• Aucun résultat trouvé

Tec\,ag, Competition

C. S.L, ECOLE DES MINES DE PARIS

3. DYNAMIQUES DES RESEAUX.

Un RTE se raccourcit ou s'allonge (pour inclure des acteurs du pôle scientifique) ; il s'irréversibilise ou se réversibilise ; sa convergence s'accroît ou diminue. La dynamique interne d'un réseau peut être rapportée à ces trois dimensions, qui constituent des axes de coordonnées permettant d'identifier les trajectoires suivies par un réseau et de les décrire'. Un simple diagramme et quatre quadrants suffisent à visualiser ces trajectoires la dynamique est d'autant mieux décrite que l'on ajoute l'information sur la longueur du reseau (figure 2). convergence F f i r r ( long é v F e r s b f 7 i t é figure 2

Plus la trajectoire parcourt les différents quadrants du diagramme, plus les changements de longueur du réseau sont fréquentes et plus du réseau sont ..En effet quand les traductions varient, se modifient tout a la fois le contenu des intermédiaires

1On pourrait être tenté de confondre les deux notions de mise en convergence et d'irréversibilisation. En réalité elles ne correspondent pas aux mêmes mécanismes.Laconvergence décrit la construction d'un accord. L'irréversibilisation correspondàun accord qui se durçit, qui exclut le retour en arrière et rend prévisibles les traductionsàvenir. S'il est difficile d'imaginer la création d'irréversibilité sans un minimum de convergence, il est en revanche parfaitement possible qu'une forte convergence soit en même temps réversible, transitoire, éphémère, volatile. De plus, dans un réseau des zones

parfaitement coexister avec d'autres qui le sont moins, Laconvergence est, au moins Jusqu a un certain point, nécessaireàla fabrication d'irréversibilités mais elle n'est jamais suffisante.

qui circulent, l'identité des acteurs impliqués et la morphologie de leurs relations. Dans cette éventualité sont fortement évolutifs et imprévisibles non seulement les dispositifs techniques, les textes scientifiques, les compétences incorporées, les flux monétaires mais également la liste des acteurs et leurs identités. Quand le réseau parvient ou se maintient dans le quadrant: irréversibilité forte/convergence élevée, on se trouve dans une situation où, les traductions s'entrecroisant et s'inscrivant dans des intermédiaires stabilisés, tous les acteurs et les intermédiaires à travers lesquels ils s'entredéfinissent persistent dans leur identité. Une convergence forte implique notamment une coordination formalisée, c'est à dire l'existence de nombreuses conventions et procédures locales qui cette étrange situation dans laquelle les êtres humains et les dispositifs techniques évoluent de façon prévisible, comme agis par des règles auxquelles ils se conforment: les notions de "routine" ou "d'heuristique" s'appliquent parfaitement à cette configuration singulière (R. Nelson and S. Winter, 1977 ; H. van den Belt A. Rip, 1987). Notre cadre d'analyse permet de suivre les évolutions qui font parfois, mais ceci n'a rien d'obligé ni d'irrémédiable, passer un réseau de l'état de foisonnement et de divergence à un état de forte irréversibilisation et standardisation. On retrouve ainsi, insérés dans une interpétration plus générale, des mécanismes mis en évidence pour tel ou tel pôle du réseau. Si, par exemple, un réseau est parvenu à aligner des acheteurs (pôle M), définis par la demande qu'ils expriment pour un produit standardisé, alors il est possible de parler d'une courbe de demande agrégée analysable comme celle de chacun des consommateurs entre lesquels le réseau a construit des équivalences parfaites. Si un réseau a créé une convergence complète entre chercheurs (pôle S), alors le paradigme à la Kuhn qui en résulte peut être décrit comme "un seul homme", comme un seul programme de recherche. De même, le cycle du produit représente sous sa forme standard la trajectoire particulière d'un réseau dans lequel l'alignement entre les firmes, les techniciens et les acheteurs est tellement parfait que l'évolution d'ensemble se fait en phase et sans qu'une seule tête ne dépasse. Par rapport à ces modèles très déterministes l'analyse en terme de réseau technico-économique est infiniment plus tolérante. Elle permet de suivre des convergences plus hétérogènes, liant par exemple des acteurs scientifiques à des acteurs technologues pour composer des ensembles coordonnés dans lesquels science et technique interagissent étroitement; elle permet à l'intérieur d'un même réseau de distinguer entre des sous-ensembles ayant des degrés de convergence différents; enfin elle n'impose aucune forme d'évolution a priori: la convergence peut augmenter ou décroître et il en va de même pour l'irréversibilité.

