Mais nos travaux vont aussi dans le sens de recherches cherchant moins à montrer la complexité des processus que la manière dont cette complexité est partiellement mais aussi collectivement gérée par les acteurs. Et dans cette perspective, le "modèle de la boîte à ordures" nous semble moins pertinent comme modèle et comme stratégie de recherche que comme une métaphore ayant une forte valeur heuristique.

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