Tout ce qui précède montre qu'a contrario les trajectoires des réseaux ne se laissent que rarement enfermer dans des descriptions aussi simples et aussi aisément quantifiables. La "mise en nombres", cas extrême de la "mise en mots", n'est qu'une forme de description parmi d'autres et sa possibilité dépend évidemment de l'état du réseau. Il est vain de vouloir quantifier à tout prix ou de chercher à réduire les comportements à des variables ou à des fonctions, comme il est ridicule de rejeter a priori toute quantification. Le choix de la méthode n'obéit à aucun impératif épistémologique et échappe à toute doctrine: il est entièrement dicté par l'état du réseau. Si le réseau se "standardise", il faut compter et des mathématiques (le réseau peut être qualifié par la croissance de ses outputs qu'il s'agisse d'articles ou d'automobiles, l'amélioration des performances des produits, le volume des investissements réalisés ... ). S'il est divergent et réversibilisé, et se maintient dans ce quadrant, toute simplification excessive (et par voie de conséquence toute quantification) risque de trahir l'état du réseau et sa dynamique: il est sans doute préférable de faire de la littérature! En effet, dans ce cas, chaque acteur est relativement imprévisible parce que les traductions qu'il tente se défont constamment: la seule méthode, qui permette de rendre compte de manière fidèle et intelligible de ce qui se passe, est la description littéraire qui multiplie les points de vue et compose un récit polyphonique, distribué en autant de voix que d'acteurs et restituant tous les détails.

Quand un réseau est fortement convergent et fortement irréversibilisé, il devient assimilable à une boîte noire dont le comportement peut être connu et prévu indépendamment de son contenu. Il peut alors se lier à un ou plusieurs autres réseaux d'acteurs "extérieurs" avec lesquels il echange des intermédiaires qui traversent, dans les deux sens, sa bordure. Nous dirons qu'il se ponctualise dans d'autres réseaux à la dynamique desquels il participe (M.

Callon, 1987). Les relations entre un réseau-point et les réseaux englobants s'analysent dans les termes de la traduction : les intermédiaires qui circulent en sont les opérateurs. La ponctualisation peut s'appliquer à un secteur industriel entier (l'industrie des microprocesseurs, boîte noire produisant certaines catégories de produits aux caractéristiques bien connues et consommant telle et telle catégorie d'inputs) ; à une discipline scientifique, à un secteur technologique, à un marché ... Ce processus de ponctualisation, qui plie un réseau tout entier pour le transformer en point dans un autre réseau qui devient du même coup plus général, plus englobant, est le fondement de ce que l'on appelle l'agrégation ou le passage progressif du micro au macro. Ainsi va l'agrégation par clôture de réseau, par constitution de boîtes noires qui viennent se juxtaposer à d'autres boîtes noires (c'est à dire à d'autres réseaux ponctualisés) en se liant à elles par des opérations de traduction qui ne sont pas différentes de celles examinées jusqu'ici: le réseau-point peut être d'ailleurs à son tour un acteur ou un intermédiaire. Ainsi va la désagrégation qui procède par ouverture de boîtes noires, par redéploiement des réseaux ponctualisés, dont brutalement la convergence et l'irréversibilité se mettent à décroître (des marchés se défont, des secteurs industriels se disloquent, des spécialités scientifiques se démembrent. .. ). La dynamique d'ensemble doit suivre ces pliages et ces dépliages: la notion de stationnarité est sans doute centrale pour décrire les différentes configurations.

CONCLUSION.

Les RTE, tels que nous les définissons, ne ressemblent pas aux réseaux habituels. Ils n'ont qu'un lointain air de famille avec les réseaux techniques étudiés par les économistes (réseaux de télécommunications, réseaux de chemins de fer, réseaux d'égoûts) qui se réduisent pour l'essentiel à de longues associations de non humains liant çà et là quelques humains entre eux. Ils ne sont pas non plus réductibles aux réseaux d'acteurs décrits par les sociologues et qui privilégient les interactions entre humains, en l'absence de tout support matériel. Les réseaux technico-économiques sont composites : ils mélangent humains et non humains (dispositifs techniques, électrons, anticorps monoclonaux... ), inscriptions de toutes sorte et monnaie sous toutes ses formes. Leur dynamique ne se comprend que rapportée à l'opération de traduction qui inscrit l'entredéfinition des acteurs dans les intermédiaires qui sont mis en circulation: la connaissance de ces réseaux passe par la "lecture" de ces inscriptions. De plus l'opération de traduction est elle-même régulée par des conventions plus ou moins locales, toujours révisables.

Un des intérêts du raisonnement en terme de RTE est de montrer que la théorie de l'acteur n'a aucune raison d'être universelle. Le comportement des acteurs et plus largement leur définition changent avec l'état du réseau qui est lui-même la résultante des actions passées. Il devrait être possible pour chaque configuration possible d'un réseau (définie selon ses trois dimensions: la longueur, la convergence et l'irréversibilité) de caractériser les acteurs et leurs profils d'action. Moins le réseau est convergent, moins il est irréversibilisé et plus les acteurs qui le composent se laissent appréhender à travers des notions comme celles de stratégies, de buts variables et négociés, de projets révisables, de coalitions mobiles. D'un point de vue méthodologique l'analyse doit partir, dans ce cas-là, des acteurs pour recomposer leurs interactions fluctuantes : l'histoire est chaude, l'information rare, contradictoire, asymétrique, difficile à déchiffrer, à capitaliser et à traiter, l'incertitude est au cœur de l'action... A l'opposé, dans des réseaux complètement convergents, irréversibilisés, les acteurs deviennent des agents dotés d'objectifs précis, qui disposent d'instruments de mesure pour établir des hiérarchies, calculer des coûts, des rendements: l'histoire est froide, économisée. Les états du monde, c'est à dire les états du réseau, sont connus en chaque point et en chaque instant: les informations, telles que délivrées par les traductions inscrites dans les intermédiaires, sont à la fois parfaites (le réseau est connu et prévisible) et limitées (elles ne vont pas au delà du réseau considéré) : risques moraux et sélection adverse, pour parler le langage des économistes, controverses et désintéressement, sr lon le répertoire des sociologues de la traduction, sont hautement improbables. Le paraèoxe est que dans ces situations d'information parfaite, les acteurs sont incapables de choix puisqu'ils sont "agis" par les réseaux qui les enserrent; et ils ne sont dotés de facultés de délibération que dans les

situations d'information imparfaite et asymétrique '. Entre les deux extrêmes prennent place des situations intermédiaires, comme par exemple celle de la rationalité limitée ou procédurale ou celle des anticipations de la théorie des jeux CL. Thévenot, 1989). Ces indications mériteraient bien entendu d'être développées. Si elles sont fondées, elles ouvrent un espace entièrement nouveau pour les sciences sociales. Il n'existe pas de théorie ou de modèle, même au pluriel, de l'acteur. L'ontologie de l'acteur est àgéométrie variable et est indissociable des réseaux qui le définissent et qu'il contribue avec d'autres à définir. La dimension historique devient essentielle pour l'analyse.

Certains diront que nous avons proposé une méthode de description des RTE mais non un cadre théorique permettant d'expliquer leur fonctionnement. Cette opposition commune entre description et explication est en grande partie remise en cause par la démarche proposée : plus un réseau augmente son degré de convergence et d'irréversibilité et plus les descriptions, que nous livrent les intermédiaires en circulation, se transforment en explication voire, in fine, en prédiction. Parler d'explication, qui suppose que l'on puisse rendre compte de l'état d'un réseau et de son évolution à partir d'un petit nombre de variables ou de notions, c'est faire une hypothèse très forte sur la forme du réseau et sur la convergence des traductions. Dans un réseau fortement convergent et irréversibilisé, les acteurs sont parfaitement identifiables, leurs comportements connus et prévisibles : l'ensemble fonctionne et évolue selon des régularités qui permettent,àpartir de quelques lois simples et de quelques informations judicieusement sélectionnées, d'expliquer les trajectoires suivies, la répartition des ressources, les équilibres réalisés. Dans un réseau divergent et réversible, la description doit s'attacherà tous les détails, car chaque détail compte, car chaque acteur se bat pour traduire les autres et ces traductions fluctuent sans parveniràse stabiliser: celui qui chercherait des explications ne comprendrait rienàces mécanismes par lesquels se fabriquent de l'irréversibilité, comme il serait incapable de dire quoi que ce soit de sensé sur le réseau et ses transformations. Ceux qui opposent les analyses qualitatives, les monographies, les analyses stratégiques ou prospectives, à la recherche de lois ou de régularités oublient tout simplement que les régularités ne sont pas dans les acteurs mais produites par eux et qu'elles ne se stabilisent que par endroit et par moment.

REMERCIEMENTS.

Ce texte est en grande partie le fruit des discussions que j'ai pu avoir avec tous mes collègues du CSI et tout particulièrement du dialogue que je poursuis depuis plusieurs années avec Bruno Latour. Je voudrais aussi remercier pour leurs précieux commentaires: L. Boltanski, G. Bowker, D. Fixari, A. Hatchuel, J. Law, C.Riveline, L. Star et L.Thévenot.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AGLIETIA M., ORLEAN, 1982, La violence et la monnaie,

AKRICH M., M. CALLON, LATOUR, 1987 : "A quoi tient le succès des innovations", Gérer et Comprendre,

AKRICH M., 1988, "Comment décrire les objets techniques", Technique et Culture,

M., 1989d, "Essay in technosociology, a gazogène in Costa Rica" in P. Lemmonier(ed),

M., 1989a, "De la position relative des localités; systèmes électriques et réseaux socio-politiques", in Innovation et ressources locales, Cahiers du CEE, 32.

1 C'est un argument semblable que développe J.P. Dupuy (1989). Ceci pourrait être formulé différemment: l'existence du marché néo-classique suppose en réalité l'existence d'alignements (notamment des usagers- clients) qui préprogramment les acteurs et rendent possible en pratique les études de marché!

AKRICH D. BOULLIER, 1989b, Représentation de l'utilisateur final et genèse des modes d'emploi (LARES-CCETI).

AKRICH M , 1989c, "La construction d'un système socio-technique : esquisse pour une anthropologie des techniques", Anthropologie et Société, 12

ARTHUR B., 1989, "Competing technologies increasing retums and lock-in by historical events", The Economies Journal,March

AUSTIN JL, 1970, Quand c'est faire,Seuil.

BlJKER W., LAW (eds.), 1990, Constructing Networks and Systems: Case Studies and Concepts in the New Technologies Studies,MIT Press(àparaître).

BlJKER W HUGHES PINCH, 1987, The Social Construction of Technological System New Directions in the Sociology andHistoty of Technology, Cambridge, MIT Press.

BOLIANSKI L, L.IHEVENOT, 1987, Les économies de la grandeur, CEE-PUF BOURDIEU P., 1980, sens pratique,Ed de Minuit

BOURDIEU P, 1982, Leçon sur la leçon, Ed de Minuit.

BOYER R, 1991, Figures de l'irreversibilite en économie, Ed Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

BOWKER G., 1989, in a patent, CSL

CALLON M., B. LATOUR, 1981, "Unscrewing the Big Leviathan: How Actors Macro-Structure Reality and How Sociologists Help Them to Do So", In: K.D. Knorr-Cetina and A.V. Cicourel (eds), Advances in Social Theory and Metbodology: Toward an Integration of Micro and Macro-sociologies,Routledge and KeganPaul.

CALLON M.,J.LAW, 1982, "On lnterests and their Transformation", Social Studies of Science,12 CALLON M., 1986, "Eléments pour une sociologie de la traduction, la domestication des coquilles St Jacques et des marins-pêcheurs dans la baie de St Brieuc", L'Année Sociologique.

CALLON LAW, RIP, 1986, Mapping the Dynamics of Science and Technology, Mac Millan, Londres.

CALLON M., 1989, Lascience et ses réseaux,LaDécouverte.

CALLON M., 1980, "Strugglesand Negotiation to Define what is problematic and what is not. The Socio- logics of Translation", in : K.D. Knorr, RKrohn and R.D. Whitley

CALLON M., P LAREDO, RABEHARISOA, T. GONARD, LERAY, 1990, "Des outils pour la gestion des programmes technologiques: le cas de l'AFME", in D. Foray

CALLON M., 1976, "L'opération de traduction comme relation symbolique", in P. Roqueplo, edt, Incidences des rapports sociaux sur le développement des sciences et des techniques,CORDES

CALLON M., 1987, "Society in the making" in W. Bijker and al.

CAMBROSIO, A., C. LIMOGES, 1990, ''The controversies over the environmental release of genetically engineered organisms : shifting cognitive and institutional boundaries" (soumis pour publication)

COHENDET P., LEDOUX M., ZUSCOVITCH E., 1987, Les matériaux nouveaux; dynamique éconmique Economica

COLEMAN 1988, The role ofnotation in mathematics, thèse de doctorat, University of Adelaide CROZIER M, E. FRIEDBERG, 1977, L'acteur et le système, LeSeuil.

DAVID P., 1987, "New standards the economies of standardization", in Dasgupta and Stoneman (edts)

Economie theory and technology policy,Cambridge University Press. DELEUZE 1989, Le pli,Ed de Minuit

DOSI 1984, "Technology and conditions of macroeconomie development", in C Freernan (edt), Design, innovation and long cycle in economie development;Frances Pinter

DUPUY J.P., 1989, "Convention and common knowledge", Revue Economique, 2.

DUPUY J.P., 1989, "Introduction",Revue Economique,40, 2 ELLUL J., 1964, The technological society,New York: Vintage,

EYMARD-DUVERNAY 1989, "Conventions de qualité et formes de coordination",Revue Economique,

2

FORAY 1989, "Les modèles de compétition technologique: une revue de la littérature", Revue d'Economie Industrielle, 48.

FREEMAN C, 1982, The Economies ofIndustrial Innovation, Frances Pinter,

GAFFARD J.L., 1989, "Marché et organisation dans les stratégies technologiques des firmes industrielles",

Revue d'Economie Industrielle, 48.

GILLE B., 1978, Histoire des techniques,Gallimard.

GRANOVETTER M., 1985, "Economie action and social structure: the problem of embedeness", A.IS,

91,3.

GODARD 0, 1991, Figures de I'irreversibilité en économie, Ed Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

HAZEN 1989,Lacourse aux supraconducteurs,Plon.

HENNION A., C MEADEL, 1986, Publics et mesures, CNRS-CS!. HENNION A., 1990,Pour une sociologie de la médiation,

HUGHES 1983, Networks oïPower : Electrification in Westem Society, 1880-1930, Baltimore, The John Hopkins University Press

KARPIK L., 1989, "L'économie de la qualité", Revue Française de Sociologie,XXX.

KATZ M., C SHAPIRO, 1985, "Network extemalities competition and compatibility, American Economie Review, 75.

KATZ M., C SHAPIRO, 1986, "Technology adoption in the presence of network extemalities", Joumalof Political Economy,94, 4.

KLINE S., N. ROSENBERG, 1986, "An overview of innovation", in R. Landau and Rosenberg (edts),

The positive sum stretegy;Academy of Press.

KNORR K.D.,R.. KROHN, R. WHITLEY (eds.), 1980, The Social Process of ScientificIn vestigation, Sociology ofthe Sciences Yearbook,4, Dordrecht, Reidel.

LATOUR M. COUTOUZIS, 1986, " Le village solaire de Frangocastello : vers une ethnographie des techniques contemporaines",L Sociologique.

LATOUR B., 1984, Microbes. guerre et paix,AM. Métailié.

LATOUR B., 1988, "Mixing Humans and Non Humans Together : the Socioloy of a Door-closer", Social Problems, 35.

LATOUR B., 1988, Lavie de laboratoire,La Découverte LATOUR 1989, Lascience en action,La Découverte

LATOUR 1991, Aramisoul'amour de la technique, à paraître

LAW J., CALLON, 1988, "Engineering and Sociology in a Military Aircraft Project : A Network Analysis of Technical Change", Social Problems, 35

LAW 1986, Power, Action and Belief: A New SociologyofKnowledge Routledge, London.

LAW J., 1987, 'Technology and Heterogeneous Engineering: the Case ofPortuguese Expansion" in: Bijker Hughes and Pinch (eds.)

LAW J., 1986, "On the methods of long distance control: vessels, navigation and the portuguese route to India" in J. Law (1986)

MACKENZIE D., J. WAJCMAN 1985, The social shaping oftechnology,Open University Press MU STAR P., 1989, Lacréation d'entreprises par chercheurs: deux études decas, CSI

NELSON S. WINTER, 1977, "In search of a useful theory of innovation",Research Policy, 6.

OURY J.M., 1983, Economie politique de la vigilance,Calmann Lévy.

PARSONS T., 1977, The evolution ofsocieties,Prentice-Hall, Englewood Cliffs

RABEHARISOA 1990, La construction de reseaux technico-économiques dans le domaine de la régulation thermique (CSI-AFME).

REYNAUDr.ïi., 1989, Les règles dujeu,A Colin

RIVELINE C, 1983, "Nouvelles approches des processus de décision: les apports de la recherche en gestion", Futuribles, 72.

SAVIOTTI P, J. S. METCALFE, 1984, "A theoretical approach to the construction of technological indicators", Research Poliey, 13.

STAR S.L., 1988, Introduction: The Sociology of Science and Technology, Social Problems, 35.

THEVENOT L, 1985, "Les investissements de forme" inConventions économiques,CEE-PUF. THEVENOT L, 1989, "Equilibre et rationalité dans un univers complexe",Revue Economique, 40.

TOURAINE A , 1974,Laproduction de la société,Le Seuil.

VAN DER BELT H, A. RIP, 1987, 'The Nelson- Winter-Dosi model and synthetic dye chemistry" in Bijker and al.

VON HIPPEL 1988, The sourcesofinnovation,Oxford University Press

WINNER L., 1977, Autonomous tecbnology: technics-out-oî-control as a tbeme in political thougbt,MIT Press